47 Meters Down | XIVER

47 Meters Down • Les yeux braqués sur la rive, elle observe les formes colorées de quelques cerf-volant avec lesquels jouent des enfants. Le tableau est plaisant, une joie de vivre encline à la simplicité. Un spectacle familial qui l’inspire, c’est vrai. Mais elle se bat en ce moment pour mettre ses envies de maternité sur pause, comme il a su si bien le dire à la fin de l’été dernier, ils ont le temps, d’abord, ils ont d’autres choses à vivre. Comme cette journée.

Et ses doigts jouant avec une lampe frontale qu’elle n’est pas certaine d’utiliser durant leur prochaine activité, elle détourne sa vision sur Sheng, lui offre un léger sourire et délaisse ce qu’elle triturer pour caresser la paume de son compagnon.
Comparé à la première fois où ils avaient fait de la plongée tous les deux, il y a de ça maintenant des années, aujourd’hui, elle trouve que ce n’est pas vraiment sorcier, et elle n’éprouve plus aucune crainte, qu’une petite pointe d’appréhension et d’excitation.
Alors après avoir ôté la robe estivale ornée de pastèques un peu kitsch qu’elle portait, la brune, tout comme son partenaire de toujours s’équipent, impatients de débuter. Et face aux dernières recommandations du capitaine du bateau, elle opine, prête à sauter du ponton dans l’espoir d’assister au ballet incessants des poissons dans l’eau. « On y va ? » Elle adore un peu plus chaque fois se jeter à l’eau avec toi.

> @Sheng Lao Xian 

47 Meters Down  • Son entrain à y aller est tout de même un peu perturbé, parce qu’elle voit bien que quelque chose ne va pas chez l’homme de ses pensées, et ce sont quelques remords qu’elle en ressent. Elle aurait dû le voir plus tôt, comprendre qu’il n’était vraiment pas en forme, insister pour reste sur la plage, traîner dans sable, à défaut de poissons et coraux, se contenter de courir après les crabes, dans le fond, ça l’aurait aussi amusée et émerveillée. Il ne faut pas oublier qu’elle reste Haiwee, qu’elle aime tout ce qui est simple… De la nourriture jusqu’aux activités. Si elle n’est pas contre un peu plus de luxe, allant des linguines aux fruits de mer à l’extraordinaire d’un hôtel hors de prix, elle apprécie encore plus la simplicité d’une pizza simplement agrémenté de tomate et de fromage rapé. Et dormir à même le sol, sous un ciel étoilé. Dans les bras de l’être aimé.
Alors pour cette journée, ils auraient pu éviter la plongée. Elle n’aurait pas réellement rechigné. « Vas-y. J'te suis. » Une moue un brin triste vient parer les traits de l’amérindienne, dépitée qu’il ne soit pas en condition pour pleinement profiter. « T’es sûr… ? » parce qu’elle n’aime pas l’idée de le forcer, néanmoins comme il lui fait un autre signe que c’est ok, elle se décide à sauter en premier. La fraîcheur de l’eau lui coupe la respiration quelques secondes, avant qu’elle ne remonte à la surface, battant des pieds et des mains, puis l’interpelle, « Ca va te faire du bien. » elle l’espère, du moins. Sinon, ils n’auront qu’à rebrousser chemin.

> @Sheng Lao Xian 

47 Meters Down  • Toujours dans la mer, évidemment, au grès des vagues, elle se meut pour rester à la surface et regarder ce qu’il fait, s’il va la rejoindre ou si elle va devoir remonter. Elle comprendrait s’il voulait annuler, elle ne s’en offusquerait pas. La plongée peut attendre, la santé, ce n’est pas le cas. Alors oui, les deux solutions lui vont, parce qu’elle n’a pas besoin qu’il se force pour lui faire plaisir, rester à l’hôtel à côté de lui, à prendre soin de lui, à dire vrai, ça lui suffit. Avec lui, c’est le moindre des instants qui vaut le coup, même quand il tient à peine debout. Mais à la finalité, il choisit de se jeter à l’eau, luttant contre ses maux.

Tandis qu’il prend le temps de trouver son équilibre une fois immergé, elle s’approche de lui en deux brassées, elle n’ose pas l’interroger encore une fois au sujet de son état, mais tout en elle transpire l’inquiétude, elle ne saurait le dissimuler. D’une petite voix ; « Prêt ? » elle se contente de demander, parce qu’il va bien falloir plonger entièrement pour réaliser cette activité. Et parce qu’elle reste un tantinet préoccupée même s’il tente de se montrer en forme, faire bonne figure pour accéder à ses volontés, elle ne s’enfonce pas la première vers les abysses, « A toi l’honneur. » elle lui lance, un ton faussement défiant. Et toujours à balayer la grand bleue de ses bras, elle patiente pour voir la carrure de Sheng disparaitre sous les flots avant la sienne, et sur ce point, qu’importe ce qu’il lui dira, Haiwee n’en démordra pas. Elle ne commencera pas seule, ne prendra pas le risque d’être là-dessous sans lui. Puisqu’elle est parfaitement consciente que c’est lui, son moyen de repérage, son point d’ancrage, son unique bouée de sauvetage.

> @Sheng Lao Xian 

47 Meters Down  • S’il y a une chose dont on ne peut pas douter, chez Haiwee, c’est l’affection qu’elle porte à Sheng. Elle l’aime, lui tout entier, ses défauts, ses qualités, et ce, depuis maintenant des années, rien ne saurait ébranler les sentiments qu’elle éprouve pour l’étudiant. Rien… Mise à part peut-être le fait de le voir vomir dans l’océan. Ca, elle avoue qu’elle n’est pas prête. Bien sûr, elle ne l’apprécierait pas moins pour cela… Mais… L’image pourrait un tantinet – sur le coup – la perturber. Surtout, alors qu’elle est en train de barboter à proximité. « Al momento. » Et la brune retient son souffle, stoppe aussi la course de ses pensées, serre les mâchoires. Alors elle patiente comme ses palabres en italiens viennent de lui demander, et une fois n’est pas coutume, Haiwee s’en veut de l’avoir traîné jusque-là. Après tout, ce n'est pas comme s’ils n’avaient pas tout l’été pour faire de la plongée.

Mais à la suite de quelques secondes, il semble se décider, « endyamo », autrement dit, l’homme est prêt à plonger. De fait, à l’image d’une coéquipière qui assure ses arrières, pour être sûre qu’il ne revienne pas à la surface, elle attend plusieurs secondes encore avant de se laisser couler elle aussi. Une fois sous les eaux s’offre à leurs yeux un spectacle magnifique. Un instant hors du temps. Les minutes se font magiques, s’étirent au fil de leur nage, un incroyable voyage. Plus que ce qu’ils ont la chance de voir, Haiwee se laisse transporter par ce silence, même si ce n’est pas un baptême, elle a la sensation que c’est une nouvelle première fois… Et Sheng, pour rendre ce tableau parfait est toujours là.

[… one eternity later ]

Une fois remontés pour de bon à la surface et ramener sur la plage par le capitaine de leur embarcation, elle se préoccupe naturellement de la santé de son partenaire d’aventure, glisse une main sur son épaule, se veut apaisement, « Ca n’a pas été trop compliqué ? » elle n’en a pas eu l’impression, mais on ne sait jamais. Elle s’en veut un peu, c’est vrai. Cela dit, le regard compatissant posé sur l’étudiant, elle ne réalise pas, que c’est à elle que l’on parle « Mi scusi ? » Encore un italien dans le besoin.

> @Sheng Lao Xian 

47 Meters Down  • Ses phalanges trouvent celles de l’amérindienne tandis qu’elle patiente toujours pour savoir comment il se porte, si les nausées sont passées, si la plongée, ses maux, a apaisé ou accentué. Seulement lorsqu’il débute ; « Désolé, j’avais » elle n’est pas fanatique du fait qu’il puisse s’excuser de ne pas être en pleine possession de ses capacités. En fait, c’est elle la fautive, celle qui n’aurait pas dû vouloir à tout prix sortir. Mais leur attention est attrapée à la volée par un homme, pêcheur de toute évidence, qui tente de les réquisitionner pour une mission pour tout à fait au programme de la journée. « Mi potete aiutare? » Si Sheng jauge l’homme qui désigne son bâtiment, Haiwee, elle, reste un peu plus sur la défensive, sans savoir quoi penser. Son instinct de survie, sauvage, refaisant surface.

Alors le natif de l’île tend à son compagnon une paire de gants et retourne s’affairer, ce n’est pas commun, un brin spécial, mais en Italie, apparemment, c’est un comportement normal. Et si elle a aidé un marchand à attirer des clients pour un verre de limonade, évidemment qu’elle veut bien donner un coup de main sans contrepartie à cet habitant. « T’en dis quoi ? » Elle en dit qu’elle soupire, qu’elle lève les yeux au ciel, et puis… « Comme si je pouvais dire non. » L’altruisme, c’est dans chacun des battements de son cœur qui se distille. C’est juste avant de grimper sur le bateau qu’elle précise ; « Mais ce soir… » quand ils rentreront, qu’il pourra se reposer, après avoir aidé un inconnu, cédé au caprice de plongée d'Haiwee, il mérite bien ça ; « je m’occupe de toi. » dans tous les sens du terme, n’est-ce pas ? Une condition comme une autre, qui l’inspire déjà.

> @Sheng Lao Xian