SOFIA ○ After a long time

Hein ? j'étais tout ouïe mais je n'étais pas certain d'avoir bien compris ce qu'elle venait de m'avouer. Les sourcils se froncèrent et je pris un air sérieux, très sérieux. Il fallait que je comprenne ce qu'elle venait de me dire. Elle était accro aux médicaments et je n'avais rien vu ? le soir où elle avait dormit à la maison je n'avais rien soupçonné, rien vu, rien remarqué ! Je n'avais rien remarqué dans son comportement ? mais j'étais aveugle ou quoi ???!! Inconsciemment ma main relâcha un peu la pression sur celle de Sofia mais je ne la lâchais pas complètement. J'étais sous le choc de ce qu'elle venait de me dire.
Mon regard dans le sien je finis néanmoins par me détendre un peu, perdant en partit cette expression de sérieux sur mon visage.

"-Tu aurais du m'en parler, tu aurais pu m'en parler... j'aurai pu t'aider bien avant que tu en arrives à ne plus pouvoir t'en passer. Je suis ton ami, tu peux compter sur moi tu le sais... jamais tu ne m'aurais dérangé..."

J'étais déçu, mais pas par elle, par moi, car je n'avais rien vu, rien sentit, rien compris. J'étais nul ! Et avec ça j'espérais qu'un jour elle me regarderait comme un homme et non comme cet espèce de grand frère que je représentais pour elle ? Mais quel idiot ! Il faut l'avouer j'étais aussi un peu déçu par son amie qui avait appelé Calhen. C'était un gamin, comment pouvait t'il gérer cette situation comme il se devait ? tout ça aurait très bien pu mal se passer, mais qu'est ce qui lui était passé par la tête ?

"-Mais qu'est ce qui c'est passé ? pourquoi est-ce que tu en est arrivé là ? tu t'es blessé en danse et tu n'as pas trouvé d'autres moyens que les anti douleurs ?"

J'étais en train de me rendre compte que Sofia et moi étions très loin l'un de l'autre, moi qui croyait la connaitre ne savait absolument rien d'elle. Alors, comment est-ce que j'aurai pu l'aider ? Elle n'avait pas besoin de moi, je n'avais absolument rien à faire dans sa vie. La réalité était douloureuse...

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La réaction de Maksim ne se fit pas attendre longtemps. Je voyais ses sourcils se froncer, je sentais la pression sur ma main se relâcher légèrement. Je comprenais que cette révélation lui fasse un choc, qu'il est dû mal à comprendre. Comment aurait t-il pu imaginer que je puisse tomber aussi bas ? Les paroles qu'il prononçaient me laissais penser qu'il était déçu. Il y avait de quoi. Nous étions censés être proches et je ne lui avais rien dit de ce qui m'arrivait. Je n'avais rien dit à personne. J'avais préféré me renfermer et essayer de tenir le coup en prenant des médicaments. Je ne réalisais que maintenant mon erreur. J'avais fais le pire des choix. J'aurais dû aller vers mes proches au lieu de me droguer - " Je sais tout ça, Maks. J'ignore ce qui m'est passé par la tête. Je ne voulais pas parler de mes problèmes, je ne m'en sentais pas capable. Oxana a découvert d'elle même ce qui se passait. Ça m'a énervé sur le coup, mais heureusement qu'elle à compris ce qui m'arrivait. J'aurais certainement mal fini autrement... - Prendre ces cachets mettait ma santé en danger. Les comprimés que je prenais étaient forts et j'aurais pu faire une overdose si j'avais continuer ainsi. Je restais silencieuse face aux interrogations de Maks. C'était logique qu'il se demande pourquoi j'étais tombée si bas. Je n'avais évidemment pas pris ces médicaments pour rien, par plaisir. Après plusieurs minutes de silence, je reprenais la parole : " Non, non, je ne me suis pas blessée. Ce n'est pas ça le problème. J'ai pris des anxiolytiques. Je faisais des crises de paniques... ça a commencé à devenir vraiment fréquent après l’attentat à la bombe à Harvard. Je voulais juste ne plus faire de crises et essayer de reprendre une vie normale... seulement je suis devenue dépendante à mon traitement. Avec les cachets j'avais l'impression de me sentir mieux, mais je me voilais simplement la face." - Je ne parlais pas de l'agression qui s'était produite avant l'alerte à la bombe. Je connaissais bien Maksim. Il était aussi protecteur que Calhen et si je lui disais que le type courrait encore, il voudrait le faire payer. Il était hors de question que je les laissent se mêler de cette affaire. Ce flic allait payer et j'allais tout faire pour ça. C'était un combat que je devais mener seule... enfin avec l'aide de Quentyn qui était déjà mêlé à l'affaire de toute façon...

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Je n'avais rien vu, je n'avais rien sentit dans son attitude qui pouvait faire penser qu'elle était mal à ce point. J'étais nul ! C'était exactement comme avec ma mère, je n'avais rien fait pour l'aider alors que j'aurai pu le faire, rien du tout ! Et maintenant c'était trop tard.
Sofia avait des amis, de bons amis, des amis bien mieux que moi, puisque Calhen avait prit les choses en mains et qu'il l'avait visiblement aidé à se détacher de tout ça, à passer outre cette dépendance aux médicaments. Sofia n'avait rien à faire avec moi, même me parler, après tout je n'avais rien fait pour elle et je ne pourrais jamais rien faire pour elle.
J'étais déçu, tellement déçu contre moi même que je n'avais plus qu'une envie mettre fin à cette conversation et me mettre au boulot pour tenter d'oublier que j'étais le pire ami qu'elle pouvait avoir.

"- Je suppose que ces médicaments ce n'était pas ton médecin qui te les prescrivait ?"

Si elle me disait le contraire, il était clair qu'il aurait droit à une visite de ma part et qu'il s'en souviendrait.

"- Tu les as donc trouvé dans la rue... une pure folie, la personne qui te les fournissait aurait pu te donner n'importe quoi, est-ce que tu te rend compte Sofia ?"

Ca m'était venu à l'idée d'un coup. Celui qui lui fournissait ça aurait pu profiter de la situation lui refiler bien plus que des médicaments. Et Sofia aurait pu finir au fond d'un coffre ou dans un entrepôt minable à faire le tapin. Cette idée me fit très mal au fond de moi et savoir que je n'aurai rien vu me fit encore plus mal.

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" Au début si, mais j'ai continué à prendre des médicaments une fois mon traitement fini. Alors je me suis fournie par mes propres moyens...." - Je n'avais pas besoin que Maksim me dise que c'était de la folie. Je le savais bien. Seulement à l'époque je ne pensais pas à cela. La seule chose qui m'importait était de pouvoir avoir des médicaments - " Oui, j'en ai conscience, mais la personne que j'ai trouvé n'était pas un dealer. C'était pas un mec dangereux et d'ailleurs, j'ai eu du mal à le convaincre de me donner les médicaments." - J'avais rencontré Read qui travaillait dans le domaine médical. Read avait fini par regretté de m'avoir donné ces cachets pendant des mois. Il avait cherché à m'aider en me donnant ce que je voulais, mais il avait comprit ensuite que c'était une grossière erreur. Je n'avais pas eu à faire à beaucoup de dealer. Je n'en avais vu qu'un. Un mec flippant d'ailleurs. Heureusement que j'étais accompagnée d'Oscar ce jour là - " Je ne suis pas fière de tout ça, Maks, mais il était temps que tu saches. Tu mérites bien la vérité. - Dis-je en plantant de nouveau mon regard dans le sien.

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J'avais retiré ma main de celle de Sofia, j'estimais ne plus en être digne et celle-ci tapotait nerveusement les quelques pages du dossier que j'avais posé devant moi, tout en l'écoutant me répondre. Bien sur au départ elle avait vu un médecin et c'était ensuite que cela avait dégénéré, comme souvent.

"- Dealer ou pas, à partir du moment où il fournit ce genre de chose sans ordonnance ça en devient un ! Tu aurais du m'en parler, tu aurais pu m'en parler quand tu as sentit que tu partais à la dérive. Tu devrais pourtant savoir à quel point il est difficile de se défaire de tout ça...."

Là, bien sur je parlais de ma mère, le fait qu'elle était dépressive et que maintenant elle ne pouvait rester en vie sans médication. Elle en prenait depuis tellement longtemps que sans ça elle n'était plus rien. Déjà qu'elle n'était que l'ombre de la femme qui j'avais connu étant enfant. Je m'en voulais tellement de n'avoir rien vu venir, de ne pas être assez proche d'elle pour qu'elle m'en parle. J'espérais ne jamais avoir à croiser la route de ce type qui avait fournis Sofia parce que sinon il passerait un très mauvais quart d'heure celui-là.

"- Je ne mérite rien du tout, tu ne me dois rien Sofia..."

Là j'étais sérieux, j'estimais qu'elle ne me devait rien du tout vu que je n'avais rien pu faire pour elle.

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En effet, je savais a quel point il était difficile de se défaire de ce genre de choses. La mère de Maksim était en dépression depuis de nombreuses années. Elle prenait constamment le genre de médicaments dont je m'étais servie. J'étais consciente que la situation ne devait pas plaire à Maks. Il avait le sentiment de ne rien pouvoir faire face à la détresse de sa mère. Ma situation devait donc lui rappeler cela. Il n'avait pas pu être là pour m'aider. En même temps, je ne lui en avait pas laissé l’opportunité. Si Calhen avait réussit à m'aider, c'est parce qu'il m'avait mit devant le fait. Il ne m'avait pas laissé le choix - " Moi j'estime que tu as le droit de savoir. La dernière fois, je suis venue chez toi en t'en ayant trop et pas assez dit à la fois. En tout cas, tu connais la vérité maintenant. Je suis désolée de ne rien avoir dit avant. "

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Elle avait sans doute raison, sauf que moi je n'étais pas d'accord avec ça. Je n'étais pas assez proche d'elle pour mérité une explication de ce type. En fait, je ne savais plus où était ma place à ses côté. Entre ce que je pensais et ce qu'elle pensais, il y avait tellement d'écart qu'il était difficile de savoir qui avait raison ou non.
Mon regard se posa à nouveau sur elle, elle était si gentille et si naïve de croire qu'elle me devait des explications. J'acceptais le fait qu'elle ne me doive rien car je n'étais rien de plus qu'un vieille ami d'enfance, une personne banale à ses yeux. Le plus dur c'était de la voir venir vers moi comme si tout ceci 'était normal.

"- Tu as sans doute raison.... mais tu n 'as pas à t'excuser de vivre ta vie sans te soucier de moi, c'est normal après tout."

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Je fronçais les sourciles aux paroles de Maks. Pourquoi est-ce qu'il me disait cela ? A l'entendre on avait presque l'impression qu'il n' était rien pour moi. Est-ce le sentiment qu'il avait ? Le fait que je ne sois pas venue vers lui quand j'avais des ennuis lui donnait peut être cette sensation - " Certes, j'ai le droit de vivre ma vie, mais cela ne veut pas dire que je ne tiens pas à toi.Je sais que c'est difficile a croire parce que je t'ai écarté au moment où j'allais mal, mais cela n'a rien avoir avec toi. Je voulais en parler à personne."

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J'étais peu être aller un peu loin dans ma façon de m'exprimer mais j'étais tellement déçu que par moment je me demandais vraiment pourquoi elle venait encore me voir. Je n'étais pas vraiment un ami et pas vraiment non plus un membre de la famille, alors c'était difficile pour moi d'imaginer ses motivations. En même temps je ne voulais pas la perdre même si je ne devais être qu'un petit rien au milieu d'une foule de ses amis.

"- Je comprends..."

Le plus dur dans cette histoire c'était de voir que j'étais toujours impuissant, je n'avais pas pu aider ma mère et je n'avais pas non plus aidé Sofia. Là, c'était Sofia qui avait refusé mon aide en me cachant tout simplement qu'elle n'allait pas bien. Vu mon passé, j'étais à même de comprendre et l'aider.
Mais même si elle ne voulait en parler à personne, ses amis, bien plus proche d'elle que moi avaient finit par découvrir le fin mot de l'histoire et par l'aider. Je devrais sans doute me focaliser là dessus, elle allait mieux et même si je n'y étais pour rien c'était quand même positif.
Il fallait qu'on passe à autre chose, sinon j'allais déprimer moi aussi et ma compagnie n'était jamais agréable dans ces cas là.

"- En tout cas tu sais que je serais toujours là pour toi, peu importe le moment..."

Un léger sourire s'afficha sur mes lèvres et ma main retrouva sa place sur celle de Sofia. Je voulais qu'elle voit malgré ce que j'avais pu dire ou laisser penser je tenais moi aussi à elle et à ma manière je lui exprimais. J'aurais voulu lui exprimer bien autrement mais il m'était difficile de le faire au risque de la faire fuir ou passer pour un fou tout simplement.

"- Ca se passe toujours bien entre toi et Calhen alors ? On peu même dire que d'une certaine façon il est ton sauveur."

Là ça me faisait déjà moins plaisir d'en parler. Mais il fallait l'avouer, même si ça m'arrachait le coeur de l'avouer, Calhen avait fait ce qu'il fallait pour elle. Sauf que je ne sais pas pourquoi j'avais plus envie de le frapper que de le remercier. Sans doute parce que j'aurai aimé qu'il me parle de son idée pour sortir Sofia de ses ennuis.

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Je hochais légèrement la tête a ce que disais Maksim. Je savais bien que je pouvais compter sur lui. Je savais bien qu'il répondrait présent et que je pouvais lui faire confiance. J'avais vraiment fait n'importe quoi en décidant de me renfermé. J'avais des proches géniaux. Je devais juste apprendre à les laisser m'aider, comme ils me laissaient les aider. Je relevais les yeux sur Maks lorsqu'il évoquait Calhen - " Oui. Enfin, je ne te cache pas que j'ai eu envie de le gifler quand j'ai compris que nos "vacances" n'en étaient pas. Mais, j'ai compris ensuite qu'il ne cherchait qu'à m'aider. Il a été formidable avec moi. " - Répondis-je avec sincérité. J'étais reconnaissante envers Calhen pour tout ce qu'il avait fait pour moi. Il avait été mon "sauveur", c'était bien vrai - " Et oui, on peut dire ça. Après tout, sans lui, je serais surement dans un triste état." - Je m'arrêtais là. Je ne voulais pas en parler de trop devant Maks. Il avait déjà l'air de se sentir mal de n'avoir rien vu, de ne pas m'avoir aidée. Il ne devait pas avoir envie de m'entendre raconter comment Calhen m'avait sauvée. Du coup, je décidais de changer de conversation : " Je ne savais pas que tu avais décidé de participer au summer camp, mais c'est une bonne chose. Tu as bien le droit à des vacances... quoi que si tu travailles quand même ce ne sont pas vraiment des vacances."

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