SOLHEN ❝ There are some lucky coincidences ❞

Je me demandais ce que Calhen avait à l'esprit, ce qu'il pensait de ce qui s'était passé. Mon comportement avait surement dû le surprendre. Je le comprenais. J'avais toujours été une amie pour lui et je me montrais sous un nouveau jour. Je savais que Cal tenait à moi, mais j'ignorais si j'avais mes chances avec lui. Est-ce qu'il pouvait véritablement s'intéresser à moi autrement qu'en ami ? Il ne m'avait pas repousser, mais je me demandais si je lui plaisait vraiment ou si l'alcool l'avait un peu aidé. C'était une bonne chose qu'il est décidé de me ramener à la réalité. Je ne voulais pas que l'un de nous se mette à regretter quelque chose le lendemain. Et puis, en y réfléchissant, je ne voulais pas que ça se passe alors que nous avions bu. Certes, nous n'étions pas bourrés, mais on avait peut-être bu quelques verres de trop - " Oui. Je pense que tu l'as remarqué tout à l'heure." - Je pouvais bien le lui dire maintenant que je l'avais embrassé et que je lui avait fait une proposition. Qu'est-ce qui m'avait pris de lui dire ça d'ailleurs ? Je m'étais laissée emportée par le désir que j'avais pour lui et par ce baisé plein de fougue - " Je suis loin d'être insensible à ton charme, vraiment. Ce n'est pas l'alcool qui m'a fait agir comme ça... même si ça m'a peut-être aidé." - Ajoutais-je. J'avais envie qu'il comprenne que je n'avais pas fait ça parce que j'avais bu. C'était important qu'il le sache - " Je sais bien et j'ai vraiment de la chance." - Je savais qu'il ne serait pas du genre à profiter de moi. Calhen était vraiment quelqu'un de bien, loin de tous ces hommes qui traitent les femmes comme des objets. Je me blottis contre lui lorsqu'il me prit dans ses bras, alors que nous avions recommencer à danser. Nous restions silencieux quelques instants. J'écoutais la musique et j'en profitais pour repenser à tout cela.  Le photographe reprit la parole et je posais mon regard bleu sur lui. J'aimais ce que j'étais entrain d'entendre - " Je suis d'accord. Allons-y doucement..." - J’esquissais un léger sourire et je reprenais la parole : " Donc ça veut dire que je ne te laisse pas indifférent non plus ? " - Si il me proposait de prendre notre temps, c'est bien qu'il ne voulait pas que d'une aventure. Je n'avais pas rêvé ?

Je n'aurais pas pu me regarder dans un miroir demain si cette nuit j'avais profité de Sofia, de l'ambiance, de nos jeux, de l'alcool. Ce n'était pas ma façon d'agir, et cela n'allait pas le devenir. Et surtout pas avec elle. Alors c'était pour cette raison que je lui avais posé cette question. J'aurais très bien pu la prendre par la taille et quitter ce club sans même songer aux conséquences, simplement pour profiter du moment présent. Mais je ne voulais pas que cela se passe de cette façon. Et j'avais bien fait vu que Sofia semblait aussi perdue que je pouvais l'être. J'esquissais un sourire à ses premiers mots. J'étais apparemment son genre d'homme. Ce qui m'amusait en fin de compte. Non je ne me moquais pas de sa personne, je trouvais juste la situation comique. Nous étions tous les deux l'un en face de l'autre, se sentant visiblement attiré l'un par l'autre, mais aucun de nous d'eux n'avait franchi le pas jusqu'à maintenant. Pourtant, je ressentais quand même une certaine appréhension. Cela faisait un bail que je n'avais rien eu de sérieux. Je devais admettre maintenant qu'une seule femme avait su vraiment me toucher. Avec Tessa, j'avais imaginé l'avenir. Avant que cette dernière me soit ravi à jamais. Maintenant je savais plus que quiconque que le vie était imprévisible et que rien n'était acquis. Il fallait profiter de chaque instant parce qu'on ne savait pas de quoi était fait le lendemain. Tessa elle même m'avait répété des centaines de fois que la vie était un miracle et qu'on devait déjà être reconnaissant pour ce qu'on avait. A sa mort, je me suis laissé chuter, lourdement et de très haut. Et puis, je me suis dis. « Qu'est-ce qu'elle dirait si elle était là? » Elle m'avait surement dit que je ne faisais que m'apitoyer sur mon sort. Que la vie continuait. Et que notre relation avait eu un but: m'ouvrir les yeux et accepter ma vie comme elle était. A l'époque où je l'avais connu, je ne m'entendais déjà plus avec mon père. Je me fichais de tout. Tessa m'a apprit à apprécier la vie malgré tout. Alors j'avais fini par m'en sortir. Mais cela avait été très dur. Encore aujourd'hui, il m'arrivait de penser à elle. Mais les souvenirs heureux remplaçaient les moments tristes. Et j'arrivais à avancer, pour elle. Et pour que ces années passées avec une tête de mule comme moi, n'avait pas servi à rien. Je proposais alors à Sofia d'essayer ou tout au moins de voir ce qu'il allait se passer. Sa réponse et sa question me firent sourire. « C'est possible... » Je l'observais avant de m'approcher à nouveau de ses lèvres et de les capturer avec les miennes. Je crois que ma réponse était assez explicite.

La proposition de Calhen me convenait parfaitement. J'étais contente que l'on soit sur la même longueur d'ondes. Je n'avais pas envie de précipiter les choses. Je préférais qu'on prenne notre temps et que l'on voit comment ça allait se passer. Je n'avais pas eu de vraie relation depuis un moment. Surement parce que je n'étais pas tombée sur la bonne personne. J'avais le don de m'intéresser à des hommes qui ne voulaient pas de moi. Maksim par exemple. Quant à ma dernière relation, elle s'était plutôt mal fini. J'avais souffert avec cet homme et il m'avait quitté pour une autre et pour assumer ses responsabilité familiales. Heureusement, je m'en étais remise. Je ne refusais pas de tomber amoureuse de nouveau. J'esperais bien que cela m'arriverait encore, même si je ne cherchais pas vraiment à tout prix à le trouver. Surtout ces derniers temps. Cette année ça avait été compliqué avec mon agression. Je m'étais renfermée et j'avais repoussé tous les hommes qui m'avait approché. Et puis, Calhen avait débarqué à Harvard et on connait déjà la suite de l'histoire, non ? On s'était vraiment rapprochés depuis ce "voyage" dans le Colorado. Dans un sens ce n'était pas vraiment étonnant que je me sente attirée par lui. Cela m'était déjà arrivé une fois et j'avais mis mes sentiments de côté pour préserver notre amitié. A ma question, Cal répondait par un nouveau baisé. Un baisé qui était différent du précédent, mais pas moins agréable. On s'embrassait avec plus de douceur et de tendresse. J'aimais ça aussi. Lorsque nos lèvres se quittaient, je reprenais la parole : " J'aime cette réponse..." - Je souriais doucement et restait proche de lui. J'étais bien dans ses bras. La réponse qu'il m'avait donné était en effet suffisamment explicite. Il n'avait pas eu besoin de mots - " Je crois même que j'aimerais que tu me la donne une deuxième fois." - Dis-je avec douceur. J'abusais ? A peine. C'est juste qu'embrasser Calhen était quelque chose de vraiment agréable. Je ne lui laissais même pas le temps de réagir que mes lèvres retrouvaient déjà les siennes tandis-ce qu'on entendait les dernières notes d'un morceau de musique.