SOLHEN ❝ There are some lucky coincidences ❞

Calhen me donnait des nouvelles de New York. Apparemment, nos parents s'y étaient vus. Cela me faisait penser qu'il allait falloir que je les appelle. Avec tout ce qui s'était passé dans ma vie ces derniers temps, je m'étais contentée de leur envoyer quelques messages sans trop en dire. J'étais sûre que le ton de ma voix me trahirait au téléphone. Je ne voulais pas que mes parents apprennent que j'avais été accro à des médicaments, ni que je m'étais faite agressée. Ils s'étaient déjà suffisamment inquiétés pour moi après l’attentat à la bombe à Harvard. Et puis, je n'avais pas envie de les décevoir. Cal' garait la voiture après quelques minutes de trajet. Nous ferrions le reste du chemin à pied. Ce qui ne me dérangeait pas. Il faisait bon dehors. J'appréciais beaucoup plus les soirées que les journées parce qu'il faisait trop chaud l'après midi - " Oui bien sur, tu connais mon amour pour la danse. Mais, je pense me concentrer sur les castings l'année prochaine. " - Il m'était déjà arrivé de passer quelques casting, de participer à quelques petits évènements. Je voulais reprendre et maintenant que j'étais clean j'allais être apte à passer des castings - " Il est temps que je me lance vraiment dans la danse et que j'essaie de réaliser mon rêve. " - Je regardais le photographe - " Mais je n'ai pas l'intention d'abandonner le reste pour autant. J’étudierai et je passerai les castings en parallèle... Enfin peut être que je suis trop ambitieuse et que je ne parviendrais pas à tenir le rythme." - Les études, c'était très prenant tout comme le fait de passer des castings. J’espérais avoir les épaules pour cela. Je voulais y croire en tout cas. Il fallait que je reprenne confiance en moi. Je n'avais jamais douté de moi, mais les choses avaient changés dernièrement, avec ce qui s'était passé pour mon addiction.

Je marchais en compagnie de Sofia, laissant la jeune femme se tenir à mon bras. Tout en l'écoutant, un sourire s'afficha sur mes lèvres. Une nouvelle fois, j'étais rassuré de voir à quel point sa passion pour la danse était restée intact. Je ne voulais pas penser au fait qu'elle aurait pu totalement négliger cet art si elle s'était enlisé un peu plus dans son addiction. Heureusement tout ceci était derrière elle à présent et elle semblait plus que déterminé à concrétiser son rêve. Je l'écoutais donc avec attention puis je prenais la parole. « Et si tu sélectionnais tes matières? C'est ce que j'ai fais cette année. Je n'ai pris que les matières qui pouvaient apporter un plus à mon diplôme. Tout ce qui était option et matières générales, j'ai un peu zappé. » Je pinçais les lèvres, amusé. J'avoue que j'avais un peu choisi mon emploi du temps. Mon « statut » de quasi-actif m'avait permis de faire des aménagements. Et si Sofia faisait de la danse, elle pouvait réclamer la même chose à l'administration. Puis à ses dernières paroles, je haussais un peu les épaules. « On est jamais trop ambitieux. Tente quelques semaines et tu verras si tu arrives à tenir le rythme. Mais t'es une sportive quand même non? » Là, je venais franchement de la taquiner. J'ajoutais, un peu plus sérieusement. « Non mais je ne doute pas que tu y arrives. Suffit juste de sélectionner les bons castings et de suivre un emploi du temps bien précis. » J'invitais ensuite la danse à traverser la rue pour se rendre sur l'autre trottoir. Nous arrivions devant un petit restaurant italien. « Je me disais qu'on pourrait manger un petit truc avant d'assister à la soirée. Cuisine italienne, ça marche? » J'avais posé mes yeux sur la danse. Quelques personnes bavardaient à l'extérieur du restaurant. Après la réponse de la jolie brune, j'ouvrais la porte et je laissais entrer Sofia. A l'intérieur, je remarquais rapidement une table dans un coin un peu à part, je présentais une chaise à Sofia pour  l'inviter à l'asseoir puis je fis de même tout en prenant la carte du menu. Je lisais le contenu. « Je pari que les tagliatelle à la carbonara d'ici ne sont pas aussi bonnes que les miennes, mais je veux bien y gouter quand même. » Je reposais la carte en souriant. Je faisais de temps en temps la cuisine. Je n'étais pas un cordon bleu loin de là. Mais je réussissais quand même certains plats, comme les pâtes carbo. Et dire qu'au départ, je me retrouvais avec du jaune d'œuf cuit dans les pâtes que je les faisais. J'avais réussi à m'améliorer.

Il était grand temps que je reprenne ma vie en main. Les choses revenaient peu à peu. Je retrouvais l'envie de danser et de penser à mon avenir, chose qui n'était pas le cas il y'a plusieurs semaines. Je m'étais engouffrée dans l'obscurité et j'avais totalement négligé tout cela. Maintenant que ça allait mieux et que j'avais les idées claires, je pouvais réfléchir à ce que je désirais faire l'année prochaine. J'en faisais donc part à Calhen qui m'avait posé la question - " Tu as raison, je vais me concentrer sur ce qui est le plus important et sur ce qui me servira vraiment. - Je pouvais supprimer quelques matières optionnelles. Et puis j'ajoutais :  " Si tu arrives à t'en sortir, il n'y a pas de raison que je n'y arrive pas de toute façon." - Je souriais légèrement. Calhen étudiait lui aussi, mais je savais qu'il travaillait aussi en tant que photographe. Cela le faisait souvent voyagé. Il parvenait à bien gérer son emploi du temps entre ces reportages photo et ses études universitaire.  Je traversais la rue avec Calhen, toujours accrochée à son bras - " Comment dire non à de la cuisine Italienne ? - Répondis-je, alors qu'il me proposais d'aller manger avant de rejoindre le club de jazz. J'aimais beaucoup la cuisine italienne, tout comme Calhen.  Je lâchais son bras avant d'entrer à l'intérieur du restaurant. On s'installait à une table un peu à l'écart, histoire d'être tranquille. Calhen s'asseyait en face de moi et je souriais à ses nouvelles paroles - " Je ne te connaissais pas aussi vantard... enfin tu as bien le droit de te vanter sur le seul plat que tu sais cuisiner convenablement." - Je le taquinais, sourire aux lèvres. Les pâtes à la carbonara de Calhen étaient délicieuses. J'avais été sa colocataire pendant plusieurs semaines et j'avais eu l'occasion de gouter à sa cuisine, notamment à ses tagliatelles à la carbonara. Calhen ne s'en sortait pas trop mal en cuisine. Il avait aussi eu l'occasion de gouter à ma cuisine. J'étais loin d'être une chef, mais je me débrouillais pas trop mal. Surtout en ce qui concernait les desserts. Je lui avait donc fait gouter quelques petits trucs.  Il avait, en autres, eu le droit à un gâteau d'anniversaire maison. Nous étions dans la forêt du Colorado le jour de son anniversaire. Il y avait franchement mieux comment vingt-cinq éme anniversaire. Alors, un soir, alors que nous étions chez lui, je lui avais fait le surprise en lui préparant le repas et un gâteau - " Je crois que je vais quand même tenter les tagliatelles à la Carbonara, même si elles ne valent certainement pas les tiennes. " - Ajoutais-je en souriant.

J'acquiesçais de la tête aux paroles de Sofia. Elle pouvait très bien faire comme moi. Je ne m'étais pas embarrassé d'option et de matières qui n'allaient pas me servir au final. Je préférais faire mon emploi du temps à la carte. L'administration savait être à l'écoute des étudiants quand il le fallait. J'étais certain que si Sofia parlait de ses envies et qu'elle expliquait ce qu'elle voulait faire, elle pouvait bénéficier d'un aménagement. A table, je n'avais pas mis très longtemps à choisir ce qui me faisait envie. J'ai toujours aimé la cuisine italienne tout comme mon invité de ce soir. Je n'étais pas un artiste culinaire. Loin de là mais je savais faire le principal. Et j'en apprenais tous les jours. La plupart du temps je faisais quelque chose de rapide. Mais ces derniers temps, comme Sofia vivait avec moi, j'avais passé volontiers plus de temps à préparer quelque chose de potable. Et pareil pour Sofia. Un soir, je me souviens qu'elle m'avait accueilli avec un bon dîner et un gâteau au chocolat. C'était pour mon anniversaire. J'avais passé ce dernier au Colorado, avec elle. Et d'ailleurs, cela m'étais totalement passé au dessus de la tête. Je n'y avais même pas songé. Mais le fait que la demoiselle ne l'avait pas oublié, m'avait fait plaisir. Je devais l'avouer. La dernière fois qu'on m'avait fait un gâteau d'anniversaire, c'était il y a près de trois ans et c'était Tessa qui l'avait fait. Depuis, je ne fêtais pas vraiment ce jour là. Je buvais juste un verre avec des amis, rien de plus. Et d'ailleurs, j'étais resté un peu interdit face au gâteau. Mais je l'avais goûté et il était excellent. Aux propos de Sofia, je répondais, amusé: « Tout à fait. Je ne prétends pas être un cordon bleu mais quand je réussis quelque chose, j'aime bien le faire savoir. » Je lui souriais en retour avant de laisser la serveuse prendre notre commande. Après que cette dernière soit partie, je demandais: « Que comptes-tu faire du reste de tes vacances? » Après le Summer Camp, il nous restait quelques jours de liberté avant de reprendre les cours. Personnellement je ne savais pas encore. Mais il y avait de fortes chances que je reparte, le sac sur le dos. Je prenais ensuite la bouteille de vin en main. Bouteille que la serveuse avait déposé plus tôt sur notre table. J'en versais un peu dans la verre de Sofia avant de faire pareil avec le mien. Je goûtais ensuite au vin qui était légèrement fruité. Il était très bon. Puis je reprenais la parole. « Je crois que tes parents seraient contents de te voir. » Je me doutais qu'elle n'avait pas du entrer dans les détails ces derniers temps quand elle leur téléphonait. Et je savais que sa mère s'inquiétait puisqu'elle en avait parlé à la mienne.

J'avais apprécié vivre en colocation avec Calhen. Il était de bonne compagnie et il m'avait aidé à me remettre de ce qui s'était passé dans le Colorado. Tout ça aurait été certainement plus difficile à vivre si j'étais rentrée chez moi, dans mon grand loft, seule. Un sourire se dessinait sur mes lèvres à la réponse de Calhen. La serveuse vint ensuite prendre notre commande. Je commandais donc les fameuses tagliatelles à la Carbonara. La jeune femme nous laissait seuls de nouveau et je reportais mon attention sur le photographe. Je le remerciais lorsqu'il me servait mon verre de vin avant d'en boire quelques gorgées. Je n'étais pas une grande amatrice de vin, mais celui-ci était très bon - " Je ne sais pas. Je n'ai rien programmé pour le reste des vacances, mais tu as raison, je ferais bien d'aller voir mes parents." - Je marquais une courte pause avant de reprendre la parole - " Je voulais attendre, tu sais, je ne voulais pas qu'ils me voient tant que ça n'allait pas. Ils s'inquiètent suffisamment pour moi en temps normal." - J'allais pouvoir aller les voir désormais et leur montrer que tout allait bien, les rassurer - " Ta mère t'as dit quelque chose de particulier ?" - Je supposais que c'était le cas. Il m'avait dit que nos parents s'étaient vus à New York et sa mère lui avait peut-être dit quelque chose à propos de mes parents qui s'inquiétaient.

Je goutais à ce vin qui était très bon. Puis je reposais mon verre à la question de Sofia. Je hochais un peu la tête avant d'expliquer: « Elle m'a dit que ta mère se posait des questions. Elle t'as trouvé peu bavarde lors de vos appels téléphoniques. » Je n'étais pas étonné par les questions de la mère de Sofia. C'était un peu logique de s'inquiéter pour sa progéniture. Puis, alors que la serveuse venait de déposer nos assiettes, je reprenais alors que nous étions à nouveau tranquille à notre table. « Ta mère pense... que tu lui caches un homme. » Je jetais un œil à Sofia avant de prendre ma fourchette et de lui souhaiter un bon appétit. Je prenais une première bouchée avant de dire: « Elle croit que tu vois quelqu'un mais que tu ne veux pas lui dire. » Ces pâtes étaient excellentes. La crème était très bonne. Je reportais ensuite mon regard sur la jeune femme. « Je ne savais pas quoi raconter. » Je parlais bien sûr de ma mère. Je ne savais pas ce qu'il en était pour Sofia, si vraiment elle voyait quelqu'un et puis... « Et je me voyais mal parler de ta vie privée. » Je prenais une autre bouchée. J'étais conscient que nos mères étaient très curieuses mais le silence de ces derniers temps de Sofia n'avait pas arrangé les choses. Même si je comprenais tout à Sofia et son mutisme. « J'ai dis à ma mère que tu allais surement appeler tes parents ou même que tu irais les voir après le Summer Camp. J'avais tort? » Je prenais mon verre pour boire une gorgée.

Bien sur que ma mère m'avait trouvée peu bavarde. Nos dernières communications avaient été brèves et je ne voulais pas trop lui en dire. Je m'étais contentée de lui parler de banalités, essayant de cacher au mieux la réalité. Je ne voulais pas lui mentir. Je n'aimais pas ça. Seulement, je savais bien que la vérité lui ferait trop de peine. Jamais elle ne pourrait s'imaginer que sa fille unique était tombée dans une addiction aux médicaments. Je buvais de nouvelles gorgées de vin alors que Calhen reprenait la parole. A ce qu'il disait, je manquais d'avaler de travers. Je reposais mon verre de vin - " Quoi ?" - Lançais-je spontanément. C'était vraiment ma première réaction en entendant cela. Comment est-ce que ma mère pouvait s'imaginer que je lui cachais une relation ? La serveuse nous apportait nos plats tandis-ce que je pensais encore à ce que le photographe m'avait raconté. J'étais à la fois surprise et amusée. Surprise parce que je ne m'étais pas attendue à ça et amusée parce que dans un sens, c'est assez comique, non ? Un micro sourire se dessinait sur mon visage avant de disparaitre - [color=#9648c7]" Non, tu n'as pas eu tort. J'irai les voir."[color] - Du coup, je n'avais pas encore touché à mon assiette. C'est que cette révélation m'avait fait un petit choc - " Après tout, c'est mieux qu'elle imagine ça plutôt que la vérité...même si je suis sûre qu'elle ne me lâchera pas avant de savoir si il y a quelqu'un..." - Le pire, c'est qu'il n'y avait absolument personne. Ma vie amoureuse en était au point mort. Depuis mon agression, j'avais laissé très peu de place à cela. J'avais eu bien trop de choses à l'esprit pour m'attarder là-dessus. Je piquais ma fourchette dans mes pâtes pour gouter mon plat, enfin. J'allais manger froid si ça continuait. Les tagliatelles à la carbonara étaient plutôt bonnes. Et puis, je reprenais la parole : " Je ne suis pas au bout de mes peines. " - Je plaisantais. Je savais bien que ma mère voudrait savoir si il y avait un homme dans ma vie. Elle avait toujours été un peu curieuse, mais je savais que ça allait au-delà de ça. Tout ce qu'elle voulait, c'est que je sois heureuse.

Je n'étais pas étonné par la réaction de Sofia. Je crois que j'avais eu à peu près la même quand ma mère m'en avait parlé. Même si cela m'amusait plus que cela me choquait à vrai dire. Je prenais une nouvelle bouchée de mes pâtes. J'avais une faim de loup et je n'allais pas mettre longtemps à finir mon assiette. Je reportais ensuite mon regard sur Sofia qui reprenait la parole. « C'est une bonne décision. Ça va les rassurer j'en suis persuadé. » Je prenais ensuite une gorgée de mon vin avant de la regarder à nouveau. Je n'étais pas certaine que ce soit la meilleure solution. Mais je pouvais comprendre qu'elle ne voulait pas aborder ce sujet avec ses parents. Après tout, c'était du passé à présent, cela ne servait à rien de remuer tout ça. « Je pense comme toi. Ta mère doit être aussi pénible que la mienne quand elle s'y met, sans vouloir t'offenser. » Je ne voyais pas trop l'intérêt, de vouloir à tout prix que leurs enfants se casent. « Surtout si tu lui dis que tu as passé ces dernières semaines en compagnie d'un beau brun. » Je lui faisais un sourire, me redressant un peu sur mon siège. J'ajoutais ensuite, amusé par la conversation. « Avoues que tu aurais pu tomber plus mal. »  Je nous servais à nouveau, un peu de vin avant de reposer la bouteille sur notre table, de forme ovale. « Puis d'ailleurs, ta mère n'est pas dans le faux. Il faudrait que tu penses un peu à toi à présent. » J'espérais qu'elle n'allait pas avoir une espèce de « blocage » avec les hommes, après ce qui s'était passé. De toute façon, elle savait qu'en attendant, elle pouvait rester chez moi. Cette colocation avait pour but premier de lui éviter de se retrouver seule. Mais à présent, je m'étais habituée à sa présence et si elle voulait rester, j'en serais très heureux. Je reprenais ensuite une bouchée de mon plat de pâtes.

J'avais besoin de pouvoir rassurer mes parents. Le fait de me voir et de constater que j'allais bien ferait surement disparaitre leurs inquiétudes. J'avais décidé de ne rien leur dire à propos des évènements des derniers mois. D'après moi, c'était mieux ainsi. A quoi est-ce que ça pourrait leur servir de tout savoir de toute façon ? Je n'étais plus prisonnière de mon addiction. Quant à l'agression, ça allait les inquiéter. J'étais sûre que mon père deviendrait fou si il savait qu'un flic avait essayé de me violer et qu'il m'avait menacé avec une arme parce que je m'étais défendue - " Oui... et elle a l'imagination débordante. C'est une artiste." - Ma mère voulait me savoir heureuse, mais elle avait parfois tendance à s'imaginer de drôles de choses. Comme maintenant par exemple, puisqu'elle s'imaginait que je lui cachais un homme - " Mais bon, je ne lui en veux pas, même si ça peut s'avérer agaçant. C'est une mère et je suis sa seule fille " - Je souriais aux paroles qu'il prononçait ensuite. Il ne croyait pas si bien dire. Ma mère ne me lâcherait pas avant de savoir si j'avais quelqu'un et si elle savait que j'avais passé autant de temps avec Calhen, elle allait surement s'imaginer des choses. Surtout qu'elle savait très bien que j'ai eu le béguin pour le beau brun quand j'étais plus jeune - " C'est vrai, je ne suis pas trop mal tombée. " - Dis-je avec un léger sourire avant de boire quelques gorgées de mon vin. Je reposais le verre et j'ajoutais : " C'est sûr que si je lui dis que j'ai vécu quelques semaines chez toi, elle va s'imaginer qu'il y a quelque chose entre nous. Elle serait contente. Elle t'adore." - Je lançais un regard à Calhen. Puis, je reprenais une bouchée de pâtes. Ma mère appréciait vraiment Cal. Elle m'avait toujours dit beaucoup de bien de lui. Il faut dire qu'il était très difficile - à mon avis - de ne pas apprécier le photographe - " Que je pense de nouveau à moi ? J'essayerai de m'en souvenir. " - D'ailleurs, c'était un conseil qui s'adressait aussi à lui. Je savais qu'il avait beaucoup souffert après la perte de Tessa, alors il n'était peut-être pas encore prêt pour une véritable relation. Je continuais de manger mon plat, préférant ne pas évoquer le sujet. Calhen avait l'air d'être de bonne humeur et je ne voulais pas le rendre triste en parlant de cela.

Je ne pouvais qu'acquiescer aux paroles de la danseuse. Sa mère était une artiste en effet et d'ailleurs, cela avait fait scandale quand cette dernière était devenu l'épouse d'un noble russe. Elle avait beaucoup de caractère et j'appréciais cette femme pour sa gentillesse et sa détermination. Et il m'arrivait souvent de faire la conversation avec elle quand nos familles se rencontraient. Sofia lui ressemblait beaucoup au niveau du caractère. « Je comprends ce qu'elle peut ressentir. Même si j'aurais donné n'importe quoi pour avoir une petite sœur ou un petit frère, histoire que l'attention se détourne de moi. » Et je ne parlais même pas des impératifs liés à l'aîné. J'aurais pu faire ce que je voulais sans penser à l'avenir, collée à celui de ma famille. Je buvais une nouvelle gorgée de vin, finissant rapidement mon verre avant de m'attaquer à nouveau à mon plat de pâtes. Je souriais aux paroles de la belle brune. « J'imagine qu'elle a déjà pensé au mariage et aux enfants ensuite. » Je secouais doucement la tête tout en ajoutant: « Il ne faut pas qu'elle en parle à ma mère, depuis le temps qu'elle me réclame un petit fils. Toutes les deux liguées, cela risque d'être terrible. » Finissant mon plat, je repoussais mon assiette en y déposant mes couverts. Je m'essuyais la bouche tout en songeant à la discussion que les deux mères pouvaient s'octroyer dans notre dos. Je voulais avoir des enfants oui, mais je n'étais pas pressé par ça. Je commençais seulement à imaginer une vie sans Tessa. Chaque chose en son temps.