J’ai fais ce qu’il fallait, j’me suis pointée et j’suis même pas venue les mains vides. Y a
@Grace Burrows, et j’crois que pour une fois, j’aime bien l’une des alliées d’Eowyn. Y a pas de panneau lumineux qui clignote au-dessus de sa tignasse pour m’indiquer que j’vais forcément, à un moment, plus pouvoir la saquer. Depuis Gustin, Andréa, j’fais un peu plus attention. Mais là, tous les feux sont au vert. J’aime pas spécialement cette couleur, mais j’ferais une exception. Voilà à peu près ma réflexion quand je m’assois et que la bière s’entame, après avoir été distribuée aux autres compagnies. J’en esquisse un sourire à chacun,
@Neven Alvaro,
@Carlos Carvalho Castro, et mes doigts se glissent discrètement contre les reins d’
@Eowyn Clark. Un geste dont, et c’est rare depuis des mois, je ne calcule pas l’action. Quiétude. Passagère, temporaire. A croire que les tentatives de s’raccrocher à des instants légers, provoquent des catastrophes. Je ne saurai dire si c’est le sol qui se dérobe sous nos pieds, ou le plafond qui nous enseveli, mais ce sandwich de pierres, métaux et poussières fait de moi un faible pantin. Y a des marches, qui n’en sont plus vraiment, mais qui se dévalent, mes doigts fermés sur plus rien. Plutôt risible de se dire qu’il y a quelques secondes, j’allais atteindre la peau de la rousse. Les paupières closes, le brouhaha gagne sur tous mes autres sens. Les pieds, les mains, les corps qui se cassent la gueule ; je ne suis plus qu’un paillasson inerte. Douloureux, mais ça ce n’est pas encore d’actualité. L’adrénaline sature les nerfs, j’subis sans même lutter, sans même me manifester. Ca pourrait être la fin que ça ne me surprendrait même pas. C’est peut-être pas une si mauvaise idée. De finir sur les reins d’Eowyn, j’veux dire. J’laisse tomber un moment. Les minutes défilent, s'enchaînent, pourraient devenir éternité. Mais y a un frisson froid le long de ma nuque ; caresse d’un autre monde. On a arrêté de me voir comme un mobilier de ce triste tombeau. Les orbes vertes viennent à nouveau embellir mes yeux auparavant fermés. Aveuglée d'abord. Je cherche mais je ne vois que des visages abîmés. Redressée sur un coude qui cède, emporté par une douleur sérieuse sur le côté droit. Y a de la flotte sur le sol, j’capte rien.
“EOWYN ?” J’gueulerai qu’un nom, vous m’excuserez. Notamment car ça m’arrache une succession de jurons juste après, douleur lancinante qui provient des côtes. Se relever, maintenant. Et au fonds, la mélodie du sauvetage. C’est encore plus mélodieux que dans les films. Partout autour, les âmes s’amusent.
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