la piste de danse
J’ai pensé l’espace d’un instant que Cuba n’était qu’une parenthèse enivrante, et que les choses avaient changées depuis, au moins de son côté. La jalousie s’était emparée de mon être, j’avais cru devoir abandonner l’idée qu’Ethan était à moi. Mais tout s’évanouit lorsqu’il m’entraîne dans une danse, que ce soit la musique autour qui ne semble n’être plus qu’un murmure, ou bien cette colère qui commençait petit à petit à monter en moi. Je me laisse entrainer par ses pas de danse. Cet homme est doué dans tout ce qu’il entreprend, que ce soit la danse, sans nul doute le dessin ou bien l’aventure. Et pourtant, son plus grand talent semble être celui de me faire succomber, à coup sûr avec quelques mots. Ses paroles sonnent comme des explications, et j’aimerai arrêter cette danse, pour en savoir plus. Lui demander qui elle est réellement, comment s’appelle-t-elle, pourquoi lui ? Je pourrais aussi le questionner sur Presley, ce sujet qui me tourmente depuis de nombreux jours maintenant. Est –elle simplement sa meilleure amie ou y a-t-il finalement plus entre eux ? Si au départ cela m’intriguait, aujourd’hui, c’est plus une obsession que je nourris. «
Elles ont de la chance de te connaître, toi et ton grand cœur alors. » Avouais-je dans le creux de son cou, tandis que nous nous rapprochons pour une danse. Peut-être que dans le fond, inconsciemment, j’ai fait exprès d’employer le pluriel, mais j’aurai tout de même préféré qu’ils ne s’aperçoivent pas si tôt, combien je peux me montrer possessive en amour. C’est loin d’être séduisant. Je ne sais plus vraiment si nous tenions le rythme de la musique, car je suis immédiatement transportée lorsqu’il avoue que je lui ai manqué. «
Que dire de toi, j’ai trouvé le temps si long depuis Cuba… » Ces mots sont sincères, et ma voix tremble presque tant l’émotion est là. «
A chaque fois que nous nous séparons j’ai l’impression que le temps s’allonge instantanément. » Je ris doucement, glissant mes mains dans sa nuque. «
La personne que tu accompagnes ne va pas se demander où tu es passé ? » Je ne pouvais finalement pas me taire, il faut toujours que je pose les questions qui me trottent dans la tête et si je ne me retiens pas, je vais finir par aborder le sujet Presley. Je mords ma langue, agacée contre moi-même tout en posant ma tête sur son épaule, pour éviter son regard. Une femme amoureuse est-elle obligée à ce point d’être jalouse ou bien ai-je simplement un problème ?