To Fall and to Stand Up [Terminé]

Quand Brooke lui parle de son écharpe, il a un sourire en coin. Ce n'est pas tout à fait à se vêtement qu'il faisait allusion.

-Je parlais surtout de ce qui a reçu de la bière.

Nicholas se doutait bien que pour elle, ce n'était pas un soucis. En tout cas, le gars qu'il avait cogné devait être amoché, c'est vrai. Dans le domaine, il est un peu comme un marteau-piqueur, mais sans le vanter, c'est certain qu'un gars qui a comme passe-temps de se battre, bien forcément, quand il donne un coup, il sait ce qu'il fait. Comme Brooke le mentionne, la prochaine fois, avant d'ouvrir sa grande gueule, il y pensera. À Harvard, il y en a beaucoup des gens comme lui, il y a aussi beaucoup de grands parleurs et de petits faiseurs. L'université réunit le supposé gratin de la société, des gens qui se pensent plus intelligents que la moyenne, qui le sont peut-être et qui déconsidère souvent toute attitude plus "plébéienne" pour employer un mot romain. C'est sans doute pour ça que se battre dans un bar de Cambridge, ça choque plus que de se battre dans un bar de Boston par exemple, où les gens ne se seraient même pas retournés pour si peu.

-J'espère bien pour lui.

Puis, Brooke ajoute qu'au fond, il avait eu de la chance de recevoir un coup de poing en plein visage, car sinon, il aurait eu mal ailleurs. Voulait-elle dire par là qu'elle l'aurait frappé entre les jambes? On dirait bien, mais à dire vrai, il avait surtout eu l'impression qu'elle allait laissé couler et jouer la fille sage. Faut dire qu'il avait réagi vite aussi, peut-être que s'il lui avait donné un peu plus de temps. N'empêche, il était un brin sceptique, mais il le cache un peu. Il esquisse plutôt un petit sourire en coin.

-Si ça se trouve, il devrait me remercier alors, tu es pire que moi.

C'est une chose à laquelle elle va devoir s'habituer s'ils sont pour se voir plus souvent. Nicholas peut être assez protecteur. Il n'est pas du genre jaloux, quoique, tout le monde a un fond de jalousie, mais si on insulte un de ces proches ou quelqu'un pour qui il a de la considération, il peut vite intervenir, bon gré, malgré son ami. Et dans le genre protecteur, il peut être assez physique.

Bon, la glace est retirée, sa main était toute engourdie, mais ça allait. Il la bouge doucement, bouge ces doigts, puis la repose sur un accoudoir de la chaise. Sa nouvelle infirmière préférée le remerciait et ajoutait qu'elle devra garder un œil sur lui cette nuit. Cette fois, à son tour de ricaner un peu. En tout cas, il n'avait pas l'air contre cette idée, c'était même assez évident vu le petit regard qu'il lui jetait. C'est là qu'elle se rapproche et qu'elle vient l'embrasser, un baiser dont il profite et à la fin, par mégarde, il pose sa main froide contre la joue de la jeune femme, ce qui doit lui procurer un frisson. Après quoi, ils se lèvent et se mettent à marcher dans le quartier, en direction du campus. Nicholas sait que le gymnase est verrouillé. Si on reste à l'intérieur, c'est ok, mais une fois sorti, on est sorti pour de bon, donc pour lui, ce n'est pas une option. La marche de ce bar jusqu'au campus prendra une bonne vingtaine de minutes au moins, sauf s'ils décident de prendre un taxi en chemin. Nick attend un peu, quelques minutes, avant de se remettre à parler. Il devait être autour de minuit à peu près. Qu'avait-il fait pendant ce silence? Il s'était allumé une nouvelle cigarette, sa dernière de la soirée, promis.

-Ça été une belle soirée quand même et puis, elle n'est pas terminée. Je te présenterai au capitaine Kol une prochaine fois. Et tu vas revenir me voir? Je pourrais avoir besoin de toi pour me consoler après une défaite. Je prends ça très mal, parles-en aux autres gars de l'équipe.

La défaite fait partie du sport, mais perdre est une des choses qu'il déteste le plus sur terre. Ça l'attriste, ça le met de mauvaise humeur surtout, ça plombe vraiment son moral et il peut mettre une ou deux journées à s'en remettre, c'est bien dire. Heureusement, seulement les défaites de son équipe, dans le plus haut niveau de compétition, lui font cet effet. Perdre un match entre amis ne le rendra pas aussi amer, mais il aura la mine boudeuse, c'est certain.

La blonde laisse échapper un rire un peu plus fort. C'est vraiment que dans toute cette agitation, elle avait complètement oublié la bière qui avait coulé dans son dos. Enfin, ce n'était vraiment pas grand chose sûrement la raison principale pour laquelle elle avait préféré laisser couler dans un premier temps. Et puis, un haut de perdu, dix de retrouvés ! Dans ses frénésies de shopping c'était pas ça qui allait manquer.
-Ah ça ... j'en ai pas reçu tellement de la bière alors ça va.
C'est sûr que si elle avait été trempée de la tête au pied, ça aurait été une autre histoire mais comme ce n'était pas le cas, tout allait bien. Il lui en fallait plus pour vraiment péter un cable, enfin surtout depuis qu'elle avait calmé sa période "miss superficialité" où une trace de boue sur ses chaussures suffisaient à la rendre folle. Elle frissonne effectivement en sentant la main glacée de Nick sur sa joue et ça lui arrache même un nouveau sourire. Finalement, ils décident de repartir en direction du campus puisqu'ici la fête est finie pour eux. Elle enfile son manteau histoire de ne pas prendre froid et ils commencent à marcher sur le trottoir. Heureusement que le printemps arrive et que ça se sent sinon bonjour les frissons. La blonde sourit à nouveau quand il lui demande si elle compte revenir à d'autres matchs, le regardant du coin de l'oeil quand il parle de sa difficulté à encaisser la défaite. C'est vrai qu'en général, les hommes ont du mal avec ça, et puis même les gens en général. Elle ne va pas dire qu'elle est contente quand elle arrive à court d'arguments pendant un débat et se fait laminer par la partie adverse c'est sûr.
-A ce point-là ? J'te montrerais mon uniforme de pompom girl, ça te remontera le moral !
Oui parce que bien sûr, en bonne américaine, elle aimait conserver plein de choses inutiles, notamment cet uniforme qui l'avait suivi quand même pendant toutes ses années du lycée. Mais bon, elle ne l'avait pas enfilé depuis et ne savait même pas si il lui allait encore. Ca lui faisait du bien de marcher un peu à l'air libre. Heureusement qu'elle avait opté pour des chaussures confortables, sinon ça allait être la foire aux ampoules, mais là, ça ne devrait pas poser de soucis. Donc elle n'a pas la moindre idée d'où ils vont mais en tout cas, ils y vont.

Brooke se met à rire un peu plus fort encore et Nicholas souriait avec un air assez amusé. Il ne fallait pas oublier tout l'enjeu de départ de cette histoire, à savoir, qu'elle avait reçu de la bière dans le dos à cause de cet homme. C'est ce qui avait parti le bal. Au moins, ça allait, elle ne semblait pas trop s'en plaindre et son haut s'en remettra sans doute, si elle le lave rapidement. Sinon, il va sentir la bière pour toujours et elle fera mieux de s'en débarrasser. Il hoche donc doucement de la tête et pour lui, l'affaire était close.

Ils marchent et les discussions reprennent aussi. Il faut pardonner à Nicholas de ne pas être le gars le plus bavard du monde par moment. En tout cas, il confie à la blonde combien la défaite peut le miner, parlant même de se faire consoler. Il n'en faut pas plus pour qu'elle évoque son costume de pom pom girl, se qui déclenche aussitôt un rire assez amusé chez Nicholas.

-Ne me dis pas que tu l'as emmené avec toi à Harvard?

Hey bien si et il n'en revenait pas. C'était assez étonnant, mais en même temps, pas tellement. On ne sait jamais quand est-ce que ça peut être utile. À l'Halloween par exemple, pour jouer les nostalgiques avec des amies ou encore, pour faire fantasmer un homme. Finalement, ce n'était peut-être pas si idiot de l'emmener. Puis, Nick a bien chez lui le maillot qu'il portait dans son équipe au collège, à côté de ces trophées et tout, alors... il est mal placé pour critiquer.

-C'est certain que ça me remonterait le moral.

Entre ses phrases, il tirait sur sa cigarette et marchait toujours tranquillement. Bientôt, ils passent devant un panneau qui indiquait "Harvard University" avec une grosse flèche dans la direction dans laquelle ils marchent, ayant rejoint la main street. Faudrait vraiment être blonde pour ne pas savoir où ils vont maintenant.

-Si t'es fatiguée de marcher, on peut prendre un taxi pour s'en retourner au campus.

Ce n'est pas toutes les filles qui aiment marcher bien longtemps. Dépendamment de la réponse qu'elle donne, soit ils continuent de marcher, soi il sort son téléphone pour appeler un taxi, il avait le numéro dans ces favoris. On ne sait jamais quand ça peut être utile, croyez-en son expérience. Après quoi, il finit par dire, ou plutôt, demander:

-T'as entendu parler de l'élection du VP des Mathers?

Peut-être que oui, peut-être que non, ce n'était pas tellement ce qu'il avait en tête de parler politique de maison, mais Brooke allait vite savoir où il voulait en venir au juste.

-Pour fêter son élection, lui et la présidente nous paie un voyage à Tijuana. Normalement, j'irais sans hésiter mais... ça tombe en plein mois d'avril, j'ai des examens à la fin du mois, faudrait je révise, que j'étudie, un minimum. Je suis pas un type très... enfin, pour avoir des notes corrects, faut que je bosse. D'un autre côté, Tijuana... et c'est que quelques jours, 4 ou 5.

Ce qu'il avait hésité à dire, c'est qu'il n'est pas intelligent. Oh bien sûr, l'intelligence est une chose toute relative et il le sait. Certaines personnes peuvent étudier une soirée avant un examen et s'en sortir avec une note largement au-dessus de la moyenne. Ce n'est pas du tout son cas. Il doit réviser, étudier, au moins une semaine avant, voir plus si c'est une matière délicate et en bout de piste, il s'en sortira tout juste avec la moyenne, surtout à Harvard, où les moyennes sont fortes, très fortes. De l'autre côté, la tentation d'aller fêter serait forte. Il en parlait à Brooke, de l'extérieur, elle aura peut-être un bon jugement sur ce qu'il devrait faire.

Elle rigole franchement quand il semble étonné de savoir qu'elle a embarqué son vieil uniforme avec elle à Harvard. Il faut dire qu'elle habite quand même à l'autre bout du pays et que lors de sa première année, elle avait décidé d'emporter un maximum de choses pouvant lui rappeler sa vie à Beverly Hills. Et bien sûr, sa période pompom girl en faisait partie intégrante, tout autant que les photos de ses amies parties à l'université de Los Angeles ou de San Francisco. Une partie de sa vie qui lui semblait loin aujourd'hui, une époque où elle ne buvait pas d'alcool, représentait la belle-fille parfaite ... bref l'époque où elle était une vraie Cabot en fin de compte. Elle secoue la tête quand il lui dit qu'ils peuvent prendre un taxi. Inutile d'attendre là pendant 15 minutes alors qu'il leur en faudrait tout autant pour arriver sur le campus. Et puis, elle appréciait bien cette petite balade nocturne toute en simplicité. Elle reporte son attention sur lui quand il évoque l'élection d'un nouveau vice-président pour la Mather. C'est vrai que depuis un moment, les confréries avaient subi beaucoup de changements, chez les roses aussi avec le départ de Apple.
-Oui, vite fait. C'est un peu le bordel partout dans les confréries en ce moment.
Enfin, voilà, elle ne savait pas vraiment pourquoi il abordait ce sujet bien loin de leurs préoccupations autour de comment lui remonter le moral après une défaite mais elle écoute, attentive comme elle sait l'être avec les gens qui en valent la peine. Et puis le véritable sujet tombe, un conflit intérieur entre examen à préparer et voyage potentiel. C'est vrai que ça ne faisait qu'un très long week end finalement mais quand on a besoin de beaucoup travailler pour réussir, quelques jours pouvaient faire la différence. Enfin, elle disait ça sans vraiment connaître la chose puisqu'elle était major de promotion depuis sa première année mais elle travaillait tout autant q'un élève en difficulté pour ces résultats. Parce que c'est bien gentille d'être une belle blonde mais du coup, on est obligé de faire deux fois plus ses preuves pour prouver qu'on a une cervelle.
-Si c'est que 5 jours tu devrais pas t'en priver, ce serait dommage. Et puis je peux t'aider à réviser si tu veux. Je sais que j'ai pas l'air très fut-fut comme ça mais pour tout ce qui est méthode de travail, j'ai pas mal de bons tuyaux.
Et essentiellement celui de s'enfermer régulièrement en bibliothèque pour s'obliger à travailler, relire ses cours, prendre des notes sur des lectures annexes, rien d'extraordinaire en fin de compte mais c'était parfois plus facile de se motiver quand on a quelqu'un derrière nous pour nous pousser.

Pas besoin de taxi, ils ont commencé à pied, aussi bien finir et Brooke tenait le coup. La conversation se poursuivait donc et oui, la Cabot avait bien dans ses tiroirs son uniforme de pom pom girl de la High School. On se demande s'il lui fait encore... En tout cas! Nick change un peu de sujet et parle plutôt des élections, une chose dont il se préoccupe peu, enfin, ce n'est pas lui qui appliquerait pour un poste d'importance, être joueur dans l'équipe de basketball, membre d'une maison et étudiant, tout ça lui suffit amplement, il n'irait pas se dédier davantage, il laisse ça à d'autre. De toute façon, il se voit plus comme un bon soldat, prêt à rendre des services, mais qui n'irait pas non plus diriger toute une armée.

Enchaînant sur ce que lui répond Brooke, il parle de ce voyage à Tijuana qui le tracassait. En fait, sa mémoire lui fait défaut un peu, car c'est encore moins d'une semaine, ils partent le vendredi et reviennent dimanche avant-midi. Somme toute, c'est à peine trois jours, c'est plutôt une petite escapade, mais dans sa tête, il s'agit de plus. Curieux de savoir ce que Brooke en pensait, selon elle, il devait y aller et pour ce qui était des révisions, elle se proposait de l'aider.

-J'imagine que comme pas mal de monde ici, t'as plutôt des bonnes notes?

Ils continuaient de marcher et comme il finit sa cigarette, entamé depuis un moment, il la jette dans la première poubelle avec un cendrier qu'il voit. Sinon, elle risque de finir dans la rue. Ouais, l'environnement et tout ça... c'est plus ou moins son truc. Quand il va voir des usines arrêtaient de lancer des gros nuages de pollution dans le ciel, à ce moment, il fera sa part. D'ici là, il ne va pas trop se prendre la tête.

-C'est vrai que tu pourrais sûrement m'aider, pour mes dissert' et j'ai quelques cours de management, psycho, où tu pourrais surement me donner un coup de main.

Pensif, il arrête finalement de marcher pour se tourner vers elle.

-Je te fais une proposition. Je t'amène avec moi à Tijuana, mais en revenant, tu vas devoir m'aider à réviser trois soirs semaine. Deal?

Avec un petit sourire, il tend la main droite. Peut-être qu'elle fera une contre-offre ou qu'elle trouvera à dire. En tout les cas, il n'était pas contre de l'amener avec lui à Tijuana, même si c'est un coin du monde un peu dangereux. De l'autre côté, réviser avec elle l'aidera sans doute et puis, la voir plus souvent, il n'était pas contre cette idée. Lui, il trouvait que c'était assez gagnant-gagnant.

Elle hausse des épaules quand il lui demande si elle a de bonnes notes, souriante mais sans vouloir faire étalage de ses compétences.
-On peut dire ça oui.
Elle n'allait sûrement pas balancer le fait que ses notes étaient excellentes et qu'elle obtiendrait sûrement son diplôme avec une très bonne mention. Peu de personnes étaient au courant de son Q.I bien au-dessus de la moyenne. Et puis il paraît qu'une fille trop intelligente, ça fait fuir les hommes alors mieux vaut s'abstenir. C'est toujours plus facile de jouer les fausses blondes et de faire semblant d'être un peu idiote que de devoir assumer de ne pas l'être. Pour les dissertations, ça ne posera sans doute aucun problème. C'est un exercice qu'elle a appris à maîtriser depuis le lycée et ça ne fait pas partie des difficultés qu'elle peut rencontrer. Et son expérience dans le tutorat discret de ses amis de fac lui a appris qu'une bonne méthodologie suffisait parfois à grappiller 3 points ou plus. Alors c'est sûr, ça lui serait sûrement utile. Pour ce qui est du management et de la psycho, elle n'en a jamais fait mais ça ne doit pas être bien sorcier. Peut-être que Brooke n'est pas toujours une montagne d'assurance mais sur ses capacités intellectuelles, elle n'a jamais eu d'ennui à ce sujet.
-Oui ça devrait pas poser de problèmes là-dessus.
Elle prenait soudain un air beaucoup plus sérieux quand il s'agissait de parler études, sûrement parce que réussir lui importait beaucoup, une manière comme une autre de prouver qu'elle n'était pas qu'un joli minois. La blonde s'arrête à son tour, regardant Nick avec une mine curieuse. Mais la proposition qu'il lui fait à le mérite de la faire sourire, voire même un peu rire. Pour sûr, il ne savait pas dans quoi il s'embarquait en lui demandant un coaching de révisions pour 3 soirs par semaine. Si elle n'avait pas elle-même des examens à réviser, elle l'aurait vivement encouragé à monter le chiffre de ses soirées révision. Mais ça lui semble un bon deal. En plus elle n'a jamais eu l'occasion de voyager à Tijuana même si, n'habitant pas tellement loin, elle en avait déjà eu de nombreux échos. D'abord pour le monde de la nuit et en cours, pour ses trafics de drogue et autres violences. Mais bon, elle faisait suffisamment confiance à Nick pour ne pas qu'il l'abandonne à un trafic humain. Il avait suffisamment prouvé ce soir qu'il n'avait pas peur de se salir les mains pour la défendre, même contre un crétin de bas étage.
-C'est d'accord. Mais faudra pas venir te plaindre si je te fais travailler trop dur !
Parce qu'une fois qu'elle passait en mode révision, elle pouvait se montrer beaucoup moins drôle et beaucoup plus déterminée. C'est que réussir ses études c'est quand même important. Elle lui sert la main pour conclure leur deal avec le sourire puis se remet à marcher tranquillement.
-Ca va ta main ?
La glace ne devait plus faire tellement effet maintenant, espérons que ça ait quand même servi à un peu diminué ses douleurs.

Brooke ne fit pas l’étalage de ces talents dans le domaine des études, mais elle était quand même membre du prestigieux club de débats de Harvard. Vous saviez que c’est un des plus vieux des États-Unis? Robert Kennedy et Barack Obama en ont même été membre durant leurs études à cette université. Nicholas sait cela parce que l’autre jour, par simple curiosité, il a été voir sur le site et… il a comme réalisé que c’est un truc assez sérieux, ils débattent contre d’autres universités et tout et la compétition est féroce et les étudiants doivent maîtriser tout un tas de sujets. Du coup, Nick a bien compris que Brooke est encore un plus douée dans les études que ce qu’elle veut bien laisser entendre. Si elle était une cruche, elle ne pourrait pas être dans ce club, c’est clair.

En discutant avec Brooke de cette histoire de Tijuana versus études, une idée germe dans sa tête et il se dit qu’au fond, la situation est toute simple. En échange d’un beau séjour au Mexique, avec lui en prime, elle devra l’aider dans ces études. Trois soirs par semaine, pendant trois semaines, ça peut sembler beaucoup, mais c’est seulement 9 soirées contre 3 jours de congé dans le sud, c’est pas si mal quand même? Puis, ce n’est pas comme s’il était de mauvaise compagnie. Elle était d’accord, mais le mettait en garde contre la possibilité qu’elle soit dure avec lui, ce qui suscita chez lui un sourire amusé. Brooke, pire que le coach de basketball? Il en doute, puis, c’est bon, il est un grand garçon, il est capable d’en prendre. D’ailleurs, il répond de façon presque militaire.

-Oui m’dame.

Travailler et réviser, même s’il avoue que ce n’est pas sa tasse de thé, ne lui fait pas peur. En s’inscrivant à Harvard, il savait qu’il aurait à bosser dure et pas seulement sur le terrain de basket. Oui, il y a les maisons, la fête et tout ça, mais en bout de piste, il ne veut pas garder les principaux objectifs de vu. Nicholas essaie de garder un équilibre, même si ce n’est pas si évident, comme le montrait ces hésitations à aller en vacances avec les Mathers. Accord conclu, ils se serrent la main et reprennent leur marche. Il voyait alors le portail du campus, assez grand quand même, apparaître petit à petit. Quand elle lui demande comment sa main va, il passe un bras autour d’elle et l’amène contre lui, toujours en marchant et en prenant garde à ce qu’elle ne tombe pas.

-Numéro un, grâce à toi.

Un baiser contre sa tempe et il la garde un peu contre lui, si elle n’a pas l’air de trouver la chose désagréable. Après quand même, comme ça va mieux pour marcher, il la libère.

-Un bon verre de whisky ne me ferait pas de tord par contre!

Nicholas restait un Mather et puis un whisky, c’est bon pour chasser la douleur et cela guérit même des rhumes vous saurez! En tout cas, c’est ce qu’on lui a toujours dit. Ils marchent encore un peu et les voilà de nouveau sur le campus. D’ici, il y avait les différents chemins ou sentiers qui mènent aux différents pavillons, maison, car le campus est assez immense, presque une petite ville en soi. Nick s’arrête à la croisée des chemins.

-On va de quel côté? Je te préviens, si tu choisis Mather, j’ai qu’un lit simple et un coloc’ en prime et je ne peux pas te garantir qu’il ne sera pas là. À supposer que tu veuilles qu’on aille dans ma chambre bien sûr.

Bon apparemment il n'avait pas l'air terrifié à l'idée de réviser avec elle. Et puis ce serait l'occasion pour elle aussi de montrer une autre facette de sa personnalité. Bien sûr, elle n'entendait pas le traumatiser à coup de bouquins mais ses amis proches (vraiment proches puisque personne n'est censé savoir qu'elle n'est pas débile) ont tendance à la qualifier d'acharnée du travail un peu perfectionniste. A voir si cela pourra faire remonter la moyenne de Nick qui n'est sûrement pas si mauvaise que ça, elle en est sûre. Le sujet retourne vite à l'état de sa main et apparemment tout va bien de ce côté-là. Elle laisse même échapper un petit rire de surprise quand il passe son bras autour de ses épaules pour l'attirer contre lui. C'était loin d'être désagréable au contraire. Son sourire s'étire un peu plus quand il lui vient lui planter un baiser sur la tempe alors qu'elle passe son bras autour de sa taille, histoire d'être mieux équilibrée pour marcher ainsi et de ne pas se tordre une cheville sur ses talons hauts. Elle retrouve sa complète liberté de mouvement -bien que ce rapprochement ne soit pas pour lui déplaire- au moment où ils atteignent le campus et que le mather lui fait part de son envie d'alcool. Ah ben, ça ne risque pas d'être simple, à moins qu'ils ne trouvent un fond de bouteille dans une de leurs résidences respectives. Vient le moment de faire un choix pour le reste de la soirée puisqu'aparemment, sa demande sous-entend qu'ils ne se séparent pas ici, ce qui arrange grandement la blonde qui n'avait pas tellement envie d'adieux sur le bord d'un chemin. Et elle ne peut se retenir de rire quand il décrit sa chambre chez les Mather. Un lit simple ? Elle qui avait eu droit à un lit double, un dressing et une salle d'eau privée commençait à se dire qu'il y avait dû avoir un gros problème dans la répartition des budgets, à moins que l'aménagement de la résidence des Cabot soit dû au fait du nombre beaucoup moins importants des membres de la sororité.
-Vous avez des lits simples ? Y a vraiment du favoritisme ici pour qu'on ait droit à d'aussi belles chambres !
Mais elle n'allait sûrement pas s'en plaindre ! Elle fait mine d'hésiter un instant mais se décide assez vite pour proposer une alternative.
-Ou on peut aller dans ma chambre. Je suis pas sûre de trouver du whisky dans la cuisine mais ma coloc a déménagé la semaine dernière donc je suis toute seule. Sinon ... on peut toujours rester sur ce banc là-bas. J'suis sûre qu'en se tassant, ça nous fait de la place pour tenir à deux.
Elle rit puis finalement l'entraîne en direction de la Cabot House où les conditions de vie sont peut-être plus agréables pour finir la soirée que dans une petite chambre où il faudrait supporter les ronflements d'un colocataire. Chez les roses tout est plutôt calme comme d'habitude, la plupart des filles habitant là ne sortant pas si souvent et respectant les règles de la sororité à savoir "amour,travail et fidélité". Encore un paramètre qui éloignait Brooke de ses soeurs mais au moins, elle avait la paix dans une chambre tout confort. Ouvrant la porte, toujours le sourire aux lèvres, un peu moins quand elle remarque qu'elle a carrément zappé de virer son pyjama de son lit. Pas que ça la gène d'avoir un peu de bordel dans sa chambre mais puisqu'il s'agissait du tee-shirt qu'il lui avait passé et qu'elle utilisait de temps en temps pour être plus cozy la nuit mieux valait se dépêcher de l'envoyer dans le dressing, ce qu'elle fait d'ailleurs, histoire d'éviter de passer pour une psychopathe finie.
-Bon bah, fais comme chez toi. Je vais voir si je trouve du whisky en bas.
Le laissant seule quelques minutes le temps de dégoter une bouteille d'un liquide sombre qui dans la pénombre et vu l'odeur lui semble correspondre, elle récupère deux verres et retourne dans la chambre.
-Pas sûre que ce soit bon mais c'est tout ce que j'ai trouvé.

En fait, Brooke allait vite comprendre pourquoi la chambre de Gabriel et Nicholas disposent de deux lits simples. C'était un peu par soucis d'espace si on peut dire, mais c'est vrai que l'édifice des Mathers est bien moins chic et plus... comment dire, paumé? que celui de la sororité Cabot peut l'être. Ça va avec le style de la maison en prime. Le jeune homme se gratte derrière la tête et explique un peu.

-C'est certain, vous êtes des filles et puis, la maison Mather est assez bondé, tout le monde est en coloc'. Mais dans notre chambre, on a une tv plasma, plusieurs consoles, une table de jeu de babyfoot et un réfrigérateur pour entreposer notre bière, donc ça a quand même pris pas mal d'espace.

Donc à la fin, lit simple pour sauver le peu d'espace qu'il pouvait leur rester, en plus du débarras qu'ils utilisaient pour ranger des poids des ballons et d'autres articles de sports. Une vraie chambre de gars! De toute manière, Nicholas habite surtout dans son appartement à Cambridge et passe peu de temps à sa chambre, mis à part pour ramener des filles et y dormir après une soulerie entre Mathers. Direction donc, la Cabot House et il se mit à marcher dans cette direction.

-Je préfère qu'on rentre. T'es une Californienne, il ne faudrait pas que tu prennes froid quand même.

Ils viennent de marcher une bonne vingtaine de minutes dehors, c'est bon pour ce qui est de dehors, ils n'allaient pas y passer la nuit. Ils prennent donc le chemin de la maison Cabot. Ils y arrivent et il pénètre dans l'antre aux filles canon, un petit sourire sur les lèvres. C'était un lieu assez familier maintenant, plus que la première fois qu'il a rencontré Brooke. Il compte pas mal de connaissance et d'amies chez les Cabots, un coup d'un soir aussi. Silencieux, il se rang dans la chambre et y accroche son veston, se retrouvant avec son maillot old style (comme sur l'avatar quoi xD). Du coin de l’œil, il aperçoit sur le lit son t-shirt de l'autre fois, qui disparait aussitôt et de son côté, il fait mine de ne pas l'avoir remarqué, mais il avait un de ces petits sourires. Apparemment, elle l'avait gardé assez près d'elle. S'il était sur le lit, c'est qu'elle devait le porter de temps en temps, si?

-Ok, je serai sage.

Nick, sage? Pff... En tout cas, en attendant, seul dans la chambre, il entrouvre un peu le dressing pour constater pour de bon ce qu'il avait cru voir tout à l'heure et oui, c'était bien le cas. Après, il le referme et s'approche du bureau pour examiner des photos, des trophées, quoique ce soit qui serait du moindre intérêt. Brooke réapparait, du coup, il se recule un peu, pour aller s'asseoir sur le lit, à moins qu'il y ait un canapé ou un truc du genre, un pouf.

-Prêtes moi ça.

Il prend la bouteille, examine la marque, la débouche pour la sentir un peu. Bon, c'est pas du Jack Daniel, mais ça fera l'affaire. Il en sert un petit fond à Brooke, dans son verre, puis un à lui. Un petit coup contre son verre et il en prend une petite gorgée. C'est après qu'il demande, posant la bouteille sur un meuble.

-Au fait... est-ce que c'est mon t-shirt que j'ai vu sur ton lit en entrant?

Elle lui tend la bouteille pour le laisser examiner son contenu. Il s'y connaît sûrement mieux qu'elle en marque de whisky. Enfin, si tant est que ce soit du whisky mais bon, c'est la seule bouteille d'alcool de couleur bizarre qu'elle avait dégoté dans la mini réserve d'alcool des roses -pas de grandes fêteuses ces petites filles sages. Bon apparemment ça fera l'affaire puisqu'il leur sert un verre. Entre temps, elle a pris le temps de retirer son manteau et de s'asseoir sur le fauteuil en face de son lit, celui où elle était assise d'ailleurs la première fois qu'elle a pris la décision de le ramener chez elle. Elle retire ses chaussures histoire d'être à l'aise puisqu'elle était quand même littéralement chez elle ici et attrape le verre que lui tend Nick. Ca sent définitivement fort et .. ça goûte fort aussi. Elle grimace, pas de dégoût mais l'alcool a toujours tendance à lui brûler la gorge. Plus un réflexe somme toute que une façon d'exprimer qu'elle trouve ça dégueulasse. Et puis si vraiment elle n'aimait pas, elle ne se forcerait sûrement pas à boire. S'installant sagement les jambes croisés, dos enfoncé dans son fauteuil, elle le laisse s'installer à son aise si il veut, retirer sa veste si il veut avant de lui sourire. Même si la bagarre avait un peu fait un blanc dans cette soirée, elle passait malgré tout un bon moment. Mais son sourire s'éclipse un peu quand il lui demande si c'était son tee shirt qu'elle avait balancé dans le dressing tout à l'heure. Enfin, pas que la question l'énervait ou quoi, simplement que ça la surprenait qu'il y ait fait attention. Peut-être qu'il la prenait pour une psychopathe maintenant, le genre de fille qui sniffe les odeurs et tout ça. La vérité, c'est juste qu'elle l'avait lavé et qu'elle l'aimait bien parce que c'était plus tranquille que ses nuisettes habituelles. Et puis aussi parce que ça lui rappelait de bons souvenirs, elle n'allait pas nier ça. Sa tête de surprise disparaît pour laisser place à un sourire malicieux alors qu'elle reprend une gorgée du whisky bon marché.
-Bah tu me l'as donné, fallait bien que je m'en serve.
Les excuses bidons, c'est formidable quand même, ça sort de plein de pétrin ... ou pas. Enfin, il n'avait pas l'air de prendre ça mal et puis si c'était le cas, il ne se serait peut-être pas risqué à lui demander de garder un de ses vêtements après leur première nuit passée ensemble.
-T'en fais pas, je suis pas une psychopathe. C'est juste que c'est tellement plus confortable que des vêtements de fille ...
Bon ça c'était vra et ça ne la gênait pas de l'admettre.