I've got something to tell you • Feat. Matty

Luke J. Lewis a écrit:
Matty & Luke

"Non."

Je voulais lui prouver que je pouvais aussi ne pas en prendre même si l'envie ne manquait pas. J'étais tellement mal, je sentais tous les muscles de mon corps se contracter presque un par un, mais j'essayais de résister malgré tout. Au fond, j'aurai jamais du lui proposer de rester, mais j'avais tellement besoin de lui auprès de moi. Je voulais qu'il soit fier de moi pour une fois et qu'il ne me voit pas comme un vulgaire déchet. Je détestais quand il me voyait dans cet état. Mais j'étais ce cadavre allonge son ce canapé tâché de diverse alcool.
Je m'allumais une autre cigarette en me redressant sur le canapé, espérant que cette atroce douleur passerai, mais je savais tout au fond de moi que le seul moyen de la calmer c'était de valser encore une fois avec ce poison injecté dans mes veines, bousillées par les injections tous les soirs. Mais pas ce soir, je voulais lui montrer que malgré tout, je pouvais faire des efforts. Matty ne savait pas que j'avais commencé à me piqué, il devait croire que je continuais à prendre des cachets ou à snifer, mais j'étais passer au cran au dessus. Je me retournais vers lui, il était encore la, malgré tout ce que je lui faisais subir. Sa gentillesse le perdrais probablement un jour.

"S'il te plaît, reste ce soir, j'ai besoin de toi Mat´. "

Je m'en voulais de lui pourrir ses soirées. Je m'en voulais qu'il ait un jour croisé mon chemin. Je m'en voulais de pas pouvoir m'en détacher. Je pris un doliprane qui restait sur la table basse, probable cadavre d'un lendemain de soirée trop arrosée, espérant faire passer ces contractures qui persistait.
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«I've got something to tell you»

« De mon côté, je ne voulais pas le voir faire une crise devant moi et perdre complètement pied. Il mettait sa vie en danger chaque fois qu’il prenait ses pilules et autres drogues malsaines. Ceci étant dis, arrêter de façon si brutale était également dangereux pour sa santé. J’avais beaucoup bûché sur tout ça, j’avais fait des recherches sur internet et j’avais compris pas mal de choses. Et je savais donc qu’il avait besoin de ça et que les choses devaient se faire en douceur. Je n’avais pas bougé. J’étais encore partagé entre le fait de rester et de partir. Je ne voulais pas avoir à supporter tout ça, mais je ne voulais pas non plus l’abandonner dans cet état. Ma gentillesse prit le dessus et j’allais m’asseoir à ses côtés sur le canapé. Il me suppliait alors de rester, avouant qu’il avait besoin de moi. Je tournais la tête vers lui. J’avais pris l’habitude de constater qu’en effet, il avait besoin de moi. Ce n’était pas pour les raisons que je voulais, donc ça ne me touchait même plus.

« T’en fais pas, je reste là. Mais je ne reste pas pour te voir tout en sueur, tremblant comme si tu étais nu au pôle nord. »

Je n’arrivais toujours pas à croire que j’essayais de le convaincre de prendre un truc. Je le vis alors prendre un cachet ressemblant à un doliprane ou quelque chose dans le genre. Comme si ça allait le calmer d’une quelconque façon. J’avais posé mes pieds sur la table basse et je m’étais presque couché dans le fond du canapé. C’était dingue. Il m’avait avoué être amoureux de moi seulement quelques dizaines de minutes plus tôt, et j’étais là en train d’essayer de trouver une solution pour sa crise à venir. Nous aurions simplement put être dans les bras l’un de l’autre à partager un moment intime.

« Luke… je voulais te dire merci. Tu sais, pour m’avoir dis que tu m’aimais… »

C’était difficile comme situation. Je voulais qu’il sache que ça ne m’avait pas été égal. Mais d’un coté, je ne voulais pas lui dire que je ressentais la même chose. Pas ce soir, comme de cette façon. Pas lorsqu’il était dans cet état. Je voulais une ambiance romantique, un endroit magique. Je ne voulais vraiment pas ça. »

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Matty & Luke

"Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu restes ?"

Parfois je comprenais pas Matty, je comprenais pas pourquoi il restait alors que quelques minutes plus tard, je lui avais fait tellement de mal qu'il était parti pleurer dans la salle de bain, je comprenais pas pourquoi il se trouvait pas quelqu'un de bien, de bien rangé, de clean, qui a un avenir. J'avais un avenir certes, mais dans la musique, j'allais tellement voyager que je ne verrais plus personnes, c'est aussi pour ça que je voulais Matty dans mes musiciens, pour l'avoir toujours à proximité, parce que j'envisageais plus la vie sans lui, même en tant qu'amis. Il me remerciait de lui avoir dit que je l'aimais, je trouvais ça assez étrange, mais au fond, j'aurai tellement eu envie qu'il me dise que lui aussi, il m'aimait.

"T'as pas à me remercier de ressentir quelque chose pour toi.. "

Et toujours cette foutue douleur, toujours ces foutues contractures. Je n'avais jamais été dans cet état là. J'avais commencé à m'injecter il y a deux mois, quand Matty et moi avions rompu, parce qu'au plus profond de moi, j'arrivais pas à encaisser le choc, j'avais jamais été heureux avec quelqu'un, il n'y avait que lui qui avait la capacité de pouvoir le faire.

"Matty, faut que je te le dise ... Je prends plus de cachets ... Je suis passé à autre chose, et c'est ça, qui me manque."

Je relevais ma manche laissant apparaître au niveau des veines des points d'injections, plus ou moins inflammatoires. J'avais besoin qu'il sache, qu'il comprenne pourquoi j'étais dans un état pareil. Je baissais la tête, assez honteux, j'avais réussi à lui cacher ces deux derniers mois, mais là je ne pouvais plus.

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«I've got something to tell you»

« Pourquoi je restais ? Je ne le savais pas moi-même. J’aurais dut partir et tracer définitivement un trait sur tout ça. Passer à autre chose et essayer d’avoir enfin la vie que je mérite. Je n’en avais pas la force. Je n’arrivais pas à me résigner de l’abandonner et peut-être de le perdre de la même façon. Nos chemins finiront forcément par se séparer un jour ou l’autre, peut-être même très bientôt. Mais en tout cas pas ce soir. Je tournais mon visage vers lui et laissais un petit sourire apparaître. S’il savait.

« Je reste parce que je tiens à toi. Et je veux être là pour toi quoiqu’il arrive. »

J’étais clairement amoureux. Je veux dire, pas une amourette de gamine de 13 ans qui bave devant son boy-band préféré tout droit débarqué d’Angleterre. Ça allait au dessus d’un simple amour. Sans doute la difficulté de ce dernier lui avait donné une autre dimension, j’en sais rien. Toujours est-il que j’étais imprégné de lui et que ce n’était même plus un choix que de sortir de sa vie ou y rester. Ça se présentait comme une évidence. 
Il me dit alors de ne pas le remercier concernant ses sentiments. Je me sentais affreusement honteux de même en reparler, sachant que je n’avais même pas réussis à lui dire quoi que ce soit à propos de mes propres sentiments. J’étais plutôt pitoyable sur ce coup, même si j’avais mes propres raisons. Je ne répondis pas, baissant le regard et manifestant ma gêne évidente. C’est sa voix qui me fit remonter les yeux. Et pour une nouvelle qui fit l’effet d’une bombe. Mon cœur se sentit soudain beaucoup trop serré dans ma poitrine et mon souffle devint plus rapide. Ça faisait partie des choses auxquelles je redoutais : qu’au lieu ralentir sa consommation, il passe à l’étape supérieur. Il remontait alors sa manche, et je ne pus regarder le désastre qu’une demi-seconde à peine. La simple vue de cet acte d’autodestruction m’était insupportable.  

« Je… Je… Mais… »

Je ne trouvais pas les mots, et ma gorge était de plus en plus serrée. Pourquoi en était-il arrivé là ? Malgré toutes les recherches que j’avais pourtant effectuées, aucune ne m’avait dit quoi faire dans ces moments-là et je me sentais affreusement inutile. Je portais mes mains à mon visage. J’avais mal à la tête à force de réfléchir, et j’avais aussi mal au ventre à cause de cette boule constante. Mon cœur hésitait clairement entre battre et ne plus fonctionner, et mon esprit ne demandait qu’à partir loin de tout ça. Malgré tout, je restais là, sans bouger et sans dire un seul mot. Que dire ? Que faire ? J’étais perdu. »

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Matty & Luke

"Je tiens à toi", cette phrase, ces quatre simples mots résonnaient dans ma tête, ça signifiait tellement pour moi, que si je n'avais pas été dans cet état zombifique, je lui aurais probablement sauté dans les bras, enfin, façon de parler. Avec Matty, nous n'étions pas très démonstratifs. Quand nous étions ensembles, nous ne nous avions jamais avoué nos sentiments respectifs, nous ne faisions pas de démonstration public d'affection, mais au fond, nous étions très fusionnel. Une fusion destructrice. Si aucun de nous ne changeait, c'était voué à l'échec, nous étions trop stagnant sur nos positions.
Je rabaissais ma manche, ça n'était pas utile de montrer ces mutilations encore plus longtemps, je trouvais ça tellement ridicule. Le silence se fut quelque instant, il n'y avait rien à dire, rien à faire, je restais là, sans bouger, de toute façon, le moindre mouvement me faisait terriblement mal. Une phrase à peine audible sorti de ma bouche.

"J'ai besoin d'aide Matty, j'ai sérieusement besoin d'aide là."

Je ne relevais pas la tête. Le fait d'avouer que j'avais besoin d'aide, c'était un de trucs les plus difficiles qui avait pu sortir de ma bouche, c'était enlever toute cette fierté sur-dimensionnée qui faisait partie de moi, qui me correspondait tellement. Je voulais être admiré, pas prit en pitié, mais mon état mental se dégradait de plus en plus ces derniers temps, surement avec toutes les conneries que je prenais. Je me rendais compte qu'avec une soirée qui débutait comme ça, Matty allait surement refusé de partir dans deux jours avec moi à N-Y et cet été en tournée, et je le comprendrais, il fallait qu'il réussisse à se détacher de moi, mais j'en avais tellement pas envie, je pourrais pas supporter de le perdre définitivement.

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«I've got something to tell you»

« Il rabaissait sa manche et je détournais le regard. Comment pouvait-il faire ça ? Je ne savais depuis combien de temps il était passé à cette étape supérieur, et je ne voulais pas lui demander. Je ne voulais plus rien savoir à propos de tout ça, j’avais simplement atteint mon quota ce soir. Mine de rien, ça remettait pas mal de chose en question. La soirée qui devait être magique puisqu’elle se passait au côté de l’homme que j’aime, se révéla finalement catastrophique. Si je ne pouvais apprécier une soirée à ses côtés, qu’en serait-il de la semaine prochaine ? Et de cet été ? Je ne pouvais plus accepter aussi facilement désormais. Je devais y réfléchir. Si l’opportunité n’avait pas été si alléchante, j’aurais fait marche arrière et aurait refusé l’offre.
La voix de Luke me tira de ma réflexion. Il n’allait pas bien, il avait besoin d’aide. Je me redressais alors à une vitesse plutôt impressionnante et me penchais directement sur lui. Mon regard était devenu soucieux. C’était bien ma veine ça. J’avais beau être fan d’une série médicale à succès, ça n’empêche que je ne savais absolument pas quoi faire. 

« Qu’est ce que je peux faire ? Je… »

C’était devenu épouvantable. Ça se transformait en véritable cauchemar et je regrettais maintenant d’être venu ici. J’aurais dut rentrer chez moi. Le laisser s’amuser. J’aurais dut rentrer chez moi et apprendre une nouvelle mélodie. J’aurais dut être partout sauf ici. J’étais complètement perdu, complètement paumé et je ne savais pas du tout quoi faire face à ce genre de situation complètement invraisemblable. Je veux dire, mes parents ne m’avaient pas apprit ça. On m’avait justement appris à ne pas être présent dans ces moments là, à fuir ce genre de problème. Je lui pris la main et rassemblais les dernières forces maléfiques que j’avais pour le convaincre de faire ce qu’il avait à faire.

« Si ça peut t’aider au moins cette fois, alors fais-le. Ne pense pas à moi, je t’en tiendrais pas rigueur cette fois. Je préfère ça à te voir comme ça. »

J’avais mal pour lui. Je ne pouvais me résigner à accepter ça plus longtemps, et c’était légèrement plus fort que de ne pas accepter la drogue. Tout ce qui comptait pour le moment, c’est qu’il aille mieux. Si ça incluait de ravaler ma fierté, alors j’étais d’accord pour cette fois. »

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Matty & Luke

Quand il me prit la main, je senti mon coeur battre plus vite que la normale, et ça me soulageait un peu dans un sens. Sa présence était un peu un substitut, mais peu être pas assez pour arrêter comme ça, du jour au lendemain, sans en subir de lourdes conséquences.

"Je veux pas."

Je savais très bien que si je le faisais, il partirait, et ça, ça serait encore plus insupportable. Encore une fois j'avais tout gâché, mes espoirs de le retrouver s'envolaient très loin, très loin de cette soirée de merde, très loin de ce que nous étions devenu maintenant, de simples amis qui se déchirent sur un sujet. Au fond, je n'aurai jamais voulu connaitre mon père, je serais rester l'ado sans soucis, passionné de musique, un peu en retrait, et pas cet espèce de gros con égocentrique, qui souffre s'il n'a pas sa dose. J'avais tellement envie de revenir en arrière, mais c'était impossible.

"Je veux te montrer que je suis pas qu'un gros con de drogué."

Gros con de drogué, c'était la phrase que j'avais entendu toute mon enfance quand mes grands parents parlaient de mon père, et c'est surement ce qu'ils diraient s'ils me voyaient maintenant. Je n'avais pas prit de nouvelles d'eux depuis des lustres. Je m'étais éloigné de tout le monde à Londres, même de ma mère qui m'avait élevé seul en menant une carrière dans le management, et étant très reconnue dans son métier.

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«I've got something to tell you»

« Je savais très bien qu’il ne pouvait arrêter comme ça. Je savais qu’il souffrait. Je ne savais pas à quel point, et je n’osais même pas y penser. J’étais là à lui tenir la main, le suppliant presque de se piquer pour pouvoir aller mieux. Ce n’était pas le genre de situation normale. Ce n’était pas le genre de situation qui devait m’arriver. Il me répondit alors qu’il ne voulait pas soulager sa douleur à l’aide de la drogue. Je restais là, angoissant complètement, sans même savoir quel comportement avoir. D’autant, je ne lui lâchais pas la main. Cette dernière était moite, et je me surprenais à avoir peur. Qu’est ce qui allait se passer maintenant ? Il allait continuer à dépérir jusqu’à quel point ? Il me dit alors qu’il voulait me montrer être autre chose qu’un gros con de drogué. Malgré la situation, j’émis un petit rire. Il était qu’un gros con de drogué, ça c’était sur. 

« T’en est un. Mais crois-moi, tu es bien plus que ça. Surtout à mes yeux. »

J’en dévoilais peut-être un peu trop, mais tant pis. Il devait comprendre qu’il n’était pas rien pour moi, ah ça non. Il était la personne la plus importante dans ma vie. La seule personne que je ne voudrais perdre. La seule personne qui m’est si pitoyablement indispensable. La seule personne que j’ai aimée dans toute ma vie. Je serrais un peu plus sa main. Je me rapprochais alors de lui et le prit dans mes bras. Je le serrais fort, peut-être un peu trop d’ailleurs. Il était près à continuer à souffrir pour moi. C’était chevaleresque et plutôt stupide, mais touchant dans un sens. Il l’avait peut-être finalement, cette volonté de changer. Juste, il n’y arrivait pas. En vérité, je n’en savais rien et j’étais partagé entre la vérité et ma façon de l’interpréter. J’approchais mes lèvres de ses oreilles. Mon cœur battait beaucoup trop vite par le simple fait d’être proche de lui.

« Je ne sais pas quoi faire Luke. Je sais pas comment t’aider… »

Ma voix tremblait un peu, sans doute le stress et la tristesse que j’essayais pourtant de cacher. J’étais près à laisser ma fierté de côté, mais il ne voulait pas céder à l’appel de sa dépendance. J’avais clairement peur pour lui, même si je n’avais aucune idée de s’il se mettait en danger ou pas. Je supposais que, vu son état actuel, le manque pouvait faire bien des dégâts et que ce n’était que le début. Je resserrais encore mon étreinte et soufflais un bon coup pour évacuer mon angoisse. »

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Luke J. Lewis a écrit:
Matty & Luke

Il me prit dans ses bras, et malgré la douleur, l'angoisse, je me sentais un peu mieux. Mais ça me faisais aussi tellement souffrir qu'il me confirme que je n'étais qu'un gros con de drogué, depuis petit, j'avais cet angoisse, de finir comme ça. Mourir jeune ne me faisait pas peur, mais mourir à cause d'Elle oui. Mais bon, ce n'était pas ce soir que ça allait se produire. J'étais juste terriblement en manque, comme tout camé qui n'a pas dose. Je savais que ce n'était qu'un long et dur moment à passer, mais que ça irait mieux ensuite. Je restais contre lui, sans savoir trop comment réagir à son étreinte, je ne bougeais pas d'un pouce.

"M'abandonne pas, c'est tout ce que tu peux faire."

De longues minutes passèrent sans un mot, je restais juste là, dans ses bras, parce que dans un sens, Matty faisait parti de mes drogues lui aussi, il m'aidait à me concentrer sur autre chose que cette envie de courir dans ma chambre et faire ce que j'avais l'habitude de faire tous les soirs. Mais pas ce soir. Je voulais lui montrer que j'en étais capable, je ne voulais plus le faire pleurer. Je n'en avais pas le droit. Pas à lui. Il était le seul à qui je m'autoriser à ne pas faire de mal. Il était si spécial pour moi, et je savais au fond de moi, qu'il le serait toute ma vie. Parce que c'est le premier que j'ai aimé.

Je me relevais petit à petit, me sentant un peu mieux, j'avais réussi à passer un petit peu au dessus de ce manque. Je le regardais, d'un air désolé, attristé, de lui avoir encore fait subir tout ça. Je n'en pouvais plu, je m'en voulais tellement. Il ne méritait rien de ce qui lui arrivait.

"Merci ... Je te promets d'être clean cet été, que ça se reproduira pas."

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«I've got something to tell you»

« Je me contentais de le serrer fort contre moi. Étrangement, les minutes qui m’été parut interminables un peu plus tôt passaient beaucoup plus rapidement désormais. Ce moment était particulièrement spécial, même s’il restait aussi un peu bizarre. Il me demanda alors de ne pas l’abandonner, précisant que c’était la seule chose que je pouvais faire. Je fermais alors les yeux. J’avais besoin de m’imprégner de ce moment, pour que ce soir lorsque tout sera terminé, je puisse revivre un peu de cette étreinte seul dans mon coin. J’étais si pitoyablement amoureux de lui, je m’en sentais ridicule.
Les minutes passèrent. Je ne bougeais pas, lui non plus. J’étais plutôt bien comme ça et j’en avais presque oublié tout ce qui nous avait conduits à ce moment. Je revins à la réalité un peu plus tard, quand je sentis Luke bouger. J’ouvrais les yeux, desserrais mon étreinte, et nos corps se séparaient légèrement. Au fond de moi, je pouvais ressentir comme une petite déception. Mais j’étais content. Il avait l’air d’aller un peu mieux, même si ce n’était toujours pas la forme olympique. Il avait fallu attendre que la crise passe. Nos regards se croisèrent alors et je pus remarquer son air triste. Comme s’il s’en voulait, ce qui était plutôt compréhensif. Ceci dit, il ne m’aura jamais accordé autant d’attention. À moi, et à mes convictions. Ce soir, il avait choisi de m’écouter et j’étais à la fois fier et décontenancé. Il me remercia et me promis que cet été, il serait clean. J’avais du mal à lui faire confiance et à le croire. Je n’arrivais pas à l’imaginer clean. Il m’avait habitué, malgré lui, à me paraître si proche de son addiction que l’imaginer sans était assez inconcevable même si j’en avais rêvé. 

« Je sais que tu pourras y arriver. Et je serais fier de toi, encore plus que je le suis en ce moment. »

Je souriais comme un débile, rêveur. J’étais satisfais et assez flatté également. Il avait enduré ça pour moi, c’est plutôt moi qui aurait dut le remercier sur le coup. Je me sentais ridicule de lui parler de cette façon, comme s’il n’était qu’un enfant et que j’étais son professeur. Je lâchais sa main et raclais ma gorge pour retrouver ma voix normale. Je la sentais presque cassée, sans doute à cause des larmes versées dans la salle de bain. Ce début de soirée n’aura pas été de tout repos, et j’étais déjà fatigué de tout ce qui venait de se passer. Je reposais mon regard sur lui, encore à côté de moi sur le canapé.

« Tu sais, je suis content que tu l’ais pas fait. Ça prouve que tu n’es définitivement pas un gros con de drogué. Je me suis trompé. »

Je souriais à nouveau. Je n’étais pas forcément doué pour donner le sourire à Luke surtout parce que j’avais endossé le rôle de donneur de leçon depuis quelques temps. Cependant, lors de notre relation, j’avais pus admirer son sourire si rare. Tellement rare d’ailleurs que je considérais qu’il n’était destiné qu’à moi. Ce sourire que je voulais revoir, qui me manquait beaucoup trop. »

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