I've got something to tell you • Feat. Matty

Matty & Luke

Le 14 février, c'est la saint valentin. J'ai jamais aimé ces fêtes débiles où le principe est d'acheter des cadeaux inutiles pour prouver qu'on tient à la personne qu'on aime. J'étais assis à la terrasse de ce pub où nous allions souvent. Il faisait encore froid dehors, mais ces foutu lois sur le tabac m’empêchait de fumer dedans. J'avais fumé clopes sur clopes, rien d'autre, et ce rien d'autre me manquait déjà pas mal alors qu'il était à peine 14 heures. Mais j'attendais Matty, et j'allais m'en prendre plein la gueule encore si j'avais "dépassé les limites" comme il le disait souvent.

Je le vis arriver au loin, il était comme d'habitude, serein, avec cet air presque angélique sur son visage que j'avais regardé des milliers de fois sous toutes les coutures. Au fond, je l'aimais encore éperdument, je regrettais le temps où nous étions ensemble, même si ça n'avait duré qu'un mois, c'était tellement intense, un truc que je n'avais jamais ressenti pour personne d'autre, une sensation de plénitude totale, le bonheur dans ses bras simplement.

"Salut Matthew !"

J'étais une des seules personnes au monde à l’appeler par son vrai prénom, et pas par son diminutif, simplement parce que ça l’énervait, et que j'étais quelqu'un de taquin. Je lui fis signe de s’asseoir face à moi et prit un air sérieux qui ne me correspondait pas du tout. Il me connaissait, il savait que j'allais forcément sortir des conneries. Mais j'aimais bien le faire mariner. J'aurai pu aussi m'agenouiller par terre et lui faire une fausse demande en mariage, mais ça, il ne l'aurait vraiment pas cru.

"J'ai quelque chose d'important à te proposer."
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«I've got something to tell you»

« Je n’ai jamais seulement prêté attention à cette fête qu’est la St Valentin. Je veux dire, comme s’il fallait un jour dans l’année pour laisser éclater son amour à la personne qu’on aime. Et encore faudrait-il avoir une personne dans sa vie. En ce qui me concerne, je n’ai jamais eut de chance le jour de la St Valentin ayant toujours été désespérément seul à cette période. Je ne m’en plains pas. Je veux dire, c’est sans doute le karma. On me punit de ne pas aimer cette fête en m’interdisant de la célébrer, voilà tout.

Là n’était pas la question. Ce n’était qu’un jour comme tant d’autre, devant retrouver Luke à ce fameux pub qu’il aime tant. Je ne m’y suis jamais vraiment sentit à l’aise, sans doute parce que le serveur a toujours cette tête bizarre quand je demande un jus d’orange. Comme si un garçon de mon âge ne buvait que des bières. Par chance, je n’étais pas en retard, même si ça faisais plusieurs mois que je ne m’attardais plus sur ce genre de détail. Je l’avais attendu un bon nombre de fois, et lui également. Nous n’avons jamais été très ponctuels. Et on le savait aussi bien l’un que l’autre. Je veux dire, je suis sortit avec Luke. Et je suis venu son ami ensuite. Je le connais que trop bien et ça me fais parfois même mal de le connaître autant. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre, et l’une d’entre elle me fait toujours souffrir à l’heure d’aujourd’hui. Mais pourquoi y penser maintenant, alors que je suis en chemin pour le rejoindre, seulement à quelques dizaines de mètres du lieu de rendez-vous.

Je l’aperçois déjà au loin, tandis qu’il est assis en terrasse. Je suis juste vêtu d’une doudoune immonde et d’une écharpe sans aucune forme. La tenue classique d’un homme qui meurt de froid. Luke a pourtant décidé qu’on resterait dehors. Initiative que j’ai du mal à encaisser dans l’immédiat. Je m’approche, et il me salue avec le prénom attribué par ma mère à ma naissance. Celui que je déteste, et qu’il sait que je déteste. 

« Salut Luke… »

Je n’en tenais pas compte. J’ai toujours aimé ce côté taquin qui le rendait particulièrement attachant. Je lui fis un petit sourire, tandis que je m’asseyais déjà en face de lui. L’air qu’il se donna presque immédiatement me provoqua presque un rire, tant c’était irréel venant de sa part. J’imagine que ce n’était que pour accompagner la phrase qui allait suivre, voulant se donner une certaine crédibilité. Pour le coup, ce n’est qu’à moitié réussi. En effet, il m’annonce avoir quelque chose à me proposer. C’est justement parce que je le connais que je redoute un peu ce qu’il pourrait proposer. Malgré notre amitié et tout mon amour pour lui, nous sommes sensiblement différents sur plusieurs points. Et quelque chose qui pourrait trouver d’enfer me répugnerait au plus haut point. Je garde ma position, tandis que mon regard ne quittait pas le sien. 

« Vas-y, dis moi tout… »

Je continuais de le regarder avec insistance, tandis que j’apercevais le serveur arriver vers moi. J’anticipais déjà sa réaction à l’annonce de mon désir incontrôlable de jus. »

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Matty & Luke
J'étais nerveux, de peur qu'il refuse la proposition que j'allais lui faire. Je m'allumais une autre cigarette. Je fumais beaucoup trop ces temps-ci. Le serveur arriva. Matty était toujours mal à l'aise avec. Moi je l'aimais bien, il était cool, et puis il me fournissait en pas mal de choses quand j'avais besoin. Je lui commanda une bière et attendit que Mat commande son jus d'orange habituel. Ça me faisait toujours rire l'air qu'il prenait quand il le faisait.

"Voilà, comme tu le sais, le groupe de mon père fait quelques dates à travers le monde au mois de juillet et d’août. Et ce qu'il y a c'est que le mec qui devrait faire la première partie est tellement bidon que John a décidé que ça serait moi qui la ferait. Selon lui ça ferait débuter ma carrière et ça me ferait de la pub. Moi je trouve ça sympa, ça va être mes premières vraies scènes. Je me suis dit que ça serait sympa que ça soit toi mon guitariste."

Je lui souris. J’espérai tant qu'il accepte. En plus, il était fan du groupe de mon père, c'était une occasion en or pour lui. Et pour moi, c'était l'excuse pour passer tout un été avec dans un petit bus de tournée. Je le voulais lui et pas un autre, je ne pouvais pas partager autant en musique avec quelqu'un d'autre. Nous étions tellement fusionnels quand nous jouions ensemble. Puis le groupe de mon père avait une signification particulière pour nous deux. C'était à un de leur concert que nous avions commencé à sortir ensemble, le 3 novembre.

"Enfin, voilà bien sur tu seras payé, et bien plus qu'un job d'été lamba dans un bar ou un fast food. C'est à prendre ou à laisser. Je dois aller le voir la semaine prochaine à New-York, j'aurai besoin d'une réponse d'ici là. Mais j'aimerai vraiment que tu acceptes Mat'."
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«I've got something to tell you»

« Sans doute cela était quelque chose de plutôt positif. Mais mon angoisse ne pouvait partir, ne pouvait abandonner mon corps. C’était juste plus fort que moi. Et même le visage du serveur m’étant toujours réservé ne pouvait détourner mon attention de ce que Luke avait à me dire. Ce dernier attendit que le serveur s’éloigne pour m’en dire un peu plus. Mon angoisse retomba aussitôt, laissant place à une joie toutefois contenue. En effet, il m’invitait à le suivre à travers le monde lors de la tournée de son père en tant que guitariste. En tant que son propre guitariste ! C’est vrai que sur le moment, je n’ai pas sut quoi dire. Sans doute l’enthousiasme que j’essayais de garder pour moi qui m’empêcher de réfléchir convenablement à la façon d’accepter ça sans paraître trop heureux de le faire. Je ne sais pas s’il prit cela pour une hésitation, mais il poursuivit en m’assurant que je serais payé et qu’il devait avoir une réponse avant la semaine prochaine. La dernière phrase qu’il dit me décrocha un sourire, tandis que mon regard ne quittait évidemment pas le sien. 

« En fait, je pense ne pas avoir besoin d’y réfléchir tu sais… C’est une occasion en or, et je serais ravi d’être ton guitariste… »

Je souriais. Je ne pouvais laisser passer ça et pour plusieurs raisons. La première étant surtout l’argent. Je veux dire, je me voyais mal travailler en tant que serveur tout l’été pour un salaire de misère, même si je l’aurais fait. Là, j’allais être payé de façon conséquente pour faire ce que j’aime. Que demander de plus ? Et la deuxième raison… J’allais être avec lui tout l’été. Je sais que cette raison est plutôt puérile et clairement ridicule. Il va m’exaspérer, je le sais très bien. Je vais m’énerver sur lui et ne pas supporter de le voir encore fumer je ne sais quoi. Mais j’avais la possibilité de passer tout l’été en sa compagnie. Et puis j’adorais le groupe de son père. C’était à un concert de son père que nous avions commencés notre relation. Au fin fond de moi-même, j’espérais que la magie allait de nouveau faire son effet. Je l’espérais presque autant que je le redoutais. 

« Ceci dis, je suis pas le meilleur guitariste que tu pourrais trouver. Je veux dire, tu aurais plus d'intérêt à chercher ailleurs… »

Je n’avais pas envie qu’il cherche ailleurs, clairement pas. Mais je n’ai pas vraiment confiance en moi, même si la musique est le domaine dans lequel je me sens le plus à l’aise. Il n’empêche que je suis loin d’être professionnel et que je ne voudrais pas tout gâcher. Le serveur revint avec nos consommations qu’il posa sur la table. Je pris directement mon verre de jus d’orange et le porta à ma bouche. Cette perspective d’être collé à lui tout l’été m’avait donné chaud, alors que j’avais froid quelques minutes auparavant.  »

(c) Spinelsuns

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Matty & Luke
Ses longues secondes d'hésitations me parurent interminables, je tirais nerveusement sur ma cigarette espérant vraiment que la réponse allait être positive, puis il lâcha « En fait, je pense ne pas avoir besoin d’y réfléchir tu sais… C’est une occasion en or, et je serais ravi d’être ton guitariste… ». J'étais tellement heureux qu'il accepte que j'avais envie de me lever, le prendre dans mes bras, et l'embrasser. Mais notre relation n'était plus la même, et j'étais persuadé que de son côté, il était passé à autre chose. Je ne fis rien, juste sourire, et répondre calmement malgré mon euphorie bouillonnante à l’intérieur.

"Génial, je t'embarque avec moi la semaine prochaine pour New-York, t'auras l'occasion de connaitre mon père et le reste du groupe, et la major te ferait signer un contrat. Tu le regretteras pas Mat', ça va être génial cet été !"

Matty paraissait cacher son euphorie aussi, il me sorti : « Ceci dis, je suis pas le meilleur guitariste que tu pourrais trouver. Je veux dire, tu aurais plus d'intérêt à chercher ailleurs… ». Pour moi, c'était lui le meilleur, puis même, je n'aurai pas pu demander à quelqu'un d'autre, parce qu'il était la seule personne en qui j'avais une confiance telle que je pouvais le laisser monter sur scène avec moi sans angoisser qu'il rate les morceaux.

"Matthew, tu crois vraiment que j'ai envie de prendre quelqu'un d'autre que toi ? T'es excellent, l'un des meilleurs guitaristes du campus. Puis tu sais que ça fonctionne, du moins musicalement parlant, nous deux. Je pourrai pas jouer avec quelqu'un d'autre à mes côté. J'ai vraiment besoin que tu sois là."

Je bus une gorgée de la bière que le serveur m'avait ramener. Matty allait surement péter un cable cet été, s'il savait comment se passait réellement la tournée, entre alcool, drogue et sexe. On allait s'engueuler, et je pouvais le perdre définitivement cette fois, mais c'était le risque à prendre, j'avais tellement envie qu'il soit avec moi.
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«I've got something to tell you»

« J’essayais forcément de penser aux bons côtés de la proposition, m’efforçant à rejeter les idées noires qui pouvait apparaître devant mes yeux. Je n’étais pas dupe, et je savais que ces addictions qui m’étaient insupportable seraient bien présentes pendant la tournée. Je savais que je ne le supporterais pas, mais je préférais ne même pas y penser. J’aurais bien le temps de m’en inquiéter et de devoir subir toutes ces choses qui nous avait fait rompre. Je le vit répondre par un simple sourire après que j’eus accepté, ce qui me laissa perplexe quant au fait que ça le réjouisse réellement. Cependant, je savais qu’il ne fallait pas se fier au visage de Luke. Ce dernier en faisait ce qu’il voulait. Il m’annonça déjà qu’il m’emmenait la semaine prochaine à New-York, surtout pour signer un contrat et rencontrer son père. Je me contentais de sourire, surtout quand il dit sa dernière phrase. Oui, ça sera génial. Surtout parce que ça réunira les deux choses que j’aime le plus sur cette terre : la musique, & lui.

En fait, je n’angoissais pas vraiment quant à mes talents musicaux. Je suis assez doué, et je déchire à la guitare. Et puis lui & moi avions cette alchimie musicale qui faisait que nous ne pouvions rater un morceau. C’était ainsi, et nous avions d’ailleurs toujours été plus proches sur scène qu’en dehors. Oui, j’étais assez sur de moi de ce côté-là. Cependant, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il y avait toujours mieux ailleurs et que dans son propre intérêt, il devait chercher quelqu’un d’autre. Et puis, je n’ai jamais fait de tournée. Je veux dire, je suis un genre de débutant. Qui voudrait d’un débutant. Apparemment lui, puisqu’il me fit ravaler ma phrase juste après que je l’ais dite. Il me voulait moi, m’estimant être assez doué et surtout très bien accordé à lui. Oui, estimant même qu’entre nous ça fonctionne, musicalement parlant. C’est sûr qu’en tant que couple, ça n’a pas vraiment marché et j’apprécie cette manière subtile de me le rappeler. Je me mis à sourire bêtement. Même avec la plus énorme volonté du monde, je ne pourrais rien lui refuser. 

« Comme tu veux ! De toute façon, tu en paieras les conséquences. »

Je lui fis un clin d’œil, tandis que je finissais déjà mon verre de jus. Cette tournée allait surement être affreuse pour moi, psychologiquement parlant. Trop de choses blasphématoires vont s’y passer, et je sais d’avance que je ne pourrais rien contrôler. Me connaissant, j’aurais beaucoup de mal à me canaliser et à supporter tout ça, surtout si ça inclut Luke. J’ai toujours pensé qu’il méritait mieux et qu’il devait avoir une vie meilleure. Je ne pensais pas à une vie basique avec une femme, deux enfants et un chien nommé Brutus. Mais à une vie sans excès, avec moi. C’est un peu comme croire en l’impossible.  »

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Matty & Luke

"Quelles conséquences ? Si jamais tu nous embêtes trop, on t'abandonne au Japon, et personnellement, je pense que tu y survivrai pas deux jours !"

Je plaisantais bien sur, j'aurai été incapable de l'abandonner. C'est aussi pour ça que je lui avais demandé de venir avec moi, j'étais incapable de passer plus d'une semaine sans se voir depuis que je le connaissais.
Sa main était posé sur la table, tout proche de la mienne. Je lui pris, doucement, peu être n'aurait je pas du, mais je voulais tenter, voir sa réaction, juste comprendre là où il en était lui, parce que j'étais complètement perdu depuis que nous avions rompu. Nous n'avions jamais reparlé de notre séparation, et même en ce moment, nous nous concentrions uniquement sur la musique, c'était le seul sujet où nous étions totalement d'accord.

"Je suis tellement heureux que tu acceptes Mat' . J'aurai pas pu faire cette tournée sans toi tu sais."

Peu être que j'essayé de renouer, peu être pas. Matty était la seule personne avec qui j'étais vraiment sincère, la seule que je prenais pas pour un con, parce qu'il avait su percevoir qui j'étais réellement sous cette carapace de drogué, alcoolique, égocentrique et frimeur, il savait que c'était juste un air que je me donnais et que j'avais un réel problème d'addiction.

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«I've got something to tell you»

« Je rigolais quand il fit allusion au Japon. Être dans un pays où je ne parlais pas du tout la langue faisait partie de la liste de mes plus grandes peurs. Il le savait et je savais donc qu’il plaisantait. Il avait toutefois raison, je n’y survivrais pas 2 jours. Même pas 2 heures. Mon angoisse de ne rien contrôler prendrait vite le dessus. Je ne rebondissais pas, me contentant de garder un sourire amusé aux lèvres. Sourire que je perdis vite en sentant sa main prendre la mienne. Cela ne m’embêtait guère, ça ne surprenais plutôt. Je veux dire, nous n’avions pas vraiment reparlés de nos sentiments. Les miens n’avaient pas changés, s’étant peut-être même renforcé. Quant aux siens… je n’étais sûr de rien. Il avait eut l’air de prendre tellement bien la séparation que j’avais crut que c’était ce qu’il attendait. Et puis, il n’avait jamais vraiment évoqué le désir d’être de nouveau en couple avec moi. J’étais plutôt indécis quant à tout ça. Malgré tout, je sentais les papillons dans mon ventre. Ce genre de petit chatouilleux agréable qui me prenait quand je me sentais particulièrement heureux. Il me dit alors qu’il n’aurait put faire cette tournée sans moi. Je me surpris à rougir, alors que j’avais appris à contrôler cette partie de moi apparaissant plus que de raison. Je baissais rapidement la tête pour la relever aussitôt. Je devais ne rien laisser paraître. Question de fierté.

« Et je n’aurais pas put passer l’été sans toi donc… On va dire qu’on s’en sort plutôt bien tout les deux. »

Je lui fis un petit sourire, ne voulant pas que ma phrase laisse planer une certaine ambiguïté. Au fond, je n’étais même pas sûr de savoir ce que je voulais. Ma relation avec lui avait été aussi passionnée que désastreuse, et j’avais sentis à quel point ça m’avait fait douter de moi-même. Je n’étais pas sûr de vouloir retenter l’expérience, sachant que rien n’avait changé. Il était toujours aussi accro à sa drogue et à son alcool et à toutes ces choses que je ne pourrais supporter. J’avais déjà assez de mal à voir mon plus proche ami perdre pied chaque fois qu’il laissait son addiction prendre le dessus. Mais voir mon petit ami perdre pied de la même façon… C’en serait beaucoup trop pour moi. Je voulais retirer ma main de la sienne, mais mon corps refusait d’obéir. J’étais amoureux de lui, malgré tout les à-côtés.  »

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Matty & Luke
Je retirai doucement ma main de dessus la sienne, je sentais la gêne entre nous monter et c'était en aucun cas l'effet voulu. J'avais juste besoin de le toucher, de le retoucher comme avant, quand je pouvais, quand nous étions heureux, enfin presque heureux. Plusieurs fois, Matty m'avait retrouvé amorphe dans mon lit à causes des pilules et de l'alcool mélangé. Mais je pouvais pas arrêté, c'était dans mon sang depuis tellement de temps que j'arrivais pas à imaginer ma vie comme elle l'était autre fois, en étant quelqu'un de clair, de clean, de respectable et d'uniquement studieux, avec comme pour seule drogue la musique. Même mon amour pour lui n'avait pas pu me faire arrêter. Je pense que tant que j'aurai pas frôlé la mort de très près, je m'arrêterai pas, parce que je me disais que les merdes, ça arrivait qu'aux autres. J'aimais beaucoup ma vie ces derniers temps, je vois pas en quoi j'aurai du la changer. Je restais un peu gêné de lui avoir prit la main et marmonna en finissant ma cigarette, et l'écrasant dans le cendrier avec les quatre précédentes.

"J'aurai pas du, désolé."

J'avais pas envie qu'on reste sur cette touche de truc chiant qu'est la gêne entre nous deux, surtout avec une annonce comme celle là. De plus, je ne lui avais pas tout dit, j'avais une petite surprise pour lui s'il accepté de faire la tournée.

"Bon, comme tu acceptes, je vais un peu te dire la suite. Mardi, direction New-York, on va voir mon père en concert, grosse soirée prévue après. J'ai prit une chambre dans l'un des hôtel les plus luxueux de N-Y avec jacuzzi et la totale quoi, enfin, j'm'en fou, c'est John qui paie. Ensuite, mercredi, tu rencontres officiellement tout le monde, parce que bon, je pense pas qu'ils soient dans un état convenable pour comprendre qui tu es. Tu signes le contrat, on t'offre une super guitare. Et jeudi on peut zonner dans la ville, je sais pas si tu as des trucs que tu as envie de voir. "

Je savais que rencontré John était un des rêves de Matty en tant que fan du groupe, mais je pense qu'il allait être déçu du personnage. Nous nous supportions que très peu avec mon père. C'était le genre de rock star complètement perché qui ne pense qu'à lui et qui a toujours deux gamines de 19 ans accrochés à ses boots. Mais bon, je voulais pas lui gacher la surprise.

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«I've got something to tell you»

« Il retirait sa main et je me surprenais à être déçu. Chaque contact de sa peau avec la mienne me faisait toujours le même effet, malgré moi. Je ne voulais plus ressentir ce genre de chose, mais j’en étais pourtant fou. C’était lui mon addiction. C’était sans doute ça qui m’avait le plus blessé. Je veux dire, en dehors du fait que ma religion m’empêchait d’accepter la drogue et ce genre de chose. Je lui en avais voulu d’avoir préféré son addiction à moi. Je lui en avais voulu que son cas ne soit pas un copier-coller du mien. Je lui en avais voulu de ne pas être son addiction, alors que lui était la mienne. Et je lui en voulais toujours un peu.
Il termina sa cigarette, tandis que je n’osais dire quoi que ce soit. Il s’excusa en affirmant qu’il n’aurait pas dut, et je pris le choix de hausser les épaules. 

« Ce n’est pas très grave, tu sais… »

J’accompagnais le tout d’un sourire bien trop peu convaincant pour paraître honnête. C’était sans doute mon défaut. D’être un peu trop réfléchi, je veux dire. Je manquais de spontanéité, n’essayant pas de me jeter à l’eau de temps en temps. J’avais mes valeurs et mes convictions. Ces dernières prenaient une place importante dans ma vie, peut-être un peu trop finalement. Il me raconta un peu mieux ce qui m’attendait dans le courant de la semaine prochaine. Chaque mot qu’il sortait me faisait sourire un peu plus. Un bon petit programme qui prévoyait de bonnes choses. Je gardais ce grand sourire. Son père était un peu comme une sorte de héros pour moi. Il avait réussi dans le domaine de la musique, et il était extrêmement doué en plus. Un peu ce que j’aimerais devenir, si la chance me sourit.

« J’ai hâte. Ça parait drôlement cool tout ça. Merci d’avoir pensé à moi, Luke. C’est une opportunité de fou. »

J’avais toujours eut du mal à remercier les gens. Surtout depuis avoir été mis à la porte de mes parents, et après avoir eut à tout faire par moi-même. J’avais perdu l’habitude, perdu les bons mots. Je croisai les bras. Mon euphorie n’était pas retombé, mais ma chaleur corporelle si. Je recommençai à avoir froid et je me fis la réflexion que je détestais l’hiver. Je détestais l’hiver, et la saint-valentin. Et surtout, je détestais quand ces deux choses n’était pas accompagné d’un petit-copain pour vous souhaiter une bonne saint-valentin et pour vous réchauffer du froid causé par l’hiver.  »

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