La voix de Lukas s’élevait à côté de moi me rassurant. Je n’hallucinais pas. Il était là avec moi conscient. Un poids se retirait de mes épaules. Je tendais la main pour la passer sur son visage cherchant à évaluer les dégâts de l’accident. Les interrogations angoissées passaient entre mes lèvres. Il fallait que je sois sûr de son état, de ses douleurs. Mon sexy musicien se dégageait de mes doigts après un grognement en soufflant que ce n’était qu’un nez. J’étais trop fatigué pour répliquer. Tout s’embrouillait dans ma tête. Je soufflais avant de mettre mes forces dans ma concentration. Je devais agir. Il fallait que je fasse quelque chose pour Lukas et son nez. Sans la moindre hésitation, je gesticulais gémissant de douleur pour retirer mon pull. La voix inquiète de Lukas résonna à mes oreilles et je babillais « C’rien… J’vais bien… » Putain de menteur. Je tentais juste de pousser Lukas à ne pas regarder la lacération sur mon torse. Elle me faisait tellement mal et je sentais le sang couler sur ma peau. Me concentrant sur autre chose, je tendais le pull à Lukas avec un ordre. Sa voix me demandait de rester avec lui et j’acquiesçais. Trop lentement. La main du jeune homme se glissait dans la mienne. Son corps se calait contre le mien. Et, putain, sans toutes ces douleurs, j’aurais pu être bien. Un sourire passa sur mon visage en voyant que Lukas m’obéissait. Clignant plusieurs fois des yeux, je soufflais « Je… Faut… Faut je ferme les yeux… Faut que… Allongé… » N’étais-je pas déjà allongé ? Non… J’étais assis n’est-ce pas ? Je ne savais plus. Je fermais les yeux. Tout se brouillait. Et, soudainement mon inconscient réagissait. Je ne devais pas sombrer. Je sursautais vivement. Un cri de douleur m’échappa parce que j’avais bougé la jambe. La souffrance de mon mollet était remontée dans mon être entraînant les larmes dans mes yeux tandis que je babillais « Non… Faut pas dormir… Faut… Faut qu’on aide les autres… Y… Faut… sortir d’là… Je… » Je me perdais tout seul sur ce que nous devions faire. Je peinais à garder les yeux ouverts. Ma respiration s’affolait et je demandais à Lukas « Mon… Mon… Mollet… C’comment ?»
@Lukas O. Spritz
(Neal T. Hood-Spritz)