(jilann) 2019 commencera sur tes lèvres

Les pieds sur la table basse, une bière à la main et le calme de l’appartement. C’est comme ça que t’allais passer le réveillon du nouvel an à défaut d’avoir trouvé une jolie fille (ou deux, comme t’avais dit à Willa). Et t’étais finalement tout seul. Est-ce que ça t’soulait, est-ce que ça t’attristait ? Putain, non, t’en avais rien à foutre. Il est dix-heures passé quand ton téléphone sonne, un numéro inconnu. Tu décroches avec ton air aimable, c’est une pote de Jill. Mais qu’est-ce que vous foutez ? Arrêtez de vous envoyer en l’air là, on vous attends ! Vous avez plutôt intérêt d’être là avant 2019 ! Que, quoi ? Putain, tu détestes te faire engueuler comme un gosse par une meuf que tu connais à peine. Tu grognes prétextant ne pas être avec Jill et elle t’explique. Ouais, elle t’raconte qu’elle vous a invité à sa soirée du nouvel an, c’que Jill a étrangement oublié d’te dire. On sera là. finis-tu par dire avant de raccrocher et avaler la fin d’ta bière cul sec. Alors comme ça, Jill, tu veux pas réveillonner ? Qu’à cela ne tienne. Tu files dans ta chambre et cherche c’que t’as à mettre de plus habillé. Autant dire un jean et une chemise blanche que tu prends même pas la peine de rentrer dans ton pantalon. T’enfiles ton éternelle veste en cuir, met la capuche sur ta tête et file jusque chez Jill. Tu sonnes, frappes, tout ça à la fois. La porte fini par s’ouvrir sur son p’tit corps en tenue décontractée, une sorte de vieux jogging et un tee-shirt loose. Bonsoir, chérie. Un sourire sur le coin des lèvres, un haussement de sourcils. Tu rentres dans l’appartement de l’étudiante. J’viens d’me faire engueuler par ta pote parce qu’on est pas à sa soirée. Tu m’expliques ? lui demandes-tu en t’retournant vers Jill qui se tient toujours près de l’encadrement de la porte.

Oh non, je n'avais pas envie de fêter le nouvel an, je suis comme ça. Je suis crevée en plus. Travailler au petit café du coin pendant les heures des fêtes, c'est juste horrible. J'ai des cernes pas possible, j'arrête pas de bailler, alors non. Les filles m'ont proposé de sortir en boite mais j'ai décliné l'invitation. Bien sûr, elles m'ont harcelés d'appels et de messages mais je me suis assoupie dans le canapé. Quelqu'un sonne, il est vingt heures. Merde. C'est surement les filles. Boh j'ai qu'à leur dire que j'ai la grippe. Je m’entraîne à tousser jusqu'à la porte de mon appartement. Yann. Merde. Je suis pas présentable et il a réussi à trouver où j'habite. Les traîtresses mes amies. « euh. » que je réponds à son 'chérie'. Yann fait comme chez lui puis me demande pourquoi je reste là en fait. Je frotte mes yeux encore fatigués et je ferme la porte derrière moi. « me sens pas très bien... mais vas-y si tu veux y aller. » que je lance maladroitement. J'attrape un élastique et j'attache mes cheveux en pétard. Au point où j'en suis, ça sert à rien de rester glam. Je fronce les sourcils et je croise mes bras contre ma poitrine. « c'est moi qui doit te dire quand tu dois te pointer, tu peux pas décider ça tout seul, même si une pote t'appelle. » okay ? C'est moi la bosse ici, inchallah.

me sens pas très bien... mais vas-y si tu veux y aller. Elle semble aussi à l’aise avec les mensonges qu’elle l’est quand tu la touche, c’est incroyable ! Tu la regarde, les yeux légèrement plissés, tandis qu’elle attache ses cheveux en un chignon fait à la va vite. Me ment pas à moi s’te plait. que tu pouffes en levant les yeux au ciel, t’es pas dupe comme mec putain. c'est moi qui doit te dire quand tu dois te pointer, tu peux pas décider ça tout seul, même si une pote t'appelle. Ses bras croisés contre la poitrine, les sourcils froncés, ce p’tit ton agacé que tu commences à bien connaître. Ca va, tu vas pas t’y mettre non plus ? C’est ma journée ou quoi ? soupires-tu en faisant un pas vers elle. Tu vas passer le nouvel an toute seule, dans cette tenue ? Tu la pointe du bout du doigt. C’est mort, j’ai qu’une parole Jill.. et j’ai dit à ta pote qu’on y serait. Tu hausses un sourcil entendu. File t’habiller avant que j’te botte les fesses. Tes yeux qui soutiennent les siens, j’te défi de refuser Jill, tu vas voir !

Pourquoi est-ce que viens ici ? Chez moi ? Tu aurais pu m'appeler ou m'envoyer un texo, ou simplement ignorer ? Sauf que je ne regardais pas mes sms. Mais bon, trouver mon appart et venir carrément chez moi... et si c'était Miles qui lui avait ouvert ? Ou sa fille ? Olala, j'ose pas imaginer la gênance. Mes colocs ne sont pas au courant pour lui et moi. Enfin, y'a rien entre nous, le faux couple je veux dire. J'hausse les sourcils et je soupire quand il devine que mythone. Yann me pointe du doigt. « oui, je suis très bien comme ça. » mais il n'est pas d'accord, mon idée ne lui convient pas. Oh tu veux me botter les fesses ? Taggle Jill. Je fais mon petit air faussement triste. « non Yann steuplait ! j'ai pas envie d'y aller, j'ai pas envie de les voir... je veux rester ici. » c'est mal de ne pas avoir envie de voit ses amis le réveillon de l'an ? Pour une fois, pour un soir, j'ai pas envie de faire semblant. « elles veulent aller en boite et... je veux pas dépenser mon argent inutilement. » car autant vous dire que je ne suis pas pleine aux as, que les études ça coûte cher et que je préfère préserver mon gagne-pain pour autre chose.

Très bien comme ça ? Elle ferait bander personne dans cette tenue. Ouais, c’était surement pas son objectif hein, mais y’a des limites à la connerie. On dirait une vielle. Manque plus que les douze chats, la tisane et le vieux feuilleton à la télé. non Yann steuplait ! j'ai pas envie d'y aller, j'ai pas envie de les voir... je veux rester ici. elles veulent aller en boite et... je veux pas dépenser mon argent inutilement. Tu comprends le côté financier, t’avais pas de quoi te pavaner en boîte non plus. T’payer une bière dans un bar c’était parfois compliqué, alors une entrée et des consos en boîte… Tu tournes la tête vers le salon : sur la table basse, y’avait un paquet de chips et quelques autres cochonneries. Tu parles d’un repas de fête. Tu soupires et reposes les yeux sur Jill qui semblait tellement sincère de pas vouloir s’rendre à cette soirée. Ok. Quoi, c’est tout ? Tu t’bas même pas ? Putain Yann, c’était quand même pas son regard de chien battu qu’allait avoir raison d’toi, si ? Bah ouais ! T’attrapes ton téléphone et pianotes un texto à sa copine, lui prétextant que Jill est malade et que tu restes avec elle. Tu ranges ton portable dans ta poche et rentre dans l’appartement comme si c’était chez toi, direction dans la cuisine. Tu voulais trouver à boire, n’importe quoi. Eh, c’était le 31 décembre ! De toute façon, t’aurais rien foutu chez toi, tu t’serais astiqué tout seul à minuit et aurait été dormir en grognant. Autant rester là non ? Tu trouves pas d’alcool, rien, elle le cache ailleurs c’est ça ? Tu lèves la tête vers Jill pour lui demander mais t’arrêtes dans ta question quand tu vois sa tenue, à nouveau. Tu claques de la langue. Non j’te jure, on dirait une pouilleuse là Jill. Va enfiler autre chose. Un truc pour l’occasion quoi, tu sais pas toi. S’te plait. que t’ajoutes en grimaçant, il parait que ça fonctionne mieux comme ça.

Ok, qu'il me dit. Monsieur n'insiste pas. J'hallucine darling. Je cligne plusieurs fois des yeux, contente qu'il me casse pas les pieds plus longtemps puis j'affiche un petit sourire. Je le suis du regard, il s'en va dans la cuisine, fait comme chez lui, et moi, je le suis à la trace. J'allais lui demander s'il cherchait quelque chose mais il m'interrompu dans ma lancée. Je penche la tête pour regarder mon look et je me gratte les cheveux en soupirant. « mais... tu comptes rester ? » rien qu'à voir ses yeux, je me raidis et je recule direction ma chambre. « okay, j'vais voir ce que je peux faire. » je fouille dans ma garde robe et je regarde les tenues disons plus correctes. ça ? Oh non trop vulgaire, c'est à ma coloc en plus. Je veux pas un truc provoquant, je suis pudique merde. Je prends alors une robe rouge, comme c'est le nouvel an, et je me regarde dans le miroir. Elle me fait un petit décolleté, ça va, fin si je me penche pas et fuck, elles moulent trop mes fesses. J'arrive pas à me décider ! Tant pis, j'éviterais de montrer mon cul à tous les passants. Je me mets un peu de fond de teint, du parfum et j'arrange mon chignon pour qu'il soit plus soigné. Mon dieu, Yann me demande de m'apprêter et... je ne sais même pas ce qu'il compte faire de moi. Je retourne près de lui dans la cuisine et je viens m'asseoir. « pas de commentaires. » non, et j'veux pas que tu me regardes sinon je vais rougir.

mais... tu comptes rester ? Tu hoches la tête, tu t'incrustes clairement et ça t'gènes pas, toi. Et puis si ça lui posait un problème, elle avait qu'à te dire de partir hein, puis tu partirais. Quel faux petit ami j'ferais si j'te laissais passer le nouvel an toute seule hein ? que tu réponds en haussant les épaules avant d'lui demander d'aller se changer. okay, j'vais voir ce que je peux faire. Et tu la regarde partir dans sa chambre, à petits pas. Pendant ce temps là, t'ouvres le frigo et... sérieux, y'a rien. Des bébé carottes ? Pff. Voilà que tu t'mets à bouffer comme un végan. Tu en grignotes quelques unes en attendant la Jill. Tu ne l'entends pas revenir, seulement le son de sa voix. Pas de commentaires. Tu t'retournes vers l'étudiante, une baby carotte entre les dents. Et, putain, elle est canon ! Tes yeux qui la parcourent de bas en haut s'attardant sur ses longues jambes ciselées, ses hanches moulées dans cette robe, cette poitrine qui semble te narguer à travers ce joli décolleté. Ses yeux mis en valeurs avec un joli fard, un teint légèrement réchauffé, ses cheveux un peu plus soignée. Putain. C'est pas mal. souffles-tu, le regard perçant, à des années lumières de c'que tu pensais vraiment. T'avales ta petite carotte et fais le tour du plan de travail de la cuisine pour rejoindre la demoiselle. Allez, prends tes pompes et ta veste, on sors d'ici. Promis, vous iriez pas en boîte, t'avais pas les thunes de toute façon toi non plus. Mais y'avait un rassemblement dans la grande rue de Boston, c'était à quelques minutes d'ici en voiture et ça tombe bien, t'avais la camionnette de la vente de sapin.

Je retourne dans la cuisine et je fais face au regard de Yann. il me regarde, un peu trop longtemps à mon goût. Mais bizarrement, c'est comme si une partie de moi était contente de lui plaire, enfin de lui convenir quoi. Je pose mes mains sur mes hanches et je regarde en train de manger une carotte volée de mon frigo. J'savais pas que j'avais affaire à un petit lapin comme mec. Ou disons, un chaud lapin. Ha ha, Jill garde tes blagues à la noix pour toi. « pas mal ? qu'est-ce qui ne va pas ? la robe c'est ça ? » je vois le mal partout quand ça me concerne. J'ai du mal à accepter qu'on puisse me trouver... belle. Fin soit, monsieur sapins a décidé qu'on bouge de là et je soupire silencieusement en mettant mes chaussures à talons préférées. « et où est-ce qu'on va l'homme mystère ? » je mets ma veste et je m'amuse presque à attraper son bras pour me tenir à lui. On quitte l'appartement, j'ai bien tout fermé à clé, mon sac su mon épaule, on se retrouve dans le parking. Je suis toute excitée, non mais vraiment. C'est la première fois que quelqu'un a vraiment envie de passer un soirée comme ça avec moi. Je dis pas ça pour qu'on me blâme, je dis ça car ça m'étonne moi-même. On s'arrête devant sa camionnette et je me mets à rire. « oh non si tu crois qu'on va aller distribuer des sapins, je fais demi-tour. » que je dis pour rigoler. Ouep, je rigole naturellement, fuck je me sens bien, ça fait longtemps que je me suis pas autant sentie vivante.

pas mal ? qu'est-ce qui ne va pas ? la robe c'est ça ? Ouais, la robe. L’espace d’une seconde, tu l’images sans ce morceau de tissus recouvrant tout son corps, tu l’imagines juste comme ça dans un bel ensemble de dentelle, le genre de trucs qui t’rend fou. Calme tes ardeurs Yann, ouais. Non, rien. Elle était parfaite, s’en rendait-elle seulement compte putain ? Tu lui intime d’enfiler ses pompes et prendre une veste avant de sortir d’ici. Et évidemment, elle parfait sa tenue en prenant une jolie paire de talon. Tu la quittes pas des yeux alors qu’elle se penche pour enfiler ses chaussures et les boucler. Ces fesses, ces jambes. et où est-ce qu'on va l'homme mystère ? Elle s’relève, non te relèves pas Jill. Dans le centre ville de Boston. lui réponds-tu alors que vous quittez l’appartement, les talons de Jill claquant dans les escaliers. oh non si tu crois qu'on va aller distribuer des sapins, je fais demi-tour. Tu lèves les yeux au ciel avant d’ouvrir la voiture. Plus personne achète de sapins un 31 décembre. D’ailleurs, ça signifiait qu’aujourd’hui avait été ton dernier jour de boulot et que demain, en plus de ne plus avoir de véhicule, tu n’aurais plus de boulot. Le retour de la galère. Fais pas ta princesse Jill, grimpe là dedans. dis-tu en t’installant derrière le volant et prenant la route pour Boston.
Après une petite demi heure de route, vous arrivez au lieu de rendez-vous. C’est littéralement bondé, des petites cabanes sont dressés ici et là pour vendre quelques boissons, quelques trucs à manger.. vous trouverez bien votre bonheur pour quelques dollars. D’énormes enceintes sont placées un peu partout dans la grande rue et diffusent de la musique pour faire patienter la foule jusque l’heure fatidique. Après avoir un peu marché pour rejoindre la foule, tu t’retournes vers Jill qui ne lâche plus ton bras depuis que vous êtes partis. C’est quand même plus sympa que ton vieux canapé. observes-tu, un sourire en coin, avant de vous diriger vers une premier cabanon. T’avais soif, purée. Tu poses un billet sur le petit comptoir. Dix shooters. Et tu arques un sourcil en direction de Jill.

Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir le soir de l'an dans le centre ville de Boston ? Bah, si tu sors un peu plus Jillou, tu verrais ce qui se passe en dehors de ton appartement et de tes quatre murs. Yann nous conduit jusqu'à une espace de grande place bondée de monde. Super, moi qui déteste me sentir compressée. Du coup, j’agrippe mes doigts colorés à son biceps. Quel muscle. Je lui affiche une petite moue d'enfant. « j'avoue, même s'il fait plus chaud chez moi. » olala quelle râleuse, elle trouve toujours le mot de trop à dire celle-là. On se coince dans un petit endroit et quand Yann annonce la commande au bar, mes yeux manquent de sortir de leurs orbites. « what ? tout ça ? hee fais gaffe, je reprends pas le volant de ta grosse voiture pour rentrer hein. » oui parce que de un, j'ai pas conduis depuis très longtemps et je déteste les gens bourrés qui prennent la route. Yes, conne comme je suis, je pense que les dix shots sont pour lui. Mais non, quand le serveur nous en donne dix, Yann prend soin de les départager entre nous, cinq chacun. « je peux pas boire ça moi. » je grimace et je tire la langue dès que j'approche mon nez pour sentir. T'as pas du cidre ? Ou du jus style pisang sans alcool.