Appel de Nyssa vers Zachary

Je travaillais, derrière mon bureau, je me levais pour fermer la porte en verre. J'étais dans une sorte de bocal où tout le monde tournait autour de moi quand enfin mon portable se mit à sonner. Nyssa. Nous avions tellement de choses à se dire surtout elle, ses propos étaient tellement intrigants. "Salut." Dis-je en laissant Nyssa parler. Elle me saluait pas, sa voix était grave, qu'est-ce qui avait bien pu se passer après son accident? "Euh ok..." dis-je en prenant une aspiration. Je lâchais ma souris d'ordinateur pour m'enfoncer dans mon siège, j'étais prêt à écouter le pire, peut-être qu'elle avait rencontrée quelqu'un à ce moment là, c'était pas impossible.

Ce n'était pas facile pour toi d'en parler. Et encore moins à Zach. Mais, voilà, tu étais énervée, par toute la situation, par le fait qu'il ne voie pas tout ce que tu faisais pour lui . Par amour justement. Tu aurais voulu garder ce secret plus longtemps mais tu craquais, ne supportant pas qu'il puisse penser cela de toi. « Au moment de l'accident, j'étais enceinte et j'ai perdu le bébé, notre bébé » lâchas-tu sans vraiment prendre de pincette. Tu te retenais de pleurer, tellement tu étais nerveuse. C'était comme un pansement que tu arrachais d'un coup sec. Un moment de silence s'installa entre vous. Tu comprenais ça pouvait être un choc. « Tu es encore là ? »

@Zachary E. Lanning

Sa voix était grave, je ne disais rien écoutant et là mon coeur se mit à s'arrêter, j'ai eu besoin de m'enfoncer au fond de mon siège, mon regard se perdait. Un bébé? Notre bébé? Je me souviens de ce jour, je l'avais appelé pour vider mon sac, lui disant que c'était hypocrite de me quitter pour mon boulot alors qu'elle savait ce que je faisais dès son retour dans ma vie. Silencieux, je prenais la télécommande pour fermer les stores automatiques de mon bureau, j'étais perdu, totalement même quand Nyssa posait la question je ne trouvais rien à dire.

Jusque là, c'était une réaction attendue. Le silence.Tu étais face à un mur. Mais, tu le connaissais par cœur. Tu te souvenais de ta réaction lorsque le médecin te l'avait annoncé, ce fût d'abord du déni. Pendant longtemps, très longtemps du déni. Pour toi, tu n'avais jamais été enceinte et tout cela n'était jamais arrivé. Tu refusais d'en parler. Jusqu'à aujourd'hui. C'est sans doute ce qui t'avait motivé à demander au médecin de ne rien inscrire dans ton dossier et d'en parler surtout à personne. Tu voulais que personne ne le sache. Surtout pas Zach, tu savais qu'il était capable de chercher dans ton dossier. Et justement éviter la situation d'aujourd'hui. « Zach, s'il te plaît, parle-moi ».

@Zachary E. Lanning

Aucunes pensées ne venaient en tête mon cerveau n'en était plus capable, il avait planté comme le ferait un ordinateur. "C'est ma faute." Ces mots me brisaient.

Voilà pourquoi tu ne lui avais pas dit. Tu savais qu'il allait culpabiliser, s'en vouloir. C'est tout ce que tu ne voulais pas. « Non, ce n'est pas de ta faute » en tout cas, tu ne l'avais jamais tenu comme responsable pour cela .Tu étais la seule responsable, tu n'aurais pas dû conduire et téléphoner en même temps. « je t’interdis de culpabiliser, tu n'y es pour rien. » Tu savais que ça ne l'empêcherait pas.

"Bien sûr que si ! Je t'ai appelé c'est ma faute, on a perdu notre bébé par ma faute putain !" Je jurais rarement, sauf quand j'étais énervé comme en cet instant, j'avais envie de tout claquer, mon envie de partir en laissant tout derrière moi ne faisait que s'agrandir prenant de plus en plus de place dans mon esprit après cette révélation.

« Et je n'aurais pas dû te répondre » Si vous commenciez la chaîne des responsabilités, vous n'aviez pas fini. Surtout que tu avais déjà fait tous les scénario possibles dans ta tête toi aussi, tous les et si … Tu en revenais toujours au même « C'est pour cela que je ne voulais pas que tu le saches, je ne voulais pas que tu te sentes responsable, je savais que tu ne le supporterais pas. »

"Tu aurais dû me le dire quand même Nyssa... ça me concernait auss même si tu voulais me protégeri." je poussais un soupir, ému quand je pensais à ce bébé, notre bébé, moi qui avait pensé à voir la femme que j'aimais enceinte de moi, désormais c'était un cauchemar. "De combien de temps tu étais enceinte?" Voilà pourquoi je n'aimais pas les coups de téléphone, aucune bonne nouvelle n'en sortait généralement.

« Trois mois »  c'était ton domaine de spécialité, tu connaissais les risques du premier trimestre. Tu avais été surprise d’apprendre être enceinte : tu t'étais toujours convaincue qu'aucun bébé ne pousserait dans ton corps. « Tu es parti, tu as préféré ton travail, je te rappelle, c'était mon problème, plus le tien.»  Oui c'était un peu radical, c'est vrai. Ce moment fût aussi le moment où vous aviez coupé les ponts, où vous aviez arrêté de vous parler. « Je ne voulais pas utiliser cela pour te récupérer parce que tu serais revenu mais pour les mauvaises raisons. ».