things change, people change (jally)

Tu sais ces moments où on se lance à embrasser quelqu'un pour la première fois sans savoir si on en aurait un retour ? Toi tu n'y avais songé qu'une fois lancé. Comme si avant tu avais été confiant, sachant déjà qu'elle avait une attache particulière pour toi. Pour autant tu aurais aussi aisément pu te prendre une gifle. C'était pas comme si tu ne la méritais pas d'ailleurs! Tu avais prolongé ce moment de très peu avant de t'en détacher, sans trop t'éloigner, cherchant un lire quelque chose dans son regard. Ta mâchoire se contracta un instant et tu as fini par dire. J'espère juste que tu ne m'en voudras pas. Pour Curtis, pour avoir résisté trop longtemps, pour l'embrasser ce soir sans prévenir.

Jamais tu n'aurais pensé que ce soir aurait une tournure pareille. D'ailleurs tu n'avais même pensé voir Sally et votre fille ce soir. Alors te dire que tu venais de l'embrasser après avoir reconnu que tu avais freiné Curtis dans son élan, c'était tout autant perturbant. Tu n'avais jamais voulu du sérieux avec Sally, et pire encore tu n'avais jamais voulu flirter avec elle, ou lui montrer qu'elle était encore à ton goût. Si pendant deux ans, tu n'avais pas su t'engager sérieusement avec une femme, ce n'était pas pour faire la même erreur avec Sally. Quoiqu'il en soit, tu avais craint sa réponse l'espace de quelques secondes, et pour le coup elle te rendait service en t'embrassant de nouveau. Bien content que Zoé soit endormie, tu prolongeais ce baiser qui valait mieux que les mots. A l'évidence aucun d'entre vous n'était prêt pour les mots.

Il fallait le reconnaître encore une fois tu avais l'impression d'embrasser Sally pour la première fois. Pourtant ce n'était clairement pas le cas. Mais ce baiser, c'était comme un nouveau départ que nulle n'avait su venir voir. Ce moment avait son sens. C'est peut-être pour ça que tu arrivais à t'y laisser aller contrairement au mois passés où tu avais refusé la moindre initiative. Ce tendre baiser qui devenait langoureux, et qui perdait presque plus encore voulait dire beaucoup de choses, mais beaucoup que vous ne sauriez identifier aussi. Alors tu te contentais d'en profiter avant d'entendre Zoé chouiner, comme après un cauchemar. Tes lèvres doucement quittèrent celles de Sally, et un petit sourire s'était pointé à tes lèvres, sacré Zoé. Je vais aller voir, t'embête pas. As-tu chuchoté encore épris par le moment que vous veniez de partagé. D'ailleurs avant de te relever ton regard s'était posé sur ses lèvres sans même que tu ne puisses t'en rendre compte. Te redressant tu as fini par rejoindre Zoé que tu retrouvais dans son lit. Tu lui as demandé de se rallonger en la rassurant, et bizarrement elle avait refusé, réclamant que tu la sorte du lit. Tu l'as alors porté, et là tu avais comme l'impression qu'elle était bien chaude. Sally ?! Tu peux apporter son sac s'il te plait. D'ailleurs là, Zoé commençait à réclamer sa mère, et touchant son front de ta main, tu te posais des questions.

Gardant la lumière éteinte de la chambre volontairement, tu attendais sagement Sally sans trop céder à une quelconque panique. Si Zoé avait insisté pour qu'elles viennent dormir chez toi et pour te retrouver à cet instant elle ne réclamait que Sally, qui finissait par vous rejoindre avec le sac. Fouillant dans le sac à la recherche du thermomètre tu laissais Sally récupérer votre fille dans ses bras. Oui c'est aussi ce que je me disais. Une fois le thermomètre en main, tu l'as filé à Sally pour qu'elle prenne sa température comme elle le pouvait. Au temps qu'il en avait fallu de peu pour vous sortir de votre moment spécial et inattendu. Récupérant le thermomètre tu ne tardais pas à remarquer que sa température dépassait modérément les les trente-neuf. On devrait aller voir un médecin, aux urgences. Elle n'était pas spécialement fiévreuse quand vous êtes arrivées. Ce qui était le plus inquiétant c'était la montée de fièvre subite en peu de temps, oui. Peut-être que finalement ça expliquait aussi le caprice de Zoé.

Tu n'as pas plus réfléchi, et tu t'es contenté de récupérer le manteau et les chaussures de Zoé comme tu l'avais demandé Sally. Tu lui as simplement laissé le temps de l'habiller et en même tu prenais le pari d'appeler l'hôpital. Tu y avais quelques connaissances alors tu voulais savoir si toutefois ils étaient de garde ce soir et sinon, s'il pouvait te faire prendre en charge rapidement. Attendre toute une nuit pour une fièvre, ça ne te branchait pas. Tu voulais juste écarter des trucs de types méningite. Alors très vite vous aviez fini par vous retrouver à l'hôpital et alors que tu remplissais les papiers d'admission on ne tardait pas à vous prendre Zoé pour l'examiner. Ne t'inquiète pas, ça va aller. Tu étais toi-même inquiet en voyant qu'elle avait si vite gagner en température mais tu avais confiance en l'équipe médicale de cet endroit puisqu'il y a encore quelques mois tu les voyais tous les jours. Une fois les papiers complétés, tu finissais par lui dire. Viens, on va s'asseoir.