When Help is more important than Hate [KALANCE]

Constance A. D'Orléans & M. Kale Manning
La conversation allait bon train; c'était simple et sans grande prise de tête. C'est ainsi qu'il suffisait de réaliser qu'être toujours sur la défensive n'était pas forcément la meilleure des idées ! Constance devait apprendre à faire un peu plus confiance. Mais après les différentes "épreuves" qu'elle avait pu vivre dans sa vie, elle avait pris pour habitude de se construire une jolie petite carapace autour de son coeur, lui valant ainsi (certaines fois) le surnom de Princesse des glaces.
Elle fronça légèrement les sourcils lorsque Kale déclara qu'elle fricotait avec un roturier. Elle pencha la tête sur le côté, songeuse, avant de déclarer:

-Techniquement oui...

Puis son regard se voila d'une certaine tristesse et elle baissa doucement la tête:

- Mais je n'aime pas ce mot... Franchement, les codes j'en ai marre. T'es comme moi, un être humain. La seule différence c'est que je suis née dans une famille avec un compte en banque imposant et, soit disant, un titre...

Elle marqua une pause. Oui, le mot roturier avait toujours énervé la française. Mais le pire était qu'elle ne pouvait ainsi pas faire ce qu'elle voulait. En effet, si elle venait à se marier avec un non noble, sachant qu'elle avait un frère (et même s'il était le plus jeune), elle perdrait directement son titre de noblesse au profit du second de la famille. Pour elle, ce n'était pas embêtant, c'était juste la façon dont les gens allaient ensuite se comporter envers elle. Elle serait complètement reniée des cercles qu'elle fréquentait lorsqu'elle se trouvait avec sa famille, ces cercles qui se voulaient être des amis... Ils ne valaient pas mieux que d'autres.

- Pour moi, t'es pas un roturier. Tu es toi et puis c'est tout. D'ailleurs c'est largement suffisant.

Oui, parfois Constance avait honte du monde dans lequel elle vivait. Il avait beau apporter son lot d'avantages, il n'en restait pas moins que les inconvénients venaient s’entremêler d'une façon un peu moins charmante. La jeune femme se racla la gorge, visiblement gênée par ces codes imposés. Jusqu'à ce que Kale fasse remarquer qu'il était tard et qu'il ferait mieux de rentrer.

- Oooh, je n'avais pas vu l'heure il faut dire, finit le ton morose et Constance avait repris son air espiègle. Si tu veux, y'a encore trois chambres de libres, tu peux rester... Enfin, c'est peut-être trop bizarre, je ne sais pas... C'est toi qui vois...

Elle se tordait machinalement les doigts; dormir de nouveau ensemble, cela aurait peut-être été vraiment trop étrange en effet. C'est pour cela qu'elle avait proposé l'alternative de la chambre d'ami. Enfin ça, c'était vraiment si le froid finissait par décourager le jeune homme. Elle ne lui en voudrait pas s'il choisissait de rentrer chez lui...