le plus dur, c'est d'essayer d'aller de l'avant. (soliman)

J'avais tenté une stratégie. Celle de lui montrer ce que moi j'avais vécu. Peut-être que cela allait plus le toucher, plus le faire sentir concerné et donc lui permettre de se lâcher plus facilement ? J'étais consciente que si j'avais essayé de le faire parler en insistant encore et encore, en lui promettant tous ces trucs bidons "t'iras mieux", "tu te sentiras plus léger", j'aurai rien obtenu de positif. Au contraire, Soliman aurait pu bel et bien s'énerver contre moi et me virer de sa chambre. A l'origine, je connaissais le vice-président Winthrop pour sa relation avec Charlie, enfin plutôt leurs légendaires disputes dans tout Harvard. Ainsi, j'étais au courant qu'il n'était pas du genre à se laisser faire et que si quelque chose ne lui plaisait pas, il n'avait aucun mal à l'exprimer. J'devais donc tout faire avec tact. « C’est tellement simple pour toi… Tu as toujours été là pour lui, je n’ai pas été présent ces derniers temps, je n’ai pas pris beaucoup de fois de ces nouvelles depuis son accident parce que j’étais bien trop occupé à redonner une chance à mon histoire avec Charlie… » Sa voix avait de légers tremblements plus il parlait. Des sanglots. Il allait craquer bientôt et je me devais de le mettre en confiance de le rassurer mais ses paroles me touchèrent plus qu'il ne pouvait le penser.. J'inspira un bon coup, chassant de mon esprit tous les souvenirs qui remontaient nouveau dans ma tête. Ce n'était pas à moi d'être mal cette nuit, je devais être forte. C'était Soliman qui avait le plus besoin d'aide. J'ai pas été exemplaire tu sais ? Je ne lui ai pas parlé pendant la moitié de l'été et c'est entièrement de ma faute.. je n'ai pas été présente comme j'aurai dû l'être après ce qui s'est passé avec Solweig.. j'ai fait passé mes histoires personnelles avant lui alors qu'il était autant en galère que moi.. Je me rémémora ce qui s'était passé cet été entre les fois où j'avais totalement ignoré Ethan à cause d'Arwen, avec aussi l'histoire avec Kol mais surtout Keyla qui avait pris toute mon énergie. Ca avait été un été mouvementé qui avait mis en avant mes failles et spécialement le fait que des fois, je n'étais pas une amie exemplaire. Loin de là. T'as le droit de t'en vouloir mais j'pense pas qu'Ethan te reproche quoi que ce soit.. de là où il est, il a dû tout nous pardonner.. Enfin, c'est ce que je me disais pour essayer de garder le moral. Car si je ne prenais en compte que les conneries que j'avais fait, j'pouvais avoir des regrets tout au long de ma vie. Je me leva du lit et me rapprocha de Soliman jusqu'à lui prendre la main. Nos regards se croisèrent alors et c'est là que je sus que j'faisais bien d'insister..

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i need your help now.

Je ne pourrais pas dire pourquoi mais Briony et moi c’était une grande histoire qui débutait, nous étions devenus si proches en très peu de temps à un tel point que je ne m’imaginais plus vivre sans elle, c’était étrange moi qui d’habitude était très distant et mettait du temps pour m’accrocher à quelqu’un c’était vraiment venu naturellement avec elle. La perte d’Ethan aidait et le fait que l’on partage la même peine aussi. Je voulais pourtant aller de l’avant pour apprendre à rigoler avec elle et ne pas uniquement la voir pour des moments de tendresse et de tristesse parce que ça nous plombait un peu, nous ne pouvions pas poursuivre dans cette situation plus longtemps, ce n’est pas ce qu’Ethan aurait voulu, il aurait souhaité nous voir nous serrer les coudes bien-sûr mais aussi faire notre deuil le plus vite possible et reprendre une vie normale pleine de joie et de bonne humeur. J’étais en quelque sorte touché et agacé par les paroles de la petite brune parce qu’elle touchait sa cible en plein dans le mille et je me sentais faiblir à chaque seconde supplémentaire. « J'ai pas été exemplaire tu sais ? Je ne lui ai pas parlé pendant la moitié de l'été et c'est entièrement de ma faute.. je n'ai pas été présente comme j'aurai dû l'être après ce qui s'est passé avec Solweig.. j'ai fait passé mes histoires personnelles avant lui alors qu'il était autant en galère que moi… » J’avais l’impression qu’un pistolet à clous se déversait sur mon pauvre cœur sans défense, je souffrais tellement d’avoir perdu mon meilleur ami que je me demandais comment est-ce que j’avais bien pu être aussi fort jusqu’à présent. « T'as le droit de t'en vouloir mais j'pense pas qu'Ethan te reproche quoi que ce soit.. de là où il est, il a dû tout nous pardonner… » Elle se levait du lit pour me rejoindre, je tournais la tête vers elle sentant mon cœur qui s’emballait, les membres de mon corps tremblaient comme des feuilles. « Le problème ne vient pas de son pardon… Je sais qu’il ne m’en veut pas mais… C’est moi… Je m’en veux ! » Je prenais sur moi mais il m’était impossible de contenir mon émotion, j’explosais en sanglots ne pouvant plus arrêter de pleurer, mes jambes étaient tellement lourdes, je glissais contre mon frigo me retrouvant assis recroquevillé sur moi-même à évacuer la pression.

C'est quand je sentis qu'il allait bientôt craquer que je me rendis compte que je ne savais même pas ce que j'allais bien pouvoir lui dire pour le réconforter. Soliman avait toujours réussi à trouver les mots qu'il fallait au bon moment.. moi, j'étais une vraie quiche dans le domaine, je sortais ce qui me venait sur le coup et j'pensais même pas aux différentes interprétations qui pouvaient être faites à partir de ça. Je disais ce que j'avais sur le coeur, ce qui me semblait juste. Je termina mon "monologue" tout en me rapprochant de lui. Il allait pas bien. Plus je parlais, plus sa carapace se brisait et je voyais le vrai Soliman. Combien de personnes avaient vu au travers de ce mur qu'il s'était construit ? Combien de personnes parmi son entourage l'avait vu pleuré ? Ou même blessé ? Je ne le connaissais que depuis quelques semaines et pourtant, je sentais que je devais être l'une des seules. Autant dire que je devais vraiment faire de mon mieux pour essayer de le réconforter. « Le problème ne vient pas de son pardon… Je sais qu’il ne m’en veut pas mais… C’est moi… Je m’en veux ! » Je comprenais tout à fait ce qu'il disait, ce qu'il voulait dire. J'étais dans la même situation que lui.. je regrettais de ne pas avoir dit certaines choses dans des moments importants, de ne pas avoir été là et ainsi de suite. Mais je savais qu'en ressassant le passé, je n'irai pas mieux, que ça allait m'enfoncer, me déprimer encore plus. J'entendis des sanglots et je releva mon regard vers Soliman qui s’effondrait petit à petit. J'avais réussi. Le jeune homme se laissa tomber au sol et commença à pleurer. Il allait enfin pouvoir commencer à faire son deuil.. Je me mise à côté de lui, ne prononçant aucun mot pour le moment, me contentant de lui prendre la main et de la serrer fort. Il devait savoir que j'étais là pour lui, que je n'allais pas le laisser tomber.. J'suis là Soliman.. Que dire de plus ? C'était à lui de me parler, de me dire ce qui n'allait pas.. je ne voulais pas qu'il sente que j'lui fasse un interrogatoire..

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Consoler quelqu’un qui n’allait pas bien n’était pas une chose aisée, avec le temps j’avais appris à trouver les mots justes, la manière de m’y prendre et les gestes qui convenaient parce qu’il n’était pas uniquement question de dire trois pauvres phrases pour réussir à prouver à une personne que nous étions sincères et qu’on la comprenait, il fallait savoir imposer sa présence et avoir quelque chose de rassurant dans le regard. Aujourd’hui et après six années de psychologie je comprenais tellement mieux les êtres humains qu’il était facile pour moi de faire le nécessaire pour qu’ils puissent aller mieux mais lorsqu’il était question de ma petite personne les choses étaient nettement plus compliquées. Je pense que tout le monde était dans cette situation, la facilité de venir en aide aux autres pour mieux se perdre lorsque la même chose nous touchait en plein dans le mille. J’avais réussi à identifier le problème, la chose qui ne me permettait pas de faire complètement mon deuil, je m’en voulais à mort pour tout ce que je n’avais pas fait, j’avais su être là pour lui mais pas suffisamment à mon goût et aujourd’hui la seule chose que je voulais c’était qu’il puisse revenir le temps de quelques heures pour qu’enfin je lui ouvre mon cœur comme il avait parfaitement su le faire avec moi. Hélas ce n’était pas possible et j’allais devoir apprendre à me dire que j’avais été un ami suffisamment bon pour le rendre heureux, il est vrai que j’étais toujours parvenu à lui rendre le sourire, je me battais jour et nuit pour ne pas qu’il reprenne ses vieilles habitudes à savoir l’alcool et les cigarettes toute la journée bref, je voulais ce qui était de meilleur pour mon meilleur ami et je pense que c’était ça qui me rendait bon. Le temps serait mon coéquipier, c’est avec le temps et lorsque le manque serait moins intense que je pourrais enfin redevenir le mec pétillant que j’étais et puis, pleurer allait également me libérer. Briony pourrait avoir la joie de se dire qu’elle était la première personne qui me voyait sans ma carapace bien trop lourde pour mes épaules depuis la perte de mon frère de cœur, elle était la seule et unique personne en qui j’avais suffisamment confiance pour baisser les bras, j’avais eu besoin de quelqu’un pour me prendre sur ses épaules, me soutenir un peu et elle avait été là pour ça, je lui en serait reconnaissant pour longtemps et je le savais. « J'suis là Soliman… » Pour le moment je parvenais difficilement à parler beaucoup trop envahi par de gros sanglots, la seule chose que je faisais c’était d’écarter un peu les jambes pour venir la prendre dans mes bras, me blottir contre elle, j’avais envie de chaleur humaine sans aucunes arrières pensées. « Comment… Comment fais-tu ? » Elle avait trouvé les bons arguments, les mots justes pour moi.

« J'suis là Soliman… » Qu'est-ce que j'pouvais bien dire de plus ? Il venait à peine de s'ouvrir, enfin, après une longue lutte contre lui-même, j'allais quand même pas le saouler avec des phrases bidons. Sans dire un seul mot, juste en ouvrant ses jambes sans aucune ambiguité, je compris qu'il avait besoin de moi, vraiment. Il ne faisait pas semblant d'aller mal pour que je le laisse tranquille par la suite. Il montrait enfin véritablement ce qu'il ressentait, qu'il était. Et j'étais réellement touchée qu'il me fasse à ce point confiance. C'était même un honneur d'être cette fameuse personne, celle qui allait réussir à lui faire faire réellement son deuil. Honorée peut-être.. mais j'étais aussi craintive. Soliman était réellement au plus mal, ses sanglots ne cessaient pas, et j'avais vraiment peur de faillir au rôle qu'il m'avait indirectement donné.. « Comment… Comment fais-tu ? » En entendant sa voix, je cessa de penser à ce qui pourrait arriver par mon manque de tact. Il arrivera ce qui arrivera, mais là pour l'heure, je devais bel et bien m'occuper de lui, ne pas le lâcher. Je me retourna complétement pour me retrouver face à lui, ne rompant néanmoins en aucun cas le contact physique que j'avais avec lui, puis le regarda dans les yeux. Qu'est-ce que j'pouvais bien lui répondre à ça ? En plus, je ne savais même pas si il demandait comment est-ce que j'faisais pour supporter le manque, la douleur ou bien comment j'arrivais à trouver les mots pour le faire parler.. Etant arrivée en larmes dans sa chambre, je supposa que la deuxième hypothèse était la meilleure mais malgré tout, je ne lui répondis pas tout de suite, me contentant de le prendre dans mes bras. Je ne supportais pas de voir l'homme qui m'avait aidé durant toutes ces semaines aussi mal.. j'voulais vraiment l'aider et j'commençais à me sentir désemparer. Toujours dans ses bras, ma tête sur son épaule, je lui répondis alors. Je ne fais que raconter mon expérience.. on est pareils Soliman.. Mes lèvres s'étirèrent en un fin sourire. Et dire qu'il avait fallu qu'Ethan décède pour qu'on se rapproche tous les deux alors que j'étais quasiment certaine que si on nous avait présenté il y a quelques mois, on pourrait être aujourd'hui de grands amis.. Je me dégagea doucement de l'étreinte de Soliman, sans pour autant partir bien lui, juste dans le but de l'embrasser sur la joue en y mettant toute ma tendresse. J'voulais vraiment qu'il sache que j'étais là pour lui..

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La perte de mon meilleur ami avait été un réel traumatisme pour moi, c’était tellement inimaginable, Ethan était en bonne santé, heureux même s’il traversait une petite zone sombre et il avait toute la vie devant lui. La rapidité de sa mort m’avait fait tellement étrange, je m’étais senti détruit et me reconstruire aussi simplement que ça avait été le cas pour me mettre en pièces était bien inconcevable, la pression s’était accumulée avec le temps et ce soir Briony avait su faire en sorte que je puisse exploser, je me sentirais certainement mieux après même si j’étais un peu honteux, je ne voulais pas être cet homme qui flanchait, qui ne savait pas mettre un voile sur ses sentiments, je m’étais montré très fort pour soutenir Briony mais après cette nuit je me demandais comment elle allait être capable de voir en moi le mec qui pourrait lui permettre de remonter la pente si moi-même je n’en étais pas capable ? Trop de réflexions en tête, blotti dans les bras de cette fille qui serait amenée à devenir l’une de mes amies les plus proches je le sentais étouffant mes sanglots au mieux pour tenter de me ressaisir, je le sentais, j’allais vite me remettre de cette perte et entamer mon deuil maintenant que tout était sorti. « Je ne fais que raconter mon expérience.. on est pareils Soliman… » Son sourire était comme un rayon de soleil au milieu des nuages, je balayais les larmes qui coulaient sur mon visage d’un revers de main alors qu’elle s’approchait à nouveau pour me déposer un petit baiser sur la joue, je souriais lui prenant la main, je me sentais peu à peu apaisé jusqu’à ne plus avoir de sanglots, mon cœur était toujours à l’agonie mais Rome ne s’était pas construit en une seule journée. « Merci… » Je restais assis là, à côté du frigo me sentant en sécurité ici avec cette fille qui faisait tellement pour moi sans même s’en rendre compte.

Jusqu'à présent, je n'avais pas eu à affronter à de nombreuses reprises la mort, ce moment difficile où il faut apprendre à aller de l'avant, essayer de ne penser qu'aux choses positives de la personne qui est décédée. La mort peut avoir deux issues possibles pour les personnes qui restent à l'arrière. Soit, les liens sont détruits. La personne décédée étant le lien entre elles. Elle partie, tous ses proches n'ont plus rien à faire ensemble. Désolation. Personne avec qui parler, personne avec qui faire son deuil vraiment. Deuxième solution, les liens sont renforcés. On s'aide, on essaie de faire en sorte que le deuil soit plus aisé à faire, on tente de réconforter l'autre de le rassurer. Les liens se développent considérablement, on se crée une autre famille. C'est ce qui était en train de se passer entre Soliman et moi. On ne s'était jamais parlés auparavant ou alors à de très rares occasions. On se connaissait de vue, mais sans plus. Mais désormais, je savais qu'il allait compter pour moi, qu'il allait falloir un certain temps avant que je ne lui parle pu au moins une fois par jour.. même si ce n'était pas à propos d'Ethan. J'étais devenue en quelques sortes dépendante, sans pour autant éprouver de quelconques sentiments. (de toute façon, Charlie me tuerait.). Une amitié vraiment.. spéciale.. « Merci… » Un simple mot mais qui voulait dire énormement de choses dans ce genre de circonstance. Je ne sais pas si Soliman allait mieux. Tout ce que je savais c'est que maintenant, il s'était ouvert à moi et que cela allait être beaucoup plus simple pour l'aider. Je garda sa main dans la sienne tout en cherchant les mots justes pour lui dire un truc important.. Dans tous les cas.. sache.. sache que tu n'as pas perdu de ta "fierté". Tu as pleuré, mais ça ne changera pas le fait que maintenant je ne veuille pu me confier à toi ou que désormais j'ai "pitié" d'accord ? Bon, c'était dit encore plus maladroitement qu'avant mais bon, c'est l'intention qui compte..

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Je ne m’étais pas écroulé comme ça depuis une éternité et même si c’était épuisant sur le plan psychologique je devais reconnaitre que ça m’avait fait du bien, je me calmais progressivement sentant que les larmes ne coulaient plus, je sanglotais encore parce qu’il me fallait encore quelques minutes pour me remettre, je reprenais progressivement le contrôle de moi-même, soulagé et même délesté d’un certain poids, je m’en voulais moins, le fait d’avoir eu cette petite discussion avec Briony me permettait en quelque sorte de m’accorder mon propre pardon pour le fait de ne pas avoir été très présent pour mon ami quelques temps avec sa mort, il était tellement important pour moi que je ne m’étais rendu compte que trop tard de mon absence, ce qui était certain c’est qu’à présent je ne referais plus la même erreur, je comptais bien rattraper le temps perdu avec Damen et Roxanna tout en consacrant une énorme partie de mes journées à Briony parce que nous étions clairement devenus en quelque sorte fusionnels depuis son décès, ne pensez pas qu’il y avait une insinuation sexuelle derrière le mot fusionnel puisqu’il n’en était rien, au contraire entre nous il n’y avait jamais eu le moindre désir, nous étions des amis et à part en cas de gros rebondissement je ne me voyais pas ressentir la moindre envie d’être auprès d’elle d’une autre manière que celle-ci. Je la remerciais d’avoir été présente pour moi ce soir ce à quoi elle répondait très rapidement avec son ton doux et calme qui me permettait progressivement de me sentir mieux qu’avant son arrivée. « Dans tous les cas.. sache.. sache que tu n'as pas perdu de ta "fierté". Tu as pleuré, mais ça ne changera pas le fait que maintenant je ne veuille pu me confier à toi ou que désormais j'ai "pitié" d'accord ? » Je me sentais encore mieux parce que je ne voulais surtout pas avoir l’impression qu’elle me prenait en pitié, je ne voulais pas que ma faiblesse change notre relation. « Dis… Plutôt que de partir comme d’habitude tu… Tu resterais pour la nuit ? » Une demande sans aucune ambiguïté, si elle le souhaitait j’aurais pu dormir par terre mais j’avais vraiment envie qu’elle reste, je me sentais bien avec elle et c’était tellement rare depuis quelques temps que je me devais d’en profiter au maximum.

Je ne savais pas si Soliman avait pleuré assez longtemps ou nan.. il me semblait que quand je venais ici chaque soir, le jeune homme me réconfortait beaucoup plus longtemps et que je n'arrivais pas à me calmer avant au moins cinq bonnes minutes quoi.. Néanmoins, je ne chercha pas à le faire pleurer ou bien à le faire pleurer. Si il éprouvait le besoin de sangloter encore par la suite, il allait le faire de lui-même, maintenant qu'il n'y avait plus aucun mur entre nous, qu'on était tous les deux pleinement en confiance avec l'autre. Il était destiné à devenir maintenant un de mes meilleurs amis, je le sentais. Okay, dis comme ça, ça pouvait paraître bizarre. Mais j'étais parfaitement consciente qu'il allait falloir un très long moment avant que je ne vois pu Soliman une fois par jour minimum.. et dire qu'il y a deux mois encore on était de parfaits inconnus l'un pour l'autre, si on excluait les rumeurs. D'ailleurs, je me demandais bien ce que Soliman avait bien pu entendre à mon sujet. Surtout vu ce que j'avais pu faire cet été.. Keyla.. naaaan, faut pas penser à elle. « Dis… Plutôt que de partir comme d’habitude tu… Tu resterais pour la nuit ? » Je lui souris. Bien sûr que j'étais d'accord. Je regarda sa chambre de là où j'étais, c'est à dire les bras de Soliman, et remarqua qu'il n'y avait qu'un seul lit. Nous sommes bien d'accord que Charlie ne devait pas savoir ce qui allait se passer. Même si y avait aucune ambiguïté, je me doutais que ça ne lui ferait pas spécialement plaisir. Bien sûr ! Tu aurais un t-shirt large par contre ? J'ai pas envie de dormir avec ce t-shirt et ce pantalon en fait.. Je lui souris encore une fois, pour essayer de le rassurer, de le faire sourire à son tour, puis me leva. Debout, je lui pris les mains et l'aida à se relever ensuite. Allez viens ! Quand il fut enfin face à moi, je le pris une dernière fois dans mes bras puis passa mes pouces en dessus de ses yeux pour enlever les traces de ses larmes comme il l'avait fait pour moi juste avant.

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Même lorsque je montrais mes sentiments je n’étais pas capable de m’effondrer bien longtemps, il y avait toujours cette partie de moi qui m’incitait à me relever très rapidement parce que la vie était courte, la mort d’Ethan le prouvait amplement et un accident était tellement vite arrivé, une maladie quelconque qui te tombait dessus sans que tu puisses comprendre pourquoi qu’il fallait impérativement vivre chaque journée à fond comme si elle pouvait être la dernière, je possédais cette sorte de régime de vie depuis un moment, je dirais même que le fait d’avoir été en couple pendant plus de quatre ans à l’époque du lycée, de ne pas avoir vraiment profité de mon adolescence pour faire toutes les conneries du monde m’avait empêché de me rendre compte que je prenais énormément la tête à l’époque avec moi-même, lorsqu’elle m’avait trompé je m’étais vraiment mis à vivre et depuis je savourais tout au maximum, je n’étais jamais le dernier pour me rendre à un terrain d’escalade dangereux, faire du parapente et des dizaines d’activités qui pouvaient en moins de deux secondes te faire perdre la vie, j’aimais l’idée d’être à deux doigts d’une catastrophe, on se sentait tellement vivant à ce moment-là. Bref, je me sentais déjà mieux, je ne pouvais pas exorciser entièrement mes peines, le temps allait faire la plus grosse partie mais à mes yeux mon deuil débutait réellement maintenant, Briony y était pour quelque chose et l’idée me faisait tout bizarre, peut-être parce que nous ne nous parlions même pas à l’époque où Ethan était en vie, à présent elle comptait énormément à mes yeux et je ne me voyais plus avoir une seule journée sans un échange de messages au minimum. On m’avait déjà parlé de quelques éléments de sa réputation mais honnête je n’en avais rien à faire, je n’étais pas un ange moi non plus, bien au contraire et je l’acceptais comme elle était point barre. « Bien sûr ! Tu aurais un t-shirt large par contre ? J'ai pas envie de dormir avec ce t-shirt et ce pantalon en fait… » Je souriais, hochant la tête. « Bien-sûr, j’en ai des dizaines, je vais t’en chercher un. » Je me relevais venant me blottir contre elle, elle balayait mes larmes d’un revers de main, je souriais lui déposant un petit bisou sur le front, je la quittais un instant pour fouiner dans mon petit dressing improvisé en ressortant un long t-shirt et un short que je mettais pour mes entrainements de basketball. « Tiens, je ne sais pas ce que tu veux mettre donc, tu as le choix ! » Je me retournais pour ne pas la voir en petite tenue, je respectais son intimité après tout.

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