Aliper ∞ Fuck, we screwed up

On peut imaginer plusieurs facettes de notre vie, ce qui aurait pu se passer, si nous avions prit des décisions différentes, ou bien, si nous avions tourné à gaucher au lieu d'aller à droite. Si je n'étais pas allée au Summer Camp, je suis pratiquement certaine qu'aujourd'hui, je ne serais pas avec Alek. Je l'aurais peut-être connu oui, mais probablement plus tard, dans quelques années. Mais aujourd'hui, je suis heureuse de mon choix et je me moque d'être une fille simple, de ne pas avoir la vie d'une grande star ou d'une héroïne, de je ne sais quelle bande dessinée. Non, moi, je suis bien avec l'homme que j'aime, même si on passe notre temps à se chamailler, comme deux gamins. C'est ce que nous sommes en soit, des enfants qui apprennent à vivre l'un avec l'autre, dans l'appartement du jeune homme. Enfin, c'est le nôtre maintenant, mais voilà quoi. En plus de ça, même si nous avons eu une petite frayeur, pour le moment, nous n'avons pas besoin d'un enfant. On a Zelda, notre chienne, c'est déjà beaucoup de travail même si là, elle dort dans son coin. Moi, j'ai quitté mon coin, je me suis levée du canapé pour rejoindre Alek en cuisine. Je l'embête sur ce qu'il me prépare, le taquine sur ce plat digne d'un grand restaurant cinq étoiles. Je me moque gentiment, il le sait et il entre dans mon jeu, tout comme je rentre dans le sien lorsqu'il fait mine de vouloir déclencher une bagarre. Je lève les yeux au ciel, fais semblant de me préparer à un grand combat. En vrai, je me serrais déjà barrée en courant tellement que je suis peureuse. Si, si, j'ai facilement peur. Bon, si demain Alek se fait attaquer, j'attaquerais peut-être l'agresseur à coup de sac, mais je ne sais pas si ça servirait à grand chose. "Je tiens mon entraînement de Maitre Rocky Balboa", je lui réponds en faisant une grimace de gros dur. Ouais, je connais Sylvester, son personne de Rocky, mais soyons honnête, je n'ai jamais vu aucun Rocky. Je connais la musique, son fameux cri de Adriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiian mais c'est tout, ça s'arrête là. L'échauffement terminé, je frappe un premier coup, mais ça ne me convient pas. Non, c'était une frappe de nana ça...Alors je me concentre et frappe à nouveau. Légèrement plus fort, mais pas suffisamment pour faire mal. Bon, bah, je suis une vraie fille, je ne sais pas tapée. Autant dire que si je me fais agresser dans la rue, je serais dans la merde. "Bien sûr que je suis fière de moi ! Tu crois quoi ? On ne m'appelle pas "la frappe tueuse" pour rien", je lui réponds en balançant une mèche derrière l'épaule en mode fausse diva. Sauf que là, mon sérieux se perd pour faire entendre mon rire devant la connerie d'Alek. "Hmmmm mon chat, même avec les pieds et tes yeux en moins, tu me finiras ces pâtes !", je lui balance avec un grand sourire, lui volant un petit bisous avant de descendre du plan de travail. "Allez Philippe Etchebest, moi, je vais mettre la table", j'informe monsieur, profitant pour lui claquer les fesses comme un mec pourrait le faire. Putain, je crois que je me suis fait mal en le tapant tiens. Bref, je m'exécute et prends tout ce dont j'ai besoin pour mettre la table, n'oubliant pas le fromage. Ouais, moi je n'aime pas ça alors on le met à part.

• J'ai eu une période dans ma vie ou je me battais presque tous les week end. Je sortais dans les bars, je relevais des défis, je buvais, je me foutais sur la gueule, et j'y trouvais du plaisir, j'y trouvais comme un échappatoire. Comme une technique pour me maintenir en vie. C'est plutôt con, aujourd'hui j'en suis conscient, mais le truc, c'est que lorsqu'on est jeune, on ne se rend pas compte de tout ça, on ne se rend pas compte des choses que l'on peu perdre en agissant de la sorte. Je ne dis pas que je suis devenu une lopette, que je suis le genre de mec qui va préféré le discours, je dis juste que si je dois me battre, ça sera pour une vrai cause, une vrai raison, quelque chose qui pourrait en valoir la peine et pas pour un regard de travers ou une connerie du genre, j'suis bien au dessus de tout ça désormais. Quand on se bat, avec Piper, c'est différent, on s'amuse, on se chamaille comme des enfants, comme des adolescents qui se tourneraient autour, une espèce de danse de la séduction. Et j'ai jamais été le genre de mec à lever la main sur une fille, j'trouve ça dégradant, j'trouve ça con, débile, et ça, même si je suis conscient qu'il y a certaines filles qui pourraient me démonter la gueule sans aucun problème. "Maître Rocky ? Le mien je l'ai fait avec l'esprit de Maître Lee, Bruce Lee..." Ouais, gamin je regardais ces films, j'étais le genre de gosse à essayer de reproduire les mouvements qu'il faisait devant la télé. Mais bon, j'suis loin d'être un as des arts martiaux, j'suis plus le genre à prendre tout ce qui me passe sous la main et à l'envoyer sur le gueule du mec, comme une fille pourrait faire avec des assiettes en fait. Mais là, j'étais pas prêt, j'étais pas prêt à ce qu'elle me sorte son surnom, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Elle vient vraiment de se surnommer comme ça ? "Excuse moi, mais à part les mouches et les fourmis, qui t'appellent comme ça ?" Obligé de la provoquer un peu, elle vient de me casser les mains, pour de faux, c'est vrai, mais ça compte. Je pensais pouvoir me défiler et la laisser se faire ces spaghettis toute seule, mais je m'étais trompé, non, madame elle veut pas. Elle me vole un baisé avant de descendre du plan de travail pour mettre la table. Je soupire, regardant mes mains et faisant comme si elles étaient sans vies, mortes. Allez, motivation. J'ai commencé, je vais finir. "T'as de la chance que je t'aime sérieusement..." Que je lâche, secouant mes mains faisant comme si elles revenaient à la vie pour ensuite craquer mes doigts. "Mais ton Philippe là, j'sais même pas qui c'est." Ouais, c'est qui ce mec ? Un mec qui fait de la cuisine ? Bref j'en sais rien moi. Craquant mes doigts, je regarde l'eau qui boue, et j'y ajoute les spaghettis. Bon, première partie terminé, on va attendre que ça chauffe maintenant. •

Maître Rocky, maître Lee bref, ils ne valent pas la sagesse de maître Yoda, mais bon, là, on est plus en mode fight qu'autre chose. Je me prépare, je tape, mais ça ne donne rien du tout. Alors Alek lui, il décide de jouer le jeu en me faisait croire qu'il a mal aux mains. Bon, honnêtement, c'est parce qu'il a la flemme de faire cuire trois pâtes quoi. Hors de question qu'il s'en sorte comme ça, non, il va me cuisiner des pâtes qu'il le souhaite ou non. De toute façon, il est dans sa lancée et moi, je m'occupe de mettre la table. Je continue de le taquiner tout au long de la soirée, lui donnant des noms de grands chefs, chose que n'est pas Alek. Ouais, je le taquine parce que j'aime bien ça et que de son côté à lui, il fait de même. Pendant le repas, je fais mine de goûter au plat comme dans les jeux tv, en lui mettant une note genre 10, limite en lui faisant croire que je suis presque au bord de l'orgasme. Oui, j'abuse, mais ça me fait rire. Bref, notre soirée continue ainsi, se poursuivant sur un petit film où je m'endors littéralement sur Alek.