Aliper ∞ Fuck, we screwed up

C'est fou comme ça fait du bien d'être de retour en ville, enfin ok, ça fait plus de deux semaines que je suis revenue de New-York, mais je me sens super bien. Le jour même de mon retour, j'ai emménagé chez Alek après quelques ébats fortement agréables. Ouais, c'est bon de vivre avec lui, de l'avoir touts les jours à mes côtés, de pouvoir faire l'amour quand on veut et non pas devoir demander à mes colocataires de se barrer. Parce que ouais, à la longue ses chiants quoi. Bref, ce matin, je dois faire les courses. On a plus rien à manger ,et même Zelda risque de mourir de faim. Je laisse donc Alek sortir la chienne et faire ce qu'il a à faire, pendant que moi, je m'occupe des courses. Je préfère y aller seule, la dernière fois, j'ai failli lui tirer une boîte d'œufs sur la tête, vu que ça n'allait pas suffisamment vite pour lui. Attrapant mon chariot, j'arpente les rayons du super marché tout en suivant la liste que j'ai faite. Une liste, c'est con, mais si je ne la fais pas, je sais que je vais oublier des trucs. Arrivée au rayon beauté et tout ce qui va avec, je prends le nécessaire, m'arrêtant sur les articles de l'hygiène intime. Euh, il m'en reste ? Je réfléchis, je cherche, mais je ne me souviens pas avoir eu mes règles récemment. Je reste planté devant les articles pendant de longues minutes, quand je sens bizarrement le stresse monter en moi. Nope, non, je les ai eu, c'est juste que je ne m'en souviens plus..Putain, je ne les ai pas eu !!. Là, c'est le bordel dans ma tête, me faut mon agenda, que je puisse calculer. Ouais, je note dedans quand j'ai mes règles et alors ? Oh moins, je sais quand j'ai du retard ou non, et je n'ai jamais eu de retard bordel !. Je me bouge pour terminer les courses, harcelant presque la caissière qui est beaucoup trop lente pour moi. Je paye, et rentre vite à la maison. "Alek, t'es là ?", mais personne ne me répond. Ok, super !. Laissant le tout dans la cuisine, je file dans la chambre pour récupérer mon petit agenda dans mon sac. Assise sur le lit, je calcule, compte et re compte mais non, je n'ai rien noté depuis longtemps. En faisant le calcul, j'aurais dû les avoir il y a environ une semaine. Je suis dans la merde, nope, je ne peux pas être enceinte. On s'est protégé, on a fait attention et...putain, on ne l'a pas fait ! Je vais finir par me défenestrer.

• Qu'est-ce que c'est plaisant de s'endormir et de se réveiller avec la personne que t'aimes. Voilà maintenant deux semaines qu'on vie ensemble avec Piper, et j'peux vous assurez que je suis comme sur un petit nuage, elle a rapidement pris ces marques, laissant trainer ces affaires un peu partout, j'avais presque oublié ce que c'était de vivre à deux et de devoir ramasser une paire de soutif qui traine dans l'appartement car madame a oublier de le mettre dans le linge salle. On c'était réveillé tôt ce matin, pourquoi ? Aucune idée, alors elle en avait profité pour aller faire des courses me déconseillant de venir avec elle. Ouais, la dernière fois c'était la guerre, trop ordonné pour moi, j'étais le genre de mec à prendre tout ce qui me passait sous la main sans me demander si c'était vraiment utile. Alors je n'y étais pas allé, je l'avais laissé faire, prenant le temps de me préparer avant d'attraper le chien sous le bras pour l'emmener dehors. Plusieurs minutes, un tour rapide du quartier, une cigarette de fumée et direction l'appartement. Retirant la laisse de Zelda, je retire mes chaussures et je me rends compte que Piper est déjà rentrée, les courses sont dans la cuisine, posé sur le plan de travail, mais elle non, elle n'est pas là. Bizarre tient, habituellement elle range tout tout de suite. Je jette un coup d’œil rapide à ce qu'elle a acheté, ouvrant un paquet de gâteau par la même occasion, et, tout en mangeant, je commence à la chercher jusqu'au moment où je la trouve, dans la chambre, assise sur le lit, perdue dans ces pensées. "Cher journal, aujourd'hui je suis allé faire les courses..." Regardant l'espèce de cahier qu'elle a entre les mains, c'est la première fois que je le vois, et ouais, je la cherche un peu, faisant passer ça pour un journal intime...•

Ouais, allez savoir pourquoi, mais aujourd'hui, on s'est réveillé tôt. Ce n'est pas à notre habitude enfin, j'aime traîner un peu dans le lit, rester dans ses bras. J'aime m'endormir le soir dans ses bras et le matin, j'aime bien le regarder dormir quand je suis réveillée avant lui. Bon, ça fait peut-être psychopathe, mais il est beau, j'en profite. Aujourd'hui donc, vu que nous sommes matinaux, on s'éparpille un peu les taches. Rien de bien extraordinaire, juste les courses et sortir la chienne. Bien que je suis folle de ma petite Zelda, Alek est une vraie catastrophe quand il fait les courses. Il achète tout et n'importe quoi, et oublie même parfois des articles. Je préfère donc m'en occuper, pendant que lui, va profiter de prendre l'air et de promener notre chienne. Après avoir pris une bonne douche, je quitte mes deux petits chéris, direction le super marché. J'ai déjà envie de pleurer, parce qu'en soit, je déteste ça. Qui aime faire les courses ? Personne ! Même les petits vieux détestent tellement ça, qu'ils font même exprès de venir à l'heure de pointe, quand les gens sortent du boulot. Une fois dans le super marché, je commence à faire les courses, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il y a une couille. Ouais, je n'ai pas eu mes règles, ce n'est pas normal. On peut avoir quelques petits jours de retard, mais là, non pas possible. Je panique donc, et encore plus quand je me rends compte qu'avec Alek, on ne s'est pas protégé. Je finis tout de même les courses de toute façon, au point où j'en suis...Une fois terminée, je rentre tout de même à l'appartement, laissant les courses en plan dans la cuisine. Alek n'est pas encore là, j'ai le temps de faire mon petit calcule et de me la jouer cool. Sauf que voilà, dans la chambre avec mon petit agenda en main, je me rends vite compte que j'ai du retard. Je n'ai pas eu mes règles dans les temps, et là, c'est le bordel dans ma tête. Après de longues minutes, c'est la voix d'Alek qui me sort de mes pensées, me faisant sursauté. "Hahaha super drôle !", je lui réponds en secouant la tête. Bon ok, il va se foutre de ma gueule, mais j'ai besoin de lui poser une question. Oui, une parmi tant d'autre, mais genre là maintenant, j'ai vraiment besoin d'avoir perdu ma mémoire. "Alek...hum...tu te souviens quand je suis revenue de New-York et qu'on a couché ensemble...", pfff bien sûr qu'il s'en souvient ce petit pervers, "....est-ce que tu te souviens si on s'est protégé ou non ?". Faites qu'il dise oui, et que c'est juste mon corps qui a décidé qu'il n'y aurait pas de règles pour moi ce mois-ci.

• Un gamin. Un vrai gamin. C'est exactement ce que je suis quand il s'agit de faire les courses. Préférant me perdre dans les rayons des gâteaux et de la viande plutôt que celui des légumes et des fruits. J'ai toujours été comme ça, à préféré la mal bouffe, à manger à des horaires autres que ceux du repas. Alors le fait que Piper décide d'y aller seule et que je devrais juste sortir le chien, ça me convient moi, j'vais pas m'en plaindre, limite je vais sauter de joie. Et puis elle sait très bien que si je viens avec elle, ça va être le gros bordel et qu'elle aura plus l'impression de jouer le rôle de la mère plutôt que de la petite copine. Elle va devoir m'appeler cinquante fois pour que je la suive, elle va m'engueuler car je prends trop de conneries, je vais trainer des pieds comme un gamin qui boude, ajouter des trucs dans le caddie sans qu'elle ne puisse s'en rendre compte. Vous voyez un peu le niveau de maturité que j'ai quand même ? Et moi je suis père ? Bref, passons, elle a remplie sa part du contrat et je viens de terminer la mienne, entrant dans l'appartement et après un passage dans la cuisine où je me retrouve face à ces sacs de courses, je rejoins Piper dans la chambre. Je ne sais pas trop ce qu'elle est en train de faire, elle est là, assise sur le lit avec un espèce de journal entre les mains. Je ne peux pas m'empêcher de me moquer d'elle, de prendre une voix légèrement aigu et de faire comme si je lisais un journal intime qu'elle serait en train d'écrire. Sa réaction ne se fit pas attendre, et je me contente de hausser les épaules. Bah ouais, c'est drôle. Enfin, j'ai trouvé ça drôle moi. "Comment oublier ?" Que je lui demande, un large sourire sur les lèvres. Je viens m'allonger sur le lit, me doutant que ce n'est pas au plaisir qu'on a pris qu'elle veut en venir, et je l'écoute. "Heu... J'sais pas moi dans le feu de l'action et tout... Quoi que... Non, j'crois bien que non, j'me vois pas avoir de capote. Pourquoi ?" Ouais, pourquoi elle me demande ça ? J'sais pas. Du coup je viens poser mes pieds sur son dos comme si elle était un tabouret pour pied, normal. •

J'adore les cochonneries qu'on mange, franchement, je me taperais que des hamburgers et du chocolat. Déjà, que je ne suis pas une grande sportive, si je n'achète pas des légumes et des fruits, je vais finir par être obèse et ça ne sera pas super ça. En plus de ça, Alek va nous faire une crise d'acné et il serait capable d'avoir le comportement d'un gamin. Déjà, qu'il n'en a pas loin parfois. Je décide donc d'y aller seule, ça ira plus vite parce qu'avec Alek, ça risque de prendre trois plombes. Il râle, car c'est trop long, mais en soit, c'est lui qui fait durer le temps en allant à droite et à gauche pour prendre je ne sais quoi. Bref, après un épisode de stress et de courses infernales, je me retrouve dans la chambre, assise à compter les jours. Non, je ne les apprends pas, j'essaye juste de me souvenir. Là, il ne s'agit en rien de ma perte de mémoire mais belle et bien de mes putain de règles. Je suis tellement dans mes pensées, que je n'aperçois même pas Alek. Nope, je sursaute en entendant sa voix qui me taquine. Je réponds un peu froidement pour le coup. Je ne veux pas être méchante, en soit j'aurais même ris, mais là, je n'ai clairement pas la tête à ça. Pour m'ôter le doute, je demande à Alek, avec hésitation si on s'est protégé, quand je suis rentrée de New-York. D'abord, il me taquine sur le que je lui demande s'il se souvient de cette nuit, sa réponse me fait sourire. Par contre, je fronce les sourcils quand il hésite, alors qu'il s'allonge sur le lit. Non, il a pas à douter non. Je doute, lui non. Se donnant l'autorisation de poser ses pieds sales sur mon dos, il finit par confirmer que non, il n'avait pas de préservatif. "Noooooooooooooooooooooooon", je lâche comme ça, sans faire gaffe, me tapant le front avec mon agenda. Jetant le carnet à Alek, je laisse mon visage tomber contre l'oreiller. Je fais quoi là ? Je le tue parce qu'il s'est pas protégé ? Je me tue pour ne pas lui avoir rappelé ? Ou bien, je me tue parce qu'en même temps, je ne me souviens pas avoir pris la pilule. Trou de mémoire, je vous le rappelle..."Alek, j'ai du retard...genre, pas un petit retard !", je grogne toujours la tête dans le coussin. Ouais, je préfère lui faire remarquer, histoire qu'il ne comprenne pas les gribouillis qu'il y a sur le papier.

• Loin d'être matinale et ça depuis mon plus lointain souvenir, j'ai toujours préféré rester dans mon lit à attendre que le temps passe avant de décider d'en sortir. Déjà petit, j'étais le genre d'enfant qui se faisait tirer du lit par sa mère, l'adolescent qui mettait plusieurs réveils mais qui n'en entendait aucun, le jeune homme qui arrivait souvent en retard en cours et qui avait une liste d'excuse plus longue que mon bras, et l'adulte qui ne met même plus de réveil tellement il a compris que ça ne servait à rien. Sérieusement, qui aime se faire réveiller par un bruit qui vient de tirer de tes rêves, un bruit qui t'énerves dès le matin ? Personne bordel, et encore moins moi. Sauf que ce matin, je ne sais pas pourquoi, que ça soit Piper ou moi, on c'était réveillé tôt. Bon, elle, elle c'était levé, moi, j'avais trainé dans le lit malgré le fait que j'avais pour mission de sortir le chien pendant qu'elle, elle fait les courses. J'ai mis du temps à en sortir, j'ai passé encore plus de temps sous la douche, et puis j'ai fait ce que j'avais à faire, et enfin, on est là, maintenant. J'ai trouvé Piper, elle est dans notre chambre, un espèce de cahier entre les mains qui m'est inconnu, première fois que je le vois. Je ne sais pas trop ce qu'elle fait, mais j'arrive à voir qu'elle est plutôt préoccupé, préoccupé par quoi ? Je réponds à sa question, ne comprenant pas vraiment pourquoi elle me demande si on c'est protégé, et quand je l'entends gueuler, me prenant son carnet dessus. "Mais y'a quoi ?" Elle m'a limite fait sursauté la folle. J'ouvre le cahier, ne comprenant pas vraiment ce que c'est, j'vois des dates, des trucs en rouges, et petit à petit, j'arrive voir à quoi il sert. Depuis quand une fille tient ce genre de journal ? Mais là, j'ai pas le temps de lui demander qu'elle me dit qu'elle a du retard dans ces règles. "Ça arrive des fois, je crois !" Bah ouais, elle va les avoirs rapidement non ? Sauf que j'suis en train de comprendre que qui dit retard, genre pas petit retard, dit forte chance d'être enceinte. "Oh putain." Que je lâche quand je comprends enfin la chose. "Genre trois jours de retard, un truc du genre ?" Ouais, je crois que pour le coup, j'étais pas prêt à entendre ça en fait. •

Depuis que j'ai quitté New-York pour venir vivre à Boston, je n'ai que très rarement des nouvelles de ma mère. Ouais, elle m'envoie parfois des messages, elle m'appelle de temps en temps mais en règle générale, elle m'appelle pour parler de ma vie sexuelle. Si, si, c'est vrai. C'est horrible, mais c'est vrai. J'ai une mère qui est du genre à vouloir rester jeune, à délaisser sa famille par contre, il faut absolument que ses enfants lui donnent des petits-enfants. Alors là, quand je capte que j'ai du retard, un gros retard même, je panique. Je l'imagine elle, devant moi entrain de hurler, sauter de joie. Genre moi quand j'ai vu Zelda quoi, sauf que là, c'est pour un bébé. Non, ce n'est pas possible, ça ne peut pas se produire. De un je suis trop jeune, de deux avec Alek, on se retrouve à peine et de trois on a jamais parlé de ça. Il est déjà serré du cul avec ses sentiments, alors s'il doit devenir une nouvelle fois papa, il va se tirer une balle dans la tête. Le jeune homme m'ayant rejoint dans la chambre, il commence à me taquiner, voyant que je dis comme un journal. Ouais, non, ce n'est pas un journal intime non. D'accord, c'est con de tenir menstruation dans un genre d'agenda ,mais au moins, ça m'aide. Puis bon, entre vous et moi, il y a des nanas qui font la même chose, mais dans leur téléphone, alors merde. Je questionne Alek, mais franchement, ses réponses ne me conviennent pas. Non, là, il ne m'aide pas bien au contraire. Quand il me demande ce qu'il y a, je lui balance mon agenda sur la tronche. Merde, manquerait plus que je l'abîme. Petit à petit, il comprend, je détail même les pages en disant que j'ai du retard. Sortant la tête du coussin, je le regarde et ouais, je panique encore plus. "Non Alek, pas comme trois jours", je lui réponds en me redressant. Comment lui dire ça avec finesse ? Il n'y en a clairement pas. "Du genre, j'aurais dû avoir mes règles après qu'on l'ait fait !!!! Enfin pas juste après hein, quelques jours après....", voilà, quand je panique, je parle encore plus et je débite des conneries plus grosses les unes des autres. "...Il se peut que je sois enceinte !". Voilà, je l'ai dit, maintenant, je peux me mettre à pleurer comme un gros bébé.

• J'ai pas eu les parents les plus chiants du monde. Malgré toutes les conneries que j'ai faites, ils ont toujours fait en sorte de me soutenir sans me juger. Évidemment, ils m'ont dit quand à leurs yeux je faisais des conneries, et sans prendre de pincette. Est-ce que j'en ai tenu compte ? Pas vraiment, enfin, en partie, mais j'ai toujours voulu me débrouiller de moi même, prendre mon envol à ma façon sans rendre de compte à personne et surtout en écoutant que moi. C'est surement ce qui m'a causé par moment des problèmes. Si je devais décrire mes parents, ça serait plutôt rapide, d'un côté, on a ma mère, complètement folle d'après certaines personnes. Je crois que niveau connerie et débilité, je tiens d'elle, mais elle est gentille, c'est surement l'une des personnes les plus gentilles sur cette terre, elle est du genre de personne à aimer tout le monde et à voir le bon dans chaque personne. Et puis il y a mon père, le mec qui a trompé ma mère plusieurs fois, qui se moque un peu de tout, mais qui reste plutôt posé, je crois que mon côté volage quand j'étais plus jeune vient de lui, ouais, c'est même sur. Et puis, il y a moi. Moi, je ne saurais me décrire, j'ai jamais été très doué pour parler de moi, je préfère laisser les gens apprendre à me connaitre, se faire une idée de la personne que je suis. Piper, elle l'a fait elle, elle a appris à me connaitre malgré mon année plutôt désastreuse. Sauf que là, je ne comprends pas tout ce qui est en train de se passer. Elle me sort un carnet avec des dates, et j'apprends que c'est un espèce de calendrier pour noter ces périodes de règles, honnêtement, j'ai envie de rire, j'trouve ça trop bizarre, mais au final, c'est peut-être parceque je suis un mec et que j'ai pas ce problème là. "C'est précis ton truc ?" Je suis perdu en fait, et je crois qu'à sa dernière phrase, elle m'a complètement perdu. Je rigole, nerveusement, j'ai pas pu me retenir. Piper. Enceinte. "Hein ?" Pour le coup, ça j'étais pas prêt du tout à l'entendre. Pas que je ne veux pas d'enfant avec Piper, j'aimerais bien, mais un peu plus tard, on vient à peine d'emménager ensemble. "Ta sœur va vraiment me tuer si c'est le cas... T'as fait un test ?" Ouais, car si y'a pas de test, on est sûr de rien, on va pas commencer à stresser et tout ça si y'a aucune preuve. "C'est peut-être du au stress et tout ça non ? J'sais pas moi." J'essaie de trouver une solution à ce retard, mais j'suis pas médecin et encore moins gynéco... •

L'image de la belle famille, je ne l'ai pas vraiment eu. Enfin, les dix premières années oui. C'était beau, on était beau puis un jour, ça a merdé. Mes parents ont divorcé, laissant la trace dans mon petit cœur que l'amour, c'est de la merde. Ouais, pendant bien longtemps, je n'ai pas voulu y croire. J'ai aimé un homme, mais ça n'a pas durée. Par ma faute, vous allez dire, c'est moi qui ai fait ce choix. Je ne le regrette pas, c'est que ça ne devait pas se faire. Mes copines m'ont fait rencontrer des mecs, mais ils ne me plaisaient pas. Ils étaient beaux oui, mais ils n'avaient pas ce je ne sais pas. Pluton ne l'avait pas au final, alors même si je lui en veux, je me dis que c'était pour mon bien. Avec Alek, ça s'est fait naturellement. Il n'y avait que de l'amitié, envers ce pauvre mec qui semblait avoir tout le malheur du monde sur ses épaules. J'ai appris à le connaître, parfois en le poussant un peu à s'ouvrir à moi mais il ne m'a jamais rien caché. Non, il m'a toujours dit la vérité et s'est livré à moi sans retenue. Aujourd'hui, je sais que l'amour est là, du moins pour ma part, j'espère juste que ça va durer. Enfin, là, l'amour risque vite de faire place à une envie de meurtre. "Tu vois ce gros cercle violet là !!!!!", je lui dis en appuyant sur la page, "C'est la période où j'aurais dû avoir mes règles !!!". Et je ne les ai pas eu la putain de toi !!!. Bon, ça, je ne le dis pas non, je le hurle juste intérieurement. Le pauvre, il semble être aussi perdue que moi. Je me lance donc, histoire qu'on entende à voix haute ce que l'on pense. Ouais, je crois être enceinte. Il ne s'est pas protégé et j'ai, peut-être, oublié ma pilule. Autant dire qu'on a tout les deux merdé sur ce coup là. Non mais il est sérieux là ? Il pense à Julia dans ce genre de moment. Attrapant mon agenda, je lui donne un coup avec. "T'es sérieux de penser à ça ??? Non, tu vois, j'étais trop perturbée que je suis vite rentrée !!". Ouais, j'aurais pu acheter un test au passage, mais je n'y ai pas pensé. J'étais beaucoup trop envahie par la peur et le stress. "Non, non ok, je vais allée acheter un test et on verra ok ? On va pas stresser pour ça...hein ?". Vu l'état d'Alek, je ne suis pas certaine qu'il m'aide. Je le laisse alors dans la chambre, le plantant là. Je cours en bas de l'immeuble, enfin, à deux rues pour acheter un test de grossesse à la pharmacie. En rentrant, je découvre Alek qui range les courses et je ris, nerveusement. Zelda elle, bah elle semble vouloir faire chier Alek en sautillant autour de lui. "Je vais...euh..bref...", ouais, je ne vais pas lui faire un dessin. Je regagne donc la salle de bain, lis la notice pour bien faire le test. Eurk, faut faire pipi dessus, classe. Bon, je m'y mets puis quand c'est finit, j'attend, restant assise sur le tabouret.

• Je ne comprends pas vraiment ce qui est en train de se passer. Beaucoup trop de choses à assimiler en si peu de temps. Premièrement, les filles tiennent un espèce de livre de compte pour règles, j'crois que niveau organisation j'ai jamais vu aussi extrême. Mais très bien, jusque là j'arrive à comprendre, j'arrive à me dire que ouais, ça doit être normal pour une fille. Ensuite, elle me demande si on c'est protégé, je comprends pas trop la question, mais je finis par lui répondre que non, on c'est pas protégé, l'excitation, l'envie, le plaisir, on c'est juste laissé aller sans penser à autre chose, sans penser à une capote, et de toute façon, j'sais pas si j'en avais à l'appartement. Et puis elle me parle de retard, alors déjà que j'ai souvent du mal à comprendre ce qui se passe dans la tête d'une fille, imaginer dans cette de Piper pour rajouter un peu de compliqué, et à ça, imaginer ce qui se passe dans son corps, ces hormones et tout ça, impossible. J'suis pas médecin, encore moins à ce niveau-là, j'suis même pas capable de différencier deux globules si on me les mets sous un microscope, comment voulez vous qu'autant d'information puisse atteindre mon cerveau sans que ça ne disjoncte en route ? Je la laisse gueuler, de toute façon, qu'est-ce que vous voulez que je fasse de plus ? J'peux pas déclencher ces règles moi. Alors je regarde ce cercle qu'elle me montre, sans rien dire, faisant comme si je comprenais quelque chose. La première chose qui m'est venue en tête, ou plutôt, la premier problème, c'était sa sœur, j'ai pas pu m'empêcher de le dire pour le coup, chose qui ne lui plait pas non plus. "C'est les hormones qui te font me gueuler dessus ?" Que je lâche, laissant tomber mes mains sur mon crane comme si c'était le poids du monde. Et d'un coup, elle se lève, elle me dit qu'elle va aller acheter un test pour qu'on puisse en être sur. "D'accord, je t'attends..." Et je la laisse partir, sauf que c'est pas bon. C'est à ce moment-là, quand je suis seul, que je commence à réaliser et à me poser des questions. Et si elle était vraiment enceinte ? J'avais pas prévu ça moi, j'pense pas qu'elle l'avait prévu aussi d'ailleurs. J'sais pas quoi penser, j'sais pas quoi faire, et pour le coup je crois que je vais être le plus chambouler d'entre nous, alors, j'vais ranger les courses, ouais, faut que je pense à autre chose, faut que je m'occupe l'esprit le temps qu'elle vienne, qu'on puisse être sûr de ce qui va se passer. Et elle revient, direction les toilettes, bizarrement, je la suis, enfin, je rentre pas avec elle je la laisse faire hein, je me contente juste de m’asseoir derrière la porte. "Ça mets combien de temps à marcher ? Et c'est fiable à cent pour cent ton truc ?" Okay, là je commence à stresser en fait, genre vraiment. •