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Matthaël ► Please don’t shot me when i’m down

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♣ Please don’t shot me when i’m down ♣

D’un coté je voudrais l’oublier mais d’un autre je sais qu’il est la seule personne de la galaxie qui puissent faire mon bonheur...


Samedi 29 avril 2017

Mon visage au creux de son cou, je reste désormais silencieux, réalisant qu'il s'est également agrippé à moi, tenant ma blouse. Ce geste me fait plaisir, mais en même temps me peine, parce qu'il ne fait que chercher à me retenir, sans plus, sans profiter au final... Je reste contre lui, les yeux fermés et mes doigts froissant également sa blouse maintenant. Je lui rends son geste, me retenant à lui, comme je peux également, parce qu'on est dans une situation difficile, parce que demain... Il n'y aura visiblement plus de nous, sauf si je me bouge, mais j'ai peur, peur de le blesser encore, peur de faire pire que ça ne l'est déjà. Alors je me mure dans un silence à la con, le laissant encore prendre la parole. Il me demande de rester pour la nuit, uniquement, juste dormir... Je me colle un peu plus à lui. Juste dormir, après un temps loin de l'autre, c'est une chose que l'on a jamais réussi à faire, mais maintenant, c'est fini, alors pourquoi comparé à avant ? A ce nous que l'on formait il y a encore quelque temps, ce nous que j'ai détruits en mille et un fracas à cause d'une seule idée, d'une seule parole...

Je ne lui ai toujours pas donné de réponse, parce que je ne veux pas juste rester pour une dernière nuit dans sa vie... Non, je veux les prochaines aussi. Un peu comme dans Mulan, quand l’héroïne propose de rester dîner et que la grand-mère propose de rester pour toujours... Ne pouvons nous pas simplement faire la même ? Cependant, j'ai personne dans mon dos pour dire à ma place ce que je pense et la seule personne qui le sait, ne le fera certainement pas... Je me bouge alors, non pas pour casser notre étreinte, mais pour nous relever tout les deux, je lui tends la main, maladroitement pour l'aider à se relever. S'il veut que l'on passe la nuit ici, on ne va pas la passer dans la salle de bain... Bien que j'aurais réellement besoin de prendre une douche. "Je... Tu me prêtes un t-shirt ?" Je ne sais même pas s'il y a encore des affaires à moi ici ou non, j'ai jamais prit le temps de passer pour tenter de récupéré quoi que ce soit, donc peut-être... Sinon, vu qu'on fait plus ou moins la même taille, bien que je sois plus en muscle que lui, je dois rentrée dans un de ses t-shirt. Bien que... Normalement, je dors qu'en boxer... Si je veux un t-shirt à lui, c'est pour son odeur non ? Je sais pas. Ou parce que je veux pas me balader en boxer entre la salle de bain et sa chambre s'il m'autorise à me laver ?


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À nouveau dans ses bras, j'en soupirerais de bien-être si cette étreinte n'avait pas un goût aussi amer. L'amertume douloureuse d'une séparation définitive. Et cette séparation, je tente encore de la repousser, lui demandant de rester cette nuit. Je ne le forcerai pas, je n'irai pas jouer dans son pantalon, je veux seulement sa présence et me blottir encore dans ses bras. C'est complètement stupide de ma part et ça ne fera que plus mal quand il partira demain matin, mais… je sais, je suis pathétique par moment, but don't mind… je veux juste être avec lui.

Sans répondre, il bouge, se redresse et se relève. Sans avoir la moindre force pour le retenir plus, je ne peux que le suivre des yeux, mes bras retombant sur mes cuisses. Me mordant nerveusement l'intérieur de la joue, je m'attends à le voir partir pour me faire comprendre que j'ai trop poussé et qu'il ne veut pas se lancer dans cet espèce de jeu de souffrance dans lequel je me plonge moi-même. Cependant, il me tend la main pour m'aider à me relever et, aussi surprenant que son geste puisse me paraître, j'accepte, mais ne comprend qu'il reste que lorsqu'il me demande pour un t-shirt. Un léger sourire apparaît au coin de mes lèvres. Comme si j'allais lui dire non et que je ne voulais pas qu'il touche à mes effets. J'hoche la tête positivement, laissant entendre un "hum-hum" venu du fond de la gorge.

- Tu veux prendre une douche? Questionnais-je .

Après avoir été malade, ça risque de lui faire du bien. Sans réellement attendre de réponse de sa part, je fouille dans la grande armoire pour lui sortir une serviette que je dépose sur le comptoir avant de refermer les portes. Shirley a tout un kit de survie pour des invités qui arrivent à l'improviste et reste à dormir où tout autres scénarios du genre. Normalement, je pourrais lui sortir une brosse à dent et tout, mais… d'un geste un peu gêné, je me contente de lui pointer le support ou la sienne trone encore. Je ne l'ai pas enlevé. Je sais pas trop pourquoi. L'habitude qu'elle soit là, même si je savais plus s'il s'en servirait à nouveau un jour.

- ...Si t'as besoin, fis-je simplement. Je vais chercher un t-shirt, indiquais-je, faisant un pas vers la porte. Besoin d'autre chose?

Essayer d'agir normalement, même si la situation est loin de l'être.
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Samedi 29 avril 2017

Mon regard posé sur lui, j'attends sa réponse, quand à savoir pour le t-shirt, s'il veut bien m'en prêter un ou non... Il en sourit un peu ou je rêve ? Est-ce qu'il y a un plan foireux derrière ? J'en sais rien, je le fixe, cherchant à comprendre pourquoi il sourit un peu comme ça alors qu'il me montre ma brosse à dent toujours à sa place à côté de la sienne... Je reste silencieux à regarder cela, comme si rien n'avait changé, comme si au final, on était encore ensemble et que ma présence ce soir était tout à fait normal... "Je veux bien pour la douche." Soufflais-je alors doucement. Une réponse qui tarde un peu, alors qu'il me prépare déjà des affaires, comme s'il me poussait à prendre cette douche, en même temps, je me rends bien compte moi même que je dois puer l'alcool. Il me demande alors si j'ai besoin de quelque chose d'autre et je décline d'un signe de tête, pour ne pas lui répondre un toi, parce que j'ai besoin de lui, je le sais bien, sauf que je ne peux pas lui dire comme ça, je ne peux plus lui demander, déjà là, comme ça, j'ai réellement l'impression de profiter de lui...

Je m'approche de l'évier, m'accrochant à celui-ci un instant en laissant mon regard s'attarder sur le fond de celui-ci avant de soupirer et de finalement attraper ma brosse à dent pour déjà commencer à me laver la bouche. J'en ai besoin, même si ce n'est pas ça qui l'a empêcher de m'embrasser ou de faire de même alors que j'ai fait un joli tête à tête avec sa cuvette juste avant. Mais si jamais on s'embrasse encore, autant que ça soit un peu plus agréable pour lui et quitte à faire ma toilette, autant la faire jusqu'au bout. Me rinçant la bouche après quelque minutes, je nettoie rapidement l'évier avant me diriger vers la douche pour ouvrir l'eau et la laisser chauffer un peu.

Je fixe la porte un instant avant de finalement me dire que de toute façon il a déjà tout vu de moi, alors je n'ai pas réellement besoin de me cacher... Même si, n'étant plus ensemble, je ne devrais pas agir comme ça... Je commence alors à me déshabiller, retirant mon pull, mon t-shirt, puis mes chaussures, mon pantalon et mes chaussettes. Il ne me reste plus que mon boxer... J'attends ou... Je sais pas... Je ne sais plus ce que je dois faire... Je relève le regard vers la porte et attend encore un petit peu...


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Le pousser à prendre une douche c'est peut-être pas la meilleure des formulations et ça peut être pris comme un "t'empeste l'alcool" et pour ça je me mettrai une claque plus tard. En vrai, c'est surtout que c'est souvent la première chose que je fais en revenant d'une cuite. Avant de déménager à Boston, c'est même arrivé à plusieurs reprises que je ne prenne pas réellement le temps de me déshabiller avant de m'asseoir sous le jet d'eau, trop parti que j'étais avec mon taux d'alcoolémie élevé. J'ai d'ailleurs bousiller mon premier cellulaire comme ça, parce que j'avais oublier de le retirer de mes poches. Mais bon, revenons au présent et concentrons-nous! Lui sortant une serviette alors qu'il n'a pas encore vraiment accepté, je me traite d'idiot jusqu'à ce qu'il accepte. Restant un instant sans trop savoir quoi faire, je finis par lui indiquer sa brosse à dents, encore près de la mienne sur le support avant de me décider à sortir de la pièce après m'être assuré qu'il n'a besoin de rien d'autre que ce qu'il m'a déjà demandé.

De retour à ma chambre, je cherche pour un t-shirt qui saura lui faire. On a beau être de la même grandeur, niveau carrure, il est plus impressionnant que moi et si je lui prends un chandail qui me va juste au corps, ça ne lui fera pas. Sondant ma commode, j'en attrape un, blanc, que je sais trop large pour moi. C'est en refermant le tiroir que je réalise qu'il ne sera peut-être pas réellement à l'aise de dormir seulement en boxer en ma présence, comme avant. Et aussi chiante que puisse être cette pensée, je me force à chercher un jogging puisque c'est plus confortable qu'une paire de jeans et que de toute façon, je ne le vois pas porter l'un des miens. Ayant un morceau en tête en particulier, je cherche dans les tiroirs, avant de vérifier dans le garde-robe sans rien trouver. Où est-ce que ça peut être? Refermant tout, je décide en dernier gain de cause d'aller faire un tour dans la chambre de mon aîné pour fouiller parmi ses choses, truc que je déteste particulièrement faire parce que je ne veux pas tomber sur ce qui ne me regarde pas. Et, heureusement, je n'ai pas besoin de m'aventurer bien loin dans le walkin' pour trouver ce que je cherche : pantalon en coton ouaté noir avec une inscription "Winthrop" en lettre rouge descendant le long de la jambe. Un achat à moi très peu de temps avant qu'on ne se sépare. J'avais sensiblement la même chose pour la Lowell, mais j'appréciais afficher la couleur de la maison de mon copain. Et maintenant, Jaysaël ne sera pas trop dépayser avec ça, j'imagine.

Retournant vers lui, les deux vêtements en main, devant la porte que j'ai laissé entrouverte en quittant, je marque un temps d'arrêt. Est-ce que je peux seulement? Ha putain, j'en ai marre de ses questions sans cesse! Répondant pour moi, Sunshine, la boule de poils jaune un peu trop énergique, décide de me passer entre les jambes et d'ouvrir le tout d'un coup de tête, me donnant vu sur un Jaysaël en boxer. Vue particulièrement agréable qui me rappelle énormément de souvenirs et qui ne me donne qu'encore plus le goût d'aller me lover contre lui, mais à laquelle je finis par me dérober, tournant la tête pour ne pas le gêner tandis que je me sais rougir comme un ado en chaleur. Posant, les vêtements sur le comptoir, je lui jette à nouveau un coup d'oeil.

- Prends le temps que tu veux, t'es comme chez toi, lui assurais-je avant de faire un mouvement pour lui laisser une certaine intimité.
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Samedi 29 avril 2017

Et la porte s'ouvre finalement... Merci le chat ? J'en sais trop rien, mais je le vois là. Est-ce qu'il a attendu un moment avant de rentrer ou bien est-ce juste un bon timing du félin ? Je le regarde et lui aussi fait de même avant de détourner la tête. Ma vue est si horrible que cela ? Je baisse la tête et alors qu'il dépose les vêtements pas trop loin de moi et de la douche, j'ai un geste fou... Ma main attrapant son poignet, pour le retenir, pour l'empêcher de partir tout simplement alors qu'au fond, le voir détourner la tête comme ça, mal à l'aise, je n'aime pas... Même si j'avoue que tout ça, c'est malaisant. Juste, je pensais pas que ça le dégoûterait pas de me voir... Au mieux ça aurait rien fait, mais tourner la tête comme ça... J'avoue que j'ai eu un frisson quand il a franchit la porte, que son regard ses posés sur moi, mais j'ai aimé ça, dans un sens, retrouver pendant un millième de seconde une sorte d'intimité entre nous et je pense, que c'est pour ça que ma main le retient par le poignet alors qu'il me parle de prendre tout mon temps. Je sais même pas l'heure qu'il est et en plus demain je dois partir avec les Cabots. Ça va être génial ça....

Dans tout les cas, là, je suis coincé, à le retenir comme ça, je peux pas lui dire un reste, ça ne se fait clairement pas et surtout, j'ai pas envie de le dégoûter encore plus... Alors, je finis par lâcher prise et laisser mon regard s'attarder sur les taches de peintures qui recouvrent ses avant-bras. "Tu dois aussi te laver." Lui soufflais-je alors en cherchant son regard. Une invitation ? Je ne sais pas moi-même parce qu'au fond, il ne risque pas de le prendre comme ça, il va juste supposé que je ne vais pas prendre du temps parce qu'il doit aussi passer par la case douche avant d'aller au lit... Le truc c'est que si on fait comme ça, quand il me rejoindra une fois propre, je dormirais sûrement déjà... Là, de toute façon, je ne bouge plus, je le regarde, attendant sans réponse, sa réaction. Et dire que si on était encore ensemble, qu'il n'y avait pas eu toute cette histoire, je serais déjà collé à lui sous l'eau chaude de la douche ou alors, je serais tout simplement entrain de le déshabiller... Mais là, je reste simplement figé à attendre de voir s'il va sortir ou prendre une initiative que je n'ose aucunement lui proposer concrètement.


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Alors que je me détourne, il agrippe mon poignet et je tourne la tête, les joues encore rouges, pour le fixer, surpris d'un tel geste de sa part, mais il n'ajoute rien, ne bouge pas jusqu'à finalement me relâcher. Encore un geste que je ne comprends et que j'analyse peut-être trop longtemps, baissant la tête sans réellement m'en rendre compte, jusqu'à ce qu'il me lance cette évidence :

- Tu dois aussi te laver.

Relevant la tête à ses dires, je la redescends presque tout de suite pour suivre son regard et vois les taches de peintures qui me couvre encore, que j'avais oublié, trop choqué quand je l'ai vu tout à l'heure dans le portique puis trop centré sur cette première conversation qu'on arrive à avoir sans s'engueuler et sans trop se balancer de vacheries par la tête. Fixant encore mes avant-bras, j'y vois les marques informes. Noir, gris, blanc… rien de coloré, rien comme j'avais l'habitude. Mais y'a effectivement rien comme d'habitude. Si c'était comme avant, je serais pas à me prendre la tête pour ne pas le rendre mal à l'aise. C'est arrivé plus d'une fois que je rentre tout taché parce que j'avais peint toute la journée et qu'il vienne me rejoindre sous la douche. Il s'est même déjà gentiment moqué de moi parce que j'arrive à me flanquer de la peinture jusque dans les cheveux. Mais aujourd'hui c'est pas comme ça et j'hésite à me rapprocher de lui, à m'imposer aussi près, aussi intimement. Relevant finalement la tête, je croise le bleu de ses yeux qui semble attendre une approbation ou n'importe.

- Si je me retrouve avec toi, là, fis-je avec un faible signe de tête vers la cabine de verre, je voudrai assurément te toucher et me coller... avouais-je. Et je veux pas t'obliger.

Pas sexuel, juste un plein manque affectif. Je m'ennuie du "nous". Trop honnête de ma part peut-être, surtout qu'il est presque nu déjà, alors il pourrait déjà me trouver trop envahissant. ...ou il a dit ça pour me signifier qu'il s'éternisera pas et je viens de me mettre un pied dans la bouche en lui disant clairement que j'ai encore envie d'être dans ses bras. Fuuuuuuuu**!
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Samedi 29 avril 2017

Et si c'est ce que j'aimerais ? Ce que je veux réellement ? C'est ce que je pourrais lui dire, lui répondre alors qu'il me parle de l'espace confiné de la douche et de la proximité que ça entraînerait. Douche où l'eau continue de couler pour rien pour le moment. Je repose mon regard sur lui, après avoir regardé un instant la cabine et baisse la tête. "Si tu ne veux pas..." Soufflais-je alors, comme pour laisser entendre que c'est lui qui ne veut pas... Parce que je ne peux pas lui dire un oui, parce que c'est trop compliqué, parce que je n'assume plus mes sentiments pour lui après tout le mal que je lui ai fais. Pourtant au fond, j'ai envie de prendre ma douche avec lui, de le sentir à nouveau contre moi, de le câliner, le toucher, même si c'est sur la réserve, j'ai juste envie d'avoir droit pendant un instant à une petite bulle entre nous, comme avant... Est-ce qu'il réalise à quel point il a été et est important pour moi ? Que moi, je ne saurais pas tourner la page sur notre histoire si vite, même si je tente de le faire croire ? Que je peux juste pas m'arrêter de penser à lui et que là, cette histoire de douche et de nuit ensemble, c'est juste un moyen d'aller mieux un soir, une nuit, avant de retomber dans mon enfer, même si là, je me prends bien la tête... Je suis incapable d'en profiter pleinement, parce que j'ai trop de choses sur la conscience... Parce que j'estime ne plus être en droit d'être si proche de lui surtout...

Je détourne alors la tête puis tout simplement le corps aussi pour faire face à la porte de la douche et l'ouvrir afin de passer ma main sous l'eau et quand même la régler à bonne température. Je compte pas me glacer les os sous de l'eau trop froide ou même sortir de là rouge comme une écrevisse.

Je baisse alors la tête, alors que ma main continue de rester sous l'eau, m'attendant à le voir partir, parce que je ne lui ai pas dit oui, enfin de façon directe... J'ai peur de me retourner et de constater que je suis maintenant seul dans la salle de bain, qu'il est partit s'occupé ailleurs à je ne sais quoi, peut-être sa peinture ? Ou alors autre chose... Dans tout les cas, je réalise à quel point je suis con et minable là... J'assume plus rien, plus le nous qu'on était, plus mes sentiments pour lui... Par peur, peur de lui faire encore du mal, de le blesser, mais aussi par honte de ce que je lui ai dit, mais également de ce que j'ai fait. Quand je disais à Carter qu'il méritait mieux que moi, je le pense réellement. Les larmes qui s'étaient calmées reviennent me brouiller la vue et je me frotte rapidement les yeux, avec ma main humide, chose qui aide pas à y voir plus clair en quelque sorte. Mais il y a plus rien à voir là... Je vais alors pour me retourner, dans le but de m'essuyer la main et de me moucher une nouvelle fois.


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Ce n'est pas que je ne veux pas, c'est surtout que je sais comment je réagirais et que je sais que ma présence pourra être gênante pour lui à un moment s'il a vraiment décidé qu'on n'était plus ...rien et que notre histoire s'arrêtait définitivement sans la moindre possibilité de retour à un "nous" quel qu'il soit. Ça ne serait pas nécessairement comme avant, mais ça fait mal de réaliser qu'il n'y a plus rien. Et je dois être particulièrement versé dans le masochisme puisque lorsqu'il se détourne je continue de le fixer, mes yeux étudiant sa silhouette que je connais bien, mais que j'aimais découvrir encore et encore, que j'aimerais à nouveau explorer aussi, comme si certaines courbes ou creux risquaient de ne plus être les mêmes ou si certains grains de beauté ne serait plus à l'emplacement que je les connais. Mais tout me semble être encore là, de ce que j'en vois alors qu'il est dos à moi. Est-ce que je peux vérifier de plus près? Tu me laisserais faire Saël?

Riant intérieurement de ma propre bêtise, j'ai le réflexe de passer mes doigts sur ma clavicule, par-dessus le tissus de mon t-shirt. Unreasonable. Déraisonable. Je me dirai que j'ai agi en pur imbécile demain… Ravallant un soupir, j'ai un mouvement lâche pour refermer la porte doucement, du bout des doigts, jusqu'à entendre le déclic qui m'assure qu'elle est bien caller. Mes mains passe sous la bordure de mon t-shirt marqué de pigments de peinture et je le relève, dévoilant le haut de mon corps qui est probablement plus maigre que dans son souvenir puisque je suis retombé dans mes habitudes de merde au sujet de la bouffe. Le t-shirt va voir la céramique et je m'attele à faire sauter le bouton de mon jeans et il ne met pas longtemps avant de rejoindre l'autre bout de tissus. Et finalement le dernier, mon boxer. Parce que tant qu'à faire des conneries, autant ne pas les faire à moitié et s'assumer! Débarassé, je fais les quelques pas qui me sépare de lui, allant poser mes mains à sa taille et mes lèvres sur son épaule, avant d'y appuyer mon front. Mon corps n'est pas entièrement coller à lui, il me repoussera si c'est trop. Je crois que je ne suis plus à ça près.
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Samedi 29 avril 2017

Alors que je m'apprêtais à me retourner pour savoir s'il était toujours là, je sursaute un peu en sentant ses mains se poser sur ma taille, je frissonne un peu à ce contact avant de me figer quand il dépose ses lèvres sur mon épaule. Je ferme un peu les yeux, profitant de cette proximité sans oser bouger, comme si on était sur un fil tendu et que le moindre geste pourrait nous faire tomber et nous éloigner encore... Pourtant, il faut que je bouge, que je retire encore mon boxer. De toute façon, on sera encore proche un instant, dans la douche et cette nuit non ? Je peux le repousser un peu pour qu'on puisse enfin aller sous l'eau ? Lui pour se débarrasser de la peinture et moi de cette odeur d'alcool... Je pose alors ma main droite humide sur l'une des siennes. "Attends." Soufflais-je doucement avant de me décaler pour attraper la serviette, m'essuyer la main et me moucher. Je retire finalement mon boxer avant de relever le regard vers lui. Je suis hésitant, est-ce réellement une bonne idée ? J'essaie de me focaliser sur son visage pour ne pas laisser mon regard s'attarder sur son corps, que je connaissais bien... Je n'ai pas envie de le mettre mal à l'aise, la situation est assez étrange comme ça pour que je me mettes à l'analyser. Je souris alors, de façon un peu crispé et m'avance vers la douche pour entrer dedans en premier, l'invitant à ma suite en lui laissant de la place. Il est clair que je n'aurais jamais imaginé me retrouver avec lui à nouveau sous la douche, ni même tout simplement tout nu comme ça... Je suis nerveux. Beaucoup trop. Qu'est-ce qu'il pense ? Il doit bien se moquer de moi au fond non ? Je sais même pas ce qu'il veut... Je le fixe, sans bouger alors qu'au fond, j'aimerais me coller à lui, l'embrasser et lui dire que je l'aime, que je ne veux pas qu'on en reste là, qu'il est important pour moi... Et pourtant, je reste simplement là, droit comme un i, incapable de dire quoi que ce soit ni même de me laisser aller à cette attirance pour lui. Attirance et sentiment, un cocktail explosif que j'essaie pourtant de retenir et j'en suis rendu à attendre qu'il bouge, qu'il initie encore le premier contact parce que je suis incapable de le faire, parce que je m'empêche de faire le premier pas...


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Débarrassé de mes vêtements, j'ai choisi de plonger à plein dans cette situation qui me créera, je le sais d'avance, plus d'une cicatrice au coeur. Mais c'est déjà le cas, alors une de plus ou une de moins… est-ce que j'en verrai vraiment la différence? Probablement. Mais pour l'instant, j'en suis à m'accrocher à ce bonheur d'être avec lui que je sais parfaitement illusoire. Je n'arrive d'ailleurs pas à me convaincre entièrement de tout ça, agissant à tâtons, cherchant jusqu'où je peux repousser les limites pour ce moment égoïste que je lui demande comme une dernière prière. Un dernier moment avant que je ne sois confronté à lui dire adieu et à tourner la page sur notre relation passée. Demain, je m'effondrerai, maintenant, je profite encore de sa proximité, passant mes mains à sa taille et posant mon front à son épaule après y avoir déposer un baiser. Il ne me rejette pas et je ne peux même pas dire s'il est plus tendu ou non. En vrai, mon cerveau se refuse à capter tout signe de sa part qui pourrait être interprété comme du dégoût ou un rejet. Se planquer la tête dans le sable pour oublier que le ciel est bleu.

Son "attends" m'oblige cependant à confronter ces réactions et je ne réalise qu'avec un temps de retard qu'il ne veut en fait que retirer le dernier morceau de tissus qui le couvre. Je le laisse donc faire, planté sans bouger près de lui, m'étant simplement reculé pour lui assurer une certaine liberté de mouvements. Il m'adresse un sourire que je juge nerveux et, honnêtement, celui que je lui retourne ne doit pas avoir l'air plus crédible, mais je me glisse à sa suite dans la cabine de verre passant sous le jet d'eau chaude avant d'aller me coller le dos au mur de céramique glacé, ne voulant pas empiéter trop sur son espace, cherchant à ne pas être plus envahissant que je ne le suis déjà. Ce n'est qu'au bout de quelques ...secondes? minutes? que je réalise qu'on est planté comme deux piquets, semblant s'éviter alors qu'on s'est pourtant enfermé dans le petit mètre carré de la douche. Baissant la tête, je laisse fuser un discret soupir avant de me redresser. Aller, arrête de faire le con, Oli, et assume! Me décollant du mur, faisant un pas vers l'avant, j'étire le bras pour saisir ma bouteille de gel douche derrière lui avant. Ouvrant le bouchon d'une pression du pouce, j'en verse une dose dans ma main avant de me tourner vers lui.

- Tiens, fis-je en la lui donnant. À moins que tu préfères utiliser celle de Jay, proposais-je.

...parce que tu ne supporteras pas d'avoir une odeur qui me ressemble sur toi, complétais-je mentalement. Prêt à lui indiquer que la savon de mon frangin se trouve dans l'alcôve derrière lui, je commence néanmoins à faire mousser ce que j'ai en main avant de commencer à me savonner les bras, m'acharnant particulièrement sur les taches de peintures noires.
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