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Isaiha avait éclaté de rire face à sa question sur les relations sexuelles mais il regretta bien vite cela car ses côtes lui arrachèrent une grimace de douleurs. « Non, il n’y a pas de cela chez les amish et je sais que tu n’es plus vierge. Cela ne me dérange pas. Tu as eu passé et je le respecte. Les adolescents amish perdent souvent leur virginité durant leur rumspringa. C’est une tradition : nous connaissons tous une période où tous les interdits sont levés afin de nous laisser le choix de rester ou non dans notre communauté. Cela permet de décider en toute connaissance de cause » lui expliqua-t-il. Isaiha était resté vierge mais c’était avant tout parce qu’il avait été vraiment désintéressé par la chose avant de rencontrer Amanda. Aujourd’hui, il était soumis comme n’importe quel homme. Son désir de Capucine était bien présent en lui mais leur état ne les aidait pas beaucoup. Avec le recul, Isaiha comprenait qu’un mariage sans amour était difficile à tenir sur le long terme mais certaines unions fonctionnaient comme certains mariages par amour ne fonctionnaient pas. « Je pense que cela dépend avant tout de l’engagement que l’on donne à ce mariage. Si on a envie que cela fonctionne, il y a toutes les chances que cela soit le cas. Du moins, c’est mon point de vue.. Après comme tu dis, la communication et le respect sont aussi importants que l’amour. Mes parents ne se sont pas mariés par amour mais tu les verrais, ils s’aiment réellement aujourd’hui. Leur mariage a été heureux. Je voulais connaitre la même chose qu’eux. Je le veux toujours mais j’ai le temps avant de penser au mariage n’est-ce pas ? » plaisante-t-il. Il n’avait pas l’intention de demander la main de Capucine dans les jours qui venaient. Son objectif était avant tout de la connaitre autrement, de découvrir la femme amoureuse et non l’amie.
« Je ne te trouve pas puérile. Tu es passionnée de technologie, je peux comprendre cela même si ça m’échappe un peu » la rassure-t-il. Isaiha aimait collectionner les pierres qu’elles soient précieuses ou non ainsi que les plantes dans des herbiers. Il pouvait aisément comprendre ce désir de collectionner mais ce qu’il ne comprenait pas, c’était le besoin de se séparer de choses fonctionnant encore pour avoir le dernier modèle. Cette sur consommation le laissait perplexe mais il ne voulait juger personne. « Au moins, tu me forceras pas à aller à des fêtes… je n’aime pas ce genre d’ambiance. En fait, je n’aime pas les endroits trop peuplés » soupire-t-il. Isaiha n’aimait pas non plus la vie en ville, c’était un campagnard dans l’âme. Un jour, il savait que la vie citadine le fatiguerait mais pour le moment, il s’en accommodait du mieux qu’il le pouvait. Le seul point négatif était le voisinage. Le Lowell avait du mal à l’idée de vivre dans un appartement et de ne parler à personne. Il aimait l’esprit communautaire… Cet homme était un paradoxe à lui tout seul.
Isaiha n’était pas d’accord sur le fait que de voir en noir et blanc n’était pas grave. Capucine ne pouvait pas comprendre combien la vie lui paraissait fade sans le bleu du ciel, les couleurs de ses crayons de couleur ou de sa palette de peinture. Même les fleurs, les plantes avaient perdu de leur superbe sans compter… « Comment je peux faire pour suivre mes cours si je suis incapable de savoir si la fleur est rouge ou jaune. Cela m’handicape dans ma vie de tous les jours. Je sais que j’ai de la chance d’être en vie mais je ne suis pas dans un film… » soupire-t-il. Il ne savait pas comment lui dire qu’il se sentait mal, qu’il avait l’impression que tout se ressemblait. « Tout me parait fade… je regarde ce plat, je ne vois aucune couleur. Je ne peux plus voir la nuance de marron de ton regard ou même de savoir de quelle couleur est ton pyjama. Tout est sans relief, sans contraste. Oui je suis en vie et oui, j’en remercie le ciel mais ce n’est pas… pas grave. Je sais bien que tu ne peux pas comprendre ce que je ressens, ce que je vois au quotidien et je ne te demande pas cet effort mais tu m’as demandé comment je me sentais… et je t’ai répondu. S’il te plait, ne minimise pas mon état » lui demande-t-il avec douceur en prenant sa main dans la sienne pour déposer un baiser au creux de sa paume. « Je peux enlever mes lunettes si la luminosité n’est pas très forte » dit-il avec un petit sourire.©TOWNTROTTER.
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