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Lara&Noah - Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.

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Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.



Tout s’évanouit. Dans moi, je m’éteins. Je ne réfléchis plus, je ne pense plus. A ce que j’ai fais, à cet enfoiré qu’a volé le corps de Sage, à Sage qui ne m’écrit plus, à toutes ces choses morbides qui me tordent le ventre et qui me donnent envie de crever. Je ne pense plus à mon cœur qui ne bat qu’à moitié, à l’ivresse dans ma tête, à l’angoisse éreintante, à mes membres qui souffrent, à la fatigue qui me condamne paradoxalement à d’incontrôlables insomnies. Je ne me souviens plus de la dernière fois où je n’ai pas pensé à tout ça. C’est comme si j’avais oublié qu’il était possible d’exister en dehors de cette tristesse. Comme si ma détresse était devenue l’habit de ma vie et que j’avais oublié qu’on pouvait vivre en dehors de ça. Que j’avais oublié que j’étais vivant, que je pouvais encore trouver la force de sourire, de m’échapper, de fantasmer des illusions plus agréables. Et cette fille là, elle ne le sait pas. Elle ne le sait pas qu’elle me rappelle tout ça. Que quand je la regarde, mon envie de l’étrangler se disloque et se transforme petit à petit en fascination. J’ai osé lui demandé de ne pas s’en aller, je ne voulais pas qu’elle s’en aille. En fait, là, tout de suite, je ne peux pas m’imaginer être ailleurs qu’avec elle parce qu’avec elle au moins, tout parait distant, tout parait lointain. Elle me perturbe, et ça me débecte. Autant que ça m’obsède. Cette manière statique que j’ai de la fixer, comme un fou à lier qui s’accroche à un rocher en plein naufrage. Je ne veux pas penser à la première fois qu’on s’est rencontrer, je ne veux pas avoir à dire ce qu’il y a eut là dans mon ventre quand je l’ai vu. Je ne saurais pas le dire, je ne saurais pas l’exprimer. Pas plus que je ne saurais expliquer l’effet nocif et réconfortant qu’elle a sur moi. Une plaie, putain de plaie, et je me complais à la caresser parce qu’elle apparait comme une faille dans ce brouillard. Peut-être qu’en la décomposant elle, c’est moi-même que je cherche à déconstruire. Et de cet air assuré qui ne veut pas lui laisser paraitre le moindre signe de faiblesse, je crache ma fumée au vent. Ça me fait presque plaisir quand je remarque qu’elle rougit, quand je me dis qu’elle s’enlise autant que moi dans cette situation. Et je finis par détacher mon regard, je crois que je pourrais l’user de mes yeux à force. La voix de l’animateur m’interpelle, elle coupe court au malaise qui commençait à s’installer et je me tourne vers elle de nouveau. Son prénom, je veux son prénom. Parce qu’elle n’est pas Echo, je le sais maintenant, je le saisis. Et que je veux mettre un nom sur la fille qui me sauve. Celle qui me voit détruit. Accroché à ses lèvres, dans l’attente, je me trouve tout à coup emporté avec elle sur la piste. Pas le temps de riposter, pas le temps de réaliser, et me voilà face à elle avec la musique qui se lance. Je sens le poids des regards sur nous et moi pourtant, je ne suis plus capable de lever les yeux vers elle. Mon dieu, c’est tellement bizarre, tellement étrange. Je n’ai jamais aimé danser, jamais aimé la proximité, je devrais leur dire d’aller se faire foutre et partir sans me retourner. Mais … mais je ne peux pas. Tout au fond de moi, y a ce petit truc qui fait que pour une fois, je ne me dégonfle pas. Je ne fuis pas, peut-être parce que je n’ai pas envie de fuir. Peut-être parce que derrière ce malaise, il y a cette chose qui se passe entre elle et moi et qui me fait dire que ce soir, je ne suis pas tout à fait seul. Je ne veux pas être seul. J’ai tellement mal, j’ai tellement peur et … Gauche, maladroit, raide comme un piquet, je m’approche d’elle posant doucement mes mains sur ses hanches. Ça se sent qu’on n’est pas dedans, qu’il y a quelque chose de profondément retenu. Mais qu’à la fois, on ne cherche pas tout à fait à se repousser. Je racle ma gorge, plus gêné que jamais, ça me parait interminable : « C’est … moi qui le suis … », à voix basse, en un murmure. Tandis que je me mettais à guider la danse doucement, sans jamais la regarder. Et malgré moi, je sentais mon corps se décrisper, peut-être parce que d’autre couples nous ont rejoins, ou peut-être parce que sans me l’avouer … je ne trouve pas ça désagréable. Je crois même que mon corps s’est rapproché du sien, qu’elle peut sentir mon souffle au dessus de son oreille et mon parfum. Moi je le sens, son parfum dans les cheveux, celui que j’avais senti dans cette ruelle déjà. Elle me dit son prénom, et je ne réponds rien. Dans ma tête, il se répète. C’est comme s’il donnait à cette fille une existence propre, comme si tout ça devenait tout à coup réel. Je ne me retiens plus, je sombre à moitié. Me rapprochant encore plus d’elle, mes mains qui glissent délicatement de ses hanches au bas de son dos, mon visage baissé qu’efflore la côte du sien sans le toucher. Et dans ce brouillard, au milieu de cette foule informe, il y a cette fille, Lara, qui danse avec le diable, et ce garçon, Noah, qui se perd avec elle.


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— Noara

Tout me mettais mal à l'aise. De cette musique digne des meilleurs films d'amour, à cette proximité forcée dont je n'avais vraiment pas l'habitude. J'étais pas une fille.. démonstrative, ou même tactile. J'avais même du mal à l'être avec mes amis les plus proches. Cette ambiance romantique pesait sur mes épaules, renforçant la gêne qui s'emparait de moi et la tension qui gagnait mon corps. J'aurais pu le repousser quand on y pensait. Et c'est certainement ce que j'aurais fait avec n'importe qui d'autre. Encore une fois, je me retrouvais envahie de tout un tas de questions dont je n'avais pas les réponses mais.. je n'avais plus envie de me casser la tête à essayer de les trouver. La nervosité me gagnait et pendant quelques secondes, je fermais les yeux, et soufflais légèrement par dessus son épaule pour me calmer. Immédiatement, mes autres sens s'éveillèrent, alors que je sentais à nouveau son parfum envahir mes narines, comme tout à l'heure quand il avait presque collé son corps au mien. Et sans vraiment m'en rendre compte, mes membres se détendaient, mes pas étaient plus souples. Je ne réfléchissais même pas à ce que je faisais. Ce n'est que quelques secondes plus tard que distraitement, je remarquais que nous nous étions rapprochés. Je lui donnai finalement mon prénom, et détournais à nouveau le regard en voyant qu'il ne disait rien. Pourquoi est-ce qu'il ne disait rien ? Etait-il en train de méditer sur mon prénom ? De l'analyser comme il semblait m'analyser moi ? Je devenais parano. Ses pas étaient plus souples à lui aussi, moins mécaniques, et je crois bien que je commençai à réellement profiter de cette danse qui n'était pas si horrible que ça, maintenant que j'étais cachée aux yeux des regards curieux. Je n'avais pas remarqué jusque là à quel point il était grand. Je n'étais moi-même pas dans les plus petites et pourtant, il me dépassait largement. Ainsi presque contre lui, je me sentais vulnérable. Ca m'effrayait. Ca m'effrayait et en même temps, je ne voulais pas quitter ma place. Son corps se rapprocha encore, son visage frôla le mien, sa tempe presque contre la mienne et je sentais à nouveau le peu de contenance que j'avais m'abandonner. Et je décidais de laisser tomber, de me laisser aller. Je lâchais tout mes remparts. Tu le vois ça, l'effet que tu as sur moi ? Je fermais les yeux à nouveau, me laissant bercer par la rythme de la musique, par le corps de ce mec qui se refermait presque sur le mien. Que je souhaitais de tout mon corps détester, mais que je ne parvenais à repousser. Et toi ? Tu comptes rester mystérieux au point de ne pas me donner ton prénom.. ? murmurai-je dans un souffle, près de son cou.

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Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.



Le temps s’emble s’être arrêté. Quand j’suis là devant elle et que mon esprit se détache de mon corps. Il y a la musique, foutrement romantique, et la voix de l’animateur qui résonne comme un écho, « en piste les amoureux, en piste les amoureux ». Est-ce ce dont nous avons l’air elle et moi ? Je veux dire, la tension et si palpable entre nous que n’importe quel esprit lucide nous prendrait pour deux ennemis prêt à se sauter dessus. Mais non, mais non. Même ce type que je ne connais pas et d’un ridicule abjecte dans son costume de fanfard décèle dans notre apposition à cette fille et moi, une sorte d’aliénation romantique, de stupide humanité qu’on n’arrive même plus à déguiser. Le temps s’arrête, et elle est dans mes bras, et je danse comme un robot jusqu’à réussir à oublier mes pas. Jusqu’à ne plus penser, jusqu’à rester là, juste là, comme une détente dans l’houleuse guerre que je mène contre mes démons. Comme une faille dans le temps, un truc dément, inexplicable, qui s’passe sans qu’on puisse le retenir. Je sens son corps sous mes mains, elle n’est plus un fantôme. Elle n’est plus une image, une illusion, un truc fantasmé dans ma tête pour soigner mes blessures, elle est réelle, et elle est là. Même son parfum me dit qu’elle est là, je le respire sans savoir si je l’apprécie, ou si je ne l’aime pas. En fait, je ne sais pas, je ne sais pas ce qu’il se passe. Je la déteste de me faire ressentir ça et à la fois, j’ai envie de la remercier. Parce qu’au moins là, j’ai moins mal, au moins là, quand il y a son souffle à elle qui se perd sur le col de ma chemise, j’ai moins peur, je me sens moins seul. Oui, le temps s’est arrêté, avec lui mes angoisses. Comme une pause, une évacuation express dans une autre dimension, là où plus rien n’a de sens, et c’est tant mieux. Quand il n’y a pas de sens, on a moins de risque de se perdre. Sans m’en rendre compte, mes doigts se resserrent, mes mains se rapprochent du bas de son dos, et j’crois même que sa poitrine effleure mon torse de temps en temps. Je suis gêné, j’ai un peu honte, j’ai du mal à le cacher. Et je me détends. Ma tête baissée, comme si elle allait s’allonger sur l’épaule de cette fille, comme si enfin je pouvais dormir et me reposer. Je me détends et j’ai cette putain d’envie de chialer à mesure que ma colère se dissipe. Il faut être profondément humain pour être quelqu’un de cruel comme moi. Alors, quand vos masques tombent, quand votre armure se dégèle, il ne vous reste plus que ce cœur mort et la peine qui vous martèle. Elle avait raison, je vais sombrer. Je ne veux pas sombrer. Je ferme les yeux, dernier effort pour oublier. Me laisser emporter dans cette danse empoté et foutrement réconfortante. Non, il n’y a pas que dans les crématoriums qu’on trouve un peu de chaleur humaine. Et moi qui suis d’ordinaire si réticent à la promiscuité, au toucher, à toute chose qui pousse à exprimer un semblant de fragilité émotionnel, je me vois devenir mendiant dans ses bras, quémandant sans le savoir, sans le dire, qu’elle me sert plus fort encore, qu’elle m’éteigne encore un peu. Je ne dis rien parce qu’il n’y a rien à dire. Parce que là, tout de suite, maintenant, tout se suffit à lui-même. Je plonge tête la première dans ce Léthé de fortune et me laisse aller à une humanité trop vive pour être supportée seul. Elle brise le silence et mes yeux se rouvrent. Retournant avec une rapidité vertigineuse à la réalité. Je vois les couples danser autour de nous, le bruit des verres qui claquent, des rires, des sourires. Tout parait moins beau tout à coup. Je suis là, et je sens sa voix sur ma peau. Nous continuons de danser. Je prends du temps pour répondre parce que j’ai la ferme conviction qu’en la mettant constamment dans l’attente, c’est elle qui se trouve en position de faiblesse : « Je n’ai plus envie de parler. », je murmure en un soupir. Ferme, mais pas complètement froid. De cet air fatigué et las, fatigué de la tristesse, qui ne demande qu’à se reposer. Et cette fois, je n’ai besoin de personne pour me pousser. Je resserre l’étreinte et la ramène à moi sans la brusquer. En ne lui laissant pas le choix. Mes bras autour de sa taille, ma tête se plonge dans son cou, sans masquer le fait qu’elle cherche à s’y perdre : « Reste là, encore un peu … ».


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— Noara

Ses silences me torturaient, tout autant que je commençai à y prendre goût. Je ne me sentais perdre pied, mais cette chute vertigineuse était délicieuse. Toutes ces émotions m'envahissaient dans une complexité que je ne maitrisais pas, que je ne maitrisais plus. Je lâchais prise. Même si j'avais peur, même si je craignais de le regretter par la suite. Je laissais tomber mes barrières le temps d'un instant, me laissant guider par ce corps chaud qui irradiait à quelques centimètres du mien. A nouveau il ne disait rien, me laissant me noyer dans cet océan d'incertitude, me forçant à lâcher le contrôle que j'avais sûr moi sans que je ne puisse rien y faire. Je n’ai plus envie de parler. Mes lèvres s'entrouvraient, et puis se refermaient. Je sentais ma nature revenir au galop alors que je ne comprenais pas ce qu'il se passait dans sa tête, pourquoi il refusait de me livrer cette part de lui, son identité. Je m'apprêtais presque à m'écarter quand doucement, il m'attira à lui, jusqu'à m'étreindre complètement. La panique s'empara à nouveau de mon corps, mon coeur battant plus fort, entretenu par cette crainte maintenant qu'il ne le remarque. Ses bras sont doux, mais me retirent toute retraite. Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais plus, j'étais perdue. Pourquoi est-ce qu'il faisait ça.. ? Sa tête s'enfouit au creux de mon cou, et le rouge me monte aux joues sans que je ne puisse y faire quoi que se soit. Il était en train de me mettre hors contrôle. Je paniquais. Pourquoi est-ce qu'il me prenait dans ses bras ? Pourquoi lui ? Reste là, encore un peu … dit-il en chatouillant ma nuque, comme s'il avait senti la tension gagner mon corps au fil des secondes. Son souffle me provoquait des frissons, tout comme sa voix. Et je cédais. Je restais contre lui, luttant de tout mon esprit pour calmer mon rythme cardiaque qui s'emballait bien trop à mon goût. J'avais l'impression d'être ailleurs, dans une sorte de bulle indescriptible. Et le retour sur terre fut brutal lorsque la musique cessa pour faire place à quelque chose de beaucoup plus entraînant, déclenchant l'enthousiasme de ceux qui nous entouraient et qui commençaient déjà à se déhancher avec bonne humeur. Et la prise de conscience de tout ce qui venait de se produire pour moi. 

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Non, je n’ai plus envie de parler. J’ai envie de rester là, et d’oublier. Sans aucunes arrière-pensées, même malgré moi, je me laisse aller. J’sais que je ne devrais pas, mais cette fille là, elle a un truc qui … j’sais pas. Qui me révulse, autant qu’elle me met en confiance. Peut-être parce que j’ai l’impression de la connaitre. Ou a l’inverse, la sensation de ne jamais parvenir à la saisir vraiment. Peut-être qu’il y a un truc chez elle qui me rappelle moi. Ou peut-être que c’est juste le moment, la tension, mon envie incommensurable de me crever les yeux et cette chanson qui fait ça. Je n’ai plus envie de parler et je perds mon visage sur son épaule. Enfouis, sans la toucher, continuant d’orchestrer des pas maladroits que je ne maîtrise plus. Je sens son corps se raidir, j’crois qu’elle panique, j’crois que je m’en fou, que j’suis bien là. Puis, elle sent bon et j’ai besoin, c’est vital, de m’accrocher à quelque chose de réel quelque instant. De me rassurer même dans cette situation où je me sens le moins en sécurité au monde. Et j’crois que ça nous gagne. Ce truc qu’on ne comprend pas, qu’on partage sans le vouloir, cette chaleur étourdissante qui vous convainc du fait que vous n’êtes plus seul. J’crois que ça nous gagne parce qu’elle ne part pas. Parce que moi je desserre l’emprise mais reste là. Et tout à coup, c’est le brouhaha. Mon cœur rate un battement quand la musique m’extirpe de mes songes. Douloureuse renaissance. J’me rends compte de ce qu’il se passe, de ce qu’il vient de se passer. De ma façon d’être trop dans l’attente, trop dans le besoin, trop avenant. Je me redresse doucement comme on se réveille le matin. Tout bouge, tout remue autour de nous, et pourtant on reste figé, sans trop savoir où regarder. On jure avec le reste du tableau. Je finis par lever mes yeux vers elle de ce regard qui voulait dire je ne comprends rien à ce qu’il se passe et je t’interdis d’en parler. Me braquant tout à coup, le visage de nouveau froid et fermé. J’étouffe, il y a trop de monde : « Je … ». Je ne sais pas, je m’étouffe, je suffoque, j’suis paumé, j’veux me barrer en courant, j’veux pas que tu m’laisse, j’veux me foutre en l’air, je ne sais pas, putain de pas. « … dois trouver quelque chose pour ma main, je commence à avoir vraiment mal ». Dis-je avec une fausse simplicité avant de regagner notre coin à l’écart, là où nos verres et nos churros nous attendaient encore.


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— Noara

La musique désormais festive envahissait nos oreilles, l'agitation se faisait autour de nous alors que malgré ce changement d'ambiance, on ne bougeait pas. Ou du moins, je n'osais pas bouger. C'était comme si je prenais soudain conscience de tout ce qui venait de se passer. De ses bras refermés sur moi avec chaleur. De son visage enfoui dans mon cou, comme si il cherchait à se réfugier contre moi, comme si il cherchait ce réconfort que je n'était pas certaine de pouvoir lui apporter. J'étais bien trop fermée pour ça, bien trop sur la défensive. Du moins, c'est ce que j'avais cru. Au fil des secondes, je me rendais compte de ce que j'avais fait, d'à quel point j'avais laissé tomber mes barrières pour ne pas le repousser. Pour me rendre compte que j'étais bien là. Que ce n'était pas juste une nouvelle échappatoire pour échapper à ma solitude, que ce n'était pas un corps sans nom que j'allais prendre et jeter par la suite comme je le faisais généralement. Et ça.. je ne pouvais pas l'expliquer. J'avais même du mal à l'accepter alors.. je préférai ne pas y penser. Je ne savais pas combien de temps nous restâmes ainsi, avant que finalement, il ne commence à se redresser lentement, pour finir par croiser mon regard. Le sien devint froid, distant, dès l'instant où ses yeux se posèrent sur les miens. Et comme par réflexe, je m'écartais, brisant ce lien pour essayer de mieux l'ignorer, de mieux me voiler la face. Personne ne faisait attention à nous et pourtant, ainsi debout comme deux piquets au milieu de ces gens qui dansent avec entrain, on devait ressembler à rien. Je… Je pestais intérieurement en me rendant compte que j'étais accrochée à ses lèvres. Que j'espérais quelque chose, sans que je ne sache vraiment quoi. Sans savoir même si je voulais l'entendre parler. … dois trouver quelque chose pour ma main, je commence à avoir vraiment mal. Il s'éclipsa sans même me jeter un regard et je me retrouvais là, comme une idiote. Je me passais la main dans les cheveux comme pour reprendre un peu de contenance, puis dirigeais mon regard vers lui, le voyant s'arrêter au niveau de nos verres. Il m'énervait. Tout ça était calculé n'est-ce pas ? Et moi je rentrais dans son jeu comme la plus parfaite des connes. Je me sentais.. complètement ridicule de m'être laissée approchée ainsi, par un type qui ne voulait même pas me dire comment il s'appelait. Puis enfin je me mettais en mouvement, allant le rejoindre pour attraper ma coupe de champagne, et la vider cul sec. Excusez-moi, vous avez une cigarette ? demandai-je en russe au premier jeune homme qui passait. Celui-ci me sourit, avant de s'exécuter, m'allumant même la cigarette avec son briquet. Merci dis-je avec un sourire, avant de reporter mon attention ailleurs, le visage fermé. Fermé et loin de celui qui me faisait toujours face.

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C’est bruyant, laid, perturbant, agaçant. Cette musique qui détonne, qu’a rien à voir avec mon état d’esprit. J’ai l’impression qu’on m’enfonce des aiguilles dans les oreilles, ça me donne la migraine, un mal de crâne insoutenable qui va de l’arrête du nez aux tempes. Qu’est ce qu’il s’est passé ? Là, l’espace d’une chanson, il s’est passé quoi ? J’me sens faible, fragile, faillir. Elle avait raison Lara, on dirait que je sombre. Et je déteste ça. Je me braque comme par réflexe défensif, comme pour ne pas avoir à supporter l’incohérence de mes ressentis. J’étais bien là, la tête enfoncée dans son cou, mais je ne veux pas l’admettre, je ne veux plus y penser. Plus penser à ce type en manque de chaleur humaine et qui d’un coup d’un seul, s’est laissé apprivoisé par cette fille sibérique. Putain mais … C’est quoi cet effet qu’elle a sur moi, j’comprends pas, j’saisis pas, ça me rend dingue, j’ai juste envie de disparaitre. Et j’suis incapable de disparaitre parce que j’veux pas être sans elle, et … à mesure que les tensions internes grandissent, ma mâchoire se crispe, mon visage se ferme. Je redeviens froid et distant comme pour ne pas avoir à supporter mes propres émotions quant à cette situation complètement … dérangeante. Ma main sert de prétexte, même si le prétexte n’est pas faux, j’ai vraiment mal, il faut que je fasse quelque chose. Et plus j’me refuse à ressentir ce que j’ai dedans, plus j’sens la douleur dans mes doigts, mon poignet, mon bras. J’voudrais qu’ils disparaissent tous autour, ou alors que nous nous disparaissions. Ou qu’elle disparaisse, ou que moi je disparaisse, je n’en sais rien putain, j’suis complètement paumé et j’me sens tellement mal que je bloque instantanément toute forme d’humanité. Je reviens vers nos verres sans me préoccuper d’elle, c’est une sorte de fuite ratée, un faux départ, le besoin de partir y est, mais l’envie pas du tout. Et je m’arrête là, attrapant mon verre de whisky qu’était resté au sol. Et je la regarde du coin de l’œil revenir vers moi parce que je ne veux pas la regarder dans les yeux. Pourtant, quand l’autre là vient lui offrir une clope, quand il l’allume, j’ai envie de l’éclater. Comme s’il me volait un truc qui m’appartenait déjà, ce moment, cette coupure dans le temps, la bulle dans laquelle j’ai l’impression de n’être qu’elle et moi. Il l’éclate cette bulle avec sa cigarette, et tout à coup, je nous sens affreusement loin l’un de l’autre. Comme si rien ne s’était passé, comme … deux étrangers, à nouveau. Et je la regarde la flamme danser sur son visage, parce qu’à ce moment là, je sais qu’elle ne peut pas me rendre ce regard. Je la regarde et je ne sais pas si je la trouve belle, si j’ai envie de la tuer, si j’veux vomir, ou remonter le temps et recommencer la chanson. J’veux pas l’admettre mais … bon sang, elle m’a apaisé. Elle m’a apaisé parce que ça fait cinq minutes que je n’ai pas eu envie d’hurler comme un loup enragé : « On s’en va ? ». Leit motiv. Cette fois je lève les yeux sur elle. J’veux pas de ça, j’veux pas de la distance, j’veux pas du froid. Viens on s’en va et on recommence ailleurs à être ces deux abrutis handicapés qui savent même pas comment exister.


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— Noara

J'étais nerveuse, littéralement train de me faire bouffer par mes craintes. J'avais perdu le contrôle avec ce mec. Il avait réussi à me déstabiliser comme personne, à me rendre vulnérable, aussi, sans que je n'arrive à l'expliquer. Et en le voyant partir aussi froidement après le moment que nous avions partagés, je me sentais comme si... comme si il avait juste profité de moi. Comme si il avait abusé de moi, comme de la première pouffe stupide qui rentrerait dans son jeu. Qui sentirai son coeur battre un peu trop vite comme le mien. Qui plongerait dans son regard dans retenue comme moi, quitte à se sentir complètement perdue face à tout ce qu'on pouvait y lire. Je ne me comprenais pas. Je ne saisissais pas ce qui clochait chez moi pour ne pas avoir repoussé ce type dès l'instant où je l'avais vu déverser sa rage sur l'autre mec. Mais en même temps, maintenant qu'il m'avait avoué ce qui l'avait poussé à agir ainsi... je ne savais plus quoi penser. Pour la première fois de la soirée, j'avais l'impression à nouveau de ressentir cette colère que j'avais eu contre lui dans ce bar, quand il m'avait poussée dans mes retranchements en m'attaquant directement. Je sentais son regard sur moi lorsque cet inconnu russe m'alluma la cigarette qu'il m'avait offerte, ce regard auquel je ne faisais même plus attention, par pure provocation. Je fumais en silence, expirant lentement la fumée hors de mes poumons. On s’en va ? Je sens ses yeux chercher les miens, et si je reste indifférentes pendant quelques secondes, je finis par le regarder à mon tour. Froidement, de loin, comme si tout ce qu'il venait de se produire n'avait rien changé. Comme si je me foutais pas mal de tout ça. Ok dis-je en faisant tomber les mégots de ma cigarette, avant de prendre directement le chemin de la sortie, sans lui prêter réellement attention. C'était certainement con, mais je me sentais bien plus forte ainsi. J'avais cette impression d'avoir les pieds bien ancrés dans le sol, imperturbable. Même si c'était une douce illusion, elle me faisait regagner un peu de confiance en moi. Rapidement, on s'extirpait de la foule, se retrouvant à nouveau dans la rue éclairée par les quelques lampadaires qui se suivaient. Mes talons claquaient sur le sol avec nonchalance, et je frissonnais légèrement en sentant l'air frais de la nuit chatouiller ma peau nue. Je sentais sa présence à côté de moi, cette aura qu'il dégageait et qui m'attirait malgré moi.. Mais cette fois, c'était moi qui ne voulais plus parler.

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Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.



Elle me met hors de moi. Dans ces états seconds qu’on ne sait pas appréhender, qu’on ne comprend pas tant ils s’habillent d’incohérences, tant ils sont difficiles à supporter. Je ne sais pas si cela vient d’elle ou de moi. Ou de cette soirée plus que surnaturelle qui m’éclate le cerveau à coup d’incertitudes. J’ai faillis être père. Moi, Noah, j’aurais pu être père. Et puis j’ai éclaté ce type, j’étais prêt à le tuer. La vérité, c’est que ça fait peur de savoir qu’on ne se serait pas arrêter. De savoir qu’on est capable de sauter le pas, vraiment, de ne plus seulement masquer son humanité, mais de l’assassiner, littéralement. J’ai peur de moi. Pourtant, je dois me supporter. Et j’ai besoin de cette fille sibérique, j’ai besoin de son froid, parce que son froid est chaleureux. Parce qu’avec elle … j’ai moins peur de tout ça, avec elle, je ne suis pas complètement à deux, mais je ne suis pas complètement seul non plus. Pourquoi perdre son temps à essayer d’expliquer l’inexplicable ? Elle est là comme un volcan en sommeil quand moi je ne suis qu’une terre affamée et glacée qu’a besoin d’un peu de chaleur humaine pour se relancer. Je ne sais pas vraiment lequel de nous deux est mort. Si c’est elle, si c’est moi. Quand je ne la regarde pas, je l’imagine. Et quand je la vois, je la contemple. Un truc sordide et sublime, pas net et évident, un truc qu’a pas tellement de mot, que de l’alcool à verser sur mes maux pour que je puisse les oublier quelques minutes à peine. Ma peine, vas-t-en. Laisse moi tranquille, accorde moi le droit de t’oublier un instant qu’enfin je puisse respirer sans que ça ne me torde le ventre. Voilà encore Noah l’obsessionnel. Noah qui n’a pas besoin de comparaitre comme un condamné, il s’est assassiné lui-même. A mettre sa paix entre les doigts de cette fille, la suppliant de ne pas le quitter. Qu’importe ce qu’elle est, Noah n’y pense pas. Je n’y pense pas. Je veux juste qu’elle soit là et cette distance vertigineuse qui s’installe entre nous quand tout s’arrête me fait l’effet d’un coma. Dedans je lui hurle de ne pas partir, je jurerais dans ma tête me voir tendre les bras pour la retenir. Dehors, je ne laisse rien paraitre, qu’une question abjecte, un nouveau « on s’en va », qu’importe où, pourvu que tu cesse de te dissiper dans le vent, pourvu que mes yeux puissent recoller les morceaux de ta chaire éparpillée et se souvenir que tu es bel et bien là. Que tu n’as pas faillis à ta promesse, tu ne t’en vas pas. Oui, je l’imagine quand je ne la regarde pas, je la contemple quand mes yeux se posent sur elle. Et quand elle n’est pas là, à côté de moi, je suis jaloux du reste du monde, de partout où elle s’en va, de ce mec qui a allumé sa clope, de ceux qui la regarde quand elle traverse la foule. Je la suis, en retrait. J’ai bien compris qu’elle ne voulait plus parler. Je pourrais sourire si j’étais certain que c’était moi qui l’avais blessé. Au moins, ça voudrait dire que j’ai un impact. Sans tact, j’ai cet impact qui fait que de toute manière, on a gagné. On a apprivoisé. Mais je ne souris pas. Parce que je suis convaincue qu’elle est comme ça. Juste comme ça. Aussi froide que le pays d’où elle vient, incontrôlable, indifférente par nature et foutrement distante. Je marche à côté d’elle sans rien dire, enfin je rattrape ces pas. Des minutes, des dizaines de minutes, je ne sais que trop peu depuis combien de temps on est là. J’évite de la regarder, je ne voudrais pas qu’elle pense que je cherche à l’interpeller. Peut-être qu’on se complet dans le silence. D’habitude, ils me plaisent ces silences. Mais là, ils m’effraient. Je me sens seul, triste, affreusement mal, à l’agonie. Sans trop réfléchir, j’attrape mon téléphone. Aucun message de Sage, fort bien. Ses derniers mots ont été « il est MORT ». Fort bien. Je tais ma colère, j’en ai assez d’être en colère, je suis fatigué. J’ouvre mon téléphone et appel Kenneth, mon chauffeur : « Pouvez-vous venir me récupérer au croisement de la 122ème et de la 8ème ? ». Je raccroche. Et par un habile mouvement de courage, comme rien de mes incertitudes ne transparait, je me tourne vers Lara, et de toute ma prétention lui lance : « Tu peux te taire autant que tu veux, ce soir tu es à moi. Tu rentre avec moi. » Insistant du regard. La maladresse de l’arrogant pour ne pas avoir à dire « j’ai besoin de toi ». Et comme elle ne dit, rien, comme elle me regarde à peine, j’attrape sa main, presque furieux, la force à s’arrêter, la tourne vers moi. Face à face, je me mets à parler, plus fort, un peu plus fort, comme si j’cherchais à provoquer la haine pourvu qu’elle cesse de la fermer : « Lara  ?! ».


© charney for ilh
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Son corps est aussi de pierre et de bois
c'est à peine s'il sait qu'il a froid

— Noara

Mes lèvres ne bougeaient que pour s'entrouvrir et accueillir cette cigarette qui me rongeait les poumons. Je n'aurais pas su dire si cela m'apaisait plus que ça me stressait. J'étais sur les nerfs, perturbée par la présence du jeune homme à mes côtés, tout en me murant dans ce mutisme volontaire. J'aimais pas être prise pour une conne. Même si je savais au fond que celle qui m'énervait le plus dans cette histoire, c'était moi. J'me sentais mal de m'être autant lâchée. Et en même temps, j'me sentais mal d'être aussi froide, de ne pas parvenir à simplement accepter tout ça. D'accepter l'attirance que j'avais pour lui. Je me demandais même ce qu'il pensait de moi. Si il me prenait réellement pour une conne, ou si je n'étais pas en train de me forger ma propre carapace pour éviter de voir les choses en face. De voir qu'il était complètement paumé, qu'il recherchait juste un peu de réconfort dans ce qui lui était arrivé. Et moi, je recherchais quoi dans tout ça ?  J'étais pas sûre d'avoir envie de savoir. Silencieuse, je continuais de marcher, droit devant moi, de prenant même pas la peine de le regarder pour savoir dans quel état d'esprit il était. Est-ce que cette situation lui convenait ? Est-ce qu'il jubilait de voir que je l'avais finalement laissé m'approcher, même juste l'instant d'une danse ? Est-ce qu'il s'énervait de me voir ainsi ? C'était sûrement ce que je souhaitais le plus en cet instant. Et en même temps non. En même temps, une part de moi espérait qu'il parvienne une fois de plus à me voir réellement, à percer ce qu'il y avait derrière cette apparence suffisante et désintéressée. J'étais pas bien dans ma tête. Je ne savais pas vraiment combien de temps nous marchâmes ainsi. Longtemps, vu l'endroit où nous nous trouvions déjà. Je ne savais pas vraiment où nous allions. Le pire, c'est que je ne m'en préoccupait pas. Je mettais un point d'honneur à ne pas croiser son regard, même quand je l'entendit parler à nouveau, s'adressant à... son chauffeur ? Je fis comme si je m'en foutais pas mal, comme si le fait qu'il puisse m'abandonner là comme ça maintenant n'avait vraiment aucune importance pour moi. Ca n'avait aucune importance pour moi. Tu peux te taire autant que tu veux, ce soir tu es à moi. Tu rentre avec moi. A nouveau, mon coeur eu un raté. Mais par pour les mêmes raisons cette fois. Je voyais rouge. Il était vraiment sérieux ? Il pensait vraiment que j'allais lui céder comme un petit toutou remue la queue devant son maître ? Je ne disais toujours rien, espérant au fond réussir à le rendre fou. Je ne le regardais toujours pas, continuant d'avancer et de cacher cette faiblesse que j'avais au fond de moi, avant qu'il ne m'attrape soudain la main, me forçant à lui faire face. Lâche-moi !! lançai-je sèchement en retirant vivement ma main de la sienne. Je n'aimais pas cet effet que ça me faisait de l'entendre dire mon prénom. Je n'aimais pas tout ça. Et je ne supportais pas qu'il me prenne pour sa chose. Tu m'as pris pour quoi ?! Pour ton chien ? Pour ta pute ? continuai-je sur le même ton, me rapprochant même de lui involontairement pour le dévisager. Va te faire foutre.

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