Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityLara&Noah - Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.
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Lara&Noah - Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.

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Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.



J’ai retrouvé ce fils de pute. Quoi, vous croyez sérieusement que j’allais en resté là ? Que j’allais laisser passer ça ? Depuis la visite de Wade au Summer Camp les images n’ont eu de cesse d’envahir mon esprit. Toutes plus répugnantes les unes que les autres. Sage, dans la rue, et ce type qui lui fonce dessus. P’tain, j’en ai gerbé, plus d’une fois, de tous les côtés. J’ai eu la haine envers moi-même comme elle me haïssait, la haine envers l’humanité entière. J’allais pas laisser faire, c’est impossible. Qu’importe le peu d’informations que j’avais, qu’importe qu’elle n’ait pas voulu m’en parler. Je voulais retrouver cet enfoiré et le faire souffrir. Lui éclater la gueule tous les jours de sa putain de vie pour que jamais il oublie ce qu’il a fait. Pour que son corps porte les mêmes marques qu’il lui a fait porter à elle. La colère, la rage. Jamais elles n’ont été aussi immenses à l’intérieur de moi, jamais je ne me suis senti autant habité par le démon. J’ai engagé Neils principalement pour ça. Pour qu’il retrouve ce type, pour dégommer ce gars. Ça n’a pas été facile et je l’ai indemnisé un paquet pour qu’il fasse de cette recherche sa priorité. Et ça a fonctionné. J’ai tourné comme un loup en cage pendant des semaines, mais ça a marché : « Il s’appelle Ethan, il travaille dans un garage au croisement de la 118ème et de Havey Road. Il termine le travail tous les jours à 22h. Le mardi soir, il se rend à l’Irish Pub et parie sur des matchs de catch. Tous les premiers vendredi du mois il rend visite à sa mère qu’est interné à l’hôpital psychiatrique de la cinquième rue ». Je reste bouché bée, stoïque. Cette sensation étrange quand vous attendiez un truc fort, trop fort, en pensant que ça allait enfin calmer vos nerfs, mais rien. Quand je raccroche le téléphone, j’suis pris par une étrange frénésie. Excitation macabre. Neils me confirme l’adresse et je m’y rends sans réfléchir. En fait, mon cerveau s’éteins. Je vois rouge, j’ai le regard noir, je marche comme un zombie avec une seule idée en tête : crever ce salopard. Je l’ai retrouvé, je l’ai retrouvé ce connard. Et quand je le vois là de loin détacher le cadenas de sa moto, je n’en démords pas. Je marche droit sur lui, j’crois qu’il comprend pas. Qu’il comprend pas ce qui lui arrive, qu’il comprend pas la tempête qu’est entrain de s’abattre sur lui. J’ne me suis jamais senti autant démuni, autant dominé par mes instincts bestiaux. Ma tête ne réponds plus de rien, plus je le regarde, plus je cogne, tragique refrain. J’crois que rien ne pourrais m’arrêter. Ouai, j’y déverse ma rage, ma colère et tous ces trucs morbides qui me tordent le ventre. J’ai le visage de Sage en permanence dans les yeux et mes coups se font de plus en plus forts. J’crois que je n’ai jamais frappé comme ça. Ses cheveux dans ma main j’éclate sa gueule contre le pavé, j’y fous des coups de poings, des coups de pieds. J’frappe dans ses couilles de toutes mes forces, même quand il implore ma pitié, je ne m’arrête pas, j’recommence, encore et encore. J’me fiche des gens autour, de la bonne femme qui se met à hurler devant le bain de sang. Son sang ouai, parlons en. J’en ai plein les mains, j’en ai plein les dents. J’crois que je lui ai à moitié arraché l’oreille en mordant dedans. J’sais plus qui j’suis, j’sais pas ce que je fais. Je vais te buter enfoiré, t’as pas idée. T’avais pas le droit, pas le droit de la toucher, pas le droit de l’approcher, et tous les jours de ta putain de vie je viendrais te le rappeler. Je pousse des hurlements effroyables à en faire pâlir le diable. Des minutes ou des heures, j’suis incapable de dire combien de temps ça a duré. Tout ce que je sais, c’est que j’empoigne ses cheveux d’une main pour photographié son visage pathétique. Et qu’une fois fait, je lève le poing pour frapper encore. Ils ont dû être deux pour m’arrêter. Un qui me pousse en arrière, l’autre qui retient mon bras. J’crois même qu’il m’a mis un coup de poing dans le ventre pour me calmer. J’distingue une femme au téléphone paniqué et qui me fixe, peut-être qu’elle appelle les pompiers, peut-être qu’elle appelle la police. Et là dans le coin, j’la reconnais. Le double d’Echo. J’reconnais cette fille. Depuis quand est-ce qu’elle est là ? Est-ce qu’elle a vu toute la scène ? J’sais pas, j’sais pas. D’un mouvement d’épaule j’fais lâcher leur emprise aux deux gars : « ça va, ça va ». Même si j’parlais, ils ne comprendraient pas. Ce que je ressens en voyant sa gueule de mort-né, l’envie encore pressente de le défigurer plus qu’il ne l’est. Je m’éloigne malgré les réticences, faut pas que j’reste là, j’vais vraiment le tuer. Puis tout le monde semble s’inquiéter pour le violeur et croire que j’suis le coupable : « Dis-leur ce que t’as fait enfoiré, dis-leur au lieu de pleurer comme une pucelle ! ». Sans m’en rendre compte, j’cours de nouveau vers lui. Un bras me rattrape de justesse et me pousse sur le côté : « Mec, maintenant tu te barres ». Le mec a l’air sympa, peut-être qu’il a compris, peut-être qu’il sait ce que c’est : « J’peux pas le laisser comme ça, j’veux le tuer ce fils de pute », « Mec, arrête de déconner, les flics vont pas tarder, barres-toi ». Je regarde alternativement l’épave et lui. Et j’finis par céder : « Il mériterait qu’on lui arrache les couilles et qu’on lui fasse bouffer ». Je m’éloigne de quelques pas. Ma main qui tremble plein de sang et d’ecchymose envoie la photo à Sage. Toujours le vide en moi, même ça, ça ne m’a pas calmé. Je m’éloigne un peu plus loin, j’peux plus le regarder, j’vais exploser. Et j’atterris à côté du double d’Echo : « T’es toujours là quand il faut », sortant une clope de mon paquet, l’allumant à mes lèvres, prés à déguerpir.     

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— Noara

Nager me faisait du bien. Ou du moins, ça me permettait d'évacuer tout ce que j'accumulais ces derniers jours. Du stress, du boulot, et surtout ce sentiment de culpabilité que j'avais sur les épaules et qui me pesait de plus en plus.. Mon frère ne me lâchait pas. Et me jeter dans les bras de Tommen dès que je me sentais triste n'était pas la solution, je le savais. Pourtant, c'était bien ce que j'avais fait.. mais c'était mal. Je voulais pas continuer comme ça. A chaque fois, yavait cette complicité qui nous rapprochait sans qu'on puisse rien y faire, et cette petite voix au fond de moi qui se demandait bien pourquoi je me forçais à mettre des distances entre lui et moi alors qu'on s'entendait si bien. Que je me sentais bien avec lui, détendue. Mais c'était justement ça qui me faisait partir à reculons. Alors je n'avais pas donné de nouvelles à Tommen depuis, jouant à la nana silencieuse et puis, j'imaginais qu'il devait s'être habitué depuis. Du coup en fin d'après midi après les cours, j'étais allée nager à la piscine du campus. Le sport était presque une drogue pour moi à ce stade, mais je m'en foutais. La soirée débutait tout juste quand je quittais l'établissement les cheveux encore mouillés, tombant en un mélange d'ondulations désordonnées sur mes épaules nues. Je décidai d'aller faire un tour à Boston pour aller m'acheter des sushis pour grignoter ce soir pendant que je bosserais mes cours, quand je le vis. Lui. J'men voulais déjà en me rendant compte que je m'étais arrêtée, là, comme pétrifiée par sa présence. Pourquoi est-ce que son image m'était autant repoussante et fascinante à la fois.. ? Je restais bloquée, intriguée par son regard déterminé et sombre.. quand je compris ce qui allait se passer avant même qu'il n'arrive à hauteur de ce type pour lui casser la gueule. Mon coeur resta en suspend au moment où je vis le premier coup partir et... je n'intervenais pas. Je restais là, à l'écart, observant la scène sans vraiment m'en rendre compte avant de finalement détourner les yeux en voyant que je manquais d'air. J'avais vu la haine dans ses yeux. Le désespoir aussi. Pourquoi tu n'interviens pas ? T'es aussi tordue que ça ma fille ? Finalement, ce fut deux mecs qui finirent par les séparer, non sans mal. Une femme s'arrêtai à son tour, sortant son téléphone pour appeler la police alors que je restais de l'autre côté du trottoir, telle une spectatrice morbide. Et son regard croisa le mien. J'aurais pas vraiment su dire si il m'avait reconnu ou pas, tellement ce mec était habité pour moi. J'aurais dû partir maintenant pour aller m'acheter des sushis. Mais je le laissais venir vers moi, puis fronçais les sourcils en l'entendant m'adresser la parole. Au bon endroit pour te regarder partir chez les flics.. apparemment dis-je calmement. Mes yeux tombaient sur sa clope et bizarrement, j'avais envie de fumer moi aussi.  

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Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.



Crève connard, crève ignoble raclure, concentré de merde humaine, ignominie. Je le frappe comme je n’ai jamais frappé personne, sans répondre de moi, sans répondre de rien. Il a volé le corps de Sage, il l’a touché, il en a abusé et pire que tout, il a tué mon bébé. Il a tué mon bébé cet enfoiré, il a tué la plus belle chose qu’aurait pu m’arriver, la meilleure chose qui ne ce soit jamais passé dans ma putain de vie. Crève, je veux que tu saigne, je veux que t’ai mal, je veux que tu sentes tes os se déboiter, tes lèvres enfler, ton sang couler, je veux que t’ai peur, je veux que t’ai froid, je veux que tu te souviennes de mon putain de visage, qu’il te hante jusqu’à la fin de ta putain d’existence. Je l’aurais saigné. Je ne me serais jamais arrêté si ces deux mecs ne m’avaient pas retenu. J’aurais continué, j’ai atteins le point de rupture, le vrai virage vers la folie. J’ai presque peur de moi, même si mon corps boue de nerf, dedans je suis tétanisé face à ce qui vient de se passer, face à ce que j’étais prêt à faire. Mes muscles ne se relâchent pas, et même quand y a cette petite voix de conscience qu’essaye de me ramener à la vie, ma rage prend le pas. J’y peux rien, j’veux encore le taper : « Barre-toi », me répète l’autre gars. J’entends les sirènes, je commence à les entendre. Je commence à prendre conscience du fait que je sois dans la rue, je vois la marre de sang que j’ai laissé et tout à coup, je suis effrayé. Putain, qu’est ce que je viens de faire ? J’reconnais le double d’Echo de l’autre côté du trottoir, j’la rejoins presque par instinct. J’sais pas pourquoi, peut-être parce que dans tout ça, c’est le seul truc que j’connais, le seul point d’ancrage que j’ai avec la réalité. J’sors une clope de mon paquet en lui adressant la parole, mon souffle haletant, l’air complètement perdu, complètement fou. Et quand elle me répond, je lève la tête. La femme qu’était au téléphone me désigne du doigt, putain qu’est ce que j’ai fais, qu’est ce qu’il va se passer. Je range mon briquet dans la poche de mon pantalon, cale la clope éteinte derrière mon oreille, et attrape instinctivement la main de la jeune fille : « Viens ». Je ne lui laisse pas le choix, je ne sais pas, y a que sa présence là tout de suite qui fait que je ne perds pas pied. J’marche d’un pas pressé en tournant de temps en temps la tête par-dessus mon épaule : « Arrêtez-vous ! ». Scande le policier à mon encontre. Je l’ignore, marche encore plus vite, de plus en plus vite : « Je vous ai dit de vous arrêter ! ». Il se met à courir l’enfoiré, je sers la main de la jeune fille plus fort encore et sans rien dire, me met à courir aussi, l’entrainant avec moi. Mes jambes paniquent, elles ne répondent plus de rien, elles s’activent à toute allure, je ne sais même pas si la jeune fille arrive à suivre, mais je la tire avec moi. Sprint, gros sprint, avec l’autre connard de flic qui perd sa casquette en chemin. J’remarque une bifurcation dans un coin : « Par là ! », virage houleux, on se cogne presque, et je me retrouve avec elle dans un cul de sac. Je la laisse se mettre derrière moi pour être cachée, penche à peine tête pour voir où en est le policier. Il n’y a pas de lampadaires ici, on est dans le noir : « Merde », le connard va passer devant nous. Je recule d’un pas, et vient me mettre face à la jeune fille, la coinçant presque contre le mur : « Retiens ta respiration ». Je me penche sur elle, presque collé à elle, histoire de se tasser dans la pénombre, et puis, si on nous voit, on pensera qu’on est un couple lambda qui se bécote dans la ruelle. J’entends les pas du policier ralentir. Il marche, il est tout à côté. Il passe juste à côté de nous, mais bingo. Il continue tout droit. Mon corps se décrispe, j’expire longuement, mon cœur essaye de reprendre un rythme à peu prés normal. J’ai l’impression que tout s’est passé en une fraction de seconde. Quand je me relâche, je réalise que je suis là. Dans cette ruelle cul-de-sac, avec elle, face à face, presque collé. Mes yeux tombent dans les siens et … je n’arrive pas à parler.

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— Noara

Je voyais la tension dans son corps, la panique dans ses yeux. Je voyais presque ses mains trembler quand il attrapa sa cigarette, avant de se retourner vivement en entendant le bruit des sirènes qui annonçaient l'arrivée des flics. Bizarrement, il n'avait pas cette image de connard qui vient de tabasser un mec injustement à mes yeux. Pour la première fois je le voyais autrement qu'un psychopathe complètement allumé, aussi paradoxal soit-il. Je venais d'assister à une scène d'une violence sans nom, qui aurait affolé n'importe qu'elle personne censée. Mais.. non. Et quand je vis la femme qui avait appelé la police au loin, en train de nous montrer du doigt, je me surpris moi-même à craindre la suite des évènements. J'étais partie pour me foutre de lui, le regarder de haut lorsque ce flic l'embarquerait dans sa voiture.. mais je n'y arrivais pas. Viens. Hein ? Je n'eus pas vraiment le temps de réagir que la seconde suivante, sa main se refermait sur la mienne, m'entraînant d'un pas vif dans la rue à l'opposé du flic. Tout mon être se tendait immédiatement à ce contact, ayant toujours eu du mal à accepter ce genre de gestes trop intimes mais je n'avais pas le temps de protester, commençant presque à courir pour tenir le rythme qu'il nous imposait. Mon rythme cardiaque s'accéléra alors que je jetais moi aussi un coup d'oeil derrière mon épaule, le stress s'infiltrant à son tour dans mon être sans que je ne comprenne pourquoi. Je n'eus même pas le temps de me demander pourquoi je continuais de le suivre tellement tout se passa à une vitesse hallucinante. On courrait à présent à une vitesse hallucinante pour le semer, mes jambes répondant d'elles-mêmes sans que je n'aie à réfléchir, mon exercice physique me poussant en avant avec une facilité déconcertante. Par là ! Je ne réfléchissais pas, m'engouffrant dans la ruelle à sa suite, stoppant ma course d'un pas net en découvrant le cul de sac. Je me tournai vers lui, le souffle emballé par notre course, cherchant à trouver une issue dans cette pénombre quasi totale. Puis soudain il se plaça devant moi, cherchant à nous dissimuler un maximum. Retiens ta respiration Je n'avais pas besoin de son conseil, ma respiration c'était coupée toute seule devant cette soudaine proximité. Tout mon corps était tendu de le sentir si près de moi, et de ne pas pouvoir réagir en le repoussant, au risque de nous faire découvrir. Mon visage arrivait pile au niveau de son cou, et je détournais mon regard comme pour fuir la situation, si c'était possible. Alors je fermais les yeux, entendant distinctement les pas de l'agent de police qui passait à quelques mètres de nous. Mais surtout, je sentais le parfum de ce mec envahir doucement mes narines, doux, masculin.. attirant. Il ne sentait plus du tout cette odeur d'alcool accumulé de la dernière fois. Je sentais son souffle près de ma tempe et je rouvrais mes yeux, percutant son regard de plein fouet. Il ne disait rien. Pourquoi il ne disait rien ? Pourquoi est-ce qu'il me regardait comme ça, avec ses yeux là ? Il n'avait plus ce regard haineux, ni ce regard de fou de la dernière fois. Non c'était.. différent. Je déglutis, tentant de reprendre mes esprits. Si c'est une technique d'approche, elle est originale dis-je d'un calme olympien, ayant du mal à me remettre de mes émotions. Puis finalement, je faisais mine de me dégager, et il se décala. Je passais mes mains sur mon visage, soupirant un grand coup en essayant de me calmer. Puis, je le regardais à nouveau, sourcils froncés, bien plus paumée que je ne le pensais. Bon.. viens, on va manger des sushi dis-je finalement en avançant pour sortir de la ruelle.

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Tout passe vite, trop vite, c’est comme si le temps faisait un saut vertigineux en avant. Mes jambes n’obéissent qu’à elles-mêmes, elles courent de toutes leurs forces, ma main crispée sur celle de la jeune fille sans que je ne puisse le commander. J’perds la tête, je ne suis plus là, je ne sais pas ce qu’il se passe. Je crois que j’ai eu peur. De la vraie peur, celle qui vous arrache un sursaut de conscience en vous mettant face au monstre que vous êtes. Tous les monstres sont des humains. Je suis un monstre, et j’ai peur de ce que j’ai vu. De ce que j’ai vu dans mes poings, de ce que j’ai vu dans mes dents, de ce que j’ai vu dans ma tête. J’ai peur que ces deux mecs ne soient pas arrivés à temps pour me stopper. Peur de ce que je deviens quand Sage est là. Peut de ce que je fais quand elle n’est plus là. Je cours, cours, cours, pt’être que si j’cours assez vite j’pourrais disparaitre dans une autre dimension. Cette ruelle nous acceuille comme un bras tendu au cœur de la nuit. Sombre, dépairit. Je ne réfléchis pas quand je me colle presque à la jeune fille, quand je la colle au mur au moment où le policier passe. Je ne réalise pas encore que je viens de sentir son souffle s’éteindre à la base de ma gorge. Qu’il y a son parfum dans mes narines, quelques uns de ses cheveux qui me caressent le menton. Je ne réalise pas que tout à coup, il ne fait plus froid, que même si j’essaye de contrôler ma respiration, mon cœur expulse une suffocation retenu. Le policier passe, mon corps se relâche. Pourtant je ne bouge pas. Il y a tout qui revient d’un coup comme un boomerang. Moi qui déteste la promiscuité, voilà que je l’ai touché. J’ai attrapé sa main, je suis là face à elle, y a son souffle épais sur ma gorge et cette espèce de tension électrique qui se déclare de tous nos membres. Qu’est-ce qu’il s’est passé putain ? Pourquoi j’me retrouve ici avec elle ? Pourquoi je l’ai attrapé, pourquoi je l’ai tiré ? Pourquoi je n’arrive plus à parler ? Mes yeux enfoncés dans les siens, j’tente de remettre mes idées en place. J’crois que je ne veux pas vraiment comprendre ce qu’il se passe. Que dans tout ce capharnaüm, elle était mon seul point d’ancrage, que j’me suis accroché à elle comme on s’accroche à la réalité, pour ne pas chuter, pour ne pas sombrer. Je la regarde, je ne peux pas m’en empêcher. C’est elle qui rompt le silence. Egal à elle-même, froide, distante, avec cette esquisse de dérision qui réussit à m’arracher un pincement de lèvre. Au moins mon visage se remet à réagir. Elle se dégage et je me décale, tentant d’enfermer dans un coin de mon esprit et d’oublier à tout jamais l’élan de proximité que j’ai eu. Je déglutis, essuie mon menton de deux doigts. Je n’arrive pas à parler alors comme c’est le seul geste que j’arrive à esquisser, je décolle ma clope de derrière mon oreille et la porte à ma bouche. J’ai presque envie de m’excuser de l’avoir embarquer là-dedans, mais … ce n’est pas mon genre. Et j’crois … que je ne suis pas vraiment désolé. Je regarde autour de moi, des poubelles, des rats, pas de lumière, que le noir. J’allume ma clope, tire une taff, et quand je l’expire c’est comme une divine libération. J’ai l’impression de retrouver mes moyens, je pourrais presque m’étendre là et savourer cette interstice d’euphorie indéfiniment : « Tu cours vite pour une fille ». banalité, le seul truc que j’trouve à dire. Je passe une main dans mes cheveux soupirant légèrement, comme si je voulais chasser de ma tête toute cette putain de mascarade. Mon téléphone vibre, je le regarde une petite seconde. Sage qui me dit que le bébé est mort, « mort tu entends ? ». J’ai envie de chialer. Je réponds, concentré à la tâche, quand son invitation me tire de ce cauchemar. Je relève les yeux vers elle et … je ne réfléchis pas. J’enfonce mon téléphone dans la poche de mon jean et la rejoins sur ses pas : « On part par là-bas, on ne sait jamais s’il est encore là », légèrement angoissé. En sortant de la ruelle, je regarde à droite, à gauche, être sûre qu’on ne craint rien. Et quand j’me dis que la voie est libre, j’emprunte un tout autre chemin avec la jeune fille. J’veux sortir de ce quartier, partir loin. Instinctivement, j’sors mon paquet de ma poche et le lui tend sans la regarder, trop préoccuper à assurer nos arrières : « T’en veux une ? ».


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— Noara

Son briquet éclaira son visage l'espace d'une seconde alors qu'il allumait sa cigarette, contrastant avec le noir qui nous entourait, mais je ne parvenais pas pour autant à lire sur son visage ce qui pouvait bien se passer dans sa tête là, maintenant. Etais-je la seule à avoir été troublée par ce qui venait de se produire ? Je tentais de chasser toutes ces émotions qui me faisaient me sentir bien trop vulnérable. J'aimais pas ça. La fumée de cigarette arrivait jusqu'à mes narines alors que je l'observais en silence, recevant sa remarque sans réagir, du moins extérieurement. Je fais de la course à pied dis-je sur le même ton, avant de détourner le regard. J'aimais courir, j'allais courir tous les jours, sauf quand j'étais malade. En plus de tous les autres sports que je faisais à côté. Mais c'était pas le sujet et rien qu'avec cette phrase, j'étais d'avis d'en avoir déjà trop dit sur moi. Et sans vraiment réfléchir, je l'invitais à m'accompagner pour aller manger. Pour la seconde fois, je percevais cette part de tristesse en lui que j'avais vu tout à l'heure, sans vraiment savoir quoi en penser. Je lui tournais les talons, sortant déjà de l'impasse sans vérifier s'il me suivait ou non puisqu'après tout, il faisait ce qu'il voulait. Je m'attendais même à ce qu'il essaie de me tourner en bourrique comme la dernière fois en fait limite. Mais non. Sa voix stressée juste à côté de moi me fit comprendre qu'il venait avec moi, et rapidement, on commençait à s'éloigner. Je le regardais observer les lieux de tous les côtés pour tenter de voir si le flic était toujours dans les environs ou non, et je devais avouer que j'étais à peine plus rassurée que lui maintenant que je l'avais accompagné dans sa fuite. Il me tendit son paquet de cigarette, et j'en attrapais une en silence. Je l'allumais tout en marchant normalement à ses côtés mais de manière assez assurée, histoire de mettre un maximum de distance entre ce flic et nous. Merci dis-je en lui rendant son briquet. Je ne fumais pas en tant normal. Enfin, pas vraiment. Mais là, sentir la nicotine infiltrer doucement mes poumons me fit du bien. Je passais ma main dans mes cheveux, ayant du mal à réaliser que j'étais en train de marcher à côté de ce type que j'avais maudit pendant plusieurs jours au spring break cet été. J'avais du mal à faire la prt des choses là. Quelques minutes plus tard, on arrivait devant un resto japonais où j'étais allée quelque fois, situé suffisamment loin de là où nous nous étions cachés pour arriver à se détendre. Du moins, j'espérais qu'il allait cesser de regarder dans tous les sens autour de nous ou les gens allaient penser qu'on était des voleurs, ou un truc du genre. J'écrasais ma cigarette à l'entrée, puis je poussais la porte au son d'une petite clochette qui annonçait notre arrivée. On nous installa à une table de deux un peu à l'écart, juste à côté d'une fontaine avec un bambou qui fait "toc" dès qu'il est rempli d'eau. La petite musique d'ambiance asiatique ne m'aida pas à me détendre alors que maintenant, avec ce type assis là juste en face de moi, je ne pouvais plus l'éviter. C'est bon détends-toi, il ne va pas nous trouver ici dis-je finalement en attrapant une carte pour me cacher derrière.



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Il faut du temps. Du temps pour que ça revienne, pour que le mécanisme s’enclenche, pour que j’me souvienne. Que j’suis là, que j’suis pas absent. Que même si j’ai cette affreuse impression de flottement, c’est palpable. La douleur dans mes poings, elle est palpable. Le gout du sang dans ma bouche, il est palpable. Les yeux de cette fille dans les miens, c’est palpable. Tout se relâche comme on ouvre la boite de pandore, le même mélodrame dans ma tête, encore. J’suis face à elle, mon âme collée à la sienne, et je ne peux pas bouger. Figé, je la fixe, droit dans les yeux, avec cet étrange vertige. J’ai envie de courir, de mourir, de sauter, de nager, de chialer, d’hurler de boire, de baiser, de saigner, de cogner, de me faire tabasser, de dormir, de me pendre, de bander, de manger, de gerber, de gerber, de gerber. C’est le tournis, vertige, escalier en colimaçon sans fond. J’suis encore là, je ne la quitte pas. J’sais pas ce qu’il m’a prit de l’attraper elle, de la tirer comme ça dans ce bordel. J’veux pas me souvenir d’Echo. Et j’me rends compte tout à coup, qu’Echo n’est pas là. Ce n’est pas elle face à moi. Je ne connais pas les yeux dans lesquels j’suis plongé. J’sais pas qui est cette fille, pourquoi j’lui ai parlé. Comme quand on finit par voir la lumière, mes yeux brûlent. Je dégluti péniblement, presque gêné de la situation. La brune devient quelqu’un, pas le pâle reflet d’un souvenir maudit. Et c’est comme ça que je perds tout mes moyens. La flamme du briquet danse presque sur le bout de mon nez. Je la vois l’ecchymose sur toute la tranche de ma paume, j’me suis sans doute casser quelque chose. Il faut du temps pour que la douleur physique parvienne au cerveau. « Il est mort, il est mort ». J’voudrais me faire exploser. Je ne comprends pas pourquoi j’réagis comme ça, pourquoi sans parler j’suis cette fille que je ne connais pas. Pourquoi j’suis là à lui proposer une clope, pourquoi j’marche à côté d’elle. Les yeux de travers, paniqué à l’idée de me faire chopper par les flics. Tout doucement, la réalité revient et avec elle son lot de panique. On ne dit rien. Qu’est ce qu’on pourrait dire ? C’est foutrement silencieux et bizarrement … pendant le trajet, je ne trouve pas ça gênant. J’me sens pas seul, j’me sens moins mort. Ma clope est consumée depuis un moment, je m’arrête devant ce restaurant, j’ai l’impression d’être dans un rêve, tout parait si loin, si irréel. Et comme un leit motiv pour ne pas s’éclipser, je m’accroche au visage de la brune. J’la regarde et j’crois qu’elle doit me prendre pour un fou. Je m’accommode de la situation, j’ai cette pression dans le ventre qui me fait me sentir comme un fugitif. On dirait un film, je regarde tout autour de moi, la suit sur chacun de ses pas, avec cet élan caustique de paranoïa. Je m’installe à table, face à elle, et ne dit rien. Mais cette fois c’est différent, cette fois c’est étrange, cette fois c’est gênant : « Ce n’est pas ça. ». J’crois que j’y arrive, j’crois que j’y viens. Enfin, mon cerveau se reconnecte. Pour de bon. J’suis fatigué putain. J’arrête de gigoter, j’arrête de me tourner dans tous les sens et j’la regarde elle, droit dans les yeux, l’air sévère en prime comme pour marquer le coup de mon grand retour d’esprit : « J’suis … », mes coudes sur la table, je m’essuie le visage comme pour retirer ce mauvais film de devant mes yeux : « complètement paumé ». J’attrape le menu, j’ai envie de pleurer. Je le regarde sans trop le regarder, me souvenant tout à coup que je déteste les sushis. J’la vois se cacher derrière son menu, et je ne m’en offusque pas. Toute cette situation est … trop bizarre, pour s’offusquer de quoi que ce soit : « J’ai soif, tu veux boire quelque chose ? ». J’ai la gorge sèche, je reviens à moi, et en fait, si, je m’offusque, je suis mal à l’aise. Alors je tends le bras et rabaisse son menu de l’index vers le bas de manière à découvrir ses yeux pour qu’ils se posent sur moi : « Tu te cache de quoi maintenant ? »


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Son corps est aussi de pierre et de bois
c'est à peine s'il sait qu'il a froid

— Noara

Plus les secondes défilaient, et plus je sentais cette espèce de gêne qui s'installait entre nous, sans qu'on puisse vraiment y faire quelque chose. Et en même temps, si on m'avait dit que je me retrouverai au restaurant avec lui... Difficile de réaliser aussi qu'il y a encore quelques minutes, nous étions en train de courir comme des dératés pour fuir ce flic. Le lieu était si calme à présent, si apaisant avec sa musique zen qu'au final ça avait l'effet complètement inverse sur moi. J'étais nerveuse, et le voir lever ses yeux vers moi et me fixer comme il le faisait commençait à m'agacer. J’suis … complètement paumé. Et moi ? Moi est-ce que j'étais paumée ? Qu'importait la réponse, jamais je ne la lui dévoilerai. Pourtant en disant ça, j'avais l'impression qu'il quittait cette espèce d'état second dans lequel il était jusqu'à présent, qu'il reprenait petit à petit ses esprits.. tout comme moi. Je repensais à la scène à laquelle j'avais assisté, à ces coups qu'il avait envoyé sans aucune pitié tel un chien enragé et qui aurait fait froid dans le dos à n'importe qui. N'importe qui sauf moi. J'étais pas normale sérieux.. Mes yeux se fixaient sur les sushis et les makis pour oublier toutes ces émotions bizarres qui me faisaient perdre mes moyens, pour ne plus voir ce mec assis juste devant moi qui me faisait perdre pieds avec ses mots justes et ses regards pénétrants. A moi, habituellement si inflexible, si détachée de tout ce genre de trucs. J'aimais pas ça. Je voulais le planter là, partir en courant.. et je mourrais d'envie de rester là. Je voulais être mauvaise, lui parler comme un chien, et j'voulais me rapprocher de lui. J'étais une contradiction à moi toute seule. J'avais besoin de comprendre pourquoi il arrivait à provoquer tout ça en moi. Comment est-ce qu'il avait réussi à ouvrir cette faille la dernière fois dans ce bar, quelques minutes seulement après m'avoir adressé la parole pour la première fois. Mes yeux bleus fixèrent les siens sans ciller lorsqu'il abaissa ma carte pour me forcer à rencontrer son regard. Je le jaugeais en silence, cherchant à comprendre. Il devait me prendre pour une folle autant que je le pensais fou. Un martini blanc, pour la boisson.. dis-je finalement en baissant à nouveau le regard vers la carte, m'arrêtant sur un choix, avant de la fermer devant moi pour le regarder à nouveau. Pourquoi t'agis comme ça avec moi ? demandai-je soudain, m'adossant à ma chaise.

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Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.



Par un étrange coup du sort, je me retrouve coincé. Scotché à l’interstice d’un temps qui n’en finit plus de se figer. Avec cette fille, là, à qui je ne sais plus comment parler, que je ne sais plus regarder. Il y a quelque chose qui me sépare du monde. Je ne sais pas quoi, mais il y a cette espèce de voile noir sur mes yeux qui fait prendre à tout mon environnement des allures de rêves. Ou de vieux cauchemars d’enfants. Quand je suffoque, je suffoque en fond, avec cette pression au thorax qui me donne envie de vomir mes viscères. Je me sens loin, pas là, à côté de la plaque, complètement déboussolé. Je cherche avec mes yeux des repères auxquels m’accrocher, des leit motiv, des redondances, n’importe quoi qui me fasse sentir présent, conscient, plus absent. Je suis absent à moi-même et j’ai du mal à regagner mes esprits. Il me faut un effort surhumain pour réussir à me calmer. A table, je pose mes émotions, les dénoue, les redresse. Je ne regarde plus autour de moi, mes yeux balayant avec une discrétion de gêne la gestuelle de la fille qui m’accompagne. La musique d’ambiance jure avec le décor de ma tête, au contraire, elle rend l’ambiance plus angoissante. Les couleurs semblent saturées, une migraine naissante martèle mes tempes et je sens dans mon bras la douleur de mes doigts brisés. C’est bon signe, non ? Je commence enfin à ressentir les stigmates de la débandade, mon corps reviens à la vie, et avec lui, mon esprit. Ce n’était peut-être pas le meilleur des effets, parce que tout à coup, je me sens … mal à l’aise, pas à ma place, gêné. Pourquoi je l’ai attrapé ? Pourquoi je l’ai tiré ? Pire encore, pourquoi suis-je incapable de m’en aller ? Je ne saurais expliquer comment, mais à cet instant, la brune est pour moi la chose la plus rassurante du monde. Alors, je m’y accroche. Oui, je m’y accroche, et je déteste la distance qui s’instaure entre nous quand tout semble s’être apaisé. Je suis presque frustré de ses yeux qui ne me regarde plus, j’ai l’impression d’être seul, j’ai froid, et … je déteste ça. De deux doigts, j’abaisse sa carte pour découvrir son regard. Inflexible, dure, distante. Ce que je peux être con. Je ne la connais pas. Je ne la connais vraiment pas. Alors, pourquoi suis-je là à m’accrocher ? M’accaparer son temps, son attention ? Et toi, pourquoi t’es là ? Pourquoi tu reste ? Je suis perdu et comme par instinct, je gonfle mon assurance pour éviter de sombrer. J’crois que tout les deux on pourrait être les héros d’un film sombre de Lars Von Trier, un truc à la Mélancholia. Un Martini blanc. Et un whisky. Je ne me détache pas de suite de son visage parce qu’il y a ce truc chez elle qui m’attire, qui m’aspire, comme un gouffre sans fond, un appel au suicide. Je la regarde comme on regarde un miroir, comme on dissèque un visage qu’on ne comprend pas. Je ne gère pas la sévérité, ni la dureté de mes traits. Pourquoi suis-je aussi robotique ? Peut-être parce qu’on est deux roches volcaniques prêt à entrer en collision, et qu’on en est conscient sans se le dire. Je la laisse poursuivre ses choix, mes yeux ne la quitte jamais vraiment. Un bras tendu en arrière, les boissons commandées. C’est à ce moment là qu’elle se met à me parler. Le plus triste ? C’est que je ne sais même pas quoi répondre. Il n’y a pas de mot pour le décrire, pas de précédents, pas de définition prémâchée. Pourquoi ? J’sais pas. Tu m’attires, tu m’intrigue, tu m’aspire, tu m’effraie, tu m’dégoute, tu m’débecte, tu m’énerve, tu me met dans tous mes états, j’réponds pas de moi quand j’te vois, et ça me fait chier, parce que j’te connais pas. Tu ne m’indiffère pas, ça devrait être suffisant : « Pourquoi t’es encore là même quand j’agis comme ça ? ». La fixant droit dans les yeux. Œil pour œil, peur pour peur. J’élague par la provocation, parce que je ne pourrais pas dire ce qu’il y a vraiment. Je ne pourrais pas expliquer. Nos verres arrivent, et je suis des yeux le serveur qui s’évapore : « Cet endroit est glauque », dis-je, parcouru d’un frisson d’angoisse avant de me pencher sur la table, créant une atmosphère d’intimité : « Tu ne me demande pas pourquoi j’ai fait ça ? », casser la gueule de ce type, le démolir, le détruire. Quoi, ça ne t’effraie pas un mec avec autant de colère en soi ?

© charney for ilh
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Son corps est aussi de pierre et de bois
c'est à peine s'il sait qu'il a froid

— Noara

Son regard fixé sur moi aurait pu me mettre mal à l'aise. Il aurait dû me mettre mal à l'aise, en fait, si j'étais une personne normalement constituée. Mais ce n'était pas la peur qui s'infiltrait dans chaque fibre de mon corps, qui était en train de me consumer de l'intérieur. J'étais perdue. Il avait réussi à me perturber, à créer une faille en moi sans que je puisse rien y faire. Il m'intriguait. Il m'attirait, avec son air sévère et cette façon pourtant qu'il avait de me considérer. Et je me détestais de ne pas parvenir à l'envoyer balader, tout simplement. Sauf que.. j'en avais pas envie. Et même si j'essayais de ne rien laissant transparaître de mes émotions, c'était dur pour moi d'accepter tout ça. Surtout qu'il s'agissait d'un parfait inconnu. La colère que j'avais en moi se battait avec ce besoin d'en savoir plus, ce besoin d'assouvir cette attraction qui me faisait rester là, face à lui. Pourquoi t’es encore là même quand j’agis comme ça ? Ses yeux me sondaient comme un rayon X. Il me cherchait, il me testait. Je soutenais son regard, impassible, alors qu'au fond de moi c'était un véritable cataclysme qui faisait rage. Je cherchais une réponse dans ses yeux incisifs, alors que lui même éludait ma question. Puis je détournais les yeux, ne pouvant lutter contre cet accès de faiblesse. Je.. je ne sais pas... dis-je calmement, mes doigts faisant tourner avec lenteur le pied de mon verre. Je ne savais pas pourquoi j'étais là. Je ne savais pas l'expliquer. Il m'avait traité comme une merde. Il m'avait traité de garce de la manière la plus humiliante qui soit. Et j'étais là, face à lui, dans ce restaurant à l'ambiance un peu morbide pour le coup. Mon martini blanc se retrouva devant moi l'instant suivant, alors que je remarquais le whisky qu'il avait choisi. Cet endroit est glauque. Pourtant, j'étais déjà venue quelque fois ici. Peut-être parce que j'étais glauque moi aussi. Glauque et froide. Il se pencha vers moi, et mon regard rencontrait à nouveau le sien. Tu ne me demande pas pourquoi j’ai fait ça ? Je compris immédiatement ce à quoi il faisait référence. Car même si j'avais détourné mon regard, je ne voyais pas comment je pourrais oublier ce que j'avais vu. La rage dans ses yeux, la violence incontrôlable dans ses gestes.. Mais aussi le désespoir, la souffrance. T'as fait ça parce que tu voyais pas d'autre issue. T'avais pas d'autre issue. Parce qu'il y a un truc qui te bouffe, que c'était trop gros pour toi lâchai-je sans vraiment m'en rendre compte, mon regard toujours dans le sien. Alors non, j'te demande pas.. parce que sinon tu vas sombrer sous mes yeux.

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