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Lara&Noah - Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.

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Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.



Je la regarde comme on regarde une plaie. De biais, de travers, sans savoir ce que cette vision me communique, sans comprendre ce qu’il se passe en moi quand je le fais. Tout m’effraie, moi le premier. J’ai de plus en plus mal à la main, je la vois violette sur la tranche et mes deux doigts qui ne veulent plus bouger, gonflés, laids. Pourtant, je ne cille pas, je n’émets aucun son ni ne soupire. Tout est retenu, l’ataraxie des sens. Le mouvement figé. J’suis là, sans plus savoir pourquoi, à regarder cette fille que je ne connais pas. Que je connais. Je ne sais pas. La première fois, elle me rappelait Echo. J’me suis embourbé dans cette idée parce que c’était le seul moyen que j’avais de sortir de moi, de me détruire en trouvant face à moi un visage à briser. Et aujourd’hui, Echo n’est plus là. Souvenir éteint, il s’évapore en fumée éclatant d’un rire narquois et me laissant là seul, misérable, muet. Pourtant je ne bouge pas. Pourtant je ne pars pas. Je crois que je ne veux pas. C’est certain que je ne veux pas. Tout autour me fait peur, j’ai mal à l’intérieur, l’angoisse me gagne, je frissonne, j’ai envie de gerber. Et je m’accroche à cette brune parce qu’elle est la seule chose présentement qui me rassure, qui me garantit que je ne suis pas mort, pas complètement fou, que j’suis là et que je ne dois pas oublier de respirer. Elle est ce genre de tableau qu’on hait et qu’on adore à la fois, cette douleur qui finit par faire du bien, ou ce plaisir qui finit par devenir insupportable. Elle est la contradiction même des sens et de la négation, une symétrie désaxée, un genre de marasme euphorique dans lequel on se surprend à plonger parce qu’on s’y sent bien, on n’y ressent rien, léger. J’ai la tête qui tourne, cet endroit est glauque, tout devient verdâtre et laid. Et quand je me sens perdre pied, j’ai ce mécanisme de défense qui fait que je renvoie la balle, gagne instinctivement en assurance et me gave d’arrogance pour ne pas sombrer. A son je ne sais pas, je reste là, la fixant encore même quand ses yeux me quittent. Je ne ris pas. Je ne suis pas narquois. Je suis sévère et froid parce que je n’ai pas le cœur à rire. Et quand je lui pose cette question, je sais d’avance qu’elle ne saura pas y répondre. Comme moi je serais bien incapable de répondre à la sienne. Une manière de lui faire comprendre subtilement qu’il n’y a rien à expliquer. C’est un accident de voiture, on fonce dans le tas sans réfléchir, point barre.  Mon whisky, même lui je n’arrive pas à le boire. Je redescends sur terre avec la lenteur d’un geste maitrisé. En apesanteur, il n’y a pas de gravité. Je me penche à table pour l’observer. Comme je l’observe toujours, sans gêne aucune, la déshabillant de mes yeux. Pourquoi est-ce qu’elle ne demande pas ce qu’il s’est passé ? C’est étrange qu’elle fasse comme si de rien n’était. J’écoute sa réponse. Surpris. Agréablement, mais ne lui dîtes pas. C’est la première fois je crois qu’elle tente à son tour de me déshabiller. La première fois qu’elle attaque au lieu de se replier. J’esquisse un léger sourire, gage de ma satisfaction. J’attrape mon verre de whisky, en bois une gorgée, avant de me replacer face à elle et de murmurer à voix basse. Semblant d’intimité, droit dans les yeux, regarde-moi, il n’y a que toi et moi : « Tu as peur que je sombre sous tes yeux ? Tu as peur de prendre plaisir à me voir me tordre de douleur et t’expliquer à quel point j’ai peur que tous ces sentiments morbides ne me quittent jamais ? Tu as peur de te reconnaitre dans ce que je fais ? De sombrer toi aussi quand tu me verras tomber ? De découvrir que je ne suis pas le monstre que tu t'efforce de regarder ? Que derrière tout ça se cache quelqu'un de blessé ? Dis-moi. Tu as peur d'avoir envie de me sauver ? ». Mes yeux se durcissent, mes traits aussi. Je me recule sur ma chaise quand le serveur amène un plateau de mets. Je ne la quitte pas des yeux, je n’y arrive pas, c’est plus fort que moi. Elle est la seule ici et maintenant qui me permet de ne pas devenir fou : « Il a violé la fille que j’aime et a tué notre bébé ». Tu t’en fous ? J’te le dis quand même. Pourquoi ? J’en sais rien, j’crois que j’ai besoin. Besoin que tu comprennes que j’suis pas le connard que t’as vu au SC. Sans m’en rendre compte, j’commence à culpabiliser. Quand Echo disparait et que la jeune fille apparait, j’culpabilise. Mais je me le cache. Et tu vois, moi aussi j’suis capable d’aimer. Quelqu’un qui hait avec autant de véhémence est nécessairement quelqu’un qui aime avec une puissance surhumaine, non ?    

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— Noara

Je sentais le poids dans son regard, mais je ne parvenais pas à l'identifier. Ses yeux glacés me laissaient de marbre, bien que je tentais malgré moi de le comprendre. Habituellement, on me repoussait. On ne cherchait pas à rester auprès de quelqu'un d'aussi distant, d'aussi méfiant. Et quelque part, ça m'allait bien. Mais lui était là, me renvoyant tellement d'émotions que j'essayais d'ignorer.. en vain. Pourquoi est-ce qu'il n'était pas comme les autres ? Pourquoi est-ce qu'il ne détournait pas les yeux, de gêne d'être ainsi observé ? Pourquoi est-ce que moi-même je ne détournais pas le regard ? Les mots sortaient tous seuls de ma bouche, sans aucun filtres. Les choses avaient changées en moi depuis la dernière fois. Je n'avais plus cette colère, cette frustration. Du moins, je tentais de l'écarter. Je ne voulais pas qu'il ait à nouveau cette emprise sur moi. Alors c'était ainsi. Le sourire qui apparut sur ses lèvres me déstabilisa, bien que je restai incroyablement impassible. Je l'amusais ? Je ne savais pas. Et tout ce que je pouvais lire sur son visage sans pour autant le comprendre me rendait folle. Tu as peur que je sombre sous tes yeux ? Tu as peur de prendre plaisir à me voir me tordre de douleur et t’expliquer à quel point j’ai peur que tous ces sentiments morbides ne me quittent jamais ? Tu as peur de te reconnaitre dans ce que je fais ? De sombrer toi aussi quand tu me verras tomber ? De découvrir que je ne suis pas le monstre que tu t'efforce de regarder ? Que derrière tout ça se cache quelqu'un de blessé ? Dis-moi. Tu as peur d'avoir envie de me sauver ? Oui. Oui, j'avais peur de lui. J'avais peur de cette façon qu'il avait de lire en moi comme dans un livre ouvert, peur qu'il parvienne autant à me bouleverser. J'avais peur de ses mots, j'avais peur de ce qu'il déclenchait en moi. Mes yeux ne quittaient pas les siens, mes sens étaient accrochés à sa voix basse. J'avais envie de la frapper, à nouveau. Pourquoi est-ce qu'il me fascinait autant ? Pourquoi est-ce que j'avais envie de rester près de lui, de lui donner ma compassion alors que je n'agissais ainsi avec personne ? Alors que j'avais envie de déverser sur lui toute cette colère que j'avais en moi ? Le serveur arrivait avec un plateau assortis de tout un tas de mets, et je me reculais sur ma chaise en même temps que lui, brisant cette atmosphère que je ne savais décrire. Les traits du jeune homme se durcirent, et je comprenais encore moins la situation. Pourquoi est-ce qu'il avait autant de colère contre moi ? Et moi ? Pourquoi est-ce que j'avais autant envie de le cogner que de me faire dorloter par sa personne ? Il a violé la fille que j’aime et a tué notre bébé. Pendant un cours instant, mon visage se figea. Mon rythme cardiaque eu même un raté, tellement je ne pouvais rester insensible à ces mots. J'avais ce sentiment qui me torturait depuis le début, qui essayait d'me dire quelque part à mon oreille que ce que je ressentais aussi fort en présence de ce gars, c'était son humanité. Elle me déstabilisait. Elle me bouffait, me renvoyant à mes propres démons. Et elle venait de me déstabiliser une nouvelle fois. J'aurais préféré continuer à me voiler la face, à me dire que c'était un malade, un fou dangereux. Je suis désolée dis-je dans un souffle. Alors il avait une copine. Avec qui il devait avoir un enfant. Etait-ce elle qui l'avait mis dans cet état d'ivrogne la dernière fois ? Je me sentais réellement de trop, tout à coup, sans que je ne comprenne pourquoi. J'arrive pas à te voir comme un monstre.. dis-je en fronçant les sourcils, avant de me passer la main sur le visage. J'attrapai mon martini blanc entre mes doigts, prenais ma première gorgée. Tu es seul. Tu te sens seul. Et pourtant.. je n'arrive pas à te cerner.

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Dans ce trou noir, mes synapses se décollent. Mes émotions d’ordinaire vives se sont éteintes comme une bougie dans le noir. Et mes yeux eux, lucides et aveugles, prennent conscience d’un espace qu’ils ne contrôlent pas. Ce restaurant morbide, glauque, tout ici favorise mes poussées d’angoisse, le frisson glacial sur mes membres amorphes. Je la dévisage, je la dévisage encore. Comme un tableau qu’on ne comprend pas, un interstice, une coupure dans la partition, le soupire, le silence. Tout s’éteint et tout se rallume comme si le monde se moquait de moi. Comme si tout autour m’hurlait à quel point moi, Noah, je n’étais pas fait. Je suis là sans être là, me débattant avec cette idée affreuse pour m’accrocher de toutes mes forces à une réalité qui m’échappe. Qui m’exclue, qui plante mon épitaphe anonyme et détesté. Et pourtant je me surprends. Je me surprends encore. Quand j’avance mon arrogance pour défendre mes sens perturbés. Je me surprends à la trouver belle, à lui raconter. Ce qu’il s’est passé, pourquoi je l’ai fait, pourquoi je suis ici, pourquoi elle est avec moi. Je n’aurais pas dû. Et ça m’échappe. Tirer le rideau sur le mystère de ma folie, me voilà dans mon plus simple appareil : humain, trop humain, monstrueusement humain. Je la fixe à la recherche de … je ne sais pas. Peut-être l’approbation, que quelqu’un me dise que j’ai bien fait, qu’elle, elle me dise que je ne suis pas fou. Ou que, si je le suis, j’ai raison de l’être et d’endosser avec violence la peine qui me guette. Elle se fige et je cherche de mes yeux à la décongeler. Il y a cette connexion qui s’établit quand on se croise, c’est comme de marché en parallèle. Je la sais néfaste, parce qu’elle me retient. Tout en elle me retient, je ne peux pas me retirer. J’ai eu besoin d’elle quand je ressentais la pression de l’explosion. Et maintenant, c’est différent. J’ai envie d’être là, j’ai envie de rester, j’ai envie qu’elle me dise que je ne suis pas si détaché. Je la regarde, et je le reconnais. J’crois qu’elle me ressemble, j’crois qu’elle me déplait. J’crois qu’elle me plait comme une plaie dont on ne sait pas se débarrasser. Qu’on prend plaisir à gratter parce qu’elle nous procure cette sensation étrange de bien et de mal à la fois. Regarde-moi, mes yeux supplient. Mon regard froid ne laisse rien transparaitre. De nous deux, je dois être le plus indigeste, c’est comme ça que je me complet. Comme ça que je me sens vrai. Un rire nerveux à son je suis désolée. Voyons, tu n’as pas à l’être, je le suis suffisamment pour moi-même. Je voudrais hurler, courir, gerber. Sauter, n’importe où, pourvu qu’on me dise que je pourrais planer : « Peut-être que tu devrais. » Me voir comme un monstre, détestable, méprisable. Ce pauvre con inconstant qu’est incapable de marcher droit. Le mauvais garçon, le rebelle attardé, le mec gauche qu’a trop hurlé, qu’est trop humain pour supporter l’idée même d’aimer. Ouai, peut-être que tu devrais me détester. C’est comme ça que tu me plais. Quand dans tes yeux je me sens misérable. Quand tout en toi me rejette comme un vers abjecte. C’est comme ça que tu me plais, parce que c’est comme ça que je suis. J’ai besoin qu’on me haïsse, alors peut-être j’arriverais enfin à comprendre pourquoi moi je me hais autant : «  Tu n’as pas besoin de me cerner. », Dis-je la voix fermée avant d’en faire de même. Attraper mon verre de whisky en boire une gorgée. Ces mets sur la table ne me donnent même pas faim. Je n’arrive pas à parler, je suffoque. Je voudrais exploser, littéralement, que ma cervelle tapisse les murs de cette institution, que tout en moi dépérisse définitivement. Mon verre posé, je reviens à elle. Parce que je n’arrive pas à m’en détacher, et même si je ne me l’avoue pas tout à fait, là, tout de suite, j’ai besoin d’elle. De cette inconnue glacée qui me rappelle à quel point je suis condamné à me supporter moi-même dans ma solitude : « Est-ce que tu as peur ? ». De moi, du connard que t’as vue casser la gueule de l’autre type, du pervers qui t’as démasqué, de l’ivrogne qui t’as insulté, de tout ça, de nous deux là, dans le silence attablé. Est-ce que t’as peur de cette merde qu’on est entrain de créer.    



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— Noara

Tout chez lui m'encourageait à le repousser. Son attitude de malade mental la dernière fois, cette façon qu'il avait eu de me rire au nez, et me provoquer devant tout le monde au feu de camp sans que je ne comprenne pourquoi. Et puis maintenant. Ses regards sévères et durs, cette façon de parler, de rejeter tout ce qui l'entourait. Et pourtant je restais là. Je restais là à la détailler, à essayer de le comprendre, et lire dans ses pensées... sans que je ne parvienne à quoi que se soit, à part à me perdre encore davantage. Oui, peut-être que je devrais le voir comme un monstre. Je sais que ça t'arrangerait bien dis-je sans ciller, mes doigts continuant de faire tourner le pied de mon verre, inutilement. Et ça serait sûrement plus simple comme ça. Je crois même que je l'avais détesté déjà. La fois où il m'avait mise à nue sans aucune pudeur, avec ses mots tranchants et révoltants. Je le détestais. Mais si je le détestais vraiment, je ne serai pas en train de boire ce martini face à lui, en me dévoilant autant à un inconnu en l'espace de quelques minutes. Tu n’as pas besoin de me cerner. dit-il en se refermant légèrement. Si, j'avais envie de le cerner. C'était même devenu un besoin à l'instant même où il avait posé ce regard sur moi dans cette ruelle sombre. Je détaillais ses traits sans me cacher, attirée plus que de raison par ce visage que j'avais envie de démolir, que je voulais et que je redoutais en même temps de voir se fissurer. Alors pourquoi tu restes ? Je ne savais plus où j'en étais. Il m'avait complètement déboussolée. A mon tour je prenais une nouvelle gorgée, bien plus importante cette fois, diminuant mon martini plus que de moitié. Je n'avais pas touché aux suhis qui étaient devant nous. Lui non plus. En fait, il fallait croire que je n'avais plus faim. Ou pas. Je ne savais pas vraiment. Est-ce que tu as peur ? Nouvelle question qui déstabilise. Immédiatement, je me braquais, me refermant comme une huitre. Non dis-je presque du tac au tac, sourcils froncés, me regard déviant ailleurs. Mensonge. Bien sûr que j'avais peur. Pas tellement de lui, de la violence ou de la folie qu'il m'avait démontré. Mais plutôt de l'effet qu'il avait sur moi. Et si j'y pensais trop, j'avais peur d'en être tétanisée. Viens on s'en va dis-je en me levant d'un coup. Je passais devant le serveur, lui adressant un sourire. Ce genre de sourire tout fait qui plait et qui amadoue. Qui fait même oublier qu'on a pas réglé la note. Il mettra quelques longues seconde à se rendre compte de la chose alors, quand on passa la porte de l'établissement, j'accélérais légèrement le pas.

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Peut-être qu’on veut se perdre. Peut-être que c’est ce qu’on cherche. Nous tous là qui nous débattons pour nous enchainer à un semblant de réel, à une esquisse d’illusion parfaite qui donne l’impression de pouvoir nous combler. Peut-être qu’on ne cherche pas à se trouver. Peut-être que c’est tout le contraire. Que c’est pour ça qu’on court comme des demeurés là où on ne nous attend pas. Qu’on fonce tête baissée dans des murs faits de pierre et de bois. Pourquoi je reste là ? Pourquoi elle reste là ? Oui, peut-être qu’on la cherche cette perdition, peut-être que c’est bon de perdre la tête, de tendre les bras, de se laisser tomber. Peut-être qu’on est de ceux qu’avons compris qu’il ne suffisait pas de se déguiser pour être heureux. Que nos sens à jamais meurtris étouffent dans leur carapace et que cette carapace, on voudrait l’exploser. Peut-être qu’on cherche celui ou celle qui saura creuser, percer, troubler. Pour qu’enfin ce vide immonde disparaisse, qu’enfin notre détresse devienne la vérité. Celle qu’on confesse en songe, Moi aussi je veux être aimé. A jamais incapable de se l’avouer. J’hausse les sourcils quand elle me répond. Parce qu’elle n’a pas tord. Oui, ça m’arrangerait bien. D’être un monstre. De te voir me détester. De me complaire de ces rejets pour donner une raison d’être au mal-être qui m’habite. J’ai toujours été en colère, je n’ai jamais compris pourquoi. Je me suis toujours détesté, je n’ai jamais su pourquoi. Alors ouai, t’as raison, ça m’arrangerait que tu fasses de même. Ça m’arrangerait que tu me donne enfin une bonne raison de cracher sur la terre entière. Alors pourquoi tu restes ? Mes yeux levé vers elle. Dans les siens plongés. Ferme, sincère, insistant. De ce regard qui veut dire, on le sait tout les deux, on n’a pas besoin de mots : « Pour les mêmes raisons qui te poussent à rester. » Je la dévisage encore comme on décompose une image incompréhensible. Bordel, ce que ça me rend fou. Bordel, ce que ça m’épuise. D’être ce connard incapable de se maitriser, d’avoir ce cœur trop lourd à porter. Et tout à coup je réalise que mes mains ont cessé de trembler. La droite est bleue et gonflée, je sens la douleur dans tout le bras. Mais je n’y ai plus pensé. A ce qu’il vient de se passer. Je n’y ai plus pensé, je n’ai même pas regardé une seule fois par la porte voir si le policier était venu me chercher. Elle m’a aspiré, tout a disparu, en une fraction de seconde, comme une bombe nucléaire. Non, ferme et froid. Le plateau de sushis ne diminue pas. Je n’ai plus envie d’être là. Je ne sais pas où je veux être. N’importe où avec elle, je me sentirais moins fou. Quelques gorgées de whisky, et j’esquisse un léger soupir de douleur. Comme un con, je l’ai attrapé de la main droite ne pensant plus à mes doigts cassés. Je réitère le mouvement de la gauche sans trop m’en préoccuper, bien que la grimace ne quitte pas mon visage. Viens, on s’en va. Je n’ai même pas encore avalé. Je lève les yeux vers le tableau qui se tient sur ses pieds. Et sans parler, je m’exécute. Une fois de plus. Accroché, je m’accroche encore. Pour ne pas me perdre tout seul, pour qu’elle soit avec moi. Je suis ses pas sans ciller, accélérant quand on se retrouve dehors : « Attends ! », comme elle me devance. Je réalise qu’on n’a pas payé. Et je la rattrape à grande foulée, attrapant sa main comme on implore pitié : « Attends ! ». Je la fais pivoter pour qu’elle se retrouve face à moi. Le visage décomposé, elle avait raison. Je vais sombrer : « Emmène-moi quelque part. N’importe où, loin d’ici. Ne me laisse pas … ». Toute la sincérité du monde dans mes yeux. Humain, trop humain. Catin de l’attention.  


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— Noara

Pour les mêmes raisons qui te poussent à rester. Cette réponse me laissait muette. Je l'appréciais, je la digérais, cherchant à m'y retrouver dans ce méandres d'émotions qui me déstabilisaient. Etait-ce réellement pour les même raisons ? Etait-il dans l'état dans lequel je me trouvais actuellement ? Il semblait si sûr de lui. Si assuré et en même temps, prêt à s'effondrer d'une seconde à l'autre. J'avais mal coeur depuis qu'il m'avait dit pour sa petite amie. Je me sentais mal. Je me retrouvais tellement dans cette violence qu'il avait exprimée, dans cette souffrance qu'il traduisait, comme si.. comme si il était en train de l'exprimer pour moi. Et ça me faisait peur, bien que j'affirmais le contraire. Je m'étais levée sans réfléchir, d'un coup net. Obéissant à cette pulsion que me poussait à sortir d'ici, à fuir cet endroit qui commençait à me donner la chair de poule. Ma nonchalance faisait que je ne m'arrêtais même pas pour payer. Et parce que j'aimais cette adrénaline que ça me procurait, ce sentiment qui naissait au fond de moi. C'était certainement moi la folle au final. Je faisais quelques pas dehors, jetant avec hésitation un regard derrière moi pour voir si il me suivait, ou s'il avait décidé de m'envoyer balader. Je m'attendais à ça, je m'y préparais. Même si je me détestais d'espérer qu'il reste. Attends ! Je levais le regard devant moi, et n'eus même pas le temps de me retourner que je sentais sa main se refermer à nouveau sur la mienne, me forçant à le regarder. Attends ! A nouveau son contact m'imposa une attitude où je me braquais, instinctivement. Puis je voyais son visage. La peur y prendre place, pour bien s'y ancrer. Le désespoir si installer avec tellement de facilités. Et mon instinct se brisa, parce que je n'arrivai pas à rester de marbre cette fois. Ses mots me prenaient aux tripes, et je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais pas le repousser. Je n'en avais pas envie. Alors.. pourquoi se forcer ? Je ne partirai pas.. m'entendis-je murmurer, mes yeux dans les siens. Il fallait qu'on bouge. Ou le propriétaire du resto japonais allait nous tomber dessus. Alors je me mettais en marche, ma main toujours dans la sienne, sans que je n'ose la bouger de peur de le voir craquer pour de bon. On marchait ainsi pendant quelques minutes, sans que je n'ose prononcer un mot. Je ne parvenais pas à y voir clair.. je laissais tomber. Je me relâchais, baissant les armes le temps de quelques minutes. Puis soudain, mon attention fut attirée par une réception qui semblait se tenir un peu plus loin à ciel ouvert. Un mariage ? Je jetais un coup d'oeil à celui dont je ne connaissais toujours pas le prénom. Il y aura du champagne.. dis-je en haussant légèrement les épaules. Et puis, ça m'amusait au fond. C'est au moment où on se mêlait à la foule que je reconnus la langue parlée par une majorité d'entre eux. Eh bien, il serait plus facile de se fondre dans la masse, même avec nos vêtements simples. Deux coupes s'il vous plait dis-je en russe au barmaid de la soirée.  

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Plus le temps passais, plus je me décomplexais. Avec une facilité presque … déconcertante. Je n’étais pas le genre de type à se livrer, à montrer ses failles, à dessiner ses peurs sur son visage. Mais là, je n’y pouvais rien, je n’y arrivais pas. Je n’arrivais plus à contenir le monstre qui ruminait en moi. J’ai mal, tellement, tellement mal. Je suis en souffrance comme jamais je ne l’ai été, j’ai peur de ne jamais m’en sortir, de ne jamais m’en séparer. Même casser la gueule à ce type ne m’a pas vraiment soulagé. Tout revient sans cesse comme un boomerang, j’ai l’impression de le sentir sur ma gueule. Je suis défait, peiné, déboussolé. J’ai peur, vraiment trop peur. Et c’est ce que je lui montre sans pouvoir l’empêcher quand je la retiens d’une main. Ne pars pas. Est-ce vraiment moi qui ait dis ça ? Oui, je crois. Et ça sort tellement naturellement qu’on ne peut que ressentir ma fragilité dans cette dévotion. J’ai besoin d’elle, là tout de suite. Qu’elle me rappelle que je ne suis pas mort, que je suis encore envie. Que ça va aller, pitié, je veux juste qu’on me dise que ça va aller, que ce n’est pas encore terminé. Mon téléphone n’a pas vibré, je suppose que Sage ne veut plus me répondre. Peut-être que je voudrais disparaitre, avoir l’illusion, même si elle est sale, d’être quelqu’un d’autre pendant un moment. Et puis, elle ne connait pas mon prénom cette brune, alors ça m’aide. Ça m’aide à oublier que je suis cet enfoiré de Noah qui détruit tout ce qu’il touche, à commencé par lui-même. Je ne partirai pas. Elle m’arrache un haut le cœur. Du moins, ce que je crois. En réalité, mon cœur ratte simplement un battement parce que le soulagement que me procure sa phrase me surprend. Comment j’en suis arrivé là ? Je n’en sais rien. Je ne veux pas y penser, je ne veux plus réfléchir. Et comme si cette phrase ouvrait les portes d’un nouveau monde, plus calme, plus rassurant, je me défais complètement de mes angoisses me mettant littéralement à nu face à elle. Elle a dit qu’elle ne partirait pas, alors je peux me décrisper. Je peux m’étouffer, elle a dit qu’elle restait là. Ma main ne lâche pas la sienne, pas même quand nous nous mettons à marcher. Je crois même que je la sers un peu trop fort au début. Et puis je baisse les yeux. Et puis je les vois. Nos doigts noués et froids qui ne savent pas trop ce qu’ils font là. Par réflexe, je me retire, doucement, feignant d’attraper une nouvelle clope dans mon paquet : « Tu en veux une autre ? ». A peine ais-je le temps de prononcer ces mots qu’elle s’arrête un instant me montrant ce qui semble être une réception d’extérieur. Des gens ? Trop de gens. En plus d’être misanthrope, je suis agoraphobe. Pas par plaisir, mais parce qu’il m’a toujours été impossible de me sentir à l’aise au milieu des autres. Jamais à ma place, toujours de travers. Je parais un peu inquiet, mais ne dis rien. Et la suis même jusqu’à l’étable qui servait de bar. Baigné dans la foule, je me sens happé, ma cigarette à la bouche, ma main tendue pour effleurer du bout des doigts son dos, être sûre de ne pas la perdre. Et on arrive à ce bar, je tourne les yeux, prendre conscience de l’endroit où je suis. Ma gueule cernée jure avec le décor festif, je n’en fais que peu de cas, reposant instinctivement mes yeux sur la jeune fille quand je l’entends parler russe. Je ne l’ai jamais parlé, mais je reconnais la langue. Là, tout de suite, je la trouve assez étonnante. Et je me rends compte que je ne la connais pas du tout : « Tu es russe ? », question stupide, bien sûre qu’elle l’est. Le serveur pose deux coupes de champagne devant nous. Quelle horreur, j’ai toujours détesté ça : « Les deux seront pour toi », et je me tourne vers le serveur sortant de ma poche un gros billet : « Un whisky et … ça là », lui désignant la machine à churros. On n’a rien mangé, et je ne sais pas si c’est le soulagement de la voir rester ou le bain de foule qui fait ça, mais tout à coup, mon ventre se creuse, et j’ai faim. Je récupère mon verre et le cône de churros, clope coincée à la commissure des mes lèvres, avant d’ajouter, avec un peu plus de légèreté : « Allez, la première cul sec ». J’ai mal. Je veux l’oublier. Là, tout de suite, j’y parviens un peu. Ô dieu, de l’hiver à la nuit c’est désordre, mais t’es belle dans ma vie.  


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— Noara

Les rires et les conversations allaient bon train autour de nous, contrastant clairement avec ce qu'il venait de se passer. Il avait fini par me lâcher la main, et j'avais cette impression bizarre de picotement à l'endroit où ses doigts s'étaient refermés sur les miens, comme s'ils avaient été marqués. Comme si mon esprit ne parvenait pas à l'oublier. Les conversations mélangées entre l'anglais et le russe se mêlaient dans ma tête, bien que je tentais de ne pas y faire attention. Mais c'était toujours ainsi lorsque j'entendais ma langue maternelle, tellement c'était rare de croiser des gens qui la maîtrisaient.  Tu es russe ? Il avait l'air étonné, et malgré moi, un léger sourire s'esquissa sur mes lèvres. Oui. Comment tu as deviné ? dis-je l'air amusée, profitant que l'ambiance soit un peu plus légère pour me foutre gentiment de lui. Le barmaid apporta nos coupes, et je remarquais immédiatement la grimace sur le visage du jeune homme, avant d'hausser légèrement les sourcils en l'entendant dire que les deux coupes seraient pour moi. Il n'aimait pas le champagne ? C'est pour ça que tu m'en as offert une la dernière fois.. ? demandai-je l'air de rien. J'crois qu'on fond, j'espérais même qu'il se sentirait mal à l'aise. Petite vengeance l'air de rien. Je ne pouvais qu'approuver lorsque je le vis prendre des churros car soudain, j'avais l'impression que l'appétit m'était revenu. Pour le whisky en revanche, je ne le comprenais toujours pas, vu que je détestais ça. On récupérait tout notre attirail, mes deux coupes pour moi et son whisky et les churros pour lui, avant de commencer à s'éloigner légèrement, histoire de quitter ce bain de foule. Je n'avais jamais aimé ça, être au milieu de tous de cette manière. Je préférais de loin rester à l'écart pour observer. Sauf quand je dansais. Je m'adossais au mur à côté de la piste de danse encore vide, un peu en retrait des discussions. Allez, la première cul sec. J'haussais un sourcil, le jaugeant du regard. Et puis je m'exécutais, laissant le champagne descendre dans ma gorge d'un seul trait. Si avec ça je ne finissais pas joyeuse.. Mais en même temps, il y avait une coupe de trop dans l'histoire. Alors je posais la coupe vide à mes pieds, avant d'attraper un churros dans le paquet qu'il tenait toujours. Ca va, ta main.. ? demandai-je en fronçant les sourcils, voyant qu'elle avait à peu près triplé de volume et pris une teinte violette inquiétante. Et du coup, je tendais la main pour lui prendre le cornet des siennes. On devrait rentrer soigner ça..

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Son corps est aussi de pierre et de bois, c'est à peine s'il sait qu'il a froid.



Et tout à coup, tout devint bleu. Bleu et voluptueux. Comme un rêve étrange plein d’euphorie naissante après le vert vif de l’angoisse. Je me relâchais malgré moi, quand par ses mots, quand par ses gestes, elle me faisait comprendre que ce soir, elle ne me laissait pas. Pour la première fois de ma vie, il ne me fallut pas trop d’effort pour chasser toute pensée néfaste de ma tête. C’était comme si elles étaient devenues si lourdes que mon corps lui-même avait fait en sorte de les dégager. Et je me surprends à être étonné, la fixant d’yeux ronds, toujours dans les yeux. Je la regarde toujours dans les yeux parce que je ne les comprends pas, parce que je n’arrive pas à regarder autre chose que ça. Ils m’intriguent ses grands yeux bleu, ils m’aspirent, ils me bouffent. Elle se moque de moi et elle n’a pas tord. Bien joué Captain Obvious, même moi, dans tout ça, j’esquisse un sourire en coin, timide, pas trop prononcé, pour me moquer de moi-même : « Ne te moque pas de moi », dis-je d’une voix presque effacée. Et sa remarque sur le champagne que je lui avais offert me fait tiquer. Cette fois je baisse légèrement la tête, fixant le serveur en action. Avant de reporter mon attention sur elle, redressé de toute ma hauteur, soufflant au vent la fumée que j’inhale. Je ne sais pas si ça me perturbe ou si ça m’énerve. Je ne réponds pas, parce que je ne veux pas répondre. Parler de la dernière fois, c’est entrer dans un sujet que je ne veux pas aborder pour le moment. C’est lui expliquer les raisons de mon obsessions. Et par la même la véhémence de ma fascination à son égard. Hors de question. Mon regard se coince, de nouveau dur, froid, et sévère, comme s’il lui disait Tais-toi. Et plein de nos victuailles, nous nous éloignons de la foule, un peu à l’écart. La fumée de ma clope coincée aux lèvres me fait plisser les yeux, je tiens le verre et les churros d’une main tandis que l’autre commence à me tirer. Je la regardais s’adosser au mur, et comme j’étais stable, je trouvais une meilleure emprise pour le verre et le cône. Ainsi pu-je cendrer ma clope, ainsi pu-je la dévisager une fois nouvelle, et l’inviter, un brin provocateur, à boire sa coupe cul sec. Je la fixe comme un aliéné quand elle le fait. Elle est étrange. Elle m’intrigue. Je veux dire, vraiment. Je ne dis rien quand elle s’agite, la regarde prendre le churros, et je ne sais pas. J’dois paraitre fou à la fixer sans arrêt comme ça. Je finis par balancer mon reste de clope, poser les churros au sol et boire quelques gorgées de whisky. Je lève ma main quand elle en parle pour constater les dégâts : « ça tire un peu » dis-je blasé, comme si je ne m’en souciais pas vraiment. Je pose mon verre au sol et attrape le cône de churros avant d’en enfoncer un dans ma bouche : « Rentrer ? », toi et moi ? Où ça ? Chez toi ? Chez moi ? J’ouvre grand les yeux et fort heureusement, le malaise qui s’installe s’étiole quand l’organisateur de soirée prends le micro : « Et maintenant, tous les amoureux en piste, je veux des rires et de la joie ! ». Je tourne le visage vers la piste, riant intérieurement de la situation. En fait, c’est plutôt marrant. Et je repose mes yeux sur la jeune fille : « Combien de fois faudra-t-il qu’on se voit avant que tu ne me donnes ton prénom ? »


© charney for ilh
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— Noara

Ma remarque n'avait pas fait mouche. A peine avais-je fait allusion à ce qu'il s'était passé la dernière fois dans ce bar qu'il s'était refermé, fumant sa cigarette en silence. Voilà, je l'avais ma petite vengeance. Mais je ne savais même pas si j'arrivais à ressentir la moindre satisfaction. Alors je vidais cette coupe d'un seul trait, répondant à sa provocation tout en sachant que c'était une mauvaise idée, vu que les bulles allaient vite me monter à la tête. Son regard restait irrémédiablement fixé sur moi, comme si il analysait le moindre de mes faits et gestes, et... je ne savais pas quoi en penser. Le plus bizarre dans tout ça, c'est que je n'étais même pas gênée. Même si mon regard vagabondait autour de nous, il finissait toujours par revenir vers lui, entre agacement et curiosité, sans que je n'arrive à comprendre ce qui me passait par la tête. Je remarquais alors sa main, gonflée et presque violette au niveau des doigts, me demandant même si certains d'entre eux n'étaient pas cassés. Si il ne faisait rien, ça allait empirer non ? Ca devait faire un mal de chien. Pourtant, il semblait complètement anesthésié. Et puis les mots sortirent tout seuls de ma bouche, par pure inquiétude désormais, sans que je ne m'en rende vraiment compte. Rentrer ? Soudain, je pris conscience de comment cette phrase pouvait être interprétée et.. je m'empourprais presque. Rentrer où au juste ? J'allais pas le faire venir chez moi, j'allais pas aller chez lui. Heureusement pour moi, je n'eus pas le temps de me sentir mal à l'aise puisque l'animateur de la soirée pris le micro pour annoncer l'ouverture du "bal" de manière très kitch, exactement le genre de trucs qu'on en voyait que dans les mariages, faisant s'envoler cet instant de malaise. Je suivais le regard du jeune homme, croisant les bras contre moi, amusée au fond de moi de voir que comme souvent personne parmi les invités s'osait s'aventurer en premier sous le regard des autres. Combien de fois faudra-t-il qu’on se voit avant que tu ne me donnes ton prénom ? Mon regard revint vers lui, plongeant dans ses yeux toute entière, avant que je ne me sente à nouveau déstabilisée de l'intérêt qu'il semblait me porter alors que jusqu'à ce soir.. tout avait été différent. Je.. commençai-je avant d'être brutalement coupée par un mec hilare, qui nous poussait littéralement vers la piste de danse. Allez allez en avant les amoureux ! On va danser ! dit-il joyeux, nous arrachant nos verres des mains et en moins de deux, on se retrouvait sur la piste, sous les yeux et les sifflements des invités qui attendaient qu'on se mette à danser. Et la musique bien romantique qui se mit en route termina de me pétrifier complètement. Oh my god. Ca ne pouvait pas être en train de se produire. Le pire, c'est qu'avec tout ce monde, plus le fait qu'on était pas réellement invités à la soirée.. on avait pas vraiment le choix. Alors je me rapprochais de lui, n'ayant plus du tout le courage de le regarder dans les yeux pour le coup. Les première secondes furent certainement les plus longues de toute ma vie, et si je n'avais pas fait de la danse depuis toutes ces années, j'aurais certainement eu l'air d'une parfaite empotée. Puis petit à petit d'autres "couples" venaient nous rejoindre, et je me sentais un peu plus fondue dans la masse. Ce qui m'allait parfaitement. J'étais... pire que tendue. Et je n'osais toujours pas le regarder. Désolée pour ça.. dis-je maladroitement. Je crois que même en imaginant le pire, je n'aurais pas pensé à ça. Puis finalement, j'essayais de me convaincre que ce n'était pas la mer à boire. Lara lâchai-je soudainement. Je m'appelle Lara précisai-je en levant enfin mon regard vers le sien.

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