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Je me lançais dans un jeu perdu d’avance, quoique, l’idée des cabines uv pouvait peut être me permettre de la rattraper un peu, même si mes gênes anglais jouaient en ma défaveur… J’avoue qu’avec son petit côté autoritaire, l’idée d’être à ses ordres temporairement pouvait aussi s’avérer excitant… Parce que je savais qu’elle saurait faire un bon usage de son pouvoir. C’est ensuite exaspérant, pire qu’un gosse que je soulignais un à un tous les mauvais points de la classe éco, doutant de la sécurité, me plaignant du confort… La technique du baiser anti stress était efficace mais il allait peut être falloir qu’on se mette en apnée tous les deux et qu’on reste nos lèvres soudées durant tout le voyage… Même pas cinq minutes qu’on était là et déjà la demoiselle n’en pouvait plus, suggérant qu’on fasse le retour dans le jet de notre prince anglais préféré. « Tu sais même en jet je suis comme ça… » Je voulais la prévenir, je l’avais fait d’ailleurs : je n’aimais pas l’avion. C’était juste amplifié aujourd’hui parce que je n’étais pas dans mon univers habituel de luxe et entouré de ma troupe. L’avion commençait à bouger, je scrutais le hublot et elle, elle réclamait qu’on parle. De tout mais pas de crash aérien, c’était ma seule exigence, qui eut le don de la faire ronchonner. Je voyais les images de l’extérieur passait de plus en plus vite alors qu’on s’élançait sur la piste. Kyla exigea alors que je la regarde et je lâchai des yeux la fenêtre pour me tourner vers elle. Et de but en blanc, paf, le sujet. Celui qu’on, pour ne pas dire je, avait évité depuis le début de la journée, celui qui nous avait divisé la semaine passée avant qu’elle ne parte précipitamment pour Paris. Mon regard se planta dans le sien, ou bien c’était peut être l’inverse, alors que les questions déferlaient. Exit le vol, l’avion qui se décollait du sol, la piste qui rapetissait vitesse grand V, le paysage qui disparaissait peu à peu remplacé par un champ cotonneux de nuage. Exit aussi les passagers, le brouhaha des conversations, le signal lumineux qui nous indiquait de maintenir nos ceintures closes. Il n’y avait plus qu’elle. Elle et moi. Et nos regards accrochés. Je n’y échapperais pas d’une pirouette cette fois, il fallait que je me lance, que je lui dise. « Je veux être avec toi Kyla. Juste toi. Je suis prêt. » assurai-je sans ciller. Et pendant qu’on y était, autant jouer carte sur table et faire mon mea culpa : « Et je suis désolé d’avoir mis autant de temps à te le dire… »(Invité)