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Septième ciel (Kyla)

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Cravate ou pas cravate. Je regardais une énième fois mon reflet dans la glace de ma chambre avant de quitter le campus. Le vêtement de soie vola, terminant sur mon lit finalement. Pas de cravate. On n’empruntait pas un vol en classe éco tiré par quatre épingles, j’allais attirer d’autant plus les regards, autant jouer la carte du passe partout… Qu’est-ce qui m’avait pris de déclasser mon billet ? Non, mais déjà que je n’aimais pas l’avion, et ne pas aimer c’était un euphémisme… Les vols, déjà en classe affaire et d’ailleurs même quand je voyageais en jet privé avec Drew ou Tate, c’était toujours un calvaire pour moi alors là… Qu’est-ce qui m’avait pris ? Ha oui, c’est vrai, Kyla… Quand je repensais à mon attitude lors de notre dernière rencontre, avant qu’elle ne parte pour Paris avec Bapt’, je me disais qu’au final, un vol au milieu de la populasse, ce n’était pas cher payé pour me rattraper… Et ce n’était pas dit que cela suffirait à me rattraper. Ma discussion par sms avec Baptiste m’avait malgré tout aidé à y voir plus clair, tout comme ma conversation avec Nina… Je tenais bien trop à Kyla pour la laisser filer, c’était une évidence. Quant à ma capacité à m’assagir du côté de mes trop nombreuses conquêtes, tout restait encore à prouver… Je quittai le campus, songeur, doublement flippé : et par le vol, et par les explications que Kyla et moi allions devoir échanger et j’arrivais finalement devant l’appartement de la jeune femme, lui envoyant un sms pour lui dire que j’étais devant chez elle, prêt pour la conduire à l’aéroport.

@Kyla Carmichael Septième ciel (Kyla) 1001568715
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Rentrée hier complètement fatiguée de ma semaine à Paris, je n'avais pas dormi une minute depuis mon retour. En même temps, comment pouvais-je dormir alors qu'il fallait que je lave toutes mes affaires pour remballer ma valise pour le lendemain ? C'était de la folie genre puissance dix milles mais bon, au pire, je partirais avec le minimum syndical et j'achèterai sur place. C'est déjà ce que j'avais fais pour le Chili et ça avait bien fonctionné non ? Personne n'y avait vu que du feu et ce qui ne m'avait pas plu, je l'avais laissé pour une association caritative. Comment faire d'un achat compulsif, une très bonne action. Enfin, je stressais surtout à l'idée de revoir Cole, de passer du temps avec lui bien que le vol ne soit pas si long que ça en fin de compte. Quatre ou cinq heures, ce n'était absolument rien à côté du nombre d'heures incalculables que j'avais passé à côté de Baptiste. Neuf heures, c'est long. Surtout quand vous avez envie d'étriper votre voisin. J'adorais Baptiste mais un peu de maturité ne me ferait pas de mal. Enfin, il était plutôt ce samedi matin quand j'enchaînais mon quatrième dessin animé d'affilé, checkant si mes robes étaient prêtes. Au fond de la valise, j'avais posé celle que Cole m'avait offerte pour mon anniversaire. Je comptais la porter pour l'une de nos sorties si nous sortions ensemble là bas, à la vue de tous. Oui, parce que j'étais toujours sceptique sur ce sujet. Enfin, préparée, dans une combishort noire manque trois-quart, sandales aux pieds, valise bouclée, j'attendais un message du jeune homme. Et s'il avait changé d'avis ? Dante était toujours là, je pourrais partir avec lui mais bon... Je crois que là, ce serait la fin de tout espoir. Et mon portable vibra rapidement. Un coup d'oeil, un sourire sur le visage et je place mes lunettes de soleil sur mon nez ainsi que ma capeline sur ma tête. Vacancières jusqu'au bout, oui oui. Je vérifie bien d'avoir mon passeport et descends avec l'ascenseur. J'ai l'impression que ces minutes sont des secondes et ça me tord le ventre. J'inspire et expire et quand je sors de l'ascenseur, ma valise derrière moi et le vois à travers les portes vitrées, je souris largement. Sereine. Un poids en moins. Complètement conne et idiote, voilà ce que j'étais. Et je n'avais pas honte de le dire. Une de mes principales qualités ? Savoir quand on est idiote. Et je le suis. Mais c'est le Roi des idiots alors... Je pousse les portes et souris légèrement. " Hey " J'écrase mes lèvres sur sa joue et souris. " Ça va ? " Demandais-je simplement. Il a l'air un peu tendu et je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Ça ne peut qu'être une bonne chose. S'il avait décidé que je ne lui manquais plus, finalement, il me l'aurait dit non ? Et puis, il a déclassé son billet pour être avec moi... Aucun intérêt de venir me chercher si c'est pour me planter une fois à l'aéroport. Il fallait que j'arrête de me faire des scénarios du type et plus vite que ça !
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 Les portes de son immeuble s'ouvrirent et la demoiselle apparut, avançant jusqu'à moi en faisant rouler sa valise derrière elle, petit sourire aux lèvres... Elle n'avait pas l'air fâchée, comme si le fait de déclasser mon billet et d'avouer qu'elle me manquait avait pu suffire à la convaincre de mon mea culpa. "Hey..." Ses lèvres vinrent se poser sur ma joue et un sourire se dessina à mon tour sur mon visage, malgré mon air crispé, malgré le stress du voyage en classe éco, malgré mes préoccupations quant à notre conversation à venir... Cela ne pouvait pas être pire que la dernière fois, lorsqu'elle était venu me rejoindre dans ma chambre à la EH ? Elle dut cependant remarquer ma tension puisqu'un -ça va?- un peu inquiet s'échappa de ses lèvres. "Oui, oui..." Pas très convaincant certes. "Et toi ? Pas trop fatiguée du voyage ?" C'est elle qui enchainait les vols après tout.. Et pas dans les couchettes de classe affaire qui plus est. Puis la voyant toujours avec sa valise dans les mains, mes sourcils se froncèrent. Je lui tournai un instant le dos, me dirigeant vers la limousine à la vitre de laquelle je toquai. Mon chauffeur la baissa et c'est sur un ton excédé et passablement énervé que je lui ordonnai : "Harry. Les valises..." Le nouveau ne faisait clairement pas l'affaire, il fallait tout lui dire. Le dénommé Harry sortit précipitamment du véhicule, réalisant son omission. Il s'avança sur le trottoir pour prendre le bagage des mains de Kyla avant d'aller le charger dans le coffre. Quant à moi, j'ouvris la portière à la demoiselle et lui soufflai discrètement : "Il est vraiment incompétent... Il va falloir que je m'occupe de le remplacer dès la rentrée..." Pour l'été et mes quelques passages à Boston, il ferait bien l'affaire. Mais quand les cours auraient repris, je n'allais pas pouvoir garder un incapable comme lui. La vérité c'était que Charles me manquait, mais ça je ne me l'avouais même pas à moi même. Je l'avais congédié peu après le bal, suite aux suspicions de Kyla à son sujet, cela ayant fait naitre le doute à son sujet en moi. J'avais besoin d'avoir pleinement confiance dans mes employés... Bref, parler de mon choix de chauffeur, c'était avant tout une technique pour reculer un peu plus le moment où nous allions devoir attaquer le vif du sujet, parler de nous...
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Revoir celui qui me fait autant de bien que de mal me réjouit totalement. Je ne peux pas l'expliquer. C'est mon côté un peu sadomasochiste je pense mais c'est comme ça. Même si je sais que je risque de me prendre une belle claque dans la gueule, je suis quand même heureuse, bien et détendue. Je suis carrément étrange mais ça, ce n'est pas nouveau. Face à lui, je souris et je m'inquiète de son humeur. Il a l'air un peu tendu quand même et ça ne m'enchante pas. Pourquoi ? Et bien parce que je pars du principe que s'il n'est pas serein, souriant, sûre de lui c'est que justement, il hésite. Ça devrait me refroidir énormément, surtout après son échange de SMS avec Baptiste-moi et nos quelques SMS avant Disney. " Ça va... J'ai pas dormir de la nuit, je suis totalement décalée et en plein jet-lag mais bon, ça va le faire " Souriais-je largement. J'allais pouvoir dormir une fois arriver à Cap-Breton après un petit tour par la soirée de bienvenue. À moins que je saute cette épreuve et file directement au lit, retrouver Morphée... Ça peut être une idée, oui oui. Il se tourne, appelle un Harry et je fronce les sourcils. Je vois le chauffeur sortir de la voiture, embarquer ma valise et je déglutis difficilement. Je pose ma main sur la portière et regarde Cole. " Où est Charles ? " Demandais-je rapidement en fronçant les sourcils. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Avais-je réellement eu raison ? Ou avait-il fait une bourde ? Non, impossible, ce type avait l'air trop clean pour faire une connerie. Je monte dans la limousine et le regarde s'installer. Cette atmosphère me pèse. Et voilà que j'ai déjà le ventre qui se tord dans tous les sens. Super. Vraiment, génial ! Moi qui me pensait sereine mais s'il avait renvoyé l'une des constante de sa vie, qu'allait-il faire de moi ? " T'es prêt pour voyager ? " Et discuter. Oui parce que ça, on y échappera pas. Je n'avais pas encore de chambre à Cap-Breton, n'ayant posé mon nom absolument nul part. Donc ce soir, je squatterais le lit d'une copine. Ou celui de Cole selon la finalité de notre discussion..
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 Je sauvais les apparence, éludant sa question malgré mon air tendu. Et je lui retournais la question. Elle n'avait pas dormi, décalage horaire oblige. "Tu dormiras dans l'avion..." Avant de marquer une courte pause, songeant au type de fauteuil dans lesquels on allait être installés. "Enfin... On peut dormir là bas ou ?" demandai-je, une nuance d'inquiétude dans la voix. J'imaginais bien que les sièges n'étaient pas aussi confort que ceux qui s'inclinaient à souhait en première classe. Constatant ensuite que mon chauffeur ne prenait pas de lui même l'initiative de décharger la demoiselle, j'allais le rappeler à l'ordre en toquant à la vitre avec agacement. J'ouvris ensuite la portière à la jeune femme et lui confiais mon exaspération à l'égard de mon nouvel employé. Elle s'inquiéta alors du sort de mon ancien employé. "Je l'ai viré après le bal... Après ce que tu m'avais dit, je me suis dit que je ne devais pas courir de risque." La loyauté de mon chauffeur avait été mise en doute et je n'arrivais plus à lui faire cent pour cent confiance suite à cela.Et en voyant la mine un peu choquée de la brune, je dédramatisais la chose : "C'est pas grave, c'est qu'un chauffeur... J'en trouverais un autre. Enfin un plus compétent que ce Harry bien sur." Masque indifférent de patron impitoyable. Elles étaient loin les confidences à demi mot que je lui avais fait lors du bal au sujet de ma relation privilégiée avec Charles. Mon comportement dut surement la déstabiliser parce que l'on s'installa dans un silence bizarrement pesant... Et c'est avec une question portant sur mon envie de voyager qu'elle brisa ce silence. "Voyager oui. Mais voyager en classe éco ?" Je me déridai alors un peu, un petit sourire et une légère grimace se dessinant sur mon visage : "Kyla faut que je t'avoue un truc. Ca me stresse un peu. C'est la première fois." Et puis autre précision quand même : "J'aime pas l'avion en règle générale alors là..." Le ton était donné comme ça... Mais bon peut être qu'avec elle à mes côtés, et avec tout ce qu'on allait avoir à se dire, le vol allait être agréable...
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Je l'écoute et je ne peux pas m'empêcher de rire. Non mais alors ça c'est vraiment hilarant ! " Les sièges sont inclinables oui. Pas au point de la classe affaire où les compartiments se transforment en lit mais bon... Je dors partout donc ça ne me gêne pas " J'hausse légèrement les épaules mais je vois que lui, ça va le gêner, qu'il va ronchonner tout le voyage et tout ce qui va avec. Bon, ce n'est pas bien grave. Il a fait l'effort et peut être qu'au retour, c'est moi qui changerait de classe, qui sait ? Personne, justement et c'était bien ça le soucis en fait. Surtout quand je découvre qu'il a viré Charles suite à mes soupçons et je m'en voulais énormément. " C'est pas qu'un chauffeur, c'est un homme avec des factures à la fin du mois Cole " Soufflais-je en ronchonnant légèrement. Forcément, lui, il ne pensait pas comme ça parce qu'il n'avait jamais eu de questions à se poser pour savoir comment payer ses factures. Bon, moi non plus pour tout dire mais j'avais quand même cette sensibilité dont l'anglais était totalement dépourvu. " J'espère que c'était vraiment lui qui balançait tout à ta mère alors... " Soufflais-je en montant dans la limousine. Non parce que si je suis à l'origine du renvoi de ce bon vieux Charles et que c'est pour rien, je m'en voudrais à vie, genre vraiment. Kyla, défenseur des 'plus basses' classes de la population. En tout cas, j'espérais intérieurement qu'il ne se retrouverait pas sans emploi trop longtemps... Je tente de casser l'ambiance pesante qui s'installe entre nous et lui souris à ses confidences. Je pose ma main sur la sienne et le regarde droit dans les yeux. " Ça va aller, y a pas de raisons... Tu prends pas de trucs pour l'anxiété ? " Demandais-je simplement. Ça pourrait l'aider non ? " Puis je suis là, tu seras pas tout seul, t'inquiète pas " Un léger sourire prouvait bien la réalité de mes propos. Ensemble, on pouvait le faire non ? " Et le trajet n'est pas très long, ça va passer vite.. " Le pire était le décollage et l'atterrissage mais entre, c'était tranquille quand même. En tout cas, je ne proposais pas de passer en classe supérieure, hors de question. On avait besoin de discuter ensemble, lui et moi.. Et pas lui et moi et toute la Eliot House avec leurs antennes de sorties...
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 Je la vis se mettre à rire devant mes inquiétudes et ma mine soucieuse. « Quoi qu’est-ce que j’ai dit de drôle ? » me vexai-je un peu avant de l’écouter me rassurer sur le côté inclinable de nos futurs sièges. Ils ne se changeaient pas en couchette comme en première, mais en tout cas du côté de Kyla, ce n’était pas obstacle pour dormir. Je flippais pour ce vol, ça se voyait de plus en plus à ma mine crispée, et surement aussi à mon comportement agressif et autoritaire avec mon nouvel employé. Je racontai comment j’avais viré l’autre, sur un ton froid, indifférent, plutôt que d’avouer que son professionnalisme et surtout son amitié, puisqu’en Charles et moi, avec le temps, les relations avaient largement dépassé celles qu’entretenait habituellement un patron avec son salarié. Lorsqu’elle souligna qu’il n’était pas –qu’un chauffeur- qu’il avait des factures à payer à la fin du mois, je me contentais d’un haussement nonchalant en bougonnant : « Bah il aura qu’à demander un gros chèque à ma mère. » Puisque c’est à elle que je le suspectais de refiler des infos sur les déboires de ma vie, chose qu’elle ramena sur le tapis.  « La question ne se pose plus désormais. » C’était pas un empoté comme Harry qui risquait d’avoir l’idée de revendre je ne sais quelle info sur moi à ma famille, on pouvait être tout à fait tranquille là dessus… Mais je n’allais jamais le supporter, ce chauffeur gauche et mollasson. « On a un avion à prendre Harry… » ronchonnai-je d’ailleurs d’une voix impatiente à son attention alors que je trouvais qu’il roulait particulièrement lentement, puis je tournais à nouveau le regard vers Kyla me lançant dans les confidences, laissant tomber un peu le masque de patron glacial pour lui avouer que c’était mon premier trajet en classe éco. Je grimaçai quand elle suggéra de prendre des médocs contre le stress. « Non, j’ai pas besoin de ça… » Je voulais pas être shooté au xanax pendant le vol. Et lorsqu’elle souligna que je n’étais pas tout seul, qu’elle serait là, un petit sourire étira mes lèvres. « Une dose de Kyla, bien plus efficace que tout les xanax ou atarax qu’on peut trouver en pharmacie. » Mon regard s’attarda un instant sur son visage, ses lèvres, avec l’envie d’aller y poser les miennes mais c’est à ce moment là que Harry pila, nous faisant subir un à-coup sur la banquette. « Retiens moi, je vais le virer sur le champ… » grognai-je entre mes dents. Et non, je ne devais pas le virer avant qu’on soit arrivés à l’aéroport, on avait encore un peu besoin de lui…
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Je le regarde et souris légèrement, ayant rapidement calmé mon rire. " Rien Cole.. Détends toi, tu vas dans un avion avec des sièges confortables, inclinables, tu ne vas te balader dans un bidonville non plus " Soufflais-je rapidement. Il ne faut pas qu'il s'inquiète pour des choses aussi futiles que cela sinon on est vraiment pas sorti de l'auberge. Ça va être bien, c'est un petit trajet et on va en profiter pour parler parce que dans les avions, tout le monde discute entre soi, personne n'écoute son voisin et je suis sûre qu'il s'est assuré pour qu'on soit l'un à côté de l'autre dans une rangée de deux et surement pas sur une rangée de trois. Ça serait beau tiens. Cole - moi - Sage. Je pense que le jeune homme et ma meilleure amie s'arracherait la gueule en moins de dix minutes. En tout cas, je peux dire ce que je veux mais ça me fait plaisir qu'il fasse cet effort, vraiment. Je peux tout reprocher à Cole - ou presque - mais là... Je l'écoute parler de Charles et je regrette presque la façon dont il se comporte. Ils avaient l'air plutôt proche, pas forcément intime à connaître la vie l'un de l'autre - enfin dans le sens où Cole ne doit rien savoir de son employé - mais tout de même... Il agit comme le connard qu'il est avec autrui. Ou alors qu'il croit être puisqu'avec moi, c'est différent non ? Je ne sais pas, tout est étrange à ce moment même. Il grogne après son employé et je le regarde droit dans les yeux. " Ça va aller Cole, calme toi... On a le temps avant d'arriver " Bon, certes, il faut le temps d'enregistrer les bagages, de contrôler nos identités et tout ce qui va avec mais bon, ça va être rapide. Mais il était vraiment tendu comme un string et c'était drôle à voir. Pour une fois, ce n'était pas moi qui stressait, qui me retrouvait mal à l'aise et tout ce qui va aller. Ma main sur la sienne, je l'écoute et ris. " On a l'impression que je suis une dose de drogue dis comme ça ! " Je lui adresse un clin d'oeil et le chauffeur pile. Je serre les dents parce que je sais que dans l'état qu'il est, il va finir par péter un câble alors je le regarde droit dans les yeux et lui dis, le plus calmement possible " Il te reste encore quelques minutes à le supporter. Dis toi que dans une grosse demi heure, tu ne le reverras plus pour deux mois... Sauf si tu reviens par ici " Et encore, je lui fais bien confiance pour le virer d'ici là ! De mon autre main, je serre son genou. " Alors, t'as fais quoi de ta semaine ? " Pendant que moi je me gelais à Paris, tu faisais quoi toi hein ? Discuter de la pluie et du beau temps pour l'occuper, pour le faire penser à autre chose que la conduite désastreuse de son chauffeur. Encore un coup brusque et je lève les yeux au ciel. Je tape à la fenêtre qui nous sépare et cette dernière s'ouvre. " Je sais bien que ce n'est pas forcément facile de conduire une telle voiture mais si tu veux pas te faire virer avant d'arrivée à l'aéroport, la pédale de frein n'est pas un truc sur lequel on appuie comme un bourrain " Lâchais-je alors qu'il répondait un simple Oui. " Oui Madame " Appuyais-je en voyant son regard dans le rétroviseur. La vitre remonte et je me glisse à nouveau face à Cole. " Ça devrait le faire " Voilà, comme ça pas de meurtre et on peut discuter de la pluie et du beau temps tranquillement.
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 Elle avait surement raison alors je soufflai un peu, essayant de me décrisper, j’allais avoir assez de courbatures comme ça après le voyage sans m’en créer à cause du stress. Bref, j’essayais de ne plus penser à ça, à cet inconfort qui m’attendait, jouant plutôt les patrons glacial en parlant de celui que j’avais pourtant considéré comme l’un de mes employés les plus fidèles… Peut être que ce masque d’indifférence, je l’affichais aussi pour la dissuader de se lancer dans un sujet plus délicat, auquel pourtant je n’allais pas échapper éternellement. Elle me souffla de me calmer un peu alors que je m’excitai à nouveau sur Harry, le pressant d’une voix impatiente. Kyla essaya alors de suggérer quelques medocs pour me détendre avant le vol, sauf que la seule chose que je voulais bien prendre c’était une dose de Kyla. « Une drogue dont j’ai du être sevré pendant une semaine… » Une semaine sans la voir, sans l’appeler… Et je n’avais d’ailleurs pas tenu sans la contacter, craquant en lui envoyant finalement un sms puisque j’avais récupéré son numéro grâce à Baptiste. Une semaine pour me rendre à l’évidence que je ne tiendrais pas plus, qu’il me fallait ma dose de Kyla. Addict que j’étais. Et là tout de suite maintenant, mes yeux vrillant sur ses lèvres, je me sentais à deux doigts de venir m’en emparer quand le chauffeur freina en nous imposant une saccade sur la banquette. Je jurai que j’allais le virer, mais le regard de la demoiselle capta le mien et elle me souffla à nouveau des paroles apaisantes, une main sur mon genou, l’autre sur la mienne. La pression de ses doigts me fit du bien pour essayer d’oublier le crétin derrière le volant. Je me promis intérieurement d’être plus rigoureux et exigeant pour la prochaine embauche. La discussion reprit donc, tranquillement, Kyla me demanda ce que j’avais fait de ma semaine. « Rien. » répondis-je avec un air boudeur. « Hippo m’a abandonné pour aller avec Tate je ne sais plus où… En plus j’ai lu sur CS qu’elle couchait avec Royce, et apparemment avec le mec d’Emi… » D’ailleurs tiens, Kyla était amie avec Emilia aussi. « T’es au courant de ça ? T’en penses quoi toi de ce type là ? Adam ? » Bien Cole, bien… Parle de tout le monde sauf de vous deux… Bravo. Nouvel à coup et je sentis mon sang ne faire qu’un tour. Sauf que je n’eus pas le temps d’ouvrir la bouche que Kyla se chargea de rappelé à l’ordre le chauffard, enfin chauffeur. « Merci… » glissai-je un sourire se dessinant sur mes lèvres lorsqu’elle le reprit après son simple –oui- pour que ce dernier y ajoute le –madame- réglementaire. « J’aime quand tu joues les boss comme ça… Ce petit côté autoritaire la rendait encore plus sexy, d’ailleurs là dessus, je fondis sur ses lèvres pour lui voler un baiser furtif.
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J'étais une grande stressée mais je tentais de prendre sur moi de plus en plus parce qu'il le fallait. Râler, chouiner, criser ne servait strictement à rien et ne me ferait pas avancer dans la vie, dans ce champ de bataille à la con. Je ne voulais plus me laisser bouffer par mes angoisses, mes doses de stress et tout ce qui va avec. Je l'écoute et souris. " Et comment s'est passé le sevrage ? " Soufflais-je à voix basse. J'avais envie de savoir comment il s'en était sorti, si lui aussi il avait été mal à bouffer des pots de glace entier et à finir par courir à 22h dans un parc mal éclairé pour se détendre. Enfin non, monsieur n'aime pas se salir les mains alors transpirer comme un phoque.. Les deux premiers jours avaient été catastrophiques et puis j'avais pris des billets d'avion, des chambres d'hôtels, des places pour Disney... Me casser sur un coup de tête, ma grande spécialité. J'avais claqué une fortune pendant ce séjour mais je ne le regrettais, loin de là. C'était agréable au possible d'être loin de tout, de s'occuper et de ne pas penser à Cole toutes les deux minutes. J'avais profité puis la réalité m'avait rattrapé. Ce SMS en milieu de semaine... Je ne sais pas s'ils l'avaient fais par réelle envie ou parce que je l'avais poussé, d'une certaine manière à passer le cap. J'étais vraiment la dose de drogue à se pavaner sous son nez. N'avais-je pas forcé les choses ? Pas la peine de penser à tout ça, vraiment pas... Je l'écoute et je grimace quand il me parle d'Hippolyte. Sérieux ? On doit parler d'elle là ? Je peux sauter par la fenêtre ou me mettre à côté du chauffeur s'il vous plait ? " Je ne connais pas Adam mais si Emilia est avec lui, ce n'est pas pour rien... Et je doute qu'ils aient couché ensemble, Adam et Hippolyte. Il n'aurait pas fais ça à Emilia... " Soufflais-je avec un sourire. Je l'avais croisé à Dubaï et il avait l'air très amoureux d'elle alors bon ! " Et pour Royce... Elle compte tenter de passer derrière moi encore longtemps ? " Lâchais-je en levant les yeux au ciel. Enfin, Royce passait sur tout le monde et SURTOUT, sur tout ce qui ouvre les cuisses. Fille facile la petite Hippolyte. " C'est mon premier tout, je pense que je t'en ai parlé.. Celui à qui j'ai dis je t'aime lors de notre premier rapport et qui m'a foutu dehors à peine rhabillée ? " Et si c'est pas le cas, il le sait maintenant. Je n'avais pas envie de garder trop de secret à son encombre et puis, c'était Royce. J'en suis quand même plutôt proche. Enfin, ça dépend parce que Royce te contacte quand il a besoin de toi et puis... c'est tout. Nouveau coup et je m'occupe de remettre les pendules à l'heure. Ça gâche tout et puis, s'il ne veut pas finir sans emploi, qu'il fasse attention ! " Je pourrais le faire avec toi aussi si tu le veux " Soufflais-je avec un sourire en coin alors que ses lèvres se posent sur les miennes. Un court baiser. Je glisse ma main sur sa nuque et l'embrasse à nouveau avec passion, fougue, désir et envie. Ma poitrine se rapproche de la sienne et je souffle légèrement, " Tu m'as manqué Cole, réellement " Comme pas possible. Et je n'avais aucune envie de le laisser filer. Plus maintenant, pas maintenant. Jamais.
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