Matthaël ► Call my name and save me from the dark

Call my name and save me from the dark

Si je devais résumé ma soirée jusqu'au moment où mon téléphone avait sonné pour m'annoncer l'accident de Lottie, je pourrais dire qu'il y a eu des bas et des hauts... L'absence de la blonde m'avait énervé, parce que je ne pouvais pas mettre les choses au point avec elle et surtout qu'elle n'avait pas daigné me prévenir... Elle m'avait posé un putain de lapin. Enfin, heureusement elle n'avait pas eu l'audace de ce pointe au bras de quelqu'un d'autre, comme de Samuel par exemple, parce que là, je l'aurais eu encore plus mauvaise, parce qu'elle m'aurait alors prit pour un con jusqu'au bout. Non, elle n'était juste pas venue c'est ce que je m'étais dit. Peut-être qu'elle aussi avait entendu de l'histoire du Japon, comme quoi Mira m'avait flanqué à poil hors de sa chambre... Ce qui aurait pu expliquer sa pseudo-vengeance. Soit. Je m'en fiche un peu, parce que j'avais rigoler avec les autres personnes de notre table, me prenant un peu la tête avec l'ex de Nate, Robin. J'avais d'ailleurs passé un peu de temps avec Oliver, malgré la compagnie pas du tout plaisante de sa cavalière... Je ne m'étais dés lors pas réellement attardé en leur compagnie pour ne pas risquer de pourrir son amitié avec la jeune femme. Je m'étais ensuite aventurer un peu partout pour parler à des connaissances par-ci par-là avant de quitter la soirée un moment avec mon esquade de rouge pour aller nous amuser dans la Cabot house, mais chut, c'est un secret ça. Une fois revenu, j'avais eu droit à une explication avec Mira pour parler de ce qu'il s'était passé au Japon parce que non, on avait pas parlé une seule fois ensemble à Berlin, nous évitant comme pas possible... Donc ouais, à mes yeux, la soirée était relativement bonne jusqu'à cet instant où j'ai entendu la voix de Monsieur Mayers... Jusqu'à ce moment où il m'a annoncé qu'il avait eu un appel de l'hôpital pour lui dire que Lottie venait d'y être admise suite à un accident de voiture dans un état grave... J'avais alors attrapé le bras de Simba, livide, pour lui dire que je quittais la soirée, qu'il devait prévenir Oliver, mon frère... J'avais alors quitter la salle pour marcher jusqu'au parking. En état de choc complet, je m'avançais vers ma voiture pour l'ouvrir, m'engouffrant dedans sans réfléchir, je ne pense même pas à attacher ma ceinture, non, je me bats pour mettre les clefs dans le contact. Je tremble je crois... Je sais pas... J'arrive pas à mettre les clefs pour démarrer... Et dans un sens, c'est pas plus mal parce que prendre le volant dans cet état, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux et de moins risqué...

   

J'erre un peu au hasard dans la salle, discutant par moment avec les personnes présentes que je connais, mais très peu puisqu'ils sont, pour la plupart, accompagnés et occupés. Qui plus est, je ne m'ennuie pas dans ma solitude. Ma cavalière et amie est rentrée en taxi, ne se sentant pas bien. Malgré que ça m'inquiète de savoir Annalynne malade, je suis le conseil donné par Clay qui la connait depuis plus longtemps que moi : je ne la dérangerai pas ce soir, au risque de me faire engueuler, je l'appellerai demain ou un peu plus tard. Avisant un mec qui s'approche, j'en reconnais un rouge, ami de Jay. Simba, si je me souviens bien. M'avisant de l'appel que Jaysaël viens de recevoir et sa réaction, je le regarde incrédule, lâchant un "Quoi?" par réflexe. Je n'attends pas de réponse de sa part et me dirige vers la sortie. Je crois me souvenir avoir aperçu sa voiture sur le parking principal lorsque je suis arrivé. En espérant que ce soit la sienne. En espérant que je sois assez rapide pour le rattraper. Je ne sais pas combien d'avance il a sur moi, si Simba a mis du temps à me trouver. Je peste fortement contre ma cheville, tentant tout de même d'avoir un pas accélé, sans réellement être capable de courir. Passant la porte, déboulant à l'air frais, je me retrouve au haut des marches et j'en profite pour scanner en quelques secondes le stationnement. Apercevant sa silhouette, je l'interpelle d'un cri, mais il continue d'avancer. Avisant la rampe, je m'y laisse glisser, habitude de lorsque j'avais encore mes béquilles et qui me sauve un peu de temps. Je dois le rattraper! Tâchant de faire vite, je zigzague entre les bagnoles stationnées, espérant qu'il ne parte pas avant que je l'aie atteint.   Arrivant finalement à la hauteur de sa voiture, j'ouvre la portière d'un mouvement brusque, m'engouffrant rapidement pour attraper son bras qui tend à insérer la clé au contact. Plus délicatement, je ramène sa main devant lui, tentant de lui faire lâcher les clés, reculant pour lui laisser de la place dans l'habitacle sport et confiné. - Je ne te laisserai pas conduire dans cet état, lui soufflais-je doucement, mais fermement, en le regardant. Il n'est pas question qu'il prenne le volant dans cet état de choc. Il est blanc comme un linge, il tremble, il ne semble pas avoir parfaitement conscience de ce qui l'entoure : ce serait dangereux qu'il aille voir le décor dans son état!

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Je ne réfléchis pas réellement, je n'ai qu'une seule idée en tête là, aller à l'hôpital, prendre des nouvelles de Lottie, parce que même si j'avais prit ma décision de la quitter, d'aller avec Oliver, ça ne pouvait pas se finir comme ça, je ne voulais pas ça... Tremblant, je cherche à mettre mes clefs pour pouvoir démarrer, mettre le contact sauf que la portière s'ouvre, je ne réagis pas, jusqu'au moment où la main de Matthiew se pose sur mon poignet et écarte ma main ainsi que les clefs du volent. Il me force à lâcher celles-ci et je relève le regard vers lui. Inquiet. "Je dois allez la voir... Je dois savoir comment elle va." Lui dis-je alors d'une voix brisée et bien marqué par cette détresse que j'ai. "Je dois y aller..." Répétais-je alors tandis que je me penchais pour commencer à chercher à tâtons mes clefs qui ont atterrit sur le tapis de sol de ma voiture entre mes jambes. Penché vers l'avant... Je craque alors, mes épaules se secouant alors à cause de sanglot, les larmes me montant aux yeux... "Qu'est-ce que je vais faire s'il lui arrive quelque chose ?" Marmonnais-je alors, parce que je me sentais coupable de cet accident, parce que j'aurais dû aller la chercher et pas la laissé venir toute seule ici.... Je suis complètement paumé, en détresse total, sans savoir ce que je dois faire hormis aller à l'hôpital pour la voir pour prendre de ses nouvelles... Je ne pense même pas au fait que mes réactions-là peuvent blessé Matthiew, non, en fait, je ne pense qu'à elle à cet instant, parce que je sais juste que son état est grave, qu'elle a eu un accident de voiture en venant à ce bal et que du coup, c'est de ma faute... De qui d'autre est-ce que ça pourrait être la faute sinon hein ? Je pleure donc de rage contre moi-même, mais également d'inquiétude, de peur de tout voir s'effondre, de la perdre réellement, parce que même si je voulais rompre il y a une différence entre rompre et voir la personne mourir... Que même si je ne voulais pas poursuivre ma vie avec elle en tant que petite amie, on aurait pu, rester en contact, parce que je ne peux pas cracher sur ce qu'on a vécu avant mes conneries...

   

En état de choc, il est blême et tremble. Alors qu'il pose son regard sur moi, je n'ai pas totalement l'impression que son cerveau assimile ce qui se passe.   - On va y aller, lui indiquais-je. Mais c'est certainement pas toi qui va conduire jusque là, Saël, lui annonçais-je. Là-dessus, je serai inflexible : pas question que les clés entre dans le contact! Je le vois d'ailleurs se pencher pour les ramasser puisqu'il a finit par les échapper. Preuve de plus que je ne peux pas le laisser prendre le volant dans son état. Les larmes commencent à couler et je m'en mords un peu la lèvre. Je veux jamais le revoir comme ça, mais ça risque d'être long et pénible d'ici là. J'inspire un coup : je l'aiderai, coûte que coûte. Quitte à le voir me filer entre les doigts ensuite... - Jaysaël, regarde-moi, fis-je en prenant mon visage entre mes mains, le forçant à fixer ses yeux sur moi, essuyant légèrement le coin de ses yeux avec mes pouces. Ce n'est pas de ta faute. D'accord? Encres-toi bien ça en tête : ce n'est pas de ta faute, répêtais-je en détachant chaque mots. Ce n'est pas toi qui a causé cet accident. Tout ce que tu peux faire, c'est te rendre à son chevet maintenant, lui dis-je, sachant très bien que ça ne suffira pas à ce qu'il ne culpabilise pas, parce que c'est sûrement ce qu'il est en train de faire. Viens, fis-je en lui prenant les mains. Je le force à quitter sa voiture, lui retirant ses clés pour les mettre dans mes poches. J'actionne la serrure de la porte et une fois qu'il en est sorti, ferme la porte, m'assurant rapidement qu'elle est verrouillé avant de l'entraîner près de la rue. Y'a des taxis qui attendent - merci à celui ou celle qui a eu la brillante idée d'informer la compagnie que Harvard avait son bal! - alors c'est ce qu'on prendra. J'entraîne Jaysaël, le tentant contre moi par les épaules. Je ne le lâcherai pas, de peur qu'il s'effondre. Il a besoin de moi, alors pas question que je fasse autrement.

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Avachit, les doigts furetant sur le sol pour reprendre mes clefs, mes larmes se sont mise à couler toutes seules alors que tout seul, je m'accable de l'accident de Lottie, me mettant comme responsable, parce que je n'ai pas été la chercher, que j'aurais dû jouer les cavaliers jusqu'au bout et aller la chercher chez elle, on serait alors venu ensemble en voiture et cela aurait été beaucoup mieux pour elle... Moins dangereux... Comment va-t-elle ? Dans quel état ce trouve-t-elle ? Je n'ai pas demandé beaucoup d'information au père de la jeune femme... Je n'aurais pas su... Rendu muet par le choc de cette annonce, de cette mauvaise nouvelle...

La chaleur de la main de mon amant de pose sur mon visage alors que je continue de pleurer et de me culpabiliser. Il me force à me redresser et je ne lui résiste pas, je suis rendu comme un vulgaire pantin de bois, à faire tout ce qu'il veut. Sa marionnette... Mon regard rencontre alors le sien, les larmes me brûlant toujours les yeux alors qu'il prend la peine de les essuyer un peu. J'écoute alors ses paroles, sans réellement les entendre en vérité... Il a beau répéter ce que j'ai besoin d'entendre, je ne le comprends pas... Parce que je ne le veux pas. "C'est ma faute." Articulais-je alors. "J'aurais dû aller la chercher." Continuais-je alors. Si ça se trouve, je faisais tout un foin pour rien alors que la blonde se trouvait juste avec quelque contusion mais rien n'était sûr et si c'était réellement cela, le père de Lottie ne m'aurait pas ainsi alerté de cette façon... Le timbre de sa voix était loin d'être rassurant, comme s'il y avait quelque chose qu'il ne m'avait pas dit, comme le fait qu'en réalité, elle se trouvait entre la vie et la mort...

Matthiew m'entraine alors, m'arrachant encore mes clefs de mes mains et m'extirpant de la voiture... Je manque de me casser la figure en sortant. Je suis une putain de loque humaine. ëtre en état de choc n'est vraiment pas quelque chose qui me va... Marchant alors à côté de lui, heureusement qu'il me soutient et surtout me dirige parce que sinon, j'aurais été capable de partir dans l'autre direction pour me rendre à l'hôpital à pieds sans même penser au fait qu'il y avait des taxi...

Ma main se glisse alors jusqu'à sa chemise, au risque de la froissée. Je m'agrippe à lui, pour être sûr qu'il ne va pas me laisser, qu'il ne vas pas m'abandonner et soudainement disparaître. Qu'il n'est pas une putain d'illusion.

   

- C'est ma faute. - Ce n'est pas ta faute, assénais-je. Je lui répèterai toute la nuit s'il le faut. - J'aurais dû aller la chercher. - Tu ne pouvais pas savoir Jaysaël. Ce n'est pas ta faute. Je le force à sortir de sa voiture, lui retirant ses clés et le rattrapant alors qu'il passe près de tomber. Fermant rapidement la portière, je le soutiens par les épaules, l'obligeant à me suivre alors que je l'entraîne vers les taxis qui attendent patiemment devant l'établissement. Thanks god! Avisant le premier, je lui fais signe et m'arrange pour que Jay passe sur la banquette arrière, m'y glissant ensuite, car vu sa prise sur ma chemise, je ne veux pas le faire paniquer si je prends la peine de faire le tour du véhicule. Une fois installé, je donne la destination au chauffeur. Il nous jette un regard avant de démarrer, mais je n'en ai cure. Je sors rapidement mon cellulaire de ma poche et compose le numéro que je connais plus que par cœur. L'accolant à mon oreille la plus éloigné de lui, je resserre mon bras autour de Jaysaël, attendant que mon aîné décroche. Lorsqu'il le fait, je passe rapidement les salutations. Mmême si on est au milieu de la nuit, il semble bien réveillé. Il attendait quand même pas que je le rappelle? -Jason, j'ai besoin d'un info. Et parles en français, s'il-te-plait, lui intimais-je en jettant un regard en coin à celui qui s'accroche à moi. Si je dois apprendre une maivaise nouvelle, autant que lui me le comprennes pas; je pourrai tenter de le préparer à attendre le tout. Mais est-ce qu'on peut réellement être prêtà entendre une telle énonciation? -Je m'adresse au policier là : tu peux me dire ce que tu sais sur l'accident de voiture qui a eu lieu cette nuit impliquant une jeune fille? D'abord surpris, j'ai le droit à l'interrogation classique de "Ça va?" Et je sais mon frère inquiet au bout du fil, c'est très rare que "je m'adresse au policier" en lui parlant. Que j'ai besoin de renseignements ou du point de vue de l'insigne. Car sur papier, y'a beaucoup de trucs que je sais, même si ça me débecque un peu de l'admettre. Je lui explique très vaguement la situation, mais que j'ai besoin de l'information demandé, seulement voilà, il n'en sait pas beaucoup, puisqu'il n'est pas de service. Véhicule très endommagé, la fille dans un état grave, mais sans précisions sur son état. En somme, on peut s'attendre au pire. Tâchant de ne pas grimacer, je remercie mon frère, lui promettant de l'appeler plus tard, et raccroche. Rangeant l'appareil, ma main va ensuite se perdre dans les cheveux du blond et je pose doucement mes lèvres à son front pour essayer de le calmer.

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Le croire... J'en ai envie, mais pourtant, je ne peux pas le faire, peut important tout la bonne volonté dont je peux faire preuve, je n'y arriverais pas, pas ce soir en tout cas, alors que je m'accable plus de raison pour ce qui est arrivée à Lottie, je ne sais même pas si elle va s'en sortir... Je ne sais pas, j'ai juste peur, je suis tétanisé à cause de cela, à cause de la peur de la perdre pour de bon, parce que rompre avec elle c'est une chose, l'enterrer, ça en serait une tout autre... Matthiew me pousse alors, me force à me lever et sortir de la voiture... Heureusement qu'il est là pour me soutenir et surtout me ramasser alors que je tombe en petit morceau là... Les larmes coulant sur mes joues, je m'agrippe à lui alors que je marche à ses côtés, ou plutôt que je me traîne à ses côtés... Il me fait alors entré dans un taxi et j'y entre sans protesté, obéissant simplement sans le lâcher pour autant... Il vient alors prendre place à côté de moi et je m'agrippe à lui, me tournant en biais vers lui, mes mains se glissant sur son torse pour venir s'agripper plus fermement à sa chemise alors qu'il est occupé à parler au téléphone. Je m'agrippe à lui, mon visage venant se caler dans le creux de son cou alors que je recherche entièrement son soutient, alors que je craque, que j'ai peur, que je continue à me culpabiliser... Je suis au plus mal... Parce que ce n'est pas ce que je voulais, j'aurais préféré qu'elle ne vienne pas, qu'elle me pause réellement un lapin plutôt que de venir et d'avoir ainsi un accident... Je ne tique même pas qu'Oliver parle en français, et même si c'était le cas, je ne réagirais pas à cela, parce que pour le coup, ce n'est pas le plus important, il pourrait même parler en chinois que ça ne changerait rien à la situation...

   

Raccrochant avec mon frère, je glisse mon cellulaire dans ma poche et reporte toute mon attention à Jaysaël qui s'agrippe à moi. Un bras autour de lui, une main dans ses cheveux, je pose mes lèvres sur sa tête pendant un instant. Alors que le taxi avale les kilomètres, je frictionne doucement le dos de Jay, tentant de le calmer moindrement. Projet de dingue, je le sais, mais si ça peut lui faire du bien... Le taxi nous débarque à l'entrée des visiteurs et je règle rapidement la course. Je sais que j'ai probablement mis un peu trop, mais j'ai pas le temps d'attendre la monnaie, parce qu'il met une plombe à compter les billets. Ouvrant la portière, je me sors, entraînant mon compagnon avec moi. Les pieds campés sur le béton devant l'établissement, j'appose mes mains sur les joues du blond qui me fait face, essuyant doucement ses larmes. - Respire un peu, lui demandais-je. Un peu d'air frais pour s'efforcer à ce qu'il reprenne un peu le contrôle de ses émotions. Attendant patiemment un résultat, je refais ma prise sur ses épaules avant de lui faire passer les portes. Me dirigeant vers le comptoir d'accueil, je demande à la dame où on doit se diriger pour trouver Lottie. Manque de bol, je n'ai aucune idée du nom de famille et apparement ça le prends. Je tente de savoir quand même : une blonde admise aux urgences suite à un accident de voiture survenue cette nuit, doit pas en avoir des masses, merde! Fichue femme entêtée! - Saël, c'est quoi le nom de Lottie? Finis-je par demander doucement. Une fois le renseignement entendu, elle daigne enfin regarder les registres : elle est urgences. Non, sans blague! Me retenant pour l'étriper, je négocie pour savoir où nous diriger dans ce fichu bâtiment. À l'est, à l'ouest, droite, gauche? La voyant soupirer, je fais de même : ça va, merci on trouvera! Reprenant la marche, je me dirige avec les indications – encore heureux que ce soit flêché! - et on finit par atteindre le lieu.

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Même si je suis au plus mal, la présence de l'artiste à mes côtés me fait du bien, elle me soulage en quelque sorte, parce que je m'agrippe à lui, mais surtout, parce qu'il me soutient, me montre qu'il est là et pas que part des mots, ses gestes le prouvent aussi... Fermant les yeux contre lui, cherchant à me calmer alors qu'il me caresse doucement et m'embrasse pour m'apaiser. Je dois accuser le coup et ne pas faire que le subir, alors j'essaie de me calmer, restant agrippé à lui et le laps de temps que l'on passe dans le taxi, dans cette petite bulle qu'il a réussi à créer, j'arrive à me calmer un petit peu... Une fois arrivé à destination, nous extirpant du véhicule alors que les larmes n'ont au final, pas cessé de couler le long de mes joues. Je regarde mon amant, écoutant ses conseils, cherchant à respirer pour me calmer, pour cessé de pleurer pour de bon alors que je vais sûrement devoir faire face au frère de la jeune femme. J'inspire profondément alors qu'il essuie mes larmes, mes doigts froissant toujours sa chemise. "Je... Veux pas rentrer..." Articulais-je alors, parce que j'ai peur, peur de ce que l'on pourrait m'annoncer, de ce que ces gens en blouse blanche pourront bien nous dire... Pourtant Matthiew m'entraîne, parce que je dois me montrer fort pour elle, parce que je ne dois pas hésiter comme ça alors qu'elle a sûrement besoin de moi... Mes doigts lâchent maintenant son tissus pour venir saisir sa main, pour sentir un peu sa chaleur alors que maintenant, il me demande le nom de famille de Lottie... Je baisse mon regard sur l'infirmière derrière l'accueil. "Mayer..." Murmurais-je alors, mes doigts affirmant un peu plus leur prise sur la main du blond à côté de moi. J'espère qu'il ne va pas me laisser, qu'il ne va pas me dire de continuer d'avancer sans lui, d'aller la voir sans lui, parce que je ne saurais pas... Je n'ai pas la force... On avant d'ailleurs dans les couloirs, en direction des urgences, alors que l'infirmière nous a dit qu'elle était toujours au bloc opératoire... L'accident n'a-t-il pas eu lieu plus tôt dans la soirée ? Pourquoi est-ce qu'elle est toujours au bloc ? Plus on avance vers la destination, plus je blémis et plus j'offre de la résistance à Oliver pour avancer...

   

Au bout d'un certain temps, le taxi finit par nous déposer devant l'hôpital. Jaysaël accroché à moi, on s'extirpe du véhicule et je prends le temps de le laisser respirer, essayant de lui faire reprendre un peu ses esprits, de le calmer un peu. - Je... Veux pas rentrer... - Tu ne peux pas rester devant le bâtiment tout la nuit, Jay, fis-je doucement, essuyant doucement ses joues. On est rendu, alors on entre d'accord? Aller, viens. Passant à nouveau mon bras autour de ses épaules, je le guide pour nous rendre jusqu'à l'accueil. Je n'aime pas les hôpitaux, j'y ai passé trop de temps ses derniers mois, mais là c'est différent : c'est pas pour moi. Je ne l'abandonnerai pas à l'entrée avec une claque amicale sur l'épaule en lui disant : "t'es rendu, débrouilles-toi!". Il a besoin de moi. Du moins, il a besoin de quelqu'un et, pour le moment, c'est moi qui suit là, alors je l'aide du mieux que je peux. Me reseignant à la dame, je finis par être obligé de demander à Jaysaël le nom de famille de Lottie, parce que moi, j'en ai aucune idée et que la réceptionniste n'y mets franchement pas du sien. Dans un soupir, elle finit par nous apprendre que la fiancée est au bloc et je retiens une grimace. Ça risque pas d'être super comme état. Sa main dans la mienne, je lui fais traverser quelques couloirs, me dirigeant selon les indications. Plus on avance et plus je dois traîner le blond. Au bout d'un moment, presqu'arrivé, je finis par stopper pour le regarder, le prenant un instant dans mes bras. Reculant ensuite d'un pas, je cherche à ancrer son regard au mien. - Même si tu fuis, ça ne changera pas l'issu du scénario, affirmais-je. Ça ne prendra que plus de temps avant que tu ne l'apprennes, et entre-temps tu seras ronger par les doutes. Je sais que c'est dur, mais tu dois y aller, Jaysaël. D'une douce pression sur la main, je lui signifie que je suis encore là. Ça sera étrange pour la suite, mais je serai là.

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