Croire au soleil quand tombe l'eau... (Kyla)

Je le regarde et lève les yeux au ciel. Sérieusement ? Il croit que je me soucie d'Ombeline ? Alors là, c'est bien mal me connaître. C'est juste qu'il a quand même fait pas mal de mal à Maëlys en tentant d'atteindre Wade et ça, c'est moyen. La Cabot le mérite bien, mais bon, qu'est-ce que je dirais si on se servait de moi pour faire du mal à quelqu'un à qui je tiens ? Là, rien à carrer de la Eliot alors il pouvait faire ce qu'il voulait de moi, j'étais partante. " Tu m'excuseras mais je doute qu'Ombeline ait envie de voir tes anciennes conquêtes débarquer chez elle pour lui dire ô combien c'est une personne cruelle " Je lève les yeux au ciel une nouvelle fois. Qui pourrait dire ça à Ombeline alors que c'est la gentillesse et la chianterie incarnée ? Alors oui, je suis entrain de parler de ma 'discussion' avec Maëlys. Ça a été rapide après tout, elle n'est pas restée longtemps et je n'ai même pas eu le temps de vider mon sac qu'elle fuyait. Pauvre enfant. " Ce n'est pas parce qu'on a pas de conscience que c'est le cas de tout le monde " Lançais-je en haussant les épaules avant de quitter l'aire de jeux et de me cogner. Je ris légèrement quand il me dit que je devrais me faire des amis de mon âge. " Les enfants sont plus sincères tu vois et je dois dire que j'aime beaucoup entendre Aliénor me dire que je suis trop belle, que mon amoureux il aura trop de la chance et que je suis la meilleure des tatas " Cette gamine flatte mon égo bien comme il faut. " Le jour où un gamin de sept ans te dira qu'il t'aime, tu verras, tu voudras trainer qu'avec lui " Riais-je légèrement. Je suis sûre qu'Aliénor et moi on pourrait se battre pour savoir qui est la préférée de Cole. D'ailleurs, je me demande comment il s'en sort avec les enfants. Il faudrait que je l'invite pendant que Dante serait au Japon et que j'aurai la chance de garder les trois enfants de Drew. Je me retiens de lui tirer la langue et hausse les épaules. " Je te rappelle que t'as pas mangé les nouilles et puis... On a pas tous été élevé à coup de caviar, de saumon et de homard " Lançais-je. Bon, j'ai pas été élevée au McDo non plus, loin de là. Je refusais toujours d'y aller de peur de grossir et de ne pas pouvoir devenir danseuse. " Je te donnerais à manger comme un gosse s'il faut, histoire que tu salisses pas tes mains " Soufflais-je avec un léger rire. La bouffe gastronomique et tout ce qui va avec ce n'est pas trop mon truc, pour ne pas dire pas du tout mais bon, c'est pas bien grave ça. Ses doigts se referment un peu plus autour des miens et je souris. C'est comme s'il voulait me garder près de lui alors que j'introduis l'idée de rentrer à la maison, dans mon grand lit. Enfin, pas si grand que ça parce que Dante y squatte depuis de longues semaines. Une vague de chaleur me submerge quand il me parle d'aller à la Eliot. " Oui, pourquoi pas " Soufflais-je, cachant mon enthousiasme pour cette fin de soirée. " Tu ne peux pas avoir envie de me foutre dehors et me faire visiter en même temps " Lançais-je en pinçant les lèvres alors qu'on arrive près des grilles qu'il va falloir escalader à nouveau. " Bon James Bond, tu m'aides ? " Soufflais-je en lui souriant légèrement. Je devrais pas avoir besoin de son aide mais c'est plus fort que moi, j'enlève mes talons à nouveau. Hors de question que j'atterrisse sur ces échasses, je vais me faire mal. Je lui donne sa veste et relève vulgairement ma robe, qui craque quand je me réceptionne de l'autre côté. Je sens un courant d'air au niveau de mes fesses et grogne en sentant que le tissu s'est arraché et qu'on voit mon cul. " Non mais c'est pas possible, ça vaut une blinde ce truc ! " Râlais-je en tentant de voir l'étendu des dégâts. " Va falloir que tu me redonnes ta veste en fait... Je me balade pas les fesses à l'air " Soufflais-je. Mais quelle poisse mon dieu !!

 Je ne compris pas les propos de Kyla, ne devinant ce à quoi elle faisait vraiment référence, je questionnai donc : « De quoi tu parles ? » Histoire qu’elle clarifie vraiment ce qu’elle cherchait à dire. Et ensuite, c’est assez clairement qu’elle sous entendit que je n’avais pas de conscience, mais que je ne devais pas généraliser ça à tous. « Ok, ok, bon alors si ça peut te rassurer : si mon plan fonctionne, personne ne sera blessé dans l’histoire. Ni physiquement, ni moralement. » Bisounours land. Un plan sans anicroche qui me permettait de m’ôter deux des grosses épines qui étaient enfoncées dans mon pied… Enfin, ça, c’était en théorie, parce qu’en pratique les choses seraient surement plus compliquées et rien n’était encore fait. Sa réponse ensuite concernant la raison qui la faisait tant apprécier la compagnie des enfants m’amusa, la deuxième réflexion me laissa un peu plus songeur, me replongeant dans cette idée que j’avais été à deux doigts d’être père, ou du moins que je l’avais cru pendant quelques semaines. Cet enfant avec Kyla, qui n’avait jamais existé, était pourtant toujours un peu présent dans ma tête. Je relevai ensuite les yeux vers elle, alors qu’on avançait vers les grilles en parlant du programme pour la suite de notre soirée. « J’ai des goûts de luxe. J’aime les bonnes et jolies choses… » me défendis-je alors. Enfin peut être que le dépucelage macdonien se passerait mieux que celui avec les nouilles chinoises, parce que franchement pour le coup, j’avais vraiment été incapable d’ingurgiter ça. Trop gras pour mon fragile petit estomac élevé au caviar et homard, comme Kyla le disait si bien. Elle suggéra de rentrer chez elle, toute seule, en taxi, et pris d’une peur panique de la voir déjà me laisser, je suggérai tout le contraire de ce que l’on devrait faire. Je venais donc de l’inviter à la EH, et elle accepta distraitement avant de recommencer à jouer les cascadeuses. Nouvelle séance de pelotage alors que je l’aidais dans sa manoeuvre. Je jouais à mon tour les acrobates, atterrissant à côté d’elle alors qu’elle ronchonnait. Mon regard descendit alors vers le bas de son dos alors qu’elle réclamait ma veste, constatant alors l’étendue des dégâts avec un sourire amusé. « C’est un style aussi… » Ma veste retourna rapidement sur ses épaules. « On devrait rentrer, la voiture est pas ici. » fis-je en reprenant sa main en otage pour l’entrainer en direction de ma nouvelle automobile. Ma Roll Royce de collection était toujours portée disparue, et je désespérais d’un jour remettre la main dessus.

(Invité)