Croire au soleil quand tombe l'eau... (Kyla)

Je le regarde et lève les yeux au ciel avec un large sourire sur le visage. Sérieusement ? Non mais je vous jure ! Il trouve toujours le moyen pour se lancer des fleurs et tout ce qui va avec celui là, c'est qu'il me fatiguerait presque. " Ah ouai ? Je sais pas, j'ai pris un coup sur la tête au Chili j'ai absolument tout oublié " Soufflais-je en haussant les épaules avec un large sourire sur le visage. Comme si j'avais oublié, bien suuuur ! Pas du tout le cas, qu'on soit clair, mais moi ça me fait bien délirer. Je sens qu'il va se proposer pour me montrer, pour raviver mes souvenirs, cons et arrogant comme il est. " Je te donne pas d'idées. Vu la façon dont tu m'as reçu l'autre fois, je suis sure que ça t'a déjà traversé l'esprit " Je lève les yeux au ciel en haussant les épaules. Ça m'atteint pas tout ça. Ça peut me déstabiliser sur le coup, je ne dis pas le contraire mais ça s'arrête là. Rien à secouer de savoir ce que Pierre Paul et Jacques peuvent dire de moi. De toute façon, on ne peut définitivement pas plaire à tout le monde sinon ça se saurait. Je le regarde et réfléchis quelques secondes. Des amis. " J'ai pas l'habitude de m'envoyer en l'air avec mes amis " Soufflais-je avec un léger sourire. " Mais puisque c'est définitivement mis de côté, ouai, on pourrait presque être des amis " Ce mot me dégoûte un peu lorsqu'il sort de ma bouche. On a rien d'amis sérieusement, on ne se connaît pas, rien mais il va donc falloir remédier à ça. " Ça va, mon ami n'a pas trop une mauvaise image de moi ? " Soufflais-je avec un clin d'oeil. On sort rapidement et j'ai envie d'aller marcher au parc, d'aller marcher quelque part où peu de gens - personne à part les écureuils en fait - peuvent nous voir. " Même pas peur... Par contre, va falloir que tu tournes les yeux, j'ai pas envie que tu vois ma petite culotte " Je ris légèrement et lui adresse un large sourire. Rien qu'il n'ait déjà vu. J'en porte une aujourd'hui c'est déjà ça ! Mais franchement pas la plus sexy qui soit, loin de ça. Tellement déprimée et au bout que même mes sous vêtements faisaient la gueule à l'heure actuelle. Aucune envie d'être jolie, belle, désirable et puis, ça diminuait mon temps pour passer de ma robe à mon pyjama le soir. " Ça dépend la matière mais oui ! Je pourrais te proposer des cours particuliers en droit et en danse mais on avait dit... éco et relations internationales non ? " Soufflais-je avec un léger sourire. " Je parle français, peut être que ça servira pour les relations internationales " Et comme avec mon prof particulier, peut être qu'on s'enverra en l'air plutôt que de bosser. J'étais pas très fière de mes conneries avec Alexander mais bon, sur le coup c'était fun et c'est tout ce qu'on avait recherché. " Forcément, je suis un peu bête... On ne passe pas d'Oxford à Harvard en plein milieu d'années si on est con comme ses pieds " Quoi que, quand on a un porte feuille comme le sien, je suis sûre que même un mois avant le diplôme, c'est faisable. " J'ai six mois de retard donc c'est pas toujours facile, surtout en numérique, j'y comprends pas grand chose mais je fais pas trop d'efforts non plus faut dire " Soufflais-je en haussant les épaules. " J'ai pris plus de temps à vouloir me réintégrer ici qu'à bosser alors forcément, quand on a déjà six mois de retard sur les autres, en première année, ça le fait pas trop... Mais je me remettrais dedans une fois le voyage à Dubaï passé, quand je me coltinerais les trois gosses de Drew à garder, toute seule comme une grande " Et j'avais aussi hâte que peur. Deux jours avec eux l'autre fois avait été faisable mais là.. Sept jours, sans Dante, c'est une toute autre histoire.

 Et à ma remarque plus que prétentieuse, Kyla s’amusa à répondre qu’elle avait tout oublié de cette partie là de mon anatomie. Un petit rire s’échappa alors de mes lèvres. « Tout à fait dommage pour toi… » soufflai-je, absolument pas dupe de son amnésie soudaine. Je lui aurais bien proposé un petit rafraichissement de mémoire, mais là, ça ne collait carrément plus avec ma résolution de la rayer de ma tête. Non, plus du tout. Déjà que la trêve qui semblait prendre entre nous n’allait pas dans ce sens non plus, n’en rajoutons pas. Parce qu’il y a quelques jours de cela, elle avait raison, j’aurais été capable de prendre la tête d’un club contre elle, rageux et vexé comme je l’étais qu’elle m’ait menti, manipulé, comme elle l’avait fait, fulminant encore plus devant les insinuations indécentes de CS. Mais la colère était redescendue, et Kyla restait Kyla… Alors voilà pourquoi je lui demandai finalement si c’était dans la case –amis- qu’elle me rangeait également ? Après nos dernières disputes peut être pas, mais ma question était une offre de paix en somme. D’abord, elle objecta : elle n’avait pas l’habitude de s’envoyer en l’air avec ses potes. « Qui parle de s’envoyer en l’air ? » On avait dit quoi ? Soirée entre adultes apprenant à se connaître davantage non ? Le fait de me glisser entre ses cuisses me manquait déjà mais ce n’était pas une option raisonnable. D’ailleurs, finalement, c’est ce qu’elle dut conclure aussi puisqu’elle finit par reconnaître que l’on pourrait être amis. « Pas trop une mauvaise image non… Sinon je ne suggérerai pas l’idée qu’on puisse sympathiser. » Cole Wildingham n’acceptait pas n’importe qui dans son cercle de fréquentations ça allait de soit. L’idée de bafouer les interdits pour s’introduire dans le parc ne sembla pas l’effrayer, c’était plutôt que j’aperçoive son sous vêtement qui l’inquiétait. « Si y’a que ça, je fermerais les yeux… » Ou pas… Ca serait comme ça désormais que je pourrais apercevoir ce qui se cache sous sa jupe ? Au détour de je ne sais quel acrobatie ? Surement, il fallait que je me fasse à cette idée. On avançait donc vers le jardin, parlant des cours. « Tant pis pour les cours particuliers alors… » fis-je avec une moue déçue alors qu’elle soulignait qu’elle ne pourrait pas grand chose pour moi vu les matières que j’avais choisies. Mis à part peut être en relations internationales, puisqu’elle maîtrisait le français. « Des cours de langue avec toi, comment refuser… » Aucun sous entendu dans cette phrase bien sûr... De son côté, la brune avait pas mal de retard à rattraper. C’est une information précise qui me resta en tête et me fit tiquer : « Tu vas à Dubaï aussi ? Qui t’a invité ? » questionnai-je aussitôt.

(Invité)