Birthday Boy ❤︎ Sonan

Aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres, c'était l'anniversaire de Soren, mon copain. Ça faisait étrange de se dire ça, mon copain. Je n'étais pas encore habitué. D'ordinaire je ne sais pas dans les copains. Non les couples tout ça ce n'était pas mon truc mais avec Soren tout était différent et je m'étais engagé pour lui être fidèle. Ça allait être dure mais je voulais m'y tenir car je ne voulais pas blesser Soren, il comptait beaucoup pour moi. Je lui avais organisé une surprise spécial pour aujourd'hui, j'espérais que ça lui plairait. J'étais un peu anxieux. J'avais pris ma voiture de course, disons que ça faisait partit du cadeau. Je me garais devant la villa de Soren. Okay il fallait que je destresse un peu sinon ça n'allait pas le faire, il ne devait pas le voir. Je sonnais. Je restais sur le pallier en attendant qu'il vienne m'ouvrir. Il était encore assez tôt, j'espérais ne pas le réveiller. J'attendais quelque instants avant de le voir ouvrir la porte. « Hey beau gosse ! » -dis-je tout sourire.

Le bruit de la sonnette retentit en un écho à travers les murs de la bâtisse. J'ouvre les yeux difficilement, agressé par la lumière matinale, hâtive, qui de sa constance chaude réconforte à contre-cœur ma peau nue. Je grogne, animale hostile chassé de sa tanière et me lève non sans mal. Toujours vêtu de ce même peignoir blanc qui semble constituer une seconde peau nocturne, je laisse glisser mes pieds à même le sol froid tout en cherchant à conserver le peu d'équilibre qui me maintiens. Les yeux encore fermés, préférant ignorer les décors glacés du petit matin, j'ouvre la porte d'un mouvement faible tout en lâchant un bruit témoignant de ma fatigue. « Bfrhh... » Sa voix dévore mes rêves et me tire de ma faible inconscience. Je me frotte les yeux avec vigueur, préférant éviter un aveuglement prématuré avant d'ouvrir les yeux et de le voir, lui, cette silhouette charmante. « Oh, c'est toi ! Je pensais que c'était cette stupide femme de ménage qui n'arrivait pas à ouvrir la porte une fois de plus. » Mon regard se baisse sur ma propre enveloppe corporelle, peut-être trop dénudée pour s'afficher aux yeux de la Terre, mère nature perverse qui ne se lasse pas d'un corps sculpté main d'une génitrice désireuse de perfection. « Si ça ne te dérange pas, rentre. Je vais enfiler quelque chose de plus convenable et je reviens de suite. » Je lui fais volte-face et retourne à pas rapide entre les quatre murs qui entourent mon lit. Sans trop réfléchir, j'ouvre mes divers meubles plus remplis les uns que les autres et jette sans trop regarder les bouts de tissus à même mes draps. C'est mon anniversaire, ma journée, il a peut-être oublié mais je ne peux me permettre de ressembler à un sac à patate un tel jour. J'enfile un costume blanc et me coiffe à toutes vitesses, les cheveux déjà préparés dans l'obscurité par les soins de mon lit et le retrouve. Dents brossés, allure soignée, je retourne lui porter compagnie et en profite enfin pour le prendre dans mes bras, lui glissant un léger baiser au coin des lèvres.  « Qu'est-ce qui t’amène aussi tôt chez moi ? »

J'attendais en bas, impatient que Soren redescende. J'avais préparé une journée spécialement pour lui, et pour nous et je dois bien avouer que j'étais impatient qu'il découvre la surprise. J'étais un peu stressé aussi, j'avais peur que ça ne lui plaise pas. Je n'avais pas l'habitude de faire ce genre de choses alors je voulais que tout soit parfait. Je n'aimais pas être stressé comme ça, non vraiment je détestais. Je n'avais pas envie de me tromper avec Soren, je ne voulais pas le décevoir, tout le problème était là. Je fouillais dans ces placards pour voir ce qu'il avait. Il y avait de quoi faire un petit déjeuner. J'arrêtais mon inspection lorsqu'il arriva dans la pièce en me prenant dans ses bras et en m'embrassant au coin des lèvres. « Je suis venu vois mon copain qui fête son anniversaire aujourd'hui. » Je lui souris. Je l'attirais vers moi en tirant son costume tout propre, il allait rapidement devenir sale je le sentais. Je l'embrassais doucement au départ mais le baiser pris rapidement une tout autre tournure. Il devint plus passionné mais je dut y mettre fin sinon j'allais très certainement lui faire l'amour sur l'ilot central de la cuisine. « Bon anniversaire bébé. » Je me détachais doucement de lui. Cette journée était la sienne et tout devait absolument être parfait, pas de faux pas, rien. J'étais capable de tuer celui qui se mettrait en travers de mon chemin. « Alors dis moi, qu'est-ce que tu veux manger ce matin ? Mis à part moi bien entendu. » Toujours aussi modeste, ça n'avait manqué personne je crois. « C'est moi qui régale ce matin ! »

Il tire soudainement mon costume au point où le seul détail que je remarque n'est pas son affection à mon égard mais bien son manque de tendresse vis à vis de ma tenue du jour. Ses lèvres se déposent contre les miennes, sa salive envahit avec rapidité ma bouche encore fatiguée puis il s'écarte, laissant l'air encore trop frais pour mon corps se frotter à moi. Je marque un silence, préférant le laisser parler. Mon anniversaire, il s'en souvient. Pour une surprise, cela en est une. Je le prend dans mes bras, ému, surpris, sur le cul. « Merci mon beau ! » Je plonge ma tête dans son cou et me lance dans une rafale de baisers aux quels je m'applique, n'hésitant pas à laisser quelques traces de mon passage sur sa peau. Je recule mon visage, sans pour autant me décoller de lui. « Mis à part toi ? Alors je ne veux rien manger. » Je souris et lâche prise, le laissant libre avant de reprendre sur un air plus sérieux. « Pancakes ? »
Je m'installe sur l'ilot de cuisine sans le quitter du regard. Il est si attentionné, jamais auparavant je ne l'ai vu ainsi, peut-être car je n'ai jamais été son copain, ou tout simplement car il n'a jamais été ainsi avec qui que ce soit. « Je pensais que tu avais oublié mon anniversaire... C'est tellement gentil ce que tu fais. Je t'adore. » Cette fois je me retiens de dire ' je t'aime ', ne voulant pas le brusquer une seconde fois, bien que je le pense fortement.

Il semblait surpris que je me souvienne de son anniversaire. Oui bon c'est vrai que je n'étais pas spécialement le meilleur en terme d'anniversaires mais je voulais me rattraper et puis Soren n'était pas n'importe quoi, c'était mon copain. Il me pris dans ses bras et laissa une trainée de baiser sur ma peau. Il se détacha de moi, trop rapidement à mon gout. J'avais encore toute la journée et j'avais préparé tout un programme et j'espérais ne pas le décevoir. « C'est vrai ? Ah mais tu sais ça peut s'arranger si tu veux de moi. » Je roulais du cul en allant vers le frigo pour voir ce qu'il y avait. Pancakes ? Je suppose que ça pouvait être dans mes cordes. Je retroussais mes manches et préparais la pâtes. Bon ça n'allait peut-être pas être mangeable. Je préparais la page et mis les futurs pancakes à chauffer. « T'as cru que j'allais oublier l'anniversaire de mon meilleur pote qui est désormais mon copain ? C'est très mal me connaitre ! J'espère que ça va te plaire je nous ai préparé une journée rien que tous les deux. Si tu voulais être débarrassés de moi aujourd'hui désolé ! Les autres attendront. »

«Tu sais, ça me plais déjà. Je suis impatient de voir ce que tu as préparé, je ne doute pas de toi, ça doit être génial. Dis... sinon, tu veux bien passer la nuit avec moi ce soir ? C'est mon anniversaire et puis... et puis j'ai envie de dormir avec toi, tout simplement. » Tout simplement et c'est bien assez, il ne lui faut pas plus de raisons. Si il refuse pour ces dernières, alors rien ne sert d'insister. En réalité, je m'attends à plus que dormir, pourtant je ne compte pas tenter quoi que ce soit, je veux juste lui offrir ce qu'il veut si il le veut, puisque me sentir redevable n'est pas quelque chose que j'aime et après tout ce qu'il a prévu pour aujourd'hui, c'est inévitable. D'autant plus qu'après tout ce temps de célibat, je ne peux cacher mon envie de prendre du plaisir à ses côtés, ou tout du moins que partiellement. «Alors, qu'est-ce qu'on a de prévu après ce petit-déjeuner ? Un indice ? » Je me balance de gauche à droite, d'une fesse à l'autre , bateau condamné en pleine mer déchaînée, tout en regardant Ronan, impatient de connaître le programme de la journée. Je descend de l'ilot, me colle à son dos, mariant mon corps au sien et enroule sa taille de mes bras avant de l'embrasser dans la nuque. « Je vais me débarrasser des autres et ne garder que toi, ça te va ? »

« J'espère vraiment que ça va te plaire ! » Je n'avais jamais fais ça pour personne et je voulais réellement faire quelque chose de spécial pour Soren, il n'était pas n'importe qui. « Pourquoi pas. On peut finir en pyjama party si tu veux. » L'idée que la soirée se prolonge et qu'on passe la nuit ensembles ne me dérangeait pas, au contraire. Plus je passais de temps avec lui et mieux c'était. J'étais bien avec lui et plus je m'attachais réellement à lui. Ça me faisait un peu peur, je n'aimais pas spécialement être pendant de quelqu'un. « Je ne dirais rien ! Je resterais muet comme une tombe ! C'est une surprise faudra que t'attendes un peu ! » Je le sentis se coller à moi, j'étais bien comme ça près de lui. J'étais tellement bien que les pancakes qui semblaient déjà immangeable l'étaient encore moins. « Tu m'as fait rater ma carrière de top chef ! » Je boudais légèrement. Je venais de tout faire cramer. je retournais les pancakes dans la poêle, il n'y avait pas grand chose à sauver. « Je vais pas t'intoxiquer le jour de ton anniversaire ça ferait mauvais genre et après on va croire que je suis avec toi juste pour l'argent. Allez viens on va manger quelque chose de meilleur que mes trucs degelasse. »

Le petit-déjeuner part en fumée en une poignée de seconde, le temps de distraire Ronan d'une simple étreinte. «Tu peux encore sauver ta carrière de 'top copain'. » Je ne le lâche pas, toujours accroché à sa taille, je le suis au pas. Décidé à l'embêter un peu, tout en profitant de son corps, je maintiens cette position, véritable poids mort pour lui dans ses démarches. « Alors, qu'allons nous manger de bon ? Si tu n'as rien à proposer, c'est toi qui y passe. » Je glisse un baiser sur sa joue et fini par le lâcher, préférant éviter de l'énerver. Bien qu'il semble là pour me faire plaisir, il reste humain et si je parviens à le sortir de ses gonds, mon cadeau ne fera pas long feu, tout comme ces pancakes qui ne sont plus que de vulgaires souvenirs à présent. Des illusions du passé, des traces d'une dimension antérieur, des artefacts précieux.  « Bien, je suis impatient d'être à ce soir rien que pour dormir dans tes bras, t'es le meilleur cadeau que je puisse avoir pour fêter mes 25 ans. » La surprise, bien sûr que je la veux mais rien ne vaut plus que sa présence. J'attrape un double de mes clés et le glisse dans l'une des poches de Ronan. « Tiens, comme ça la prochaine fois, tu me réveilles en douceur. » Dans le fond, je ne lui donne pas pour qu'il vienne me réveiller mais bien pour qu'il passe chez moi sans hésiter. Il a trainé dans des mauvaises affaires, il a déconné et pourtant je prend le risque, ce risque. Celui de lui donner la possibilité de me voler la moindre de mes richesses, les quelques rares souvenirs de ma mère défunte, mes souvenirs d'enfance, nos souvenirs, nos photos, nos traces du passé ensemble, loin de toutes ambiguïtés.

J'avais cramé ce qui était censé être notre petit déjeuner. Ce n'était pas spécialement une surprise. Soren restait collé à moi, ça ne me dérangeait pas plus que ça je dois dire. L'émission Top Chef ce n'était pas pour tout de suite. « Et bien je un endroit sympa où manger, c'est calme. Mais si tu préfères que je te serve de petit des' ce n'est pas un problème. » Il m'embrassa sur la joue avant de me lâcher. Ça ne me dérangeait pas plus que ça, au contraire. C'était assez paradoxale car d'ordinaire c'est ce genre de choses qui m'énervaient profondément. Je ne sais pas ce qui faisait qu'avec Soren ça ne me dérangeait pas. Ça restait un mystère pour moi je dois dire. Jamais je ne m'étais attendu à ça et surtout pas à être en couple. « Tu dis ça parce que tu n'as pas encore vu ce que je t'ai préparé. Tu verras ça sera la meilleur journée de ta vie ! » Ou la pire. Ça pouvait changer en un instant et c'est ce que je voulais éviter. Je ne voulais pas gâcher son anniversaire. Sans que je m'y attende il me donna le double des clés de chez lui. Waw ! Je restais figé quelques instants. Es-ce que c'est bien ce que je pensais ? Il ne me demandais pas de venir habituer avec lui mais il me donnait ses clés, ce n'était pas rien. « Oh euh merci. » J'étais gêné et pourtant ce n'était que des clés. Je secouais la tête avant de prendre sa main pour l'emmener dehors. Ma voiture de course flambant neuve était garée juste dehors. Je le laissais fermer sa villa avant de lui ouvrir la porte pour qu'il puisse monter dans ma voiture. « Après toi ! »

La gêne s'agrippe à son cou, tenace, elle semble même vouloir me remplacer un bref instant. Il attrape ma main et sans même avoir à tirer me guide jusqu'à l'extérieur de la villa. Mon regard se pose automatiquement sur la voiture arrêtée un peu plus loin, à l'entre de ma demeure. Une voiture de course. Mauvais signe, très mauvais signe. Je me concentre sur ma respiration pour éviter de lui montrer de façon considérable mon embarra et ferme la porte d'un coup de clé exagéré, sans doute pour laisser cette angoisse disparaître dans un mouvement de colère. Le poing quelque peu resserré, le ventre noué, l'esprit en pleine crise de folie, je passe la porte en présentant un léger sourire au gentleman de la journée. Mon regard fait le tour, suivant à la trace le beau brun avant qu'il ne rentre à son tour dans le véhicule. Je m'enfonce dans le siège, la tête légèrement levée, les mains crispées. « Je... je ne me sens pas très bien. Tu ne compte pas rouler trop vite j'espère... » Je ferme les yeux, noyé dans un océan de honte. J'ai honte de ne pas être à la hauteur, honte d'avoir peur d'être dans cette voiture, honte de me montrer ainsi devant Ronan. « Je suis désolé, je... » Ma main se pose, tremblante, sur la jambe de Ronan puis mes doigts se resserrent sur ce dernier. Je secoue la tête un instant puis reprend ma respiration. « Je te fais confiance Ronan, je te fais confiance. Mais ne déconne pas. » Mon cœur va lâcher, il palpite si fort qu'il me fait mal, qu'il m'inflige des chocs aux rythmes d'un tambour, une musique de fête aux bords d'un feu de joie. Il m'arrive parfois d'être amené en voiture par mon chauffeur privé et je ne panique pas autant. Je pense que c'est d'avantage le modèle de la voiture qui me met dans un tel état. Elle est brillante, elle a cette odeur, cette allure qui me fais croire et même plutôt m'affirme que sa rapidité est telle que mon cœur lui, va rester à la zone de départ.