(FF) Ten years later.

Summer n’avait jamais voulu l’éjecter de leurs vies, il le savait fort bien mais une impression était quelque chose de fondamentalement personnel. Il n’y pouvait rien et elle non plus ; C’était quelque chose de trop fort pour être contré et puis, on ne pouvait changer le passé. La seule chose qu’ils pouvaient faire désormais, c’était apprendre de leurs erreurs, ne jamais oublier que quoi qu’il arrive, malgré les épreuves, ils avaient su se retrouver et se souder. « C’est sur que la séparation n’a pas aidé mais dans le fond, je me dis qu’elle était surement nécessaire pour qu’on ouvre les yeux sur ce que l’on avait de plus cher : nos sentiments. Avec les années et surtout l’absence, on avait oublié comment communiquer, comment s’aimer. Peu à peu, on s’était éloigné mais la coupure nette et franche m’a fait vraiment prendre conscience que ce que j’avais de plus cher, ce n’était pas mon rêve, ce n’était pas ma carrière mais bel et bien la femme qui partage ma vie depuis une dizaine d’années. Cette même femme qui m’a donné deux beaux enfants et qui dans quelques mois, m’en donnera un nouveau. Une petite princesse qui lui ressemblera j’espère » souhaita-t-il en déposant un petit baiser sur le bout de son nez. A cet instant précis, Paris semblait avoir rajeuni tant la vérité l’avait libéré d’un poids qu’il portait depuis trop d’années. Maintenant, il pouvait songer au futur avec sérénité. « Bonne idée… Je pensais que l’on pourrait acheter un terrain en banlieue et non dans Washington même. Nous y serions bien plus au calme et on pourra prendre un jardin bien plus grand. Il faut qu’on trouve un vieil arbre histoire que je puisse leur construire une cabane…et pour nous, une véritable suite parentale et non une petite chambre comme maintenant. Je veux de l’espace » lui dit-il avec un grand sourire. Il s’y voyait déjà. « A moins qu’on achète une maison déjà construite »

Bien qu’il y ait quand même une sensation de temps de perdue, je ne pouvais qu’être d’accord avec Paris sur ce point : Il suffit de nous retirer ce qu’on a pour en comprendre l’importance que ça a. Personnellement, j’avais pas forcément besoin qu’on me retire Paris pour réaliser qu’il était essentiel à mon quotidien, mais disons que j’avais au moins compris que je préférais mille fois le savoir moins présent, mais avec l’assurance qu’il rentrerait à la maison, plutôt que plus là du tout, et venant de temps en temps, seulement pour les enfants. Je ne compte pas le nombre de fois où j’avais failli l’embrasser à chaque quoi qu’il me disait au revoir après avoir emmené les gosses. « Le principal comme tu dis, c’est que tout soit revenue à la normale » confirmais-je tout en faisant signe à Paris qu’il était peut-être temps qu’on accélère notre bain. Les enfants allaient bientôt nous rappeler leur présence. Cependant quand il évoquait la petite à venir, j’avoue que je souriais fièrement : Une petite fille. J’adorais mes deux petits hommes. Nan, rectification : je les AIMAIS à la folie, mais…une petite princesse comme dit Paris…je vois déjà cette petite être la fierté de son père. Une partie de moi me dit que j’allais bientôt avoir de la concurrence sérieuse avec cette petite, mais bon sang une autre partie était pressée de la voir venir. Est-ce que je voulais qu’elle me ressemble ? A vrai dire, nan ! J’imagine pas la galère pour lui dire qu’il faut qu’elle ait confiance en elle, et qu’elle fasse preuve d’un tout petit peu plus d’animosité dans la vie ! Si elle pouvait avoir la force de son père, son intelligence, son côté débrouillard, et…bon okay, si elle pouvait un minimum me ressembler physiquement pour qu’on évite de croire que je l’ai enlevé à quelqu’un, ca m’arrangerait grandement !

Oh et puis finalement, peu importe à quoi elle ressemble. Tant qu’elle vient de nous, de notre amour, et qu’on puisse la chérir comme on chérie les deux premiers, tout ira bien pour moi ! Par contre, l’imaginer grandir dans une maison, plutôt que cet appartement ?! Ça se serait le rêve absolu. Alors forcément, viendrait le moment de discuter des détails, mais comme Paris me demandait mon avis il fallait que je le donne : « A vrai dire j’aime le côté vécue d’une maison. Le fait qu’on puisse la rénover selon nos désirs est un plus pour moi ! T’as toujours rêvé d’avoir une ferme nan ? Pourquoi ne pas trouver une sorte de maison, murée d’une bonne partie en pierre, avec une dépendance, et un grand jardin pour les chiens, et le chat – bah oui pas de jaloux – et….une cabane que TU auras fait ! Ça, c’est sûr c’est non négociable ! Je te vois déjà avec les deux petits gars en train de faire les plans… »

[…]

Cette conversation, on l’aurait eu pendant tout le bain, et en sortant de ce dernier aussi. Ce n’est finalement qu’au moment de sortir de la salle de bain que Paris et moi avions repris notre rôle de parents présents pour leur enfants, qui n’avait pas oublié la promesse faite par leur père. Quant à moi, je regardais ce joyeux petit monde – mon petit monde – s’agité, en me disant « A partir de maintenant…c’est ça…pour la vie… » et je souriais, ravie de réaliser que mon quotidien avec ce père, ce mari, cet amant, bien présent en chair et en os ?! C’était le rêve de toute ma vie finalement…