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Célestine & Nekho
Let us always meet each other with smile, for the smile is the beginning of love
Samedi 12 mars C'était la première fois que je m'étais dans un tel état, pour une fille, l'amour rend véritablement idiot je n'en ai plus aucun doute. Enfin "amour", pour le moment j'étais plutôt en plein coeur d'une guerre sans intérêt en dehors de nous faire souffrir mutuellement et de voir qui était capable de garder la tête haute et de ravaler les insultes sans sourciller. Jamais, je dis bien jamais je n'avais eu cette sensation de vide et de plaie aussi profondément. C'était donc ça les chagrins d'amour dont la terre entière faisait des chansons ? C'était incomparable avec Lilia, j'avais souffert de son absence mais je savais qu'elle n'était pas coupable, nos pères ne pouvaient juste pas s'entendre et forcément les enfants prennent pour les parents, sans qu'on ne leur demande leur avis. J'avais été blessé après son départ, nous avions passés plusieurs semaines ensemble et du jour au lendemain on me l'avait enlevé sans plus d'explication. J'en avais voulu à mon père et au sien, d'être aussi égoïstes et de faire passer leur politique avant la vie intimide de leurs enfants. Mais ce soir c'était bien différent, ma peine était directement causée par Célestine, par son attitude de bourreau et les mots qu'elle lâchait comme si ils pouvaient avoir un véritable impact physique sur moi, ce qui était le cas. Les mots étaient des armes puissantes et c'était pourquoi je m'efforçais de faire attention à la moindre phrase que je pouvais employer, pour ne pas faire du mal aux gens à qui je m'adressais. Tout cela encore plus depuis que j'étais à Boston, je ne parlais plus qu'exclusivement l'anglais alors je devais aussi faire des efforts pour à la fois le parler et le comprendre, ce qui pouvait parfois expliquer mes erreurs, mais pas ce soir, j'avais bien conscience des termes que je choisissais. Tout cela aurait été pire si j'avais été novice dans la langue, imaginez le désastre ... Et surtout la réaction de Célestine si elle avait fait face à quelqu'un parlant un anglais approximatif avec un accent marqué et se trompant sur la moitié des mots. Alors de quoi elle se plaignait aujourd'hui ? Que je sois parvenu à avoir une vie sociale ici ? Elle aurait pu tomber sur bien pire, un homme âgé qui lui aurait sauté dessus comme un vautour sur de la chair fraiche et profitant d'elle, ou alors sur mieux, un garçon comme elle, bien "blanc". Sauf que manque de chance, elle avait tiré le numéro gagnant avec un égyptien typé et qui avait lui aussi son caractère. Ce petit affrontement était ridicule, en plein milieu de la rue avec des passants qui ne comprenaient pas un traitre mot de notre dispute mais remarquant bien les visages fermés et les regards en disant long. Il ne manquait plus que quelqu'un que l'on connait passe par là, Lilia par exemple histoire de bien s'assurer que c'était le début de la fin. Impossible de croire que l'on ne se connaissait que depuis deux mois et que dans l'après-midi il y avait eu ce premier baiser, cela ressemblait pourtant bel et bien à une dispute de couple, aussi niais et ridicule que ça pouvait paraitre. Je n'avais pas souvent besoin de m'imposer comme je le faisais avec Célestine, la plupart des gens étaient d'accord avec moi et ne disaient rien, mais je n'embrassais pas les autres, je n'avais pas envie de les serrer dans mes bras. C'était ça qui me déchirer le plus, parce que malgré tout ce qu'elle avait dit et fait, Célestine restait à mes yeux cette petite poupée canadienne avec laquelle j'avais le droit de vivre quelque chose de nouveau et dont le regard ordinaire innocent me manquait. Je serrais les dents à son départ, me retenant de répondre à cette bassesse, vengeance digne d'un enfant de cinq ans. Je restais plusieurs minutes dehors, remémorant chaque paroles et attitudes, mais surtout à ce que je lui avais dit. Partir, maintenant ? Il faudrait que j'ailles récupérer mes affaires, que je retrouves Khalilah et que dès ce soir nous soyons dans un avion pour le Caire. Comment annoncer ça à mon père ? Comment .... Comment laisser Célestine derrière moi, tout simplement ? J'avais moins peur d'affronter ma famille plutôt que de partir en sachant que je ne la reverrais plus jamais si je venais à faire cela. Je rangeais finalement mon téléphone après un dernier regard et je reprenais la direction de ma chambre, ayant laissé un battement d'une demi-heure avec le départ de Célestine. Je restais un instant devant la porte, et si elle avait fermé à clés ? Je saisis la poignet en constatant que non, elle s'était juste installer sur le lit avec son ordinateur, même après tout cela elle ne pensait qu'à travailler. « Avant que tu hurles ou que tu me sautes à la gorge, laisse moi parler » Je lui parlais d'un ton plus calme, mais autoritaire, j'avais le droit de m'expliquer moi aussi. J'allais m'installer sur l'autre lit face à elle, ne perdant pas de temps à parler. « Oui une fille est bien venue ici, c'est une amie rien de plus. Oui elle a perdu son foulard, je ne sais pas comment, mais le résultat est qu'il est resté ici. Non je ne l'ai pas touché, comme je n'ai touché aucune fille depuis que je suis arrivé ici et je n'en ai jamais eu ne serait-ce que la pensée, ou l'envie même » Les bases étaient posées, au risque de recréer une scène je voulais quand même remettre tout au clair avant de poursuivre. « Si je t'ai fait venir c'est que je le voulais, très sincèrement, tu me manquais. Si j'ai accepté que l'on partage la même chambre c'était pour avoir encore plus de temps. Si je t'ai embrassé c'est parce qu'au fond, j'en mourrai d'envie et pas parce que je suis le genre de mec que tu penses qui saute sur tout ce qui bouge, mais parce que de toutes les filles que j'ai pu rencontré ici, tu es la seule qui ai retenu mon attention » J'imaginais déjà sa réponse, mais lancé comme je l'étais, je n'allais pas m'arrêter en si bon chemin. « Tu crois que j'ai fais ça car je me sens obligé, qu'on est coincé ensemble à cause de nos parents alors que de mon coté c'était tout ce qu'il y a de plus sincère, ça te semble si incroyable que quelqu'un puisse vouloir aller plus loin avec toi juste parce que tu lui plait ? » Autant tout étaler sur le tapis, j'en avais marre de laisser tout se sous-entendre par des gestes incompréhensibles ou des attitudes puériles. « Maintenant que j'ai fini, tu fais ce que tu veux, je n'irais pas ailleurs ce soir, mais toi tu peux partir. A toi de faire ton choix » Je la regarder, attendant sa réaction, quoique non, j'avais fini alors c'était bon pour moi. Je me reculais plus sur le lit, laissant mes chaussures au pied pour aller sous les draps, si elle voulait parler c'était le moment, autrement j'étais prêt à me coucher.
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