Il semblerait donc que Papa Weasley ait un passé qui n'est pas forcément très joli-joli et ça a l'air de toucher Bonaventure. Je le regarde et pose mon front contre le sien. " Tu sais que tu peux tout me dire si tu en as envie... " J'ai pas envie de le forcer à se confier ou quoi que ce soit. S'il n'a pas envie de se confier sur les gaffes de son père et bien je ne vais pas le forcer. Ce n'est pas que je m'en fous, loin de là, juste que je ne veux pas qu'il se sente forcé de faire quelque chose qu'il ne veut pas. Il doit pouvoir parler de ce qu'il veut quand il veut, de la manière qu'il le souhaite. C'est ça, un couple. " Je suis là pour toi " À traduire en 'tu n'es pas seul face à ce qu'il t'arrive'. Je souris légèrement avant de l'entendre parler de sa grand mère et de son envie de me rencontrer. Je panique rapidement, très rapidement. Je ne sais pas si ça va trop vite ou si j'ai peur de ne pas leur plaire. Peut être un peu des deux à vrai dire. Je ris légèrement, nerveusement quand il me parle d'être fiancée pour si peu. C'est sensé me détendre mais le fait qu'il le formule me fout les chocottes. Ils sont comme ça chez lui, à sauter du coq à l'âne, mariage, bébé et petits fours dans l'année ? " C'est pas ça " En fait peut être bien que si. Je me glisse sur le sol et tente de contrôler ma respiration avant de faire un carnage dans cet aéroport. Si je ne me calme pas rapidement, c'est mauvais pour mon corps, mes poumons, mon coeur. Je reste là quelques secondes et ferme les yeux. Inspire, expire. Tout va bien se passer, vraiment bien. " J'ai pas envie de tout foutre en l'air " Pour nous deux et puis pour sa famille. S'ils font, ne serait-ce qu'un micro checking sur moi, c'est la fin pour moi, pour nous. Ils verront sûrement ce que j'ai vécu en Afghanistan, où j'ai vécu, pourquoi je suis venue au États-Unis et que je refuse de devenir américaine depuis toujours... Je pivote sur mes fesses et pose mes coudes sur ses genoux. Je le regarde et ferme les yeux quelques secondes. " Ça sera que ta grand-mère ? " En fait, grand-mère et mère, ça ne me gêne pas. L'influence de son père un peu plus. " Je suis pas sûre que je sois la femme qu'ils veulent pour toi.. J'ai vécu en Afghanistan Bona. Ma mère a peut être soigné des soldats américains mais j'en reste pas moins une afghane presque fière de là où elle a grandi " Je serais fière et heureuse si Rwani ne m'avait pas violé pendant six longues années... " Je... J'ai pas eu une enfance toujours très joyeuse tu sais.. J'étais amoureuse de mon meilleur ami, homosexuel et... " Non, je ne vais clairement pas lui dire là, dans un aéroport, que j'ai été violée. Non, non. " J'veux pas passer au détecteur de mensonges ou je sais pas quoi Bona " Non, je veux qu'il garde l'image d'Andrea la mignonne moi... J'veux garder mon passé secret. Pour le moment du moins...
Andrea l’encourageait à se confier à elle mais le métisse craignait davantage qu’elle se méprenne sur son père. C’était idiot et irraisonnable mais qu’elle puisse mal juger son père adoptif lui faisait mal. Isabel l’avait traité de connard, qu’en penserait sa petite-amie ? La seule façon de le savoir était de faire le grand saut et de se confier. « Il y a quelques semaines une femme est venue me voir en affirmant qu’elle était la fille biologique de mon père adoptif. Je ne sais pas quoi en penser… Elle avait une photo de sa mère avec mon père mais est-ce suffisant ? Je n’ose pas encore en parler au principal intéressé qui ignore tout cette soi-disant paternité. Si cela s’avère exact alors cela signifierait qu’il a trompé ma mère un an après ma venue » lui expliqua-t-il avant de reprendre. « Ma mère est stérile, c’est ça qui les a poussé à adopter un enfant… Si elle apprend la trahison de mon père et pire, qu’une autre femme lui a donné un enfant, elle sera dévastée » soupira-t-il et dans son regard on sentait tout son dilemme. Jouer les messagers au risque de faire exploser sa famille ou se taire et supporter ce fardeau tout le restant de sa vie. En somme, Bonaventure avait le cul entre deux chaises. « Tu vois, ma famille n’a rien de parfait » haussa-t-il des épaules.
Andrea lui paraissait si fragile à cet instant précis qu’il ne put s’empêcher de caresser sa joue du bout des doigts, ramenant une mèche de cheveux derrière son oreille. « Si tu veux simplement rencontrer ma grand-mère alors on fera comme ça mais là encore, il n’y a aucune obligation petit cœur » lui répondit-il pour qu’elle comprenne qu’il ne lui ferait jamais subir quoique ce soit. « Tu n’as aucune honte à avoir d’être afghane surtout pas… Ils ont adopté à Namibien et j’ai beau avoir eu la nationalité américaine de par leur adoption, je n’en reste pas moins un africain. Ils se fichent bien d’où tu viens, ils voudront apprendre à te connaitre toi, pas d’où tu viens mais qui tu es toi » tenta-t-il de la rassurer. Quel secret lui cachait-elle ? Quelle souffrance essayait-elle de lui dissimuler derrière son regard triste. « Je te promets que je te protègerai autant que possible… Rien ne nous empêche de garder notre relation pour nous, de la protéger du reste du monde. La seule chose dont j’ai besoin pour être heureux : c’est toi »
Je veux que Bonaventure se confie de lui même, qu'il se sente en confiance avec moi pour me laisser entrer un peu plus dans sa vie. Je l'écoute et enregistre chaque bribe d'information qu'il me donne. Son père aurait donc tromper sa mère, qui s'avère être stérile.. Ok. Je comprends le dilemme... Mais un homme est un homme n'est-ce pas ? Et certains n'acceptent pas, jamais, de ne pas avoir d'enfants biologiques... " Accorde lui le bénéfice du doute Bona... Ce n'est qu'une photo. Ça se trafique facilement une photo en plus... Ton père est un homme important pour l'état de New York donc... Tu lui en as parlé pour en avoir le coeur net ? " Je demande ça simplement. Parce qu'il ne peut pas rester avec ce secret pendant des années encore... qu'est-ce que sa mère dira si elle apprend qu'il lui a caché ça ? Ce n'est pas rien et il doit laisser son père faire face à ses problèmes. Il est grand, un adulte vacciné et tout ce qui va avec. " C'est que mon avis mais on n'est jamais sur de rien avant d'en parler aux gens... " Il n'y a qu'à voir lui et moi. Je n'aurais jamais cru que je lui plaisais - voire même qu'il me plaisait - si je n'avais pas été le voir cette après midi là. Et puis, Rwani s'est toujours fait passer pour l'homme parfait alors qu'il a abusé de moi pendant six longues années. Et ça me fait paniquer, tout ça me fait paniquer... Je soupire légèrement et baisse les yeux alors que je l'écoute. Ça me fait chaud au coeur ce qu'il me dit mais j'ai la vague impression que si ses parents décident de me cuisiner, ils le feront sans soucis aucun... " C'est juste que... Je veux pas qu'ils apprennent des trucs que je ne suis pas prête à délivrer de vive voix... Tu m'as dis que tes amis étaient questionnés non ? Alors moi, qu'est-ce que ça va être ? " Demandais-je à voix basse. C'est juste ça qui me fait peur, vraiment très peur... Je ne pense pas que ma peur soit rationnelle mais bon. En même temps, depuis quand une peur est rationnelle ? Jamais, c'est bien ça l'idée. " Je sais que c'est important pour toi, donc je le ferai, mais je veux pas me faire court-circuiter " Je veux que ça aille à mon allure, à notre allure. Je prends appui sur ses cuisses, l'embrasse et me redresse entièrement. " Allez viens, on va à la porte d'embarquement avant de louper l'avion " Ce serait vraiment le comble non ? Et puis, si on reste là, si je reste là à réfléchir, je vais finir par devenir complètement dingue...
« J’essaie vraiment de lui accorder le bénéfice du doute mais ça me ronge… Depuis qu’elle est venue me parler, je n’arrête pas d’y penser si bien que j’arrive même pas à le regarder dans les yeux. Je sais qu’il en souffre mais si jamais ça s’annonçait vrai… Je… le couple de mes parents a toujours été un modèle à mes yeux. Malgré les problèmes, ils ont toujours fait face ensemble…mais tu as raison, je dois lui en parler » soupire-t-il. Il devait mais entre devoir et pouvoir, il y avait une sacrée marge. Bonaventure ne se sentait pas encore prêt ni même assez courageux pour cela. Il craignait tellement que son père ne tombe de son pieds d’estale. Or, il avait toujours été le héros de son fils.
Mais à l’heure actuelle, il avait bien plus urgent à traiter à commencer par sa petite-amie et l’angoisse qu’il sentait naitre en elle. Bonaventure n’aimait pas la voir comme ça. Leur couple ne devrait pas être une source d’angoisse pour elle, bien au contraire. Il aurait aimé qu’il soit sa force, une raison de relever la tête et non de trembler. « Ils vont simplement faire une enquête de moralité, voir si tu as un casier judiciaire ou si tu as trempé dans des choses illégales. Ils n’iront pas plus loin… Quoique tu veuilles garder pour toi Andrea, tu pourras continuer à le faire » continua-t-il dans sa tentative de la rassurer. « Ecoute, oui c’est important pour moi que tu rencontres ma famille mais ce n’est pas une raison suffisante à mes yeux pour te forcer à quoi que ce soit… Je n’ai pas envie que cela te rende malade d’angoisse ou que cela te rende triste. Pour le moment, mise à part ma grand-mère, personne n’est au courant et cela le restera autant de temps qu’il te faudra pour être à l’aise avec l’idée de faire leur connaissance » lui dit-il. Rien ne pressait entre eux. Leur couple n’en était qu’à leurs débuts. « Nous irons doucement, à notre rythme d’accord ? Pour le moment, on va se focaliser uniquement sur nous et nos vacances. Le reste, oublie-le » ajouta-t-il avec détermination. Il n’aurait jamais dû lui parler de cela maintenant, c’était à lui de faire en sorte de calmer les choses. Andrea l’embrassa et le força à se lever. Il était temps qu’ils prennent leur avion. « Tu as raison ! Maintenant qu’on a bien fait mariner tout le monde comme quoi, on partait pour l’Argentine, ce serait bête de pas y aller » lui dit-il avec un grand sourire.
Quand j'écoute Bonaventure, un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Je comprends très bien ce qu'il veut dire... Quand on aime quelqu'un plus que tout et qu'il nous déçoit, ça fait mal... " Il faut le faire quand tu seras prêt à entendre la vérité... Mais je sais ce que c'est. Ma mère a toujours été mon modèle pour moi tu sais. En arrivant en Amérique, elle est tombée amoureuse de mon supérieur au boulot, monsieur Blackburn, ils ont eu une histoire assez longue. Je me demande même si elle n'est pas retournée en Afghanistan pour l'oublier. Mais... Pour faire simple, il promettait monts et merveilles à ma mère et à moi mais il a fait revenir sa femme et sa fille d'Ukraine. Il a quitté ma mère et j'étais tellement mal pour elle... Mais encore plus quand je les ai chopé ensemble, sur le canapé du salon. J'ai détesté ma mère tellement longtemps... Je suis partie en Afghanistan en ayant de la rancoeur contre elle parce qu'elle était faible... Mais il parait que lorsque ça concerne les sentiments, on est tous faible " C'est pas franchement similaires mais j'étais tombée de haut en les découvrant ensemble... Sans parler que maintenant, sa femme a le cancer et qu'il s'en fout d'elle et de sa fille. Parce que oui, l'homme que j'avais considéré comme mon père est le père de Talya... " Tout le monde fait des erreurs et même nos modèles peuvent avoir des failles, comme on peut en avoir " Fuir, c'était ma spécialité. Et plonger dans les choses illégales et mauvaises pour moi... Mais c'est ma façon de réagir. Au final, je lui ai pardonné. Lui, il faudra qu'il pardonne à son père et qu'il laisse ses parents gérer tout ça... Bien sur, sa mère va avoir le coeur brisé mais vivre dans le mensonge, c'est pire que tout. " Si c'est vrai et qu'ils s'aiment, ils en sortiront encore plus fort qu'avant... " C'est ce que je me crois à penser depuis bien longtemps... Et puis, je veux croire que tout ça n'est qu'une tentative de la part d'une nana désespérée de foutre la merde dans le couple que forme les parents de Bonaventure... Ce serait tellement facile de mettre le doute, de foutre la merde. Sans preuve légale, il ne faut rien croire... S'il y a bien une chose que j'ai compris c'est qu'on peut tout faire croire à quelqu'un et des fois, pour rien... Une photo lui permettait de douter alors qu'est-ce qu'il penserait s'il apprenait ce que j'ai vécu ? Mon estomac se tord dans tous les sens et je panique. Mais il sait me rassurer et je ne peux que l'en remercier pour ça... " T'es sur de ça ? Tu me le promets ? " Je n'ai trainé d'en rien d'illégal, loin de là, mais j'ai quand même peur... Bona est un homme doux, posé, calme et je n'imagine pas l'effet de bombe que mes six ans de viol auraient sur lui. Je ne veux même pas imaginer... " J'ai juste peur que ce que tu apprennes sur moi t'en dégoute... " Mon ex a bien réagi à la chose, ça ne l'a gêné en rien mais je sais qu'avec le quincy, ce sera différent... Il en voudra à la terre entière et je mettrais ma main à couper qu'il ne voudra plus me toucher... " Je reste très vague mais... je t'en parlerais un jour, je te le promets " Soufflais-je à son attention. Oui, un jour je finirais par ouvrir mon coeur, par ne pas avoir peur que ça le gêne, le bloque ou je ne sais quoi... " On laisse tout ça en Amérique alors " Soufflais-je avec un léger sourire. C'est ce qu'il y a de mieux à faire je pense. Tout oublier, tout laisser dernière nous pour trois semaines de plaisir... Je souris et prends sa main alors qu'on se dirige vers les quais d'embarquement. On est dans les premiers et on se retrouve donc rapidement dans l'avion. " Tu veux te mettre à côté de la fenêtre ? " Demandais-je au jeune homme le laissant se placer et faisant de même après. Je prends à nouveau sa main dans la mienne, entremêlant nos doigts et caresse sa joue de mon autre main. " Pendant quinze jours c'est toi et moi... " Un léger sourire se dessine sur mon visage et je l'embrasse tendrement. Lui et moi contre le monde. Cette classe quand même !
Un léger sourire étira ses lèvres lorsqu’Andrea lui confia que l’amour rendait faible. Il n’était pas d’accord avec elle, il ne voyait pas cela comme une faiblesse. « Il faut beaucoup de courage pour aimer quelqu’un mais il en faut encore davantage pour renoncer à lui. Je ne connais pas ta mère mais quand je vois la femme qu’elle a mise au monde, je suis certain qu’elle a eu beaucoup de courage. Tu as raison, je ne suis peut-être pas encore prêt à entendre la vérité mais je dois aussi me dire que mon père est un être humain, un homme avant d’être un père. Je ne connais pas l’histoire, je ne sais même pas si Isabel m’a raconté la vérité. Quoiqu’il arrive, ce n’est pas à moi de le juger mais à ma mère, la seule chose que je puisse faire, c’est d’être le meilleur fils possible pour les aider à surmonter cette crise si cela s’avérait être vrai » lui dit-il en déposant un baiser sur le sommet de son crâne. Bonaventure comprenait que le passé de sa petite-amie serait un adversaire de taille dans la conquête de son cœur mais il n’avait pas peur. Il saurait mener cette bataille en temps et en heure car il ne se voyait avec personne d’autre qu’elle. A ses côtés, il se sentait complet. « Merci.. Cela m’a fait du bien de t’en parler » reprit-il avec sincérité. Andrea avait su trouver les mots pour apaiser ses craintes, lui qui d’ordinaire ruminait jusqu’à ce qu’il ressente le besoin de courir pour fuir ses pensées, pour ne plus être concentré sur autre chose que sur sa respiration et son rythme cardiaque.
Puis petit à petit la conversation s’orienta sur un autre aspect de sa famille : le cabinet politique de son père qui avait toujours fait en sorte d’étouffer toutes les affaires nuisibles à la carrière de son père notamment son passé de junkie. « Je te le promets ! » lui répondit-il avant de froncer les sourcils. Que lui cachait-elle pour qu’elle craigne qu’il en soit dégouté. « Tu sais, si tu as eu des relations homosexuelles, je suis très ouvert sur la question » lâcha-t-il pensant qu’il s’agissait d’un truc de ce genre. « J’ai des amis qui sont bi ou homosexuels et je n’ai rien contre ça » ajouta-t-il en haussant les épaules. La drogue ? Il connaissait déjà ce secret. Non, Bonaventure ne voyait absolument pas ce qui pourrait le dégouter chez Andrea. Vraiment pas. « Tu m’en parleras lorsque tu seras prête mais sache que quoique tu me dises, je suis assuré de ne pas être dégouté. Je sais que cela peut paraitre des paroles en l’air, ou des paroles naïves d’un petit-ami qui veut bien faire mais je ne sais pas comment l’expliquer… Je crois que peu importe ce que tu me diras, je saurais prendre le recul nécessaire et continuer de te voir comme je te vois actuellement » avoua-t-il maladroitement. Le métisse n’était pas l’homme parfait, loin de là mais il avait pour principe que le passé des personnes qu’ils côtoyaient appartenait justement au passé. Alors à moins qu’elle ne lui évoque un crime comme un meurtre de sang-froid ou quelque chose de répréhensible à ses yeux, rien de ce qu’elle pourrait lui avouer ne changerait ses sentiments. « Mais tu as raison, laissons tout cela derrière nous ! »
Le couple avait bien d’autres chats à fouetter. D’ailleurs Bonaventure n’en menait pas large assis côté couloir, ayant décliné l’offre de sa petite-amie d’être côté hublot. A peine s’était-il assis qu’il avait bouclé sa ceinture et s’était accroché à son siège. Il détestait vraiment l’avion… Heureusement Andrea vola à son secours, liant leurs mains. « Toi et moi contre le reste du monde, c’est quand tu veux mais tu me pardonneras si dans quelques minutes, je te broie la main » grimaça-t-il avant de lui rendre son baiser. Et comment dire, c’est ce qu’il fit lorsque l’avion décolla, tentant de respirer le plus calmement possible mais la peur lui donnait juste envie d’aller se rouler en boule dans un coin en priant. A la place, il serra autant que possible la main de sa petite-amie en murmurant une quelconque prière en arabe qui lui venait en tête. Ce n’est qu’une fois l’avion stabilisé dans le ciel qu’il commença à se détendre légèrement, amenant la main d’Andrea à ses lèvres. « Pardonne moi trésor… je ne t’ai pas fait trop mal ? »
" Tu as le droit de le juger aussi Bona. Bien sûr que tu peux... T'es son fils, tu peux être déçu, en colère contre lui, tu peux ressentir ce que tu veux mais tout le monde fait des erreurs... Tu n'en as jamais fais ? " Demandais-je avec un sourire. Je n'étais pas du côté de son père, loiiiiiiin de là, mais il ne doit pas se retenir de ressentir ce qu'il ressent. Oh que non. S'il a envie d'être en colère, il peut, s'il a envie de le haïr, il peut aussi. Mais ça n'en reste pas moins son père, l'homme qui l'a élevé et ça, ce n'est vraiment pas rien... Je souris légèrement quand il me dit que ça lui a fait du bien. " Mais de rien, je suis là pour ça " Si je peux être sa petite amie, confidente et meilleure amie en même temps, ça me va très bien moi... J'étais prête à endosser tous ces rôles à la perfection. Enfin, à essayer d'être parfaite sous tous les plans parce que ce n'est pas toujours facile... Mais là, c'était un 'soucis' de régler. Et s'il veut, je serai là à ses côtés pour le soutenir, pour lui donner la main quand il en parlera à son père. Peut être qu'il préfère affronter ça seul. Ou peut être pas... Nous étions un tout maintenant, il fallait qu'on se sert les coudes et j'étais prête pour ça. J'étais prête pour les soirées chiantes auquel le jeune quincy devrait assister, ces soirées politiques pendant les élections. Tout ça. Mais pas au questionnement et tout ce qui va avec. Je l'écoute et ris légèrement quand il me parle de relations sexuelles. Je n'ai rien contre les femmes et tout ce qui va avec mais c'est pas ça. Je préfèrerais que ce soit ça. Avec un léger sourire, je lui réponds " Je préfèrerais que ce soit ça, je te le promets " Mais non, c'était plus grave. Et il fallait que j'arrête de tourner autour du pot avant qu'il ne devienne taré ou me secoue pour que je crache le morceau. Alors ce pot - pourri, on s'entend - je le referme et le laisse ici, en Amérique du Nord. Y aura toujours moyen de se confier dans un petit mois, en rentrant... Mais pour le moment, ce n'est pas un projet. Il fallait qu'on rejoigne notre quai d'embarquement, qu'on monte dans notre avion et qu'on profite de ces quinze jours loin de tout. Je souris à Bonaventure quand il me prévient qu'il va me broyer la main. Ça me fait légèrement sourire. " Ça va aller Bona, t'inquiète pas " Je souris contre ses lèvres. Ça va aller, pas de raisons qu'on meurt maintenant, non non ! Après les vacances, à la limite mais pas avant. L'avion se balade sur la piste et je sens déjà la main de Bona se fermer autour de la mienne. " Ça va aller " Soufflais-je à son oreille avant d'embrasser sa mâchoire. Lui est complètement paniquée, je l'entends prononcer des mots en arabe, surement une prière et sers les dents quand on commence à prendre de la vitesse et que ma main sert d'anti-stress. Il va finir par me broyer les os. Une fois dans les airs, au dessus des nuages, sous un ciel tout noir, je le regarde et souris. " C'est toi que je vais punir ce soir ouai ! " Je ris légèrement avant de poser ma tête sur son épaule et de soupirer légèrement. Ma main glisse sur son genou et j'en profite pour bouger mes petits doigts qui ont soufferts. " Je risque de rapidement m'endormir, je te préviens... " Soufflais-je en fermant les yeux. J'étais confiante maintenant en avion... Et puis, si je devais mourir maintenant, c'est heureuse que je serais morte alors... Que demande le peuple. Un baiser sur son épaule, mon pouce qui glisse sur son genou et je rejoins vite morphée.