you believe one day we will no longer idiots ? w/ malou

Camille était perdu, il ne savait plus quoi penser du blond. D’un côté, il était tenté de croire en ses paroles et de l’autre, une petite voix lui murmurait dans sa tête de faire attention, de se méfier. On lui disait souvent qu’il était naïf alors pour une fois, il allait écouter sa fichue conscience, enfin il allait essayer. Le brun avait ce don de vouloir croire en tout ce qu’on lui disait et il se faisait souvent avoir à cause de ça. Il ne comptait plus le nombre de fois où on s’était servi de sa gentillesse pour parvenir à ses fins, ou alors à sa curiosité. C’était ses principaux défauts même s’il en possédait pleins d’autres. Nul doute qu’il aurait pu tenir une longue liste si on lui demandait de les énumérer. La perfection n’existait pas ou alors, il était le parfait imparfait. Incompréhensible. Un léger soupir s’échappa de ses lèvres en voyant la situation dégénérer entre eux. Es ce que Malachy essayait au moins de le comprendre ? Il n’en avait guère l’impression, celui-ci restait sur ses positions et si Camille osait dire quelque chose qui ne lui plaisait pas, il explosait. Et comme à chaque fois, la conversation allait sans doute finir en dispute, ils étaient bons qu’à ça de toute manière. Du moment qu’ils n’en venaient pas aux mains, cela lui convenait plus ou moins. Il se souvenait encore des marques qu’il avait eues et non merci, il ne voulait pas passer son temps à se mettre de la crème.  Surtout qu’il expliquait juste qu’il était septique, pas de quoi s’énerver. Camille leva les yeux au ciel lorsque le blond prit la parole. « Oui je sais ce que tu penses de ça.. Et ce n’est pas la peine de t’énerver, je te dis juste que je pense et toute suite, monsieur s’énerve. Tu en as pas marre de prendre toujours la mouche ? Tu ne trouverais pas ça étrange que je te balance ça alors qu’on se prend la tête constamment ? » dit-il dans un soupir avant de reprendre. Il sentait déjà que la situation lui échappait. Il se passa une main dans les cheveux avant de répondre. « Je sais que je t’ai menacé de partir et je l’aurais sans doute fait… Mais je serais revenu, je reviens toujours vers toi-même quand je me promets de ne pas le faire. Pourtant, je le voudrais parce que ça fait plus de mal à chaque fois qu’on se parle que si je tenais cette foutue promesse. » Camille voudrait bien communiquer mais il avait l’impression que cela ne servait à rien, qu’ils tournaient en rond à chaque fois et que cela finissait toujours de la même façon. Peut-être qu’ils étaient trop différents finalement, lui s’acceptait alors que Malachy, c’’était toute une histoire. C’était sans doute ça qui coinçait enfin Camille n’en savait rien, le blond était une énigme et plus le temps passait, plus le brouillard autour de lui s’épaississait. A croire qu’à force, il allait voir l’impression d’être devant une étranger et non devant un ancien petit ami ni même une connaissance.

Les deux étaient différents, Camille n’avait jamais eu aucun mal à s’accepter comme il était. Après peut-être que ça dépendait de son éducation, sa mère ne lui avait jamais transmis une haine quelconque envers d’autres personnes et son père… Lui, il ne lui avait jamais rien enseigné alors la question ne se posait même pas, il n’était même pas sûr qu’il sache son orientation. Et le brun s’en moquait bien, pas de sa faute s’il était des deux bords, on ne choisissait pas. Ça nous tombait dessus et il fallait l’accepter. Mais parfois c’était plus facile d’une personne à l’autre. « Je ne te demande pas d’être comme moi, je sais très bien que tu ne le seras jamais. Même si j’ai un jour l’espoir que tu t’acceptes comme tu es, alors ouais c’est peut-être impossible à tes yeux. Mais je n’y eux rien si j’espère toujours un miracle. Je suis peut-être malade ou cinglé, au choix. Je n’ai pas envie de disparaître de ta vie Maly quoi que je puisse dire sous l’effet de la colère. J’ai ce besoin de te parler, de t’avoir dans ma vie. Et il n’y a qu’avec toi que je suis comme ça, ce serait peut-être plus simple que je trouve quelqu’un d’autre, fille ou garçon mais je n’y parviens pas. Ce serait pourtant plus simple que je tourne la page mais je n’en ai guère envie.. » dit-il en secouant les épaules. Ce n’était pas évident d’aborder ce sujet et si cela ne tenait qu’à Camille, il serait actuellement en train de se torturer les mains pour évacuer le stress. Ses yeux s’écarquillèrent quand le blond prit de nouveau la parole. Ok qu’on le pince parce que là, il avait sans doute mal entendu. Voilà qu’il imaginait des choses. Camille baissa le regard, son cerveau tournait à plein tournant à plein régime. Qu’est ce qu’il pouvait dire ? Es ce qu’il devait accepter ou refuser ? S’il choisissait la première option, certes il serait heureux mais les choses entre eux changeraient-elles réellement ? Il devrait de nouveau se cacher et cela allait peser de nouveau sur les épaules du jeune brun. Mais s’il refusait, il le regretterait sincèrement. Un choix, deux possibilités mais qui finiraient sans doute par lui tomber dessus. Il soupira puis redressa la tête pour le regarder droit dans les yeux. « Et si je veux aussi, tu es prêt à faire des efforts comme moi, je suis prêt à en faire si jamais ça arrive ? » Mentir et se cacher allait sans doute le peser mais il était prêt à faire un effort pour ne pas trop lui en parler sachant que c’était le sujet principal des disputes lorsqu’ils étaient encore en couple avant.

Et voilà, une nouvelle dispute explosait encore entre eux. Ce calme qui régnait n’avait guère duré très longtemps, sans doute à cause de leurs caractères si différents. Camille essayait de faire des efforts, vraiment mais il faut croire qu’il n’avait pas la même définition que le blond. Puis, c’était peut-être mieux ainsi, qu’ils se disputent pour le faire retomber les pieds sur terre. Qu’il reprenne le sens des réalités et qu’il s’enlève cette idée d’un Maly avec lui. Le brun finirait comme la fois précédente, le cœur en miette suite aux nombreuses disputes et il ne pourrait pas le supporter une deuxième fois. Peut-être qu’on pensait de lui qu’il était insensible ou complètement égoïste mais ce n’était pas le cas, loin de là. Mais étais-ce trop demander d’être juste heureux ? Juste le temps d’une journée. Il faut croire. « Tu sais très bien ce que j’ai voulu dire… Ne joues pas à l’idiot Maly. La moindre parole que je prononce, tu la prends mal. Mais tu as sans doute raison, peut-être que l’année prochaine, j’arriverais à la tenir et arrêter de me faire de fausses illusions sur toi. Tu seras toujours le même quoi qu’il arrive.. » Que ce soit en public, qu’en privé. Même ici, alors qu’il ne semblait y avoir personne – Camille n’avait pas non plus surveillé les coins de rue – le blond semblait sur la défensive. Même s’il ne le comprenait pas. Certes, il savait ce qu’il pensait des gays mais il ne voyait pas pourquoi il ne s’acceptait pas. Ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait changer ni qu’on pouvait refiler comme une maladie. C’était une partie de nous et il fallait l’accepter. Mais il faut croire que même en privé, Maly refusait de le faire.

Camille se passa une main dans les cheveux avant que Maly ne prenne la parole et il ne put s’empêcher de se reculer d’un pas quand il lui balança au visage sa tirade. Qu’est ce qu’il avait bien pu dire pour le faire réagir de cette façon ? Il ne voyait pas qu’il essayait de faire des efforts ? Il commença à ouvrir la bouche pour rétorquer quelque chose mais le blond d’en face continua et il stoppa tout mouvement. Ses yeux le fixèrent, choqués par ce qu’il venait de dire. Choqué et en colère. Il avait trop peur de comprendre ses propos. Il venait presque de l’insulter là ou son cerveau comprenait de travers ? Son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine, finalement il préférait sans doute quand il le frappait. Les poings faisaient moins mal que les mots. Camille se mordit la langue avant de prendre la parole laissant évacuer tout ce qu’il pensait. « Tu sais quoi ? Tu as raison, je vais me trouver quelqu’un d’autre, quelqu’un avec qui je ne passerais pas mon temps à me prendre la tête à chaque mot prononcé. J’ai été stupide de croire que tu pouvais un minimum changer, je ne te demandais pas non plus d’hurler à tout le monde ce que tu étais, non, juste qu’on passe peut-être plus de temps ensemble devant tout le monde sans qu’on s’embrasse ou qu’on se tienne la main, ou je ne sais quoi d’autres ! Mais il faut croire que ta lâcheté est plus grande que ce que tu peux soi-disant ressentir pour moi. Tu penses à chaque fois avoir raison sur tout alors que tu n’en sais rien. » dit-il en secouant la tête, ses yeux lançant des éclairs. Camille secoua la tête, il ne put s’empêcher de laisser une légère grimace apparaître sur son visage.

Il était fatigué de tout ça, en colère contre Malachy d’être comme il était et pourtant de lui faire ressentir des choses. Et aussi contre lui pour avoir bêtement cru qu’il pourrait avoir une seconde chance. « Oui vivement parce que je n’aurais pas pu la supporter très longtemps ! Tu es incapable d’écouter quelqu’un d’autre que toi. Alors ouais au moins après je pourrais enfin passer à autre chose. » Camille serra les dents avant de se retourner et de commencer à s’éloigner de Maly. Puis sans vraiment y prêter attention, il fit demi-tour et lui donna un coup de poing au visage. « Tiens, ça s’est juste pour le choix par défaut. Tu m’as pris pour qui au juste ? Je ne suis pas du genre à coucher à droite et à gaucher ni même à sortir avec pleins de personne. Te plains pas, j’aurais pu frapper autre part, là avec ça tu aurais l’air viril. » dit-il en ricanant. Il secoua la tête, il était furieux contre lui mais aussi triste d’en arriver à ce point là. Camille se retenait de ne pas craquer devant lui, il sentait les larmes venir et afin d’éviter de montrer sa peine, il prit la fuite.