Affronter les soldes. PV.

Affronter les soldes ✩

Priape & Paris

Dans quoi s’était-il fourré ?! Voilà la question qui passait en boucle dans l’esprit de Paris Maconahey tandis que le vendeur le regardait avec des yeux de merlan fris. Génial ! Il n’avait aucunement l’intention de virer de bord et encore moins pour un mec qui avait clairement un problème de pellicules. C’était sa plus grande malédiction. Paris étant limite un gênant avec son mètre quatre-vingt-seize, il passait le plus clair de son temps à baisser la tête pour regarder les autres et disons que leurs petits défauts capillaires étaient un peu ce qu’il voyait en premier chez les autres. De tout de manière, la question se posait même pas : Paris était hétéro ! Il n’avait rien contre les homosexuels mais tant que c’était pas dans son lit qu’ils tentaient de s’immiscer, tout se passerait bien. En fait, pour tout avouer, il se foutait bien de la sexualité d’autrui pour la simple et unique raison qu’il se foutait totalement de la vie de ses congénères. Bien sûr, il ne parlait pas de ses proches, cela va de soi.

Pour en revenir au problème qui se posait là, c’est qu’à trop vouloir jouer de ses charmes, le mec s’y croyait surtout qu’apparemment, il le connaissait bien. Génial songea Paris avec dérision. Priape avait intérêt à le sortir de la merde sinon son téléphone, il pouvait faire une croix dessus. Voilà qu’il fomentait un plan des plus foireux dans sa tête. Etape 1 : convaincre qu’il n’était pas célibataire. Etape 2 : trouver un petit-copain rapidement. Pour l’étape 2, pas trop le choix, son ami allait servir de caution. Paris revint donc vers Priape, l’air aussi amoureux que s’il s’agissait de Summer pour mieux l’embrasser. « Ouais 100$ » lâcha-t-il avec un sourire ravi comme s’ils venaient de s’échanger des mots doux. « Moi non plus mon petit amoureux ! C’est tellement gentil de la part de ce vendeur hein » minauda-t-il avant que Priape ne parle de son grand-père. Là, il fallait vraiment qu’il garde son sérieux car Paris ne pouvait s’empêche de s’imaginer l’ex copine de Priape en mode grand-père. Sûr qu’elle serait contente de l’apprendre. « J’espère bien sinon j’irais tata Sienna pour me plaindre de toi ! tu sais combien elle adore t’embêter » lui dit-il en clignant des yeux, l’air innocent au possible. Sérieux, le vendeur gobait vraiment leur simulacre de la cage aux folles ?! « Et mon poing dans sa tronche ?! Chaque homme à ses limites déjà que je sens que je vais devoir me le farcir en cours » grommela Paris désespéré par avance.

Paris donna un coup de coudes à Priape pour qu’il paie son téléphone, prenant sa main dans la sienne en mode géant tout coincé. Etait-ce lui ou ce geste n’était franchement pas naturel ? Bon sang, il avait l’impression d’avoir à nouveau dix ans et que sa maitresse l’obligeait à tenir la main de son petit camarade pour traverser la route. « RAAAAAH ! pitié, ce qu’il vient de se passer doit rester entre nous !! » s’exclama-t-il en se marrant à moitié tandis qu’ils s’éloignaient en vitesse de la boutique de téléphonie. « Là, j’ai intérêt pour ma propre conscience de trouver un truc vraiment bien pour Summer. Tu crois que si je lui achète de la lingerie, elle va le prendre mal ? »

electric bird.

(Invité)

Un sketch, c’était un véritable sketch. Mon frère ainé était de l’autre bord, mon coloc Charlie l’était également, et pourtant ça ne m’avait pas empêché de tomber dans le cliché du gay efféminé et maniéré. Il fallait me pardonner, mes talents de comédiens laissaient franchement à désirer. Et puis Paris semblait partir sur le même registre, exagération et cliché poussés à l’extrême, glissant même une petite menace concernant ma VP détestée. « Oh non, pas tata Sienna, t’exagères ! » protestai-je avec un petit gloussement en lui donnant une petite tape sur l’épaule. Pourvu qu’il n’y ait personne qu’on connaissait ici, sinon on allait être fichés à jamais… Et imaginez la tête de la nouvelle petite amie de Paris si elle apprenait que son cher et tendre jouait les jolis cœurs avec moi. Enfin, pour 100 dollars de réduc, moi j’étais prêt à jouer la comédie encore un peu. Notre numéro sembla convaincre, même si mon pote se lamentait d’avance du futur harcèlement qu’il allait surement endurer pendant mon absence en -voyage humanitaire-

On put enfin respirer, et délier nos mains, et un soupire de soulagement s’échappa de mes lèvres. « 100 patates !!! Merci Paris, si tu veux, je te roule encore une pelle pour ça ! » proposai-je en pouffant alors que de son côté, le dunster semblait un peu traumatisé par ce moment trop weird qu’on venait de vivre. « T’inquiète, ça reste entre nous. Mais t’embrasses bien dis donc, elle a de la chance la petite Summer. » commentai-je, toujours hilare. Mon précieux téléphone en main, notre machine à bière trouvée, y’avait rien qui ne pourrait avoir raison de ma bonne humeur. Paris reprit en parlant de sa petite amie, et de l’éventualité de lui offrir de la lingerie. «C’est une super idée. Ca te fera un cadeau pour toi aussi comme ça. » Quand elle défilerait devant lui après essayage. Et si moi aussi j’achetais un présent du genre à mon ex pour tenter de la convaincre ? C’était une bonne idée ? Non surement pas… Ca pourrait porter à confusion. Mais vu la foule qui se pressait dans le premier magasin de lingerie devant lequel on passa, je proposai : « On devrait peut être aller boire un café avant d’attaquer notre prochaine mission ? » Parce que je sentais d’avance qu’on allait devoir ressortir les croches pattes. Puis je comptais profiter d’une petite pause pour revenir sur le fameux sujet Summer, et la question que mon ami n’avait finalement pas osé me poser tout à l’heure…
(Invité)