Are you jaelous ? • ROYLILAH

« Arrête Royce ! » Lui dis je alors qu'il tirait le plaid dans lequel j'étais minutieusement emballée pour ne pas avoir froid. J'étais bougon, je n'étais pas folle, j'avais bien vu son malaise, ce n'était pas d'aujourd'hui mais sauf qu'aujourd'hui, l'alcool qui me rendait un peu fofolle au début me mettait maintenant les choses en face. Quand il me demande si je n'ai pas envie de dormir dans ses bras je me redresse pour le regarder en face : « Tu es celui qui n'a pas envie que je dorme dans tes bras, tu es celui qui met des barrières entre nous et qui ne comprend les signaux que je t'envoie. Ne pense pas que je suis saoule, j'ai su trouver l'eau froide dans ta douche pour me faire redescendre sur terre. » Je suis claire et honnête. Je suis débile de faire ça parce que je sais qu'il peut très mal le prendre comme entre nous le maître mot était la non prise de tête, mais je m'en fiche. Je suis en train de m'enticher et de me faire balader de la même manière qu'avec Andrew, Andrew que j'ai vu il y a peu et qui m'a rappelé à quel point je n'avais pas envie de revivre ça. Vraiment je suis bien conne d'avoir des sentiments pour des mecs qui ne le méritent pas. « On couche ensemble, le lendemain tu me repousses, t'as envie de m'embrasser, un jour tu le fais, le lendemain tu t'empêches de le faire, j'arrive plus à ta suivre, on n'est censé ne pas se prendre la tête, mais tu te poses des questions et moi je ravale ma fierté et mes sentiments à chaque fois. » Oups, voilà, un mot de trop est sorti.

Je faisais ce que je pouvais pour qu'elle arrête de râler. Je pourrais m'excuser mais je n'en trouvais pas la raison. J'avais de plus en plus conscience qu'elle craquait pour moi. Ce n'était pas déplaisant à partir du moment où elle ne pique pas des crises comme maintenant. Je lâche le plaid pour lui rendre et je prends un coussin comme seul moyen de me réchauffer vu que je suis en slip. Il semblerait que mademoiselle bourrée ne le soit plus. Je le devinais dans sa façon de s'exprimer. S'il te plaît, ne pleure pas, ça me rendrait encore plus mal à l'aise. « C'est faux, évidemment que j'ai envie que tu dormes avec moi. J'ai pas envie que tu dormes avec quelqu'un d'autre. » et merde je pense que je venais de me cramer tout seul. « Ça doit être pour ça que je suis parti tout à l'heure. » je me raclais la gorge et je passais une main dans mes boucles. Je venais d'avouer à Deli que j'étais jaloux et ça n'allait certainement pas aider les choses. Je rêve ou j'ai bien entendu sentiments? Mon coeur manqua un battement et ma respiration se bloqua pendant quelques secondes. Je craignais entendre ça... « Tu es en train de me dire que tu as des sentiments pour moi? » bête question. Oui Royce! Et moi je reste là comme un con, bouche baie en tombant des nu.

« Je suis en train de te dire que je tiens bien trop à toi pour me voiler la face plus longtemps et continuer à croire à de l'amitié. » J'ai des sentiments oui, je tiens à lui, je suis jalouse, il m'énerve quand il me résiste, ce genre de truc, je n'aime pas quand il ne vient pas vers moi... Enfin voilà... Je suis démasquée parce que j'ai parlé trop vite et je n'aurais surement pas dû. « T'es jaloux, tu n'aimes pas me voir avec quelqu'un d'autre mais t'es entièrement avec moi que quand tu l'as décidé... » Il est tard dans la nuit et pourtant c'est le moment de discuter et de mettre les choses à plat, clairement il va me prendre pour une cinglée mais je m'en fiche, il faut que je me libère de ce poids. « Coucher avec toi sans me prendre la tête, notre amitié... Ca m'allait quand on n'était deux à ne pas se prendre la tête, maintenant tu réfléchis beaucoup trop. » Et moi j'en veux peut être aussi plus. Non je sens bien qu'il a les poings liés par quelque chose qu'il ne veut pas cracher, mais il a en face de lui Delilah Carmichael, pas la gentille petite Kyla qu'on soit claire. « Je ne suis pas ma soeur, et je ne veux pas revivre ne serait qu'un pourcent de ce que j'ai vécu en tombant amoureuse d'Andrew. » Alors je ne veux pas tomber amoureuse de lui.

C'était trop bizarre. Alors comme ça j'ai réussi à faire craquer les jumelles Carmichael. D'abord Kyla et maintenant Delilah. Ce n'est pas bien. Maintenant, je ne savais pas comment me comporter avec elle. Qu'est-ce qu'elle voulait? Que je lui dise que moi aussi j'ai des sentiments pour elle? Mais je ne sais même pas pour qui j'en ai. Palmyr, Delilah, Leevy. J'en sais rien bordel, ça me prend la tête. Delilah l'avait remarqué. Je prenais une inspiration et frottais mon visage avec mes mains. Allons, essaye de mettre les choses au clair. « Si j'ai l'air si distant, si je fais en sorte qu'on ne couche plus ensemble, c'est parce que je n'ai pas envie de te faire du mal. Je veux te garder comme une amie même si j'adore ce qu'on fait. Je ne sais pas trop ce que tu attends de moi Deli mais je suis sur que je ne peux pas t'apporter ce que tu veux. » Je la regardais avec un petit air désolé. Je ne la prenais pas par pitié, j'étais juste désolé qu'elle ai craqué sur un sale type comme moi. Je suis un minable, je foire tout ce que je fais, je foirai même mon amitié si précieuse avec elle. « Je... je ne sais pas trop ce que je ressens, si tu te poses la question. A vrai dire, ça fait un moment que je ne ressens... plus rien. » plus rien ou tout à la fois. Mes sentiments sont tordus, confus, j'aime encore Leevy je le sais, j'aime aussi Palmyr et sans doute aussi Delilah vu que j'étais autant perturbé. Mais dire laquelle je préférais, ou expliquer concrètement ce que je ressentais pour chacune, c'était mission impossible. Mon coeur a tellement aimé qu'il faisait grève et il m'abandonnait dans les moments cruciales.

Je suis là à tenter de lui exprimer ce que je ressens mais c'est un échec. Je ne sais pas mettre des mots sur ce que je pense, parce que je ne sais même pas moi même où j'en suis. Mais au moins on a une discussion et c'est plutôt bien même si demain, l'alcool et ça me vaudront surement un mal de crâne énorme. « Je ne m'attends pas à ce que tu me dises que tu m'aimes Royce, je suis incapable de te le dire aussi. » Là, je veux au moins qu'il sache ça, ça va peut être le faire se détendre. « Si tu ne ressens rien pour personne qu'est ce qui t'empêches de te laisser aller et d'arrêter de te prendre la tête ? Je ne te demandais rien de plus... » Parce que l'envie, elle est toujours là, pour lui autant que pour moi surement mais lui il réfléchit, il se pose des question alors que ce n'est pas mon cas. « Je ne sais pas ce que je ressens pour toi, je sais juste que je suis beaucoup trop attachée et que le fait que tu me rejettes quand tu n'es pas décidé ça me blesse parce que je me rends compte qu'on est pas du tout sur la même longueur d'onde. » Mais après tout à quoi ça sert de coucher avec quelqu'un quand on a des sentiments pour lui ? Quand on ne sait pas ce qu'on ressent vraiment ? A se faire mal ? Oui c'est ça et c'est de toute manière tout ce qu'il en ressortira à tous les coups.

On ne pouvait pas parler de ça demain? Ou un autre jour? Non, il a fallut que ça soit maintenant, juste après être installé dans le lit, prêt à fermer les yeux. Je lui en voulais d'avoir désaoulé sur le coup. Bref, j'étais jamais content ce soir, je me suis levé grincheux, j'allais dormir grincheux. Je pense savoir pourquoi j'agis comme ça. Le pire, c'est que j'agis en voulant bien faire. « Et bien, parce que tu n'es pas la seule à être attachée à moi. » je me mordis nerveusement la joue. Voilà, enfin je le dis! Je ne dis pas ça pour m'en venter, loin de tout ça. J'en ai juste marre de faire du mal aux filles. Tout était plus simple lorsque j'étais en couple. Mais je ne veux pas être en couple car notre bonheur fera le malheur de certaines. « Je n'ai pas envie de profiter des filles qui ressentent des choses pour moi. » je crois que j'ai jamais autant parlé avec sincérité. C'était aussi vexant d'entendre Delilah dire qu'on était pas sur la même longueur d'ondes, alors qu'avant, on était pareils. « Surtout quand je ne sais pas si c'est réciproque. » j'espère vraiment qu'elle va comprendre. Je n'ai pas envie qu'elle s'éloigne de moi.

J'ai un peu de mal à garder la face devant Royce mais pourtant je le fais, je reste fière, la tête haute et je prends sur moi quand il m'avoue que je ne suis pas la seule attachée à lui. Jusque là ça pourrait aller puisque ça n'a jamais été le cas... Puis finalement il dit qu'il ne veut pas profiter de cet attachement, surtout s'il ne sait pas si c'est réciproque. Ok. On devrait surement aller se coucher. Je respire plusieurs fois pour reprendre un peu de contenance avant de me lever du canapé et de lui dire : « On va dormir ? » C'est quoi cette réaction ? Il me dit tout ça et je me lève juste du canapé en lui demandant qu'on retourne se coucher. Je ne sais pas trop ce que je fais mais je ne l'attends pas et je retourne me mettre dans son lit où il vient rapidement me rejoindre et sans rien lui demander je viens me blottir contre lui, dans ses bras. Autant profiter de ça, de ses bras rassurants pour me dire que je ne suis quand même pas rien pour lui, autant profiter aussi de ce contact qu'il m'accorde et ne me fera pas plus ou moins souffrir. Qui a dit que je souffrais de ça ? Clairement je sais que j'ai un problème avec les mecs alors je m'y fais maintenant, je suis endurcie. Après un long moment de silence je finis par lui dire : « Je suis désolée pour ce soir... » Je suis honnête, mon but n'était vraiment pas de le gêner.

S'il y a bien un truc que j'ai saisi ces derniers mois c'était de ne pas prendre les filles pour des imbéciles. Y'en a marre de tout ça, d'avoir l'étiquette du connard de service. Moi je veux juste me sentir bien, sans regrets, sans culpabiliser. Je ne veux pas faire de mal autour de moi, je veux être simplement comme n'importe quelle personne gentille. C'est peut-être pour ça que j'intéressais les filles les plus adorables que je connaissais. Palmyr n'avait rien d'une méchante fille, elle était fragile et douce. Delilah était plus flamboyante mais pas méchante. J'avais le coeur serré de tout avouer à Deli et je ne m'attendais pas à une réaction si calme de sa part. J'hochais la tête et je la laissais passer avant moi, direction la chambre, pour y rester cette fois-ci. Maintenant j'avais froid. Je tirais à peine sur la couverture que Delilah venait se blottir contre moi. Je l’accueillais avec grand plaisir, je ne disais jamais non à un peu de tendresse de sa part. Même avec une croûte sur le menton je la trouvais trop mignonne. Après un petit silence elle s'excusa et je fermais les yeux. Je ne savais pas si elle parlait du fait que j'ai du soigner ses bobos ou du fait d'avoir fait une crise. Un mix des deux surement. « N'y pense plus, ça ne sera plus qu'un vilain cauchemar. » je passais mon bras sur sa taille pour la serrer contre moi et je dessinais des cercles avec mes doigts sur son ventre. Si ça la dérange, qu'elle me le dise, ce geste se voulait rassurant. « Je tiens très fort à toi, j'espère que tu le sais. » et j'espère qu'elle ne l'oubliera pas la prochaine fois qu'elle s'énerve.

Un vilain cauchemar... Ma croute sur le menton serait là pour me rappeler le début de la soirée jusqu'à ma chute et mon mal de crâne serait là pour me rappeler le reste. Ca resterait dans ma tête, je n'allais pas oublier la première fois que je révélai mes sentiments au jeune homme mais je ne relevai pas. Son bras autour de ma taille pour me coller un peu plus à lui me rassura mais bien vite je saisis sa main qui tournoyait sur mon ventre tout en lui disant avec un petit air taquin : « Magyar, si ma libido est brimée, tu dois stopper ça le temps que je trouve où la défouler sous peine que je ne te saute dessus tout de suite. » Clairement, depuis que je suis revenue, il n'y a que dans ses bras que j'ai été bien et avec qui j'ai fait des choses, enfin non Adriel aussi, mais ça c'était juste à mon retour et on ne s'est pas vu depuis. Alors oui il n'y a eu que Royce et si il ne peut plus se passer ce genre de truc entre nous il doit éviter tout geste pouvant me donner envie d'aller plus loin. « Je sais Royce, je sais. Je savais tout ça, je l'ai toujours su. » J'ai toujours su qu'il ne fallait pas que mes sentiments dépassent l'amitié le concernant et pourtant ça ne m'a pas empêché de tomber amoureuse, quelle idiote j'ai fait. Mais je tiens trop à lui pour ne pas apprécier cet instant dans ses bras, je me love contre lui, ma main se glisse dans son cou pour caresser sa joue. Mes lèvres meurent d'envie de fondre sur les siennes, mais je sais que ce n'est pas ce qu'il veut.

Ah, qu'est-ce que je disais? Mes doigts la perturbaient. Je ne savais pas où placer ma main maintenant donc je la calais sous la couverture. « Pardon. » je me pinçais les lèvres pour m'empêcher de rire car je trouvais la situation tellement inhabituelle. Surtout entre nous. Normalement si Deli me dit qu'elle a trop envie de moi, je lui saute dessus illico-presto, enfin comme avant il y a quelques mois. Maintenant, on avait cette petite pudeur ou réserve, causée par moi. Je pensais qu'elle s'était endormie mais je sentais sa main se glisser sur ma joue et je déglutis. Rien qu'avec ce contact j'avais mon coeur qui s'accélérait. J'attrapais sa main pour la retirer de ma joue mais je ne lâchais pas ses doigts. Je ne veux pas aller plus loin mais personne me l'interdisait. Je plongeais mon regard dans le sien et je collais mon front contre le sien. « J'ai pas dis que j'étais contre les bisous. » je la cherchais un peu là. Mais toucher ses lèvres était une façon de lui montrer que je tenais à elle plus qu'une amie.