Are you jaelous ? • ROYLILAH

 « Je ne suis pas saoule Royce ! » Dis je en objectant comme je pouvais même si ce n'était pas du tout convaincant ! J'avais trop bu c'était visible comme le nez au milieu de la figure mais avec ma chute, mes idées étaient légèrement revenues en place, il n'y avait pas à dire ça m'avait un peu ramené sur terre. « Je te promets que demain tu vas me faire tes... confidences... » J'haussais les sourcils plusieurs fois de suite assez rapidement en rigolant. Je pouvais bien rire ce soir mais demain je n'aurais pas oublié cela et il devrait y passer, pas le choix. Je voulais savoir ce qu'il avait à me dire qui pouvait expliquer ce comportement assez ambivalent qu'il avait avec moi depuis mon retour. L'ancien winthrop me prit ensuite, comme une vraie princesse et je m'accrochai à son cou essayant de ne pas mettre du sang de partout sur lui. « Tu peux être le prince charmant quand tu veux... » Oui bon là il faudrait que ma langue se contrôle un peu pour ne pas que je lui serve sur un plateau l'expression de mes sentiments, ce n'est ni le lieu ni le moment et je suis sûre qu'il ne croit déjà pas à un mot de ce que je dis me croyant trop saoule. Alors ça ne servirait à rien. « Enfin je veux dire je vais avoir la chance d'avoir un infirmier sexy... » Cette phrase là n'est surement pas mieux vue de l'extérieur mais entre nous si, parce qu'il sait que son physique est ravageur alors tant qu'on s'arrête à des considérations physiques c'est bon.

Non pas du tout saoule, juste un peu. Je pouffais de rire pour lui faire comprendre que je ne la croyais pas. Ça ne marchait pas avec moi ça cocotte. T'as vu ton état? T'es couverte de sang. Je la portais contre moi pour éviter qu'elle se fatigue et qu'elle se blesse encore plus. Elle avait envie d'entendre mes pensées les plus profondes mais je n'avais pas envie de le faire, pas ce soir. Je me mordis la joue aux paroles de Delilah. « Je ne suis pas toujours un prince charmant? » m'étonnai-je en tournant la tête vers elle. Pouah, elle puait l'alcool. J'avais même pas envie de savoir qui avait osé poser ses lèvres sur les siennes. Je souriais puis je secouais doucement la tête en reportant mon regard sur la route. « Non, c'est moi qui ai la chance d'avoir une patiente sexy couverte de bobos et de sang. » plaisantai-je alors qu'un taxi s'arrêta devant nous. Mon appartement était à quelques rues mais je me voyais mal marcher avec Delilah qui ne faisait aucun effort pour m'aider. Mon t-shirt blanc avait des traces de sang de Delilah et je ne m'en rendais même pas compte. Le chauffeur a du nous faire une drôle de tête. Une fois chez moi, je portais Deli jusqu'à la petite salle de bain et je prenais le nécessaire pour la soigner. « Tu vas avoir droit aux pansements super classe avec des petits dinosaures dessus. » je lui montrais la boîte des pansements pour bébé. Je n'avais que ça.

 « Toujours charmant mais pas toujours mon prince non, tu dois l'être avec d'autres. » Donc il n'est pas toujours mon prince charmant en sachant que je ne suis pas toujours sa princesse. Oui j'ai trop bu. Mais je m'en fiche, au moins, ce que je pense au fin fond de moi ça sort est c'est plutôt bien. Je préfère. Comme ça, si demain j'ai envie de dire que je ne pensais pas ce que je disais, je pourrais le faire. « C'est vrai que le sang c'est tellement sexy... » J'hausse les sourcils, quelle horreur, je dois en être vraiment moche toute rouge là, j'ai hâte de pouvoir me débarbouiller et le taxi doit le comprendre puisqu'il carbure pour nous mener jusqu'à chez Royce. Quand il me sort les pansements dinosaures je proteste. « Garde les pour oscar, je vais déjà me taper une croute sur le menton à cause de toi, je ne veux pas perdre complètement ma fierté avec les pansements. Laisse moi la compresse je vais la tenir dessus ça finira par ne plus saigner et aller mieux. » Ca c'était surtout pour le menton parce que les genoux c'était déjà presque oublié, ça ne faisait plus que picoter. Une fois ma compresse mise sur mon bobo du menton, je restai là assise sur le bord de la baignoire, légèrement tristoune, en train de faire la tête. Je n'ai aucune envie de dormir dans la chambre d'amis ou dans le lit de Royce avec une barrière de sécurité entre nous deux. « Je peux prendre une douche ? Je te promets que je ne vais pas tomber à nouveau mais je crois que j'en ai besoin. Tu me files un tee shirt ? » Et sans attendre sa réponse, je commence à retirer ma robe, puis mon collant troué me retrouvant en sous vêtement devant lui sans aucune gêne.

Delilah était un numéro à elle toute seule. Elle me faisait rire, j'avais envie de m'amuser avec les pansements d'Oscar mais elle préférait ne pas en mettre pour laisser ses blessures à l'air libre. C'est bien, au moins ça deviendra plus vite une croûte. Je la vois déjà demain matin avec un croûte sous le menton comme les gosses en maternelle. Pardon, promis j'arrête de me moquer. Qu'est-ce que c'est chiant d'être sobre et de devoir m'occuper d'une personne bourrée. Je ne faisais pas trop attention à ses remarques. Je me répétais plusieurs fois qu'elle n'était pas dans son état normal et que je ne devais pas faire attention. « Okay, comme tu veux. » dis-je en levant mes mains comme si elle venait de braquer une arme sur moi. Je laissais quand même les pansements à portée de vue au cas où elle changerait d'avis. On craque tous pour les dinosaures. Delilah voulait se laver et j'étais curieux de savoir si elle allait gérer toute seule. « Oui bien sur je vais te chercher une... » serviette. Je lâchais un petit rictus et je lui tournais le dos en prenant ce que je cherchais dans l'armoire. « Tu aurais pu attendre que je m'en aille avant de te déshabiller. » mais cela ne m'étonnait pas d'elle. C'était du Delilah tout craché. Une fois qu'elle s'installa dans la baignoire je venais au moins l'aider à régler l'eau pour ne pas qu'elle se brûle. Je tenais le jet d'eau au-dessus de son épaule et je la débarbouillais un peu. « La température convient à ma princesse? » je souriais puis je me rendis compte que j'avais insinué qu'elle était mienne. Ma langue a fourché.

 « Une serviette oui tu seras un amour. » Moi je me déshabille. D'une il m'a déjà vu maintes fois comme cela, de deux, je suis saoule alors je n'ai aucune pudeur, les deux combinés, tout le monde comprendrait que je n'ai aucune gêne à le faire devant lui dans cet état. Si il a l'air un peu surpris en se retournant, la gêne est vite remplacée par l'amusement, il fait surement autre chose que se marrer, il observe peut être le spectacle mais ça je ne veux pas le savoir, j'ai bien compris que mon état faisait que je n'aurais rien de lui ce soir. « Tu m'excuseras auprès de tes petits yeux prudes. » Et je finis par enlever mes sous vêtements et prendre place dans la baignoire alors qu'il s'occupe encore de moi. « C'est parfait, je pense que ça va aller. » Je lui prends le pommeau de douche des mains et je commence à mouiller mes cheveux et chaque partie de mon corps. Je prends rapidement le savon et je me savonne puis je mets l'eau au plus froid et je me rince, je remets encore un peu plus froid et je passe une dernière fois la tête sous l'eau, j'en ai bien besoin. Je suis prête à sortir mais la serviette est bien trop loin pour que je l'attrape sans en mettre partout. Même si l'alcool a vu ses effets diminuer sur moi grâce à la douche froide que je viens de prendre, j'ai envie de continuer d'en profiter alors j'appelle mon hôte. « Royce !!!!! Je peux pas atteindre la serviette ! Dis le que tu l'as fait exprès pour admirer mon corps de déesse encore une fois alors que moi je ne peux pas reluquer le tien ! » C'est digne de la moi bourée non ? Et puis si je suis vraiment sa princesse comme il l'a dit, il devrait venir sans sciller pour m'aider.

Bon, j'espère que Delilah s'en sortira. Je n'ai pas envie de la retrouver noyée ou avec les veines ouvertes. Non mais! Tout peut arriver dans une baignoire. Je regarde trop de séries moi. Je laissais la miss se nettoyer et je faisais de la place dans mon lit en mettant un oreiller en plus. J'imagine qu'elle dormira avec moi. Sinon je dormirai dans le canapé et elle squattera mon lit. Mais c'est triste, après, j'aurai son odeur sur mes draps et je me rappellerai qu'on a juste pas dormi ensemble. Je mettais le chauffage pour avoir bien chaud et je me déshabillais en laissant juste de quoi cacher mes fesses. L'instant d'après, Delilah s'écria et heureusement que mon fils n'était pas là sinon je ne serais pas très content. « Tu disais? » lui lançai-je amusé en débarquant dans la salle de bain. Elle peut mater aussi, même si je ne suis pas complètement nu. Je prenais la serviette et je l'ouvrais, les bras écartés, en attendant que Delilah sorte de là pour la lui enrouler autour de sa taille. Je plongeai un instant mon regard dans le sien et j'ai sentis mon coeur s'accélérer, genre rapidement. Mmh, ça doit être surement car elle est nue devant moi. « Allez, sèche-toi, j'ai chauffé ma chambre pour que tu sois bien au chaud. » car elle avait l'air complètement gelée. Pourtant, j'avais mis de l'eau tiède. Je la laissais tranquille et je retournais sur mon lit en train de mater des filles sur tinder.

 Royce arriva rapidement pour entourer la serviette et ses bras chauds autour de moi afin que je ne prenne pas froid. La douche froide m'avait bien rafraichie il n'y avait pas à dire, je pouvais maintenant mettre un pied devant l'autre mais le voir à moitié nu devant moi ne me laissait pas indifférente. En même temps comment l'être face à un corps qu'on a appris à connaitre, à aimer, à désirer pendant plusieurs semaines, puis duquel on s'est éloigné, se rendant compte qu'il nous manque ? Il n'y a pas que son corps musclé et ses bras protecteurs qui m'ont manqué, lui tout court m'a manqué. Bref, je reste là quelques minutes, je fouille dans mon sac pour trouver des sous vêtements propres, j'en ai toujours dans une petite boule au fond de mon sac, je suis prévoyante, comme j'ai toujours une mini trousse de toilette oui oui je suis une vraie fille. Je me démaquille rapidement, je me brosse les dents et je vais dans sa chambre avec la serviette toujours enroulée autour de moi. Je me plante devant son placard que j'ouvre et je prends le premier tee shirt qui vient, un tee shirt blanc, basique qui ira très bien pour la nuit, je l'enfile puis je fais glisser la serviette par le bas avant de la mettre sur le chauffage pour qu'elle sèche. Il fait une chaleur de fou ici. Je me glisse sous la couette, j'ai les pieds gelés, je reste à une distance respectable de lui et je lui demande : « T'as mis le chauffage à fond pour que je ne réclame pas tes bras pour me réchauffer ? »

Je laisse Delilah s'essuyer, elle est assez grande pour le faire et vu qu'elle savait se laver toute seule, je pense que ça ira. Je l'attendais patiemment et je jetai quelques coups d'oeil lorsqu'elle se changea habilement devant ma garde robe. Elle prenait un t-shirt à moi comme je lui avais autorisé puis elle se faufila vite sous la couverture. Ah mine de rien, je suis content de ne pas dormir tout seul. Cela fait longtemps que je n'ai plus eu de compagnie. Se réveiller tout seul, sans aucun bruit dans la maison, c'est déprimant. Au moins, demain Deli sera encore là, en train de comater de sa gueule de bois, mais elle sera là. C'est la deuxième fois qu'on dort ensemble. Je souriais à sa question puis j'éteignis la lampe pour reposer nos yeux. « Je ne sais pas quoi répondre à ça. » c'était une question piège? Je me mordis la lèvre et je me rapprochais un peu de la jeune femme pour qu'elle puisse voir mon visage. « Ça ne me dérange pas que tu viennes dans mes bras... mais je doute que tu ai envie que je te réchauffe. » la vraie question c'est plutôt mon envie à moi. Je suis bien avec Delilah mais je fais déjà des choses que Palmyr n'apprécierait pas si elle l'apprenait; déjà dormir dans le même lit qu'une autre fille.

« Ne mordille pas ta lèvre inférieure comme ça Royce... » C'était un petit conseil, une note d'ami à ami pour que je ne sois pas lourde à le faire céder à des choses qu'il n'a pas forcément envie de faire, à des choses dont il a peut être envie mais se retient de faire. Ce n'est pas la première fois que je le vois un peu paumé, à se poser beaucoup trop de questions, je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête, le Royce que je côtoyais et qui m'a écris pour m'annoncer sa rupture avec Leevy n'analysait pas autant les choses. Je l'écoute me dire que je peux venir, que ça ne le dérange pas, mais son visage dicte une tout autre histoire, c'est bizarre. Puis quand il dit qu'il doute que j'ai envie qu'il me réchauffe, je dois avouer que je prends un peu la mouche, que je ne sais pas vraiment quoi penser. Je jette la couette pour m'en défaire, je m'assois sur le bord du lit et je finis par lui dire tout en me levant et prenant la direction de la porte : « D'accord, doute bien de mes intentions, c'est vrai que depuis que je suis revenue elles ne sont pas claires. Il n'y a surement que toi qui ne voit rien. Je vais dormir sur le canapé, je ne voudrais pas te forcer à faire des choses que moi seule ait envie de faire à savoir : me contenter de dormir dans tes bras parce que j'ai bien compris que c'est la seule chose que t'as envie de m'offrir ce soir. T'aurais dû me mettre dans un taxi pour me ramener chez moi, pas chez toi. » Je laisse la porte ouverte et je file vers le salon, prenant un plaid qui traine là pour m'enrouler dedans et tenter de me réchauffer en me mettant en boule sur le canapé. Finalement j'aurais peut être dû rester bourrée j'aurais surement pris son comportement moins au sérieux.

Je pensais qu'il n'y avait plus trop de malaise entre nous. Je pensais qu'on allait juste bien dormir et se réveiller avec le sourire. Mais non. Delilah quitta la chaleur de mon lit en me lançant des paroles comme des reproches. Une seule question me vient à l'esprit: qu'est-ce que j'ai fais putain? J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas ou alors j'ai encore mordillé ma lèvre. Je marmonnais quelque chose d'incompréhensible dans ma bouche et je regardais Delilah prendre la porte. Les filles, je ne les comprendrais jamais. « Fais pas l'idiote, reviens ici. » lui lançai-je alors que je venais à sa poursuite. Elle semblait tirer la gueule, en boule dans le canapé. Je cherchais les bons mots car pour l'instant j'étais trop maladroit. Je m'asseyais à côté d'elle et je tirai sur le plaid pour qu'elle m'en prête un peu. Moi aussi je caille. « Ça ne te plait pas de dormir dans mes bras? » j'évitais de parler de ce qu'il pouvait - ou allait forcément - se passer entre nous si on dormait l'un contre l'autre. « Allez fais-moi plaisir, reviens dans le lit. » je tirai sur son bras pour qu'elle cède. Ah même à 4h du matin je pouvais être Royce l'emmerdeur.