romyr // i've got you under my skin.

Ça me brise le cœur de quitter cette petite fille alors que j’ai passé la journée avec elle, mais je le dois. Je dois retourner à mon appartement avant que Royce arrive. Royce, le célibataire, by the way. Il me l’a dit par sms et je digère toujours sa nouvelle. J’ai essayé de transparaître neutre au téléphone et devant les autres, mais même si c’est triste, je suis contente. Un peu égoïste de ma part, je sais sauf que voilà, je n’y peux rien. C’est Royce. Pour une des premières fois de ma vie, je me permets d’être égoïste. Même en cette journée où les gens sont en famille puisque c’est Thanksgiving. Ça me fait penser qu’il faut que j’appelle mes parents pour leur souhaiter étant donné que je ne suis pas là avec l’un ou l’autre. J’aurais aimé, mais non, ils sont trop loin. À la place, j’ai passé ma journée – presque – avec la plus mignonne fillette au monde. Si j’ai une fille, je veux qu’elle lui ressemble. Bref, je me stationne et je me dirige vers le bâtiment où je vois Royce. « Tu n’attends pas depuis longtemps, dis-moi ? » J’ouvre la porte, le laisse entrer et direction mon appartement. Je ne sais pas si Septembre est présente. « Comme tu as déjà vécu ici, je ne te fais pas visité. Tu as d’autres trucs à faire monter ? » Je suis sympathique, je l’héberge – à nouveau – après sa rupture. Je demande avant de retirer mon veston et mes chaussures et de m’installer confortablement au chaud.

J'aurais voulu passer Thanskgiving avec Oscar, en famille, j'aurais même fait l'effort d'être présent devant sa mère, mais je n'ai pas pu le voir et je lui en voulais. J'ai donc été chez ma mère avec Tessy et on a passé un agréable moment. Même mon beau-père était présent. La famille c'est sacré, pourtant, j'ai l'impression que celle que j'ai fondé ne tenait plus qu'à un fil. Je me disais que c'était de ma faute, je culpabilisais d'avoir brisé tout ça. Je trouverai un moyen de me rattraper, un moyen de montrer que je suis toujours un bon père. Bref, je ne peux pas héberger mon fils tant que je n'avais pas de chez-moi donc il restait chez sa mère pour le moment. Je le voyais moins et le manque se faisait ressentir. Où allais-je crécher à chaque rupture? Chez Palmyr évidemment et ça m'arrangeait car depuis qu'on s'était vu la dernière fois, les choses devenaient intéressantes. Je la sentais moins distante, plus à l'aise et ça me faisait vraiment plaisir. Elle comptait pour moi, énormément et je ressentais un truc de fou pour elle. Genre, le truc qui arrive sans prévenir, un peu comme la grippe. J'attendais devant son appartement avec une simple valise. « Non je viens d'arriver, pour une fois tu ne me feras pas attendre dans le froid. » répondis-je en faisant une petite grimace vu que ça m'était déjà arrivé. Charmante demoiselle hein. Cela me faisait bizarre de revenir chez elle mais je me sentais comme un poisson dans l'eau dans cet environnement. Je fis non de la tête lorsqu'elle me demanda si j'avais emporter autre chose. A vrai dire, je vivais avec presque rien. « Juste une question... je dors où? » lui demandai-je en traînant ma valise comme si je débarquais dans un hôtel en vacances. Par terre, je m'en fous, mais pas le canapé.

Rire sarcastique avant de lui tirer la langue. Je ne l’ai fait qu’une seule fois et croyez-moi, s’il n’avait pas tourné autour du pot, il ne serait pas resté au froid. Donc, c’est sa faute pas la mienne. Enfin, c’est de l’histoire ancienne, je ne veux pas y repenser parce qu’en vérité, le reste de la soirée n’avait pas été mieux. Notre première dispute alors que bah, nous n’étions rien, en quelque sorte. Juste de la jalousie et un mensonge. Raconté par moi. Du coup, j’attendais que Royce me donne une réponse quant au reste de ses affaires et il répondit par la négative. Ça me surprenait. Rien qu’une valise ? Je ne fais que partir de chez moi quelques jours et j’ai l’impression d’apporter absolument tout avec moi. Mais j’allais me contenter de sa valise n’ayant pas envie de retourner à l’extérieur et en moins de deux, je vire mon veston et mes bottes en prétendant réfléchir à sa question. « Sur le canapé ? Ton vieil ami t’attend avec impatience. » Je me pince les lèvres en essayant de conserver mon sérieux. Je me fous de sa gueule parce que je sais qu’il ne l’aime pas. Il n’y a qu’Anastasia qui aimait assez ce canapé pour y dormir. Elle se l’était appropriée, en quelque sorte. « Sinon, il me semble avoir une place de libre dans mon lit, mais je sais que t’aimes le canapé alors c’est comme tu veux. » Je lui fais signe avec ma tête de me suivre afin de lui dire où vont ses affaires. « Tu peux mettre ta valise là et ranger tes affaires quelque part. » Coup d’œil à mon garde-robe plein à craquer et je n’imagine même pas les tiroirs de la commode. J’ai trop de vêtements. « C’est bien que tu sois là, tu vas pouvoir accrocher le tableau que mon père m’a envoyé. » Dis-je en désignant le tableau toujours emballé. Pour rattraper le fait que j’ai dû faire réparer ma porte par moi-même.

Je craignais qu'elle me propose, ou plutôt m'impose le canapé et pendant quelques secondes, j'y ai cru. Mais elle rectifia sa réponse en proposant aussi son lit. Je ne vais pas mentir, je préfère beaucoup plus dormir dans un lit au chaud que dans ce fichu canapé qui me broyait les os dès que je tentais de dormir dessus. C'était juste impossible, à moins de me couper les pieds, voir les jambes pour faire de la place. Je ne voyais pas d'autre solution. Squatter chez elle, dans son lit, j'étais vraiment accueilli comme un prince ici. Un prince! Pas une princesse... « Je pense que le canapé ne m'aime pas trop. » répondis-je en faisant une petite grimace. Je la suivais même si je connaissais le chemin de sa chambre par coeur et je souriais en remarquant qu'elle avait même fait de la place dans sa garde robe. « Il ne faut pas te donner toute cette peine tu sais, je n’emménage pas, je reste quelques jours. » elle aurait peut-être aimé que je reste plus longtemps? Moi oui, mais je devais quand même lui laisser son intimité, sa vie de Palmier quoi. Car elle va vraiment m'avoir quasi tout le temps dans les parages. Sauf le soir, si Wade ou Osean me kidnappe pour aller faire la fête. Là, elle dormira bien. J'étais quand même curieux de regarder ce qu'elle avait dans sa garde robe et faut croire que j'étais tombé sur une deuxième Leevy. Pleins de vêtements, je ne savais pas où poser les yeux. Ah si, sur ses petites culottes et un petit sourire me trahissait. Je tournais la tête vers la quincy lorsqu'elle disait que j'allais pouvoir monter un tableau. Je crois que je peux faire ça, j'en suis capable. « Woaw, c'est pas mon père qui m'offrirait ça. » mon père est mort cet été et il n'a jamais pris la peine de m'offrir un seul cadeau.  « Il est où ce tableau? » montre à Palmyr à quel point tu es fort Royce! Par contre si je gaffe, ça sera moins drôle.

C’est le canapé qui ne l’aime pas ou Royce qui n’aime pas mon canapé ? Telle est la question. M’enfin, ce n’est pas la fin du monde s’ils ne s’aiment, je suis une hôte sympathique en le laissant dormir dans mon lit. Y a rien de bizarre de constamment avoir un mec qui dort près de toi alors que ce n’est pas ton homme ? Pas du tout. C’est juste quelques jours, il vient de le dire. Puis, le connaissant, certaine fois, je retrouverai mon espace de Palmier. « Je sais… Je n’ai aucune explication à te donner pour justifier toute la place que je te fais. » Répondis-je en haussant les épaules en sachant que toute l’espace que je lui donne est moins d’espace pour mes vêtements. Puis, sait-on jamais, peut-être qu’il restera plus longtemps que quelques jours comme il le dit. Ça ne me dérange pas, je me suis habituée à sa présence et tout l’espace qu’il prend en dormant. « Le mien en a l’habitude. Parfois, ce sont des billets pour des ballets, parfois des tableaux. Toujours en rapport avec la danse. » Presque. Si je danse, ce n’est pas à cause de ma mère, mais de mon père. Je réponds à sa question en pointant l’immense truc enveloppé dans un papier brun. Je sais ce qui s’y trouve, une photographie d’Anna Pavlova. Je n’avais tout simplement pas la foi de l’accrocher moi-même. « Je sais où je le veux. Juste là au-dessus de ma tête de lit. Comme ça, dès que je rentre dans la pièce, je le voir. » Et c’est vide au-dessus de mon lit, je déteste ça. Puis, on ne peut pas cacher une photographie superbe comme celle-ci sans qu’on t’envoie en enfer pour l’avoir fait. « Essaie de ne pas le briser, je ne pourrais pas le réparer cette fois. » Allez, une micro référence à ma porte. Je lui dois bien après le sous-entendu de tout à l’heure.

Lorsque je squatte chez des amis, jamais ça ne leur viendrait à l'idée de me faire de la place dans leur garde robe. C'était la petite touche de Palmyr et je trouvais ça adorable. Je rangerai mes affaires plus tard, elle avait besoin de moi pour accrocher un tableau. Son père lui faisait souvent souvent des cadeaux et d'un côté, je l'enviais. C'est normal, mon enfance est différente de la sienne, comme différente de tout le monde. La quincy me montra le tableau et je comprenais pourquoi elle avait besoin de gros muscles pour l'accrocher. Heureusement qu'elle m'avait choisi. Je lui lançais un petit regard suivi d'un sourire. « Dis plutôt que tu penseras à moi car je l'ai accroché au-dessus de ton lit. » c'était trop tentant. Imaginons, je trouve un autre logement dans les jours à venir, Palmyr n'aura qu'à regarder le tableau. Ou plus tard, elle se dira tiens c'est Royce qui l'a accroché, c'était lorsqu'il était venu squatter pour la centième fois. Je prenais le matériel nécessaire pour accrocher un tableau, c'est à dire un clou et un marteau, ça fera l'affaire. J'enfonçais le clou au-dessus de son lit puis je portais le tableau. Evidemment, juste à ce moment là, Palmyr devait faire une remarque par rapport à la porte que j'avais cassée. « T'inquiètes. » avais-je dis. J'accrochais le cadeau au mur puis je descendis du lit pour m'éloigner et regarder s'il était droit. Super, j'avais réussi du premier coup. « Et voilà le travail! » je frottais mes mains sur mon jeans puis je tournais la tête vers la jolie blonde. « J'ai droit à une récompense? » demandai-je amusé en lui faisant un sourire renversant.

Oui, bien sûr. Je l’accroche au-dessus de mon lit pour être certaine de penser à lui chaque fois que je rentrerais dans ma chambre. Du coup, je le regarde avec un air faussement coupable et hochant la tête. Je ne sais pas quoi lui répondre alors c’est ce que je fais. Je lui laisse croire que c’est pour cette raison et non pour l’admirer quand je rentre. Puis, je n’ai pas besoin du tableau pour penser à lui, je n’aurais qu’à regarder la place vide près de moi quand il aura son appartement. Donc, ouais, je le regarde se mettre à la tâche et comme je n’y connais absolument rien, je m’enlève de son chemin. Je reste seulement pour m’assurer que ça donne un résultat génial et je ne suis pas déçue. « Tu ne trouves pas que c’est superbe ? » Demandai-je en ayant parfaitement conscience que j’ai l’air d’une enfant à m’exciter à propos d’une photo. Parce que là, je suis incapable de ne pas le regarder. Je crois que c’est le plus beau cadeau que mon père m’a offert depuis que des centaines de kilomètres nous séparent. Je secoue la tête sachant que j’aurais dû m’attendre à l’entendre me poser cette question. Je me retourne pour lui faire face et je m’approche de Royce avant de prétendre que je vais l’embrasser. « Bien sûr, qu’est-ce que tu veux ? » Je murmure à son oreille, joueuse.

Après lui avoir donné un coup de main pour accrocher le tableau, on était tous les deux en train de le fixer attentivement. Mais mon regard dévia vite sur elle et je ne pouvais pas m'empêcher de l'admirer... qui admirait quelque chose. Elle avait l'air passionnée, cela se lisait dans ses yeux et elle était juste trop craquante. « Oui, vraiment superbe. Je dirai même plus, magnifique. » dis-je d'un air rêveur en la regardant toujours. Elle avait capté que je parlais d'elle? J'imagine, vu que ça me viendrait jamais à l'esprit de complimenter un tableau. Je préférais complimenter les jolies filles quand j'en voyaient à proximité. Je demandais à Palmyr si j'allais avoir une récompense et j'étais surpris de voir qu'elle était joueuse. Tiens, ça changeait et ça me plaisait. J'étais vraiment curieux. La jolie blonde murmura à mon oreille, ce qui me détacha un frisson. Mon coeur s'emportait vite, dès qu'elle était si proche de moi. Je faisais mine de réfléchir puis je me mordis la lèvre inférieure. « Un massage? » je cherchais après son regard, histoire de la supplier gentiment. « J'ai mal à ma nuque, ça fait des nuits que je dors mal. » ce qui n'était pas tout à fait faux. J'ai du attraper froid, ou j'ai du faire un faux mouvement. Comme j'étais tout seul pour me chouchouter maintenant, c'était assez dur de me masser la nuque.

Mon regard dévia légèrement vers Royce, quelques secondes. J’ai davantage l’impression d’être complimentée que le tableau, mais pas grave, ça me fait plaisir. Je suis même certaine que mon visage a légèrement tourné au rouge. Moi et les compliments, ça fait deux. Les gens qui me compliment me mettent toujours mal à l’aise et je n’ai absolument aucune réponse pour le pourquoi. Ouais, enfin bref, je lui demandai ce qu’il voulait et je patientai, à proximité de lui, pour sa réponse qui était une… Massage. « Un massage ce sera. » Ne lève pas les yeux au ciel, Palmyr même s’il veut un massage. Ça fait la seconde fois qu’on me demande un massage et ça me blase. Je n’ai pas les mains d’une masseuse, j’ai l’impression que quand j’en fais un je vais briser la nuque de la personne ou même les os. Enfin, pas grave, il le demande alors je vais le faire. Gentiment. Royce le mérite bien après son effort physique et l’embellissement de ma chambre. Tant pis pour lui. Je lui prends la main afin de l’asseoir sur le lit et je me positionne derrière lui, agenouillée. Que le supplice débute. Je me mets à la tâche sans réellement savoir ce que je fais. « Si je te brise la nuque, tu me pardonneras ? » Sait-on jamais, peut-être que ça peut arriver malgré ma délicatesse. Sur un coup de tête, je déposai mes lèvres sur sa peau à quelques reprises déposant quelques bisous un peu partout avant de reprendre le massage. « T’as fait quoi pour avoir mal à la nuque ? Genre t’y as été trop fort pour la meuf et elle t'a fait mal ? » Posai-je comme question de manière naturelle. Ouais, non, faut vraiment que j’apprenne à me taire sérieux.

Un massage... j'adore les massages, je vous l'avais déjà dit? J'avais pas si mal que ça à ma nuque mais j'avais envie de me faire chouchouter. C'est mal? De toute façon, tôt ou tard, Palmyr aura aussi le droit à mes petits soins, c'est comme ça qu'on prend soin l'un de l'autre, avec des petites attentions. Je me laissais guider par la jeune femme et je restais immobile, assis sur le bord de son lit, les yeux fermés. J'avais l'impression d'être un chat qui ronronnait. « Evidemment, je pardonne tout. » lançai-je ironiquement. Je ne pardonnais pas tout à vrai dire, mais avec le temps, j'arrivais à être moins rancunier. Donc je pense qu'un jour je pourrai lui pardonner de m'avoir brisé la nuque. Si je suis toujours vivant d'ici là. Je rouvris les yeux et un petit sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu'elle m'offrit quelques baisers que je ne voyais pas, mais que je sentais. Là, je frissonnais, elle pouvait même sentir que j'avais la chair de poule. « C'est un petit extra les bisous? » un bonus, un supplément gratuit que je prenais sans hésiter. Je riais en manquant de m'étouffer lorsqu'elle me posa une question à laquelle je ne m'attendais pas du tout. C'est vraiment sortit de la bouche de Palmyr? J'avais envie de me retourner pour voir si elle était sérieuse mais je me raclais la gorge en regardant en face de moi. « Peut-être, je suis du genre assez violent et bestial, il faudrait vraiment que j'apprenne à me canaliser. » répondis-je en lâchant encore un petit rire. « Mais il y a des filles qui aiment ça. » comme toi Palmier. Tu le sais, je le sais.