KENYA ▬ it's Halloween

Anya était entreprenante, sexy, incroyablement belle, la grossesse lui allait bien mais est-ce qu'elle allait bien à notre couple? Le bébé n'était même pas né, on n'avait même pas fait un mois complet qu'il y avait déjà un obstacle. Elle m'embrassait, j'y répondais sans vraiment y répondre, mon corps n'était pas réceptif, rien ne se passait et elle le remarquait vraiment rapidement. "Tu vas me faire faux bond demain." Dis-je en disant mes mots comme une affirmation. "Ça me tiens à cœur de faire la première écho du mois, toi tu vois plus ça comme… on dirait que tu as l'impression qu'on va t'annoncer une mauvaise nouvelle." Je préférais le savoir maintenant, je veux dire, si le bébé avait un souci, si par hasard elle n'avait plus rien dans son ventre, je voulais le savoir demain et pas vivre avec des illusions parce que la chute je ne sais pas si on pourrait se relever si facilement. J'étais encore hanté par la perte de notre petit garçon avait qu'Anya ne soit enceinte d'Alessia, passer au dessus avait été une sacrée épreuve et même encore maintenant en parler me semblait impossible.

Je soupirais en entendant Kenny. Je me laissais tomber sur le côté en attrapant mon peignoir sur le côté afin de l'enfiler. T'es vraiment chiant ! dis-je à présent assise sur le bord du lit, fermant les pans et la ceinture. C'est vrai, toute la soirée il m'avait fait miroiter de doux échange sur l'oreiller puis ce n'était pas le cas. Je voulais juste un peu de tendresse, de caresse, pas forcément plus. Je viendrais pas Kenny ! Tu as raison dis-je en tournant mon visage vers lui. Un écho à ce stade c'est inutile Kenny. On ne va rien voir, on ne va rien entendre et je n'ai pas envie ... j'ai pas envie de paniquer ensuite, tu m'as fait faire des tests de grossesse chaque matin pendant des mois, tu m'as pris la température pour savoir si j'étais féconde alors que je n'étais même pas réveillée , tu m'as fait faire une prise de sang pour confirmer ma grossesse et je le suis alors s'il te plait, maintenant laisse moi. dis-je en me levant pour aller dans le salon finalement. C'était lourd, je le voulais cet enfant, j'étais heureuse d'être enceinte mais je savais que le foetus n'était pas formé, c'est bien pour ça qu'on attend avant de l'annoncer à la famille généralement, parce que le spermatozoïde n'est pas encore un foetus et je ne voulais pas me rendre triste, je ne voulais pas paniquer, parce que paniquer, serait mauvais pour le bébé.

Une blague cette fille était une blague, je secouais la tête en la voyant partir. "Comme ça tu te tires, tu me laisse pas répondre?" J'en revenais pas, elle n'était pas d'accord sur mes méthodes c'est vrai, à plusieurs reprises on avait haussé la voix mais maintenant que la grossesse était lancée en quelque sorte elle pouvait faire un effort non? "Bien je vais te répondre." Dis-je en marchant derrière elle. "Ouais j'ai été lourd souvent, très souvent mais sérieusement Anya c'est juste une dernière fois que je te demande un truc, je ne comprends pas que tu râles en fait je ne comprends même pas que tu veuilles que je te laisse tranquille, c'est normal que je sois derrière toi, tu le voulais non? Tu m'as dis que je ne l'étais pas lors de la première grossesse, là quand je suis présent que je m'inquiète voilà ce qui se passe." Je secouais la tête. "Mais fais comme tu veux toute manière tu le fais toujours sans réellement m'écouter, sur ce je vais me coucher, bonne nuit." Je lui faisais un signe de la main, repartait dans la chambre me coucher pour dormir.

Je soufflais aux mots de Kenny. Sérieusement ? Etait-il en train de me suivre pour répondre ? Oui, je veux que tu me laisses tranquille Kenny, si c'est pour être comme ça, j'ai pas envie, tu peux faire ce que t'as fais à ma première grossesse dis-je en levant le regard vers lui pour plus d'impact à mes mots. alors parce que monsieur veut que se soit demain, on va prendre le risque de ne rien voir, de ne rien entendre, on va prendre le risque de paniquer, d'avoir peur ? Tu veux que je me dise qu'à tout moment je vais faire une fausse couche ? C'est ça que tu veux ? Alors oui, je veux pas y aller demain, on ira dans une semaine ou deux, mais Kenny ça fait 3 voir 4 semaines, pas plus ne comprenait-il pas que ça me faisait mal ? Que j'avais tout simplement peur ? Non, apparemment il ne voyait que le bout de son nez. Lui savait déjà que je l'étais, moi j'avais juste peur de ne rien voir et dans ces conditions là, c'était un risque. Ce n'était pas un refus qu'il vienne avec moi, ce n'était pas un refus de faire une échographie, mais juste à ce stade là. Il partait et je restais dans le salon. Je prenais la couverture qu'il y avait sur le bord pour me couvrir et je laissais mon regard se poser sur le lac. Je prenais Kenya avec moi, les chiens eux restaient à mes pieds et c'est sans trouver le sommeil que j'allumais la télé alors que la pluie tombait dehors, j'aimais ce temps, j'aimais ce bruit, c'était plaisant surtout lorsque les gouttes touchaient la surface de l'eau.

Ça me tuait pourquoi elle était si inquiète? Ok c'était tôt mais pas besoin d'entendre pour voir si le bébé bougeait non? Je ne comptais pas redescendre, je ne voulais pas céder, enfin pas tout de suite, à un moment je voulais aussi qu'elle comprenne que j'étais pas d'accord avec ce qu'elle comptait faire sans compter ses mots du début, j'avais des frissons. Peu importe le nombre d'années qui passeraient, elle allait me balancer ma faute en pleine tête, je l'avais abandonné enceinte mais c'était pas de ma faute pourtant elle me le disait. J'étais blessé, mon cœur me faisait mal et tout d'un coup j'étais certain d'une chose, je n'irais pas en bas, je ne voulais pas affronter ses yeux remplis de reproches, sa réaction était petite, mesquine, ce n'était pas digne d'elle, du moins pas avec moi. Je tournais dans notre lit encore et encore jusqu'à trouver le sommeil avec de la peine, non là c'était vraiment trop, elle avait été trop loin, combien de fois je devrais lui dire que j'étais désolé, que ce n'était pas moi qui parlait à l'époque. Elle ne me comprenait pas, on était à des kilomètres l'un de l'autre.

Bien sûr que je lui en voulais de m'avoir abandonné pendant ma première grossesse, bien sûr que je lui en voulais de m'avoir quitté au Summer Camps, cet homme qui m'avait promis de ne jamais me faire souffrir, qui m'avait dit ne jamais me quitter et qui avait l'audace de me demander de faire le même, le faisait. Alors oui, il n'avait rien fait de tout ça ce soir, mais je comprenais pas qu'il veuille me forcer à faire quelque chose pareil en sachant que j'angoissais, en sachant que cela me stressais et me paniquais ? N'avait-il pas promis de veiller à mon bien et à mon bonheur ? Alors valait-il mieux quoi ? Qu'il soit heureux le temps d'un instant ou bien que je stresse jusqu'à demain et en plus prendre le risque de ne rien voir et de nous faire paniquer ? Attendre une semaine ou deux, ce n'était pas la mort non plus. Je ne le comprenais vraiment pas. Je ne retournerais pas dans notre chambre, quand bien même je dormais mal, quand bien même je me retournais dans mon sommeil, rêvant d'un écran noir, sans bébé, Je me réveillais un sursaut, la peau humide et rapidement j'essuyais mes yeux. Des larmes étaient en train de couler, ce bébé était un don du ciel, il était inattendue. On nous avait dit tellement de fois que ça ne serait pas possible ou beaucoup trop compliqué alors que là, j'étais enceinte. Je me levais, il était 4heure du matin et j'allais m'asseoir sur un des tabouret qui était autour de l'îlot central. Je me faisais du thé, il pleuvait d'ailleurs et c'est toujours enroulé dans mon plaid, mon thé à la main que je m'étais finalement assise en indienne devant la baie vitrée pour regarder la pluie tomber et les éclairs déchirer le ciel.

Ce bébé allait nous déchirer, j'avais eu un peu de mal à trouver le sommeil, dans ma tête il y avait tellement de questions, tellement de tristesse, j'avais réussis à faire taire le tout avec ma maitrise du yoga que j'avais apprise pour calmer mes migraines à l'époque de mes tumeurs. Le ciel menait une guerre dehors, des orages, la pluie, je sentais une petite main sur mon visage qui me tapait. "Papa." Une petite voix tout endormie, Alessia me regardait assise sur le coussin d'Anastasiya qui manquait à l'appel. "Ma chérie qu'est-ce qui a…" J'étais dans les vapes seulement vu ses yeux rouges, je crois qu'elle avait peur. "Papa va te protéger viens là." Je lui écartais mes bras pour l'attraper, elle se blottissait rapidement, ses mains se crispaient sur mon t-shirt, je l'avais pas vu comme ça depuis… en fait jamais alors je lui caressais la tête, je chantonnais une chanson, sa chanson, elle se calmait, mettait son doigt dans sa bouche puis s'endormait à mes cotés recouverte, bien au chaud avec moi qui la rejoignais dans les bras de Morphée rapidement.

Je ne dormais pas, je n'arrivais pas à trouver le sommeil. J'étais assise en tailleur regardant ce spectacle que m'offrait la nature. Je trouvais ça beau. J'aimais beaucoup, je buvais mon thé, fatale erreur d'en prendre un à cette heure-ci, j'allais me réveiller mais surtout j'allais avoir envie de faire pipi jusqu'au petit matin. Posant mon visage contre la baie vitrée, mon esprit vagabondait vers ma vie. Qu'est-ce-qu'elle était devenue ? Jamais je n'aurais cru avoir une telle vie, j'en aurais même ris, moi qui avait toujours eu des aspirations de grandeur. J'aurais dû partir en Russie, j'aurais dû commencer à diriger la maison impériale ... à vrai dire, c'est moi qui avait demandé à mon père de faire une année supplémentaire, parce que la maison de disque marchait tellement bien, Kenny connaissait une ascension monumentale, les galas, les soirées, les disques de platine, de diamant et je ne voulais pas qu'il abandonne tous pour la Russie, surtout que les rapports entre mon pays et l'Amérique n'était pas très bon, alors il en serait advenu quoi de son entreprise ? Dire que je ne m'étais pas faite passer avant ... je soupirais, ce n'était pas moi. Finalement, je m'étais posé dans le rocking chair posé devant la baie vitrée et je m'étais endormie sans oublier avant d'aller faire un pipi et oui le thé.

Alessia prenait la place d'Anastasiya tout au fils de la nuit elle avait fait que bougée pour se caler sur l'oreiller de sa maman et sentir son odeur qui l'avait complètement apaisé, à plusieurs reprises je touchais la place d'Anya, je tombais sur les petites jambes de notre fille mais pas ma femme, je soupirais bien que je sois en colère contre les paroles qu'elle avait prononcée à mon égard sur le fait que je l'ai quitté lors de la première grossesse. "Popa." Alessia se posait sur moi tirant sur mes cheveux qui repoussaient bien rapidement. "Popaaaa." Continua-t-elle de dire pour que j'ouvre les yeux mais je les gardais fermés exprès pour ensuite l'attraper dans mes bras et lui faire un gros bisou. "Coucou." Dis-je à Alessia qui rigolait, elle se laissait tombé contre moi tandis que je me levais pour descendre en bas. "J'entends un petit bidon qui a faim, je vais te faire à manger." Je tournais ma tête sur le canapé, je ne voyais pas d'Anastasiya c'est sur la chaise à bascule que je la remarquais endormi, cependant je n'allais pas la réveiller par contre Alessia voulait descendre de mes bras pour aller tirer le pantalon de sa maman et grimper sur ses genoux.

Finalement, je m'étais rapidement rendormie et sur la chaise à bascule. Il pleuvait encore, le ciel était gris et heureusement car au moins, la lumière du jour ne me réveillait pas. Puis autant dire que durant la nuit, je m'étais emmitouflé dans la couverture. C'est Alessia qui me réveillait, du moins, il me semblait entendre sa voix. Je faisais des petits bruits, j'avais mal de partout et j'étais littéralement cassée. Alessia déposait des baisers sur mon visage, chose qui me faisait sourire mais pas encore ouvrir les yeux. Mama Mama réveille toi ! me dit-elle en sautillant sur mes jambes. Je secouais la tête pour lui signifier que non, je n'avais pas envie mais elle continuait, m'obligeant presque à le faire, c'était la seule façon pour qu'elle arrête de toute manière. Bonjour toi ... dis-je encore endormie. Je baillais, m'étirant. Oh mon dieu, j'avais mal, mais terriblement. Allez, descend que je puisse me lever dis-je en déposant un baiser sur sa petite joue rebondie. Je m'étirais encore, grimaçante, croisant le regard de Kenny au passage, sauf que bien rapidement je tournais la tête. Avant, il serait venu pour me chercher afin que je dorme correctement, avant il serait venu pour tenter d'arranger les choses ... avant, il m'aurait porté jusqu'au lit, que je le veuille ou non, ou bien endormie ... mais à croire que l'amour n'était plus aussi fort. Je serrais la couverture autour de moi en me disant ces petits choses ... alors nous deux ça s'épuisait à ce point là ? Je n'en revenais pas ... Hier, nous étions heureux comme des papes, amoureux et là, c'était limite la guerre froide. Je me faisais un thé, encore un, à croire que cette boisson chaude allait être ma préféré durant cette grossesse. t'étais po avec nous ce matin dans le lit me disait Alessia en me tentant son doudou, comme pour me conforter ?  Non maman elle s'est endormie là hier soir dis-je avec un petit sourire pour la rassurer en caressant sa joue. Tu veux quoi ce matin ? Des tartines, des céréales ? Je crois qu'il reste aussi des gaufres si tu veux Des Gauuuuuuufe me dit-elle avec enthousiasme. D'accord, va pour des Gaufes dis-je en baillant et en m'étirant le dos encore une fois.