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Les Enquêtes Impossibles
ft. ANNALYNNE & CLAY" Soit " qu'il me crache pour toute réponse, avant que ses mouvements ne se déclinent en ma faveur, piètre victoire lorsque déjà je les imagine en train de se dire adieu devant chez elle, et foutre, encore une fois, le bordel dans ma tête, mon être. Alors je tourne la clef afin de mettre en marche le moteur, et me laisse guider non pas par la voix de Clay, que j'observe en biais, en train de somnoler, ni même par celle d'Amy, en train de ruminer à l'arrière, mais par celle du gps qui me tape légèrement sur le système. Mais peu importe, je reste parfaitement taciturne, enchaîne les changements de vitesse, les accélérations et ralentissements. Ecoute, bien docile, la route que la machine me dit de prendre, avant d'entendre la voix de mon colocataire répéter ce que je viens déjà d'ouïr plusieurs fois. " Tourne à droite qu'elle t'a dit. » Ma vision se détache de la route afin d'aller se poser sur lui, et j'envisage de me mordre la langue vivement pour ne pas lui balancer d'insulte qui pourrait couper court à ce pacte conclue il y a quelques minutes à peine. Cependant je ne peux contenir ma personnalité dans son entièreté et c'est pour cette raison que je me permets de répliquer. « Je ne suis pas débile. » Merci, tourner à droite, j'avais curieusement bien compris. Ce n'est pas une information qui relève du génie.
Enfin, notre étrange trio arrive face à la devanture de son habitation, et si elle sort la première de la voiture dans un claquement de porte si théâtral que j'ai des envies de la baffer elle, je me dis, comme une vraie conne, que peut-être Clay ne va pas sortir à son tour, rester à mes côtés, pour un je ne sais quoi, prouver qu'il est un peu plus sensible à la femme que je suis plutôt qu'à celle qu'elle est. Mais ses doigts cajolent le trousseau, et j'accuse ma connerie de façon amère, surtout lorsqu'il se met à parler de mon père. " Que dirait ton père si une plainte pour vol venait entacher ton cv... Souviens-t'en. " En un sens, il a raison de le préciser, parce que là, maintenant, j'ai franchement envie de me tirer. Me fiche de plus en plus des mots qu'on a pu prononcer, quand je l'observe courir – bon d'accord j'abuse un peu, mais mon esprit est aussi biaisé que possible, jalousie détournée – à ses pieds. Il y a des jours où je me demande, comment les choses auraient tourné, si je n'avais pas foutu cette pétasse entre ses bras, la première fois. Et à les voir se parler, s'embrasser, j'en refoule un besoin de vomir grandissant. Dans la clarté obscure, j'arrive même à discerner les mains de sa catin descendant sur lui, elle tente de le convaincre de rester. Et une seconde, une vraiment, je doute qu'il revienne jusque la voiture, qu'il m'accorde de le caresser à mon tour, sur toutes les coutures.
Alors envisageant de taper mon visage contre le volant pour contrer mes élans meurtriers, je me contente de voir son expression se tourner vers moi, après un énième baiser à sa dulcinée. Mes doigts resserrent leur emprise sur le volant, cramponner, et mes ongles s'en viennent à le griffer. Si proche de lui dans le salon privé et à présent à le partager. Pensée futile, inutile, parce qu'il est loin de m'appartenir, je songe à l'envers, je le sais, et la marque que porte mon doigt en synonyme du diamant qui le orne parfois vient me le rappeler. Illégitime de revendiquer quoi que ce soit de celui avec lequel je partage un toit. Ses pas le ramènent alors vers la voiture, tandis que moi je regarde derrière lui, savoir si elle se décide enfin à tirer un trait – ce soir – sur lui. Et après des hochements de tête assez sec, elle obtempère à mes volontés muettes. Si avant je ne l'appréciais pas, c'est pire maintenant, je le jure, c'est viscéral, alors c'est tant mieux qu'elle sorte de mon champs de vision, de notre équation. Clay rouvre la portière, visiblement, quelque peu en colère, et je ne peux pas m'empêcher de lui balancer. « Evite de faire la gueule. » Ca pourrait franchement me déplaire. « Dis toi que je te fais une faveur, t'auras pas à la sauter. » Après tout, je maintiens le fait que je vaux mieux qu'elle même s'il est vrai que je suis celle qu'il a niqué le jour où il a décidé de se foutre en couple avec elle, fidèle. Je lui sors un sourire angélique pour parfaire mes paroles, reprendre mon assurance, qui ne cesse de se tirer. A croire qu'avec sa pute, il parvient à tout me voler. Mais lorsque je remets le moteur en marche, je récupère, les pauvres part de moi, qui s'étendent ça et là. Ne voulant pas me dire qu'il pourrait regretter le choix – trop accroché à elle peut-être - de m'avoir préférée moi.(Invité)