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Les Enquêtes Impossibles
Anna, Priape & Clay / Septembre 2015Alors que mes phalanges esquissent encore une seconde les lacets qui enserrent mon buste, prêtes à m'en débarrasser, je m'octroie ce droit étrangement pernicieux de me délecter de cette lueur qui trône au fond de ses yeux. Une à une, en effilochant le temps, les attaches sont effleurées, et je m'espère en train de rendre ce moment des plus obsédants. Décidée à le hanter, jour et nuit, jusque dans les draps de sa petite amie. Incontrôlée et démesurée dans mes réactions, puisque je suis fiancée, promise à un autre pour le restant de ma vie, mais dans l'incapacité de ne pas ployer face à cet homme qui s'infiltre un peu trop souvent dans les abysses diaboliques de mon esprit. Et comme je l'imagine me déshabiller, je commence à le faire, n'ayant pas de mal – ou peu – aidée par l'alcool, à envisager ses doigts sur ma peau cherchant à me faire frissonner comme il a su le faire, un soir d'été. Bien vite, mes ignominies taciturnes trouvent grâce dans ses prochains gestes, cette paume qui s'impose sur moi, me contraint à venir m'accoler contre lui, dans une nouvelle danse, plus il m'accule et plus je capitule. Rends les armes quand sa langue perfide me confie " Je te préfère plus tactile " Mais c'est l'interdit qui te galvanise. Qui nous électrise. Nous englobe dans cette curieuse cage de dépravation, dans laquelle sur mon être il impose un nouveau rythme, une nouvelle inspiration. Comme un écho, les pulsations qui font vibrer mon corps viennent assourdir mes tympans, qui ne perçoivent plus de musique tandis que de ses doigts intrusifs il défie le temps. Mes lèvres si proches des siennes doivent lutter afin de ne pas aller s'écraser sur cette bouche aux résonances reptiliennes, qui m'accusent au quotidien de félonie, telle une pluie diluvienne. Ma peau au contact de ses doigts frissonne, cela va de soi, parce qu'il possède indéniablement la clé pour me faire flancher. Désirs sexuels, besoins charnels. « T'as rien d'une danseuse.... » Et comme une conne je me mets à penser « Pourtant, je me suis appliquée. » J'en soupire, tout de même, parce que bourrée de cette perceptible fébrilité. Ma candeur, il la prend et la jette, à souhaits. « bien que tu en aies tous les charmes et l'assurance, je dois l'avouer. » Trop proche de lui, quand son mouvement se stoppe faute de mes vêtements restant, j'en crache un autre soupir, aliénée. Mes avis complètement faussés. Et quand sa paume va se coucher sur ma cuisse, j'en oublie même où nous nous trouvons, tout ce qui fait que la négative est la seule issu possible à notre union. Pourtant, excitée, je ne peux le nier, je regarde ses doigts remonter, et s'affairer à dénuder ma peau, ou plutôt tenter d'y accéder. Sensuelle, je n'ai plus à coeur de lui résister, et balancer la tête en arrière, encline à l'érotisme de la situation, laisse à ses doigts le loisir de découvrir et d'effleurer. Quand finalement le bustier est détaché en entier, s'ouvre avec dextérité, ma poitrine par le rehausseur dévoilée, j'en mords un sourire lorsqu'il vient recouvrir un de mes seins, de toute sa main. Redresse le visage, pour aller quémander le sien d'un « Clayton. » Implorant, de ne pas me laisser sur ma faim, ou de ne pas rester sur la sienne, puisque depuis ses jours qui nous séparent de cette nuit, je me retiens. Je me sers de sa surprise contre lui, puisque mon corps, habile et souple, se déplace, afin de me fondre en cavalière coinçant de mes cuisses cet amant prohibé. Délectable fruit défendu. Mes phalanges contre ses joues, leur intiment de se relever, j'en croise de mes prunelles ébènes les siennes azurées, que je capture, et j'essaie de garder son attention aux aboies. Prêt à n'entendre que moi. N’obéir qu'à moi. « Rentre pas avec elle ce soir. » C'est une supplique, une prière. Je me fais païenne en le désignant comme dieu. Conquise par ce dessein ardant de me faire prendre dans son pieu. Une volonté extrême de ne l'avoir qu'à moi, de me laisser aller à croire que si je le voulais un peu plus fort, ce serait tous les soirs que nous guiderions dans une même danse nos corps. C'est un sous entendu, une invitation, clairement même une proposition, que j'agrémente d'un ; « Et ne bois plus. » Parce que je me refuse à penser que le whisky pourrait l'empêcher de bander quand je suis prête à nous donner une autre nuit pour nous vautrer dans les bras de la définition même de la lubricité. Pareille à notre perversité qui n'attend que de se développer. Ailleurs que sur cette banquette où bien des connards se sont astiqués. C'est pour ne pas le laisser penser que je me joue encore une fois de lui en paroles, que je scelle ce pacte, d'un faible baiser, dans lequel je trouve quand même le temps de voir sa langue et la mienne s'entrelacer. Quelques minutes encore et j'aurai terminé pour la soirée, quelques minutes à m'attendre, à faire preuve de docilité. Un court et simple laps de temps à patienter, chose qu'il n'a pas su faire la première fois, et j'en viens à me demander, en quoi ce serait différent pour ce coup là.
- Spoiler:
- Ce temps de réponse est affreux, excuse moi :fear: Tu le sais, j'suis rouillée ...
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