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Je profitais de mon petit aparté avec la brune pour relancer la discussion. Parce que clairement, quand les deux étaient réunis, ce n’était pas possible. L’échange de piques prédominant et empêchant toute conversation. Visiblement, ma question était choquante. « Oui toi, des enfants… Mais genre pas maintenant, maintenant… » repris-je pour confirmer que ma question lui était bien destinée, mais qu'elle ne s'appliquait pas au présent immédiat. Je la connaissais sa situation compliquée, ses fiançailles imposées, son futur mari qu’elle envisageait avec un certain humour noir d’assassiner… Enfin apparemment, ce n’était pas que la question d’avec qui faire ce bébé, c’était aussi l’étape grossesse et les neuf mois de fabrication in utero qui semblaient m’effrayer. « Ok, ok, j’ai rien dit alors, on oublie… » Peut être qu’elle changerait d’avis… Avec le temps. Avec la bonne personne aussi. Et puis elle n'avait rien d'égoïste. Sinon elle m'aurait laissé dans ma galère l'autre fois plutôt que de se prendre de sympathie à mon égard et de me venir en aide. Elle s’excusa d’avance, qu’elle allait devoir retourner travailler. « T’en fais pas. Il est marrant. » la rassurai-je avec un petit rire. Il était drôle, bourru, brut de décoffrage, mais il était pas désagréable… J’avais juste du mal à comprendre pourquoi Léo s’était entichée de lui…
Mais ça devait être écrit quelque part que ce soir, le service d’Annalynne serait perturbé. Son portable raisonna et à l’expression de son visage, je compris que quelque chose clochait. « Qu’est-ce qui se passe ? » Lorsqu’elle me montra le cliché du soiffard inconscient, somnolant avachi entre le mur et les toilettes, je ne pus retenir un petit commentaire moqueur : « T’attires les saoulards ma pauvre… Enfin, il aurait pu choisir mieux comme endroit pour faire sa sieste. Le comptoir c’est plus confortable par exemple… » Autodérision face à mon propre état et à mes propres excès passés. Ce soir, j’étais nettement plus sage en comparaison. La paternité surement. Ca vous changeait un homme. Et alors que la brune se dirigea vers le sanitaires pour porter assistance à ce client alcoolisé, je la suivis : « Attends-moi je vais t’aider… Je te dois bien ça. » N’oublions pas que la dernière fois, la viande saoule c’était moi et que sans son intervention je ne serais peut être pas rentré en un seul morceau.
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