Exposé : Alie-Jane Lovat Fraser

 

Noah n’aimait pas du tout, mais alors vraiment pas du tout être comparé aux autres ou classé dans la case « tout le monde ». C’était sans doute dû à son côté prétentieux et arrogant, mais il avait une conscience de lui-même suffisamment forte pour se sentir complètement différent et à part. D’abord par le simple fait de sa classe social puisque ce n’était clairement pas donné à tout le monde d’avoir son rythme de vie, et c’est ce qu’il cultivait. Ensuite parce qu’il était clairement misanthrope sur les bords et considérait la plupart des gens comme des soumis, abrutis et incultes. Alors que lui mettait un point d’honneur à élever son esprit. Il sourit à la remarque d’Alie-Jane avant de lui répondre : « Une fille qui sait insulter ? C’est peu commun », d’un ton amusé et plaisantin. Noah n’était pas vraiment vexé par le refus d’Alie-Jane, en réalité, des refus il en avait très souvent, et ce n’est rien, ça forge le caractère. Mais plus agacé comme un enfant capricieux. Il sourit en écoutant Alie-Jane poser sa prochaine question, au moins ça voulait dire qu’elle n’en avait pas totalement marre de lui : « Je crois que ce que je déteste le plus chez les autres, c’est leurs mensonges. Ils passent leur temps à mentir, fuir, et abandonner. Ils mentent à tout le monde, à eux-mêmes avant tout. Par exemple, en faisant des promesses qu’ils ne tiendront jamais, en faisant passer leurs actions pour bonnes alors qu’elles font du mal. Tout un tas de choses qui fait que je ne veux pas leur ressembler. Moi je ne jure que par la sincérité, je n’ai rien de plus précieux. Si je suis un connard ? Je te dirais « oui je suis un connard, probablement je ne te rappellerais jamais, donc si tu reste avec moi, c’est en connaissance de cause ». Mais jamais j’irais mentir pour avoir ce que je veux. Je trouve ça … mesquin, et lamentable. Et je crois que c’est ce qui me différencie fondamentalement du commun des mortels. Ça et mes supers pouvoirs », ajouta-t-il en plaisantant avant d’esquisser un sourire.


 

 

Noah appréciait sa relation naissante avec Alie-Jane, parce que dans le fond, elle était plutôt sympa comme fille. Le genre de personne avec qui on peut aller boire un verre et discuter pendant des heures de tout et de rien sans que cela soit lassant où que les sujets de conversation s’épuisent. Il ne savait pas s’ils allaient se revoir, peut-être bien, pourquoi pas. Mais il se rendait compte que c’était de ce genre de personne justement dont il manquait dans sa vie. A part sa famille, il n’avait aucune relation normale avec les filles, aucune relation d’amitié. Alors qui sait, peut-être qu’avec le temps Alie-Jane pourrait devenir la première. Il fit les gros yeux à sa remarque sur les supers-pouvoirs avant de rire légèrement, sans exubérance comme à l’accoutumé : « J’ai en effet un costume de super-héro sous mes vêtements mais il n’a rien à voir avec celui de superman », plaisantant, un air légèrement lubrique aux yeux.  Puis il finit par ajouter, calmant ses rires : « J’ai le pouvoir par exemple de deviner les gens. Et depuis tout à l’heure je te sens ailleurs, comme si ton esprit faisait des allés retours incessants entre tes pensées et la discussion avec moi. Alors, voilà ma question : qu’est ce qui te préoccupe autant ? »