Je fus surprise quand Noah me dit qu'entre son père et lui, ce n'était pas le réel harmonie. Je comprenais que trop bien ce qu'il voulait dire. C'était la même chose pour ma mère. Jamais elle ne m'avait dit qu'elle était fière de moi, jamais elle ne m'avait dit qu'elle m'aimait alors qu'elle passait son temps à le dire à mon frère et à ma soeur. Je lui en voulait pour ça. J'en voulais à elle et aussi à mon père. Mon père essayait du mieux qu'il pouvait mais il suivait toujours l'idée de ma mère. C'est elle qui portait les culottes dans leur couple. On le voyait facilement quand on les observait ne serait-ce qu'un petit peu. Je me souviens très bien que mon père n,avait même pas essayé de me défendre lorsque ma mère avait dit qu'elle aurait préféré que ce soit moi dans le cercueil. Quel genre de màre dirait ça? Et quel genre de père ne défendrait pas sa fille? Si vous voulez mon avis, ce sont des parents qui ne méritent pas leur titre. Ça fait plus de deux ans que je ne leur ai pas adressé la parole. Je ne peux pas dire que je vais mieux depuis puisque ce n,est pas le cas. J'ai perdu le peu de famille que j'avais ainsi que mes amis. Les deuxièmes à cause de moi. Quoi qu'il en soit, l'important n'était pas là. L'important est ce que je faisais maintenant. J'essayais de me rattraper, de reprendre ma vie en main. Avec Noah, on parlait un peu des relations. J'expliqua un peu ce qui se passait avec carter mais il n'insista pas pour en savoir plus. Ça me soulagea un peu car, pour être honnête, j'étais un peu mélangée moi-même. Je ne savais pas trop quoi en penser. Alors que quand Noah m'avoua ne jamais avoir eu de relation sérieuse, je fut surprise de nouveau. "Attend. Tu n'as jamais eu de petite copine? Jamais, jamais? Pourquoi?" J'étais vraiment curieuse. Je ne disais pas cela pour le blesser. je voulais réellement savoir pourquoi.
Il m'arrivait souvent d'être perdue dans mes pensées. Surtout ces temps-ci. Je ne devais pas être de meilleure compagnie. C'était difficile de penser à autre chose lorsque mon propre frère voulait me pousser à retourner vers celle qui aurait préféré me voir morte et enterrée. Ça me trottait beaucoup dans la tête. Je voulais accepter le décès de ma soeur et revoir ma mère était peut-être un pas dans la bonne direction. C'était peut-être aussi un pas vers l'enfer. Mais je ne voulais pas me casser la tête avec ça en ce moment. Noah avait fait presque tout le travail pour notre exposé. Il méritait mieux qu'une fille qui ne pensait qu'à ses problèmes alors qu'il essayait de sympathiser. Ce n'était pas très poli de ma part. Je devais mettre ses tracas de côté et me concentrer sur le moment présent. Il m'expliqua qu'il n'avait jamais vu la nécessité ou ressentit le besoin de se mettre absolument en couple avec une fille. Ce n'est pas comme moi. Depuis mes 13 ans, j'avais sorti avec mon tuteur pendant trois ans, puis avec Aloïs quelques mois. Il y avait aussi eu Gaël juste avant l'attentat à la bombe. J'avais besoin de me sentir aimer par quelqu'un. Je n'avais pas honte de moi pour ça. Je crois que c'est normal d'avoir besoin d'amour. "Elle se trouve peut-être dans cette université LA bonne fille." Il y avait tellement d'étudiantes dans l'université. Il allait sûrement finir par trouver quelqu'un à son goût. Ou peut-être pas. il n'avait pas l,air du genre à s'engager uniquement pour avoir quelqu'un dans sa vie. "Selon moi, ce que tu parles, ce sont des amitiés. Amitiés améliorés, certes, mais ça ne reste que des amitiés. Quand on parle de relations amoureuses, on parle d'un réel amour entre ces deux là et pas seulement un attachement ouo un désir."
Noah sembla perplexe que je lui dis que la bonne fille se trouvait peut-être dans cet université. Il avoua qu'"il y avait trop de belles jeunes femmes ici. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Il est vrai qu'il y en avait beaucoup. Malgré le fait que j'étais moi-même une fille, j'étais capable de dire qu'une femme était belle. "Il n'y a pas que la beauté qui compte." le taquinai-je alors qu'il ajouta qu'il ne cherchait pas non plus à avoir une petite amie. Certaine personne était bien lorsqu'elle était libre. Lorsqu'elle avait le loisir de voir qui elle voulait, quand elle le voulait. Pour ma part, le fait d'être en couple me laissait quand même une certaine liberté. Tout comme à mon partenaire. Évidemment, la fidélité restait un point d'honneur mais je pouvais aller voir mes amies quand j'en avais envie. Je ne voulais pas non plus me retrouver emprisonner simplement parce que j'avais un petit copain. "T'es plutôt du genre à garder ton petit jardin secret uniquement pour toi?" Puis, Noah m'expliqua sa réflexion sur le fait que c'est nous mêmes qui mettaient des mots sur des concept qu'on ne pouvait pas nécessairement expliquer. Il n'avait pas tout à fait tort sur ce point. Mais les humains que nous étions avions besoin de nous fier à quelque chose, de croire en quelque chose. Puis, Noah reposa sa question. "Non, pas du tout. Tu peux coucher avec qui tu veux si ça te plait. Mais ce n'est pas de l'amour. C'est simplement physique dans ce cas." J'étais mal placée pour dire qu'il fallait coucher uniquement avec son petit copain. Les deux dernières années le prouvaient.
Évidemment que je trouvais Carter des plus attirant physiquement. Il aurait été dur de faire autrement en le regardant. Il avait la carrure parfaite du cow-boys du Kentucky. L'homme fort et doux à la fois. Qui ne craquerait pas pour lui? Mais il n'y avait pas que son physique qui m'attirait. Tout de sa personnalité m'attirait. Sa façon d'agir avec moi n'est pas la même qu'avec les autres. "J'ai pas dit que ce n'était pas important du tout. J'ai dit que ce n'était pas ce qu'il y avait de plus important. Il y a une nuance." Évidemment que j'avais été séduite par son physique. Comme j'avais craqué pour bon nombre d'homme dans les deux dernières années. ce qui était différent avec Carter, c'est ce qu'il me faisait ressentir. je sentais qu'avec lui, tout les problèmes du monde pouvaient être réglé. Y compris les miens. Je sentais que je pouvais enfin redevenir celle que j'étais avant la mort de ma jumelle. C'était ça, la différence entre lui et tous les autres. Noah confirma qu'il était bel et bien du genre à garder un énorme jardin secret uniquement pour lui. Il n'avait pas l'air du genre à accorder sa confiance à n'importe qui et lui divulguer la moindre de ses pensées, de ses craintes. J'aurais bien voulu ajouter quelque chose à ça, mais il enchaîna rapidement en me demandant pourquoi je refusais un rapport physique avec lui. La question me surprit. Je ne m'attendais pas à ce qu'il le demande directement comme ça. Ou qu'il le demande tout court. "Je ne suis pas une fille facile qui couche avec tout le monde non plus." Du moins, je ne voulais plus l'être. Avec Carter, ça s'enlignait dans le bon sens et je voulais me concentrer là-dessus. Devenir la femme qu'il méritait.
Noah me faisait rire. Il n'était pas un garçon comme les autres. Ça se voyait uniquement à le regarder. On s'en rendait encore plus compte lorsqu'on avait une discussion avec lui. Il avait une façon de voir les choses, une façon de parler aussi, bien à lui. Ça confirma ma théorie lorsqu'il dit se sentir insulté par le fait que je l'ai traité de tout le monde. Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres alors que j'ajouta: Si j'aurais voulu t'insulter, j'aurais trouvé mieux que ça." Pas que je voulais l'insulter. Au contraire, je n'en voyais pas l'utilité. Mais si ça avait été le cas, j'étais assez bonne pour trouver une vraie insulte. Il croisa les bras en me disant qu'il avait compris. Nous allions entretenir ce genre de relation platonique d'amis qui se parlent lorsqu'ils se croisent mais sans plus. J'étais amusé de le voir insulté à ce point parce que je refusait une relation purement physique avec lui. Il ajouta que c'était à mon tour de poser une question si je voulais encore le faire. "Si tu n'es pas "tout le monde", qui es-tu? Qu'est-ce qui fait que tu ne veux pas ressembler aux autres?"