i can feel your heartbeat (andriape)

Isaac vient d'arriver en ville. Le jumeau de mon petit ami est de retour et je suis vraiment heureuse d'avoir été le chercher à l'aéroport. On a bien discuté sur le trajet jusqu'à chez Maxime. Enfin, son supposé appartement parce qu'une fois devant, personne. Enfin si, d'autres personnes qui n'étaient pas mon petit ami. Le sang n'a fait qu'un tour dans mon corps. Et encore plus quand j'ai appris qu'il avait emménagé ailleurs parce qu'il avait été mis à la porte de son porte logement. J'ai cru à une mauvaise blague mais non, Maxime a du quitter son appartement en pleine soirée le soir de notre retour du Summer Camp. Et il a croisé Cora qui l'a gentiment invité à rester chez elle. Il ne m'a rien dit, il ne m'a rien demandé et a préféré aller chez son ex petite amie que de faire un pas vers moi. Je suis vexée et mal. Heureusement que je travaille ce soir et que je ne rentre pas à la maison avant huit heures. J'ai passé un double de mes clés à Isaac en l'invitant à dormir à la maison. L'ancienne chambre de Kendall est libre de toute façon. J'enfile ma blouse immaculée, passe une petite demi heure avec les infirmières présentes aux urgences histoire de savoir ce qui s'est passé pendant mes deux mois d'absences. Ça pue le caoutchou, les pièces désinfectées mais je dois avouer que ça me plait totalement... Ça me manquait clairement. Il doit être près de minuit et il ne s'est rien passé pour le moment. C'est le calme plat et je m'ennuie. J'irais bien voir Talya mais elle doit dormir à l'heure là. Alors je pousse la porte de la salle de repos et me pose sur un lit. Assise, je pose mes coudes sur mes genoux et glisse ma tête entre mes mains avant de soupirer et de me mettre à pleurer... Sympa le retour de vacances...  

Je venais d’accueillir le dernier patient dans le service. Le petit Hugo, 7 ans, avait été opéré en urgence dans la soirée d’une appendicite aiguë. Après un passage par la salle de réveil, le petiot était arrivé dans mon service, celui de pédiatrie où j’effectuais une garde de nuit. Je vérifiai ses pansements, ses constantes, j’accélérais un peu le début de sa poche d’antalgique. Je lui fis un sourire, le rassurai, j’aidai sa maman à déplier le lit accompagnant en lui expliquant que tout s’était bien passé pour son fils. Je leur montrai finalement la sonnette, les invitant à appeler les puer si il y avait le moindre soucis, les informant qu’elles allaient passer régulièrement dans la nuit pour vérifier que tout allait bien puis je quittai la chambre. Il n’y avait plus d’entrée de prévu. Je passai au bureau des soignants, les informai que j’allais en salle de pause, que si il y avait la moindre urgence j’étais au bout de mon bip. Puis je marchais jusqu’à la fameuse chambre de garde, ignorant qui étaient les autres internes pour la nuit dans les autres services de l’hôpital. Je ne pensais jamais à regarder le tableau de garde. Je poussai la porte et tombai alors sur une blondinette, son visage caché par ses mains, assise sur le lit, en train de… sangloter ? Je plissais les yeux et il me sembla la reconnaître. J’avançais prudemment vers elle : « Andrea ? Qu’est-ce qui se passe ? » demandai-je d’une voix inquiète.

Je suis mal, vraiment mal. C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à relativiser. Dès que je ferme les yeux, je le vois avec elle. Il m'a promis pendant des mois qu'il n'y avait rien entre eux mais j'ai du mal à y croire,  à l'accepter. Je veux, il s'est tourné vers ELLE alors qu'il était dans le besoin, qu'il était dans la galère. Je me sens trahie et j'ai l'impression qu'il se fiche de moi, que je suis sa petite amie quand il veut tirer son coup mais que ça s'arrête là. J'ai honte, honte de moi de penser tout ça mais c'est surtout plus fort que moi... J'ai mal au coeur et à la tête. Les nuits sont courtes et les journées sont longues. Je devrais me reposer là mais non, les larmes prennent le dessus... Je sursaute quand j'entends une voix. Je lève les yeux et essuye mes larmes d'un revers de main. " Oh Priape... Je... Je me sens pas bien mais ça va aller " Je lui adresse un léger sourire. Il a assez à gérer avec Talya, pas la peine de lui rajouter une couche... " C'est pas la joie avec Maxime et... Je le vis pas très bien " soupirais-je d'une manière bien théâtrale. Je me demandais quand les vagues allaient arriver pendant le summer camp... Bah j'ai pas attendu longtemps !

Andrea tenta dans un premier temps de me rassurer : elle se sentait pas bien, ça je l’avais bien remarqué, mais elle ajouta que ça irait. Elle précisa que c’était à cause de Maxime. La dernière fois que j’avais vu le couple, c’était à l’anniversaire de Leanne et ils avaient l’air parfaitement bien alors. Mais j’étais bien placé pour savoir que dans ce domaine là, les choses pouvaient parfois changer du tout au tout en très peu de temps. Je vins m’asseoir à côté de la dunster. « Qu’est-ce qui s’est passé entre vous ? » Ce n’était pas de la curiosité mal placée, juste que si je pouvais l’aider à se sentir mieux il fallait que je sache de quoi il en retourne. Mais si elle préférait se changer les idées, parler de tout autre chose pour faire effacer cette dispute avec son petit ami de son esprit, j’en étais aussi capable. C’est pourquoi j’ajoutai : « Te sens pas obligée d’en parler si t’as pas envie… Si tu préfères, on peut regarder la télé, jouer au carte ou… …faire une bataille de polochon… » Et joignant le geste à la parole, je saisis l’un des oreillers posé sur le lit et m’en servis pour lui frapper doucement l’épaule. Voilà, elle savait qu’elle pouvait se confier, après tout je connaissais peu Maxime j’étais donc une oreille neutre, ou bien elle pouvait juste s’amuser, faire comme si de rien n’était. Je ne voulais pas forcer ses confidences.  

Je me déteste de réagir comme ça mais c'est plus fort que moi. Comment est-ce que je peux me sentir bien alors que l'homme que j'aime vit chez son ex petite. S'ils étaient séparés depuis des lustres je le comprendrais, je l'accepterais mais là, c'est loin d'être le cas. J'ai une boule au ventre dès que j'y pense et je ne mange plus rien depuis des jours. Je fais juste plaisir à Isaac quand il prépare quelque chose mais sinon, rien ne passe par mes lèvres et finis dans mon estomac, absolument rien. Je souris à Priape quand il change de sujets de conversation et tente de me changer les idées alors que je n'ai rien dis, que je ne me suis pas confiée sur mes tracas ou autre. Priape n'est pas comme les trois quarts des personnes dans mon entourage, il ne veut pas absolument savoir ce qu'il se passe. Il s'en fout tant que j'arrête de souffrir. Enfin, c'est ce que je pense. Le grec est vraiment un homme parfait. Je sursaute quand je reçois un coup d'oreillers et le dévisage. " Heyyy ! " J'attrape un oreiller et lui assène un coup aussi avant de rire légèrement. " Je peux te faire un câlin ? " On discute bien avec Priape mais on est pas les meilleurs amis du monde pour autant alors prendre quelqu'un dans mes bras comme ça, c'est pas trop mon truc. " Max s'est fait mettre à la porte de son appartement en rentrant du Summer Camp et il n'a pas voulu m'en parler par fierté personnelle et... Il est parti vivre chez son ex " Ma voix s'étrangle et mes yeux se remplissent de larmes alors que je regarde Priape, la bouche tremblante... Il faut que j'en parle à quelqu'un qui ne me dira pas que Maxime est le pire con de la planète ou que je dois le comprendre forcément parce que c'est un mec, qu'il a une fierté blablabla. Il aurait pu demander de l'aide à n'importe qui mais non, aller crécher chez cette sale garce de Cora, c'est mieux. Au dernière nouvelle, elle veut le récupérer alors ça n'a pas le don de me rassurer, loin de là.

Je reçu un coup d’oreiller en guise de réponse. « Attention Andrea, tu t’attaques à plus fort que toi… » l’avertis-je avec un petit rire avant qu’elle ne me propose un calin. « C’est une tentative de diversion c’est ça ? Un calin pour pouvoir mieux m’attaquer ensuite… » me méfiai-je. Mais lorsqu’elle me lâcha ce qui c’était passé entre Max et elle, je cédai. Ses yeux étaient humides, elle était vraiment boulversée par les évènements et il y avait de quoi. Tentative de diversion ou pas, la blondinette avait besoin de réconfort. « Viens là… » Je saisis sa main, tirai doucement dessus pour l’attirer contre moi et mes bras vinrent s’enrouler autour de la jeune femme. Je lui soufflai à l’oreille : « Ca va aller, ça va s’arranger… » Je n’étais surement pas très convaincant dans mon ton. Mais c’était ce qu’il fallait dire non ? Parce que au fond de moi, j’avais envie de lui dire que son mec était un crétin et qu’il valait mieux qu’elle le quitte. Ils étaient en couple ensemble, pourquoi avait-il choisi de se réfugier chez son ex copine ? C’était chercher le bâton pour se faire battre. Puis je me rappelais le discours intransigeant de la dunster sur sa non capacité à pardonner, lorsqu’elle me disait de soit passer l’éponge, soit d’effacer Talya de ma vie. Est-ce qu’elle allait réserver le même sort au mather ? Après tout, il l’avait déjà fait souffrir par le passé et comme on disait, jamais deux sans trois…

Je m'étais jurée d'essayer d'être positive, de ne pas pleurer aujourd'hui, de prendre sur moi... Mais c'était peine perdue. Trop sensible, trop attachée, trop naïve... Trop de tout. J'avais accordé ma confiance à Maxime en un claquement de doigts, je m'étais lancée corps et âme dans cette relation et là, je ne cessais de pleurer, de souffrir parce que tout ça me touchait trop, beaucoup trop. Comment ai-je pu être aussi idiote ... Et aveugle ? Il ne s'est sûrement pas sorti cette rousse de mes deux de la tête et c'est moi qui en paye les pots cassés. J'avais beau avoir entendu que ce n'était qu'un malentendu, qu'il n'y avait rien entre eux, je n'y croyais pas. Il me faut plus que des belles phrases maintenant qu'il dort dans la chambre à côté de la sienne... " Non, pas de diversion, promis " Je pouvais l'attaquer même sans ça, il n'osera pas faire de mal ni s'attaquer à plus faible que lui, c'est pas son style. Je soupire quand il me prend dans ses bras et sanglote quelques secondes... Et dire que je lui faisais un monologue sur la confiance que j'avais en mon petit ami il y a un mois et demi de ça... Et là, je pleurais à chaudes larmes parce que mon coeur était brisé en mille morceaux... Je me faisais des idées digne des plus grands chefs d'oeuvre du septième art. " Tu crois qu'il oserait me tromper ? " Parce que c'est ça dont j'ai peur. " Elle veut le récupérer, elle lui a dit " Et lui me l'a dit. Mais au Summer Camp il m'a aussi dit qu'il ne voulait plus d'elle. Et là, il était où ? Je déglutis difficilement. " Qu'est-ce que j'ai fais de mal ? " Forcément, ça doit venir de moi... Forcément...

Gloups, je déglutis et me raidis un peu en entendant sa question. J’étais censé répondre quoi à ça ? Que non, non, il tenait à elle alors il n’allait pas la tromper ? Moi le cocu de service ? Je ne pouvais pas lui tenir ce discours là… Impossible. « Tu devrais lui poser la question à lui… Je… Je suis pas le bon interlocuteur sur ce sujet là tu sais… » Bah oui avec moi elle risquait de finir encore plus parano et pas confiante en lui. Ce n’était pas le but, j’étais censé lui remonter le moral. Et là elle lâcha que son ex voulait le récupérer. Qu’elle lui avait dit. « C’est qui cette pouf ? » Non mais sérieusement, elle pouvait pas laisser les tourtereaux tranquilles ? Elle accueillait son ex chez elle, semait la zizanie dans son couple et affichait clairement son intention de remettre le grappin sur lui. Quel genre de nana faisait ça ? Et voilà qu’Andrea venait à douter d’elle même. « Arrête Andrea, pas ça… Rentre pas dans son jeu ok… » Mes bras la relâchèrent et mes mains vinrent encadrer son visage, lui relevant doucement pour que nos regard se connectent et qu’elle voie à quel point j’étais sincère dans la suite de mon speech : « C’est pas toi le problème c’est lui ok. T’es une nana géniale, t’es quelqu’un de droit, d’honnête, tu n’as rien à te reprocher… Rien du tout. » Cette façon que les gens avaient de vous faire culpabiliser alors que vous étiez même pas en tord. Je l’avais eu moi aussi ce sentiment, d’être nul, moins que rien, de mériter ce sort. Mais non Andrea valait mieux que ça, il fallait qu’elle se ôte cette idée du crâne.

C'est dur de voir l'homme qu'on aile se tourner vers son ex petite amie... C'est super dur. Et je crois que je commence à comprendre pourquoi Priape est aussi dur avec Matthéo. Oui, je crois que je ferais la même chose à sa place. Enfin, non, je crois que je rayerais Maxime de ma vie et que je le laisserais faire sa vie avec cette sale garde de Cora. En fait, je m'étais évertuée à lui donner des conseils digne d'une grande connaisseuse mais je ferais l'inverse de tout ce que je lui aurais dis... Et pourtant je l'aime, oh oui... Mais faire souffrir les gens. Parce que je souffre, vraiment. " Je vais pas lui demander ça Priape, il va dire que je suis parano et que je lui fais pas confiance " Mais je lui fais confiance à lui. Pas à elle. Et s'il a déjà craqué pour elle il y a quelques mois, il n'y a aucune raison qu'il ne le fasse pas encore une fois... " Cora. Et cette garce vient à la Dunster House en plus, comme si elle foutait pas assez la merde dans ma vie, il faut qu'elle vienne dans ma maison " Enfin notre maison parce que Priape aussi est Dunster. " C'est la meilleure amie de Talya aussi, qu'elle défend bec et ongle " Parce que Talya est comme ça et qu'elle préfère presque défendre les gens qui l'ont abandonné que ceux qui sont là pour elle... Et moi, je doute de moi, de mes capacités à être heureuse, à être en couple. Se tourner vers la femme qui l'a mis dans le coma... Mais qu'est-ce qu'il lui a pris ! " Je suis peut être trop droite, trop honnête... Trop Dunster. Et lui est trop Mather " Et ça ne faisait pas un bon mélange. Mais je le voyais changé, heureux avec moi et puis, au premier problème, plus rien, plus personne. Une histoire de fierté ou je ne sais quoi... Les larmes roulent le long de mes joues et je soupire. " J'ai l'impression de l'avoir fais fuir " J'avais peut être été trop vite en besogne en lui disant que je l'aimais... Il n'avait pas répond et c'était tourné vers le diable quelques semaines plus tard. Je suis maudite. Et bonne qu'à souffrir.

« T’es pas parano, c’est normal de se poser des questions vu la situation… La confiance ça se mérite… » Et c’était pas en emménageant même temporairement chez son ex nana que Maxime allait gagner des points avec Andrea, surtout que leur histoire avait commencé sur un pari, donc pas de bonnes conditions pour accorder sa confiance déjà… Puis je vins à demander qui était cette fameuse fille, cette ex apparemment très garce et je ne fus presque pas surpris d’entendre mon interlocutrice me révéler qu’il s’agissait de Cora. « Encore elle… » Ca s’était échappé de mes lèvres sans que je ne le contrôle. « Cette fille est un attire merdier. Elle a essayé d’arranger un coup entre Talya et un autre type, pendant que j’étais en couple avec elle, c’est pour te dire à quel point elle m’aime et réciproquement. » La rouquine et moi, c’était vraiment pas l’amour fou. Donc go Andrea, vas y lâche toi, je prendrais pas sa défense, meilleure amie de Talya ou pas. En tout cas, je tâchais vainement de redonner sa confiance en elle à la blondinette. Mais voilà qu’elle concluait qu’elle était trop dunster et lui trop mather. « Oh tu sais, ça a rien à voir… J’ai que deux histoires sérieuses à mon actif, les deux avec des dunsters pures et dures et regarde où ça m’a mené : cocu, célibataire, malheureux… » Y’avait pas de secret, ce n’était pas une question de confréries, juste de tomber sur la bonne personne. Elle ajouta qu’elle avait l’impression de l’avoir fait fuir. Mes doigts essuyèrent doucement les larmes qui roulaient le long de sa joue. « Pourquoi tu dis que tu l’as fait fuir ? Il s’est passé quelque chose ? » lui demandai-je prudemment pour qu’elle m’en dise davantage.