COURSE EN SAC - UNIQUE ROUND

Je n'avais plus de voix, plus de jambes, plus rien à force de sauter pour encourager mon équipe. J'encourageais autant que je pouvais Naima qui faisait la course. Je prenais la responsabilité sur mon dos de la victoire de notre équipe, quand Naima arrivait avec le sac, je l'attrapais et me mettais à sauter. J'avais peur de me viander comme une pauvre imbécile. Mais, je voulais que mon équipe gagne afin d'écraser pour la première fois les autres équipes.

Je voyais la dernière personne de l'équipe des Pompoms passer puis une demoiselle se lancer à nouveau au retour de l'autre. C'était le douzième passage, dans quelques minutes ou quelques secondes les pommes allaient gagner... Perdu pour nous, enfin la première place oui mais on pouvait toujours tenter de décrocher la seconde non ? « Aller les mangues on y croit, on peut encore être deuxième !!!!! Les pompoms vont gagner mais on a pas perdu encore, la dernière place sera pas pour nous ! » Je tentais de motiver les troupes comme je le pouvais avec toutes les personnes qui étaient déjà passées parce que bien sûr nous on ne pouvait plus rien faire on n'avait qu'à regarder et crier pour encourager.

" Allez ! Bordel ! Allez là ! " Je crie, je n'en peux plus. Après mon tour, voir mes camarades sauter dans tous les sens, ou se ramasser lamentablement dans la terre, merci petite soeur, me donnent la chair de poule. Je n'arrête pas de crier comme un fou. Si j'avais le droit, je prendrais un sac et je ferais du relais avec moi même sans m'arrêter. Notre équipe se débrouille bien, on enchaîne les passages sans vraiment s'arrêter, ne prenant même pas la peine de regarder les autres, il n'y a que nous qui comptons. Mon esprit de compétiteur prend place. Un peu trop peut-être. C'est Naima qui finit, je la regarde et détourne les yeux bien vite, je n'y arrive décidément pas. Solveig se lance dans la dernière ligne droite, nous crions comme des malades pour l'encourager. la victoire est à porter de main. " SOL-VEIG ! " Je crie avec Martin, de toutes mes tripes. Je frappe dans mes mains pour faire le plus de bruit possible. Que les pommes arrachent cette victoire !

Non mais au bout de deux passages, le terrain semblait s'élargir, j'avais mal aux jambes, vu que j'avais sauté comme une pauvre imbécile pour encourager les gens alors forcément mes jambes n'assumaient pas, même si je faisais beaucoup de sport, j'avais beaucoup de mal. J'entendais les autres qui m'encourageaient et quand j'arrivais au bout du terrain, j'accélérais la cadence de peur que l'on me rattrape, je ne regardais pas les autres et quand j'arrivais au bout du terrain, je me stoppais et m'asseyais par terre, essoufflée. « Bon les Pompoms... JE CROIS QU'ON A GAGNÉ » Je virais alors le sac à patate de mes jambes et sautais en l'air. Comme j'étais heureuse.

J’étais dans les dernières, une bonne partie de mon équipe était déjà passé et ce n’était pas vraiment glorieux. Je savais que je ne ferais certainement pas mieux. J’adorais le sport mais la course en sac, pour moi, ce n’était pas un sport mais une activité pour ridiculiser un maximum de personne. Je n’échapperais pas à la règle mais ce qui était bien, c’était que comme personne n’était doué, on ne se moquait pas vraiment des autres. On riait évidement mais on riait autant de nous que des autres. Si je tombais, je savais qu’on ne m’en voudrait pas et qu’au contraire, ça ferait bien rire toutes l’équipe. Du coup, je pris mon sac dans mes petites mains et me concentrai à l’arrivée de mon camarade qui se battait comme un fou pour arriver à cette ligne qui le débarrasserait enfin de ce sac. « Bon, Rose, c’est à toi. Donne tout ce que t’as. » me dis-je tout bas avant de démarrer.