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Catastrophe ambulante • JOAM

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« C'était plus facile de lui en parler à lui qu'à toi. » Je ne savais pas si je m'enfonçais dans la bêtise en disant cela, si je faisais bien d'être honnête avec Priam comme cela, mais on m'a toujours après qu'il n'y a que la vérité qui compte. Il veut que j'arrête de lui mentir, et bien très bien, je lui dis la vérité et rien que la vérité, je l'aime assez pour lui devoir ça. « Je ne sais pas pourquoi c'était plus facile, mais je crois que je savais qu'il n'essayerait pas de me faire suivre le traitement tout de suite, qu'il ne poserait pas toutes ces questions et se contenterait des informations que je lui donnerais tout en étant là pour me soutenir et me tirer les oreilles si jamais je prenais de trop grands risques. » En quelques minutes je venais de mettre des mots sur le pourquoi du comment je l'avais dit à Jasper et pas à lui mais si j'y étais parvenue c'était uniquement grâce à la réaction de Priam et à la multitude de questions qu'il se posait, qu'il me posait. « Je veux pas mourrir... Je veux juste profiter un peu avant de me lancer là dedans au risque de ne pas en ressortir. Tu ne peux pas comprendre... »
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Je fronce les sourcils lorsqu'elle me dit que c'est plus facile de lui parler à lui plutôt qu'à moi. Pourquoi ça ? J'allais la questionner, avant qu'elle ne prenne la parole. " C'est normal que je m'inquiète Joey... C'est normal que je veuille que tu te fasses soigner. " Lui avouais-je finalement. Oui j'aimerais qu'elle se fasse soigner tout de suite, mais je ne peux pas la forcer. Je ne peux rien faire pour elle. Je sens mes larmes monter, à l'idée que je puisse la perdre. " Tu veux prendre ce risque de ne pas t'en sortir ? Joey... Je sais que je t'ai dis que je te soutiendrais, et je le ferais, mais si je viens à te perdre, je pourrais pas être le mec fort et solide... Qu'est ce que je ferais si jamais... tu t'en sortais pas ? " Demandais-je en la regardant droit dans les yeux, alors que je m'approche d'elle, posant mon front contre le sien.
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« Ne pleure pas Priam s'il te plait. Je ne fais pas la forte pour que tu sois celui qui craque. » Depuis que nous sommes là, je n'ai presque pas craqué, ma rechute n'a pas eu le dessus sur mon moral plus que cela, j'arrive à relativiser alors il doit en faire de même. Je suis malade alors au pire si je dois partir c'est la vie non ? Autant se gaver de bons souvenirs tant qu'on le peut encore. Priam vint coller son front aux miens et mes mains ses déposèrent sur ses joues, je fermais les yeux pour lui répondre : « Tu garderas en mémoire ces cinq mois magnifiques et d'amour fort qu'on aura vécu tous les deux et tu avanceras. » Je dépose mes lèvres sur les siennes. Il est plus effrayé que moi. C'était aussi peut être de ça que j'avais peur en lui révélant ma nouvelle chute dans la maladie, d'avoir à la soutenir plus qu'il ne me soutiendrait ? « Je me soignerais, arrête de t'inquiéter, tout se passera comme ça doit se passer... En septembre... » Non, non, je refusais toujours d'anticiper mon retour à Cambridge. Je voulais juste qu'il le comprenne. « Promets moi que tu vas laisser cette maladie ici et qu'en passant la porte on va continuer d'en profiter ? »
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Je sais que je ne devrais pas craquer. Que je devrais être celui qui la supporte, et non le contraire, parce qu'elle ne craque pas, et que c'est elle qui me rassure. Mais c'est dur de se faire à l'idée qu'elle pourrait partir, pas maintenant, jamais. Si je m'inquiète autant, c'est parce que je sais que sa vie peut être mis en danger et ça me rend dingue. Non je ne pourrais pas avancer sans elle. Je profite du baiser, alors que je ne rajoute rien de plus. A quoi bon ? Elle n'est pas décidé à rentrer plus tôt pour se soigner, alors j'ai encore plus de risque de la perdre. " Oui je te le promets... Mais dans ce cas, promet moi que si vraiment ça s'aggrave, tu rentreras plus tôt. " C'est la seule condition que je lui donne. Je lui promets de continuer de profiter, mais en réalité, je n'aurais pas envie de la quitter un instant, au cas où ça serait trop tard.
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« Je te le promets... Je l'ai promis à Demyan, c'était la seule condition pour qu'il me laisse venir ici de toute façon. » Il n'avait aucun pouvoir pour me faire soigner de force, mais je savais très bien que sa conscience professionnelle ne supporterait surement pas de me voir dépérir de plus en plus de jour en jour ici devant ses yeux impuissants. Du coup, j'étais peut être égoiste mais pas à ce point, pas au point de le faire se demander ce qu'il avait loupé dans mon suivi pour que j'en arrive là. « Mais ça va aller. Ca fait plus d'un mois que ça va alors ça va continuer d'aller bien. J'aimerais d'ailleurs qu'on sorte de cet hôpital, je vais pas tarder d'étouffer. » Si j'avais cru en passant les portes de l'établissement à cause d'une chute en vélo que Priam ressortirait au courant de la rechute j'aurais surement pris sur moi pour faire passer la douleur de mon bras luxé. Mais on ne réécrit pas l'histoire, on ne refait pas le passé, alors maintenant on allait continuer d'avancer avec toutes les données en notre possession. Je comptais vraiment sur lui pour faire abstraction de ce qu'il venait d'apprendre mais je voyais déjà à son visage renfermé et marqué que l'inquiétude le rongeait, elle prenait même le dessus sur la colère qu'il pouvait ressentir à mon égard du fait que je lui ai caché mais que je ne l'ai pas caché à Jasper, c'était pour dire.
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J'hoche la tête à ses paroles. J'espère qu'elle tiendra sa parole cette fois-ci et je fais confiance à Demyan. C'est lui qui la suit depuis le début, donc je pense que si ça devient vraiment grave, lui pourra l'obliger à aller se faire soigner. " Oui on y va. " J'hoche la tête, en attrapant sa main dans la mienne. Mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. L'inquiétude à quand même pris le dessus sur mon énervement et ma jalousie envers Jasper. J'ai bien plus peur de la perdre. Même si elle arrive à oublier sa maladie et à faire comme si rien n'était, je sais que j'aurais du mal, et là j'ai qu'une envie : que ce Summer Camp se termine le plus vite possible, pour qu'on rentre sur Cambridge et qu'elle se fasse soigner. Si je pouvais prier, je le ferais je pense. " On rentre à la caravane ? " Pour le coup, j'ai pas envie de faire autre chose, et j'ai surtout pas envie de me séparer de Joey.
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« Tu veux qu'on fasse quelque chose d'autre ? » On a crapahuté en vélo toute la journée, nous nous sommes biens promenés alors je pense qu'il est préférable qu'on rentre à la caravane pour se poser tranquillement, je suis sûre qu'il a encore des centaines de questions pour ne pas dire des milliers alors peut être aura t il le temps de les poser une par une si on se cale gentiment. Je le suis jusqu'à un nouveau taxi et rapidement nous sommes revenus à la caravane. Je m'allonge sur le lit avec mon bras en écharppe et j'enlève le bandeau autour de mon cou. « Tu fais quoi amour ? Tu viens pas avec moi ? » C'est bon avec mes croutes je sais que je suis repoussante mais il ne va pas rester à l'autre bout de la caravane tout le temps non plus si ?
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" Je pense pas que dans ton état, tu sois apte à faire autre chose. " Elle est tombé à vélo, vaut mieux rentrer à la caravane, et à la limite se poser devant la télévision, je ne sais pas trop. On monte dans un taxi qui nous ramène directement à notre caravane. Je l'avais aidé à monter et descendre du taxi, pour ensuite l'aider à entrer dans la caravane. Je n'ai pas envie qu'elle se fasse encore plus mal tout de même. Je la laisse rejoindre la chambre, alors que je me pose deux secondes contre le petit plan de travail. Faut que j'arrive à encaisser tout ce que j'ai appris aujourd'hui, mais c'est compliqué. Mais Joey finit par m'appeler. " J'arrive, j'avais juste besoin... " Tout en disant cela j'avançais dans la chambre, jusqu'à y entrer. " D'encaisser ce que j'ai appris. " Et c'est loin d'être facile pour le coup. Je retire mon tee shirt et je m'allonge à ses côtés.
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« Y'a dix minutes j'étais apte à faire l'amour, je le suis toujours ! » Physiquement parce que moralement avec l'annonce et tout pas sûre que Priam soit très enclin à faire quoi que ce soit. Quand on arrive à la caravane, je m'allonge et Priam vient me rejoindre après l'avoir appelé. Il me dit qu'il a besoin de temps pour encaisser au moins quelques minutes mais il finit par venir s'allonger à côté de moi, torse nu. Je roule sur mon bras non endommagé et dépose l'autre sur son torse en faisant remonter doucement mes doigts dans son coup en une douce caresse.« Priam je suis désolée... C'est exactement dans cet état que je ne voulais pas que tu passes ton Summer camp... » J'embrasse le coin de ses lèvres, je n'ai vraiment pas envie qu'il s'enferme dans sa bulle après mon annonce, je veux qu'il exprime ce qu'il ne lui plait pas, ce qui ne va pas, je veux tout, je veux tout de lui. « Je t'aime tellement... Parle moi s'il te plait... »
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Oui elle est peut être apte à faire l'amour, à reprendre là où on s'était arrêté, mais clairement moi je ne le suis pas. Ca me trotte dans la tête toute cette histoire. Alors on arrive au caravane, et je la laisse s'installer sur le lit, alors que je suis apuuyé contre le petit plan de travail dans la cuisine. Mais je finis par rejoindre Joey dans le lit, en prenant soin de retirer mon tee shirt. Je la laisse venir contre moi. J'hausse les épaules en la regardant. Va bien falloir que je me fasse à l'idée que Joey rechute et que le pire de tout, qu'elle met sa vie en danger, en repoussant le traitement. Je pourrais toujours faire semblant d'aller bien, alors qu'au final, ce n'est pas le cas. " Qu'est ce que tu veux que je te dise Joey ? Que je t'aime tellement, mais que je ne peux rien faire pour t'obliger à te faire soigner... Que tu mets ta vie en danger juste pour profiter d'un Summer Camp ? " Si elle avait été à l'hôpital avant, je ne lui en aurais pas voulu, bien au contraire.
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