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Indiana Cody et Dia l'exploratrice
Coka forever and ever
Dis-le … Mais dire quoi ? Cody ne savait pas, Cody ne savait plus, Cody était perdu. Et Diamantika se redressa si vite que Cody ne put la retenir. Elle semblait désarçonnée, paumée, ignorant où aller. Elle était le chat à qui on venait de couper les moustaches et qui se prenait les murs. Elle vivait cette sensation où tout autour de soi semblait flou, comme si on venait de te foutre un filtre Instagram sur le nez, un filtre tellement fort qu’il ne faisait pas qu’embellir le grain de peau, il floutait tout ce qui attrayait à une réalité délirante. Cody connaissait bien cette sensation, il la vivait depuis le départ de Diamantika en février. Progressivement, on lui avait coupé une moustache, deux moustaches, puis toutes celles qui restaient. A force, il ne décelait plus les frontières entre le bien et le mal, se contentant d’avancer à la manière d’un voilier, c’est-à-dire là où le vent le portait. Peu important si le vent le portait vers une douce étendue d’eau bleutée ou vers un récif abrupte qui le décimerait en une fraction de seconde. Plus de phare pour le guider vers la côte, plus de remorqueur pour le ramener dans le droit chemin. Désemparé, il tenta d’attraper le bras de Diamantika, mais en vain. Elle partit tellement vite qu’un simple ; « Dia … » s’échappa d’entre ses lèvres. Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Il venait de sous-entendre qu’il ne voulait pas d’elle, que ce combat était vain, que leur histoire ne valait pas la peine qu’on s’acharne. La réalité, c’est qu’il ne savait plus ce qu’il devait dire ou ce qu’il devait taire, ce qu’il devait faire ou ce qu’il devait contenir. Son cerveau n’était qu’un champ de bataille sur lequel des dizaines d’obus s’écrasaient chaque seconde, l’empêchant de progresser vers une issue ou une autre. Et puis comme à son habitude quand tout devenait compliqué, Cody se contenta de s’allonger et s’endormir rapidement pour penser à autre chose. Oui, le Canadien avait un mécanisme d’hibernation thérapeutique. Ça marchait plutôt bien, en général.C’est quand des branches cédèrent sous les pas de Diamantika que Cody se réveilla. Il se redressa, l’aperçut au loin à l’entrée de la clairière, comme attendant qu’il bouge pour les ramener au plus vite jusqu’au camping. Son palpitant s’accélérait, s’excitait, perturbé par la présence de Diamantika aussi proche de lui – mais si loin pourtant. Si Superman avait sa Kryptonite, Cody, lui, avait Diamantika. Il se mit debout en vitesse et rangea en boule ses affaires dans son sac avant de descendre les rochers et rejoindre Diamantika. « Je t’aime. » lâcha-t-il soudainement lorsqu’il arriva à son niveau. Un ’bonjour’ lui semblait trop bête, un ’ça va’ vachement mal venu compte tenu de la situation, un ’t’as passé une bonne nuit ?’ totalement déplacé. Donc bizarrement, la seule solution qu’il lui restait fut le ’je t’aime’. Il le pensait. Il était fou d’elle. Mais il ne voulait pas être avec elle. Il ne voulait pas lui offrir une seconde fois son cœur. Au fond, il espérait guérir de son mal – elle – mais sans parvenir à s’éloigner d’elle. Puis, il se mit à marcher en direction du camping, suffisamment rapidement pour empêcher Diamantika de le rattraper, tout en restant dans son champ de vision pour pas qu’elle se perde de nouveau. Il n’y avait qu’Indiana Jones qui pouvait passer la nuit avec une fille en plein désert et voir sa relation sortir plus forte que jamais. Cody, lui, il détruisait tout sur son passage. Il était un sociopathe de l’amour.
© flappy bird.
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