No One Cares

Matthiew semblait bien entouré tant qu’à lui. Il semblait très bien s’entendre avec sa sœur, puis il avait sa meilleure amie. Personnellement, je n’avais pas d’ami aussi proche. Pas d’amis à qui totalement me confier, enfin pas tout. Mes secrets m’isolaient quelque peu. « Tu as de la chance! J’aime penser que les gens que nous avons besoin viennent vers nous sans que nous les choisissions… » J’avais peut-être une pensée trop positive, mais ça me faisait du bien de croire ça. Qu’un jour, je ne sois entourée que de personnes bonnes pour moi, que j’ai besoin et qui me rendront heureuse. Bien sûr, que cela soit aussi réciproque. J’avais toujours été une personne rêveuse, et je ne cesserais de l’être. Personne ne m’empêcherait cela. Je n’osai pas par la suite le regarder. Je n’avais pas envie de voir de la pitié dans ses yeux, je n’en voulais pas. « Ça l’a commencé avec des problèmes dans sa famille, ça le défoulait. » Ça l’avait en effet commencé de cette manière. J’avais été sa manière de se défouler, puis c’était devenu une habitude, à tout. Tout ce que je faisais de mal ou pas à sa manière. Puis ça l’avait continué des mois, des années. Pour ma part, je supportais. Je renfermais tout à l’intérieur de moi pour ne pas craquer. Je ne savais quoi faire d’autre il faut dire. Je continuai donc à marcher tranquillement, comme si de rien n’était, mais je savais qu’il n’allait pas arrêter avec ses questions.

Je m’éloignai inconsciemment de lui suite à ses paroles. Je fixais à présent le sol, ne sachant pas quoi dire. Bien sûr que je détestais vivre cela, mais qu’est-ce que je pouvais y faire? J’avais déjà évalué toutes les options, et aucunes n’étaient parfaites. Je n’arriverais à mettre à terme aucune, donc je préférais supporter. Je sentais qu’il s’énervait et ça me mettait des plus mal à l’aise. J’aurais du me taire. J’aurais du me renfermer sur ma carapace comme toujours et ne pas écouter ce qu’il avait dit sur ce journal. Qu’est-ce qui m’avais pris de me confier. Il s’excusa toutefois rapidement, et je relevai la tête vers lui. « C’est rien… je sais que ça choc les gens, vous ne comprenez pas. » On ne peut comprendre sans le vivre, et encore là, pas totalement. J’ai encore tant de questions que je ne peux avoir la réponse. Il me demanda ensuite si c’était pour ça que je ne voulais pas rentrer. Enfin il comprenait pourquoi je devais trainer dans les rues jusqu’à ce que le matin arrive. « C’est pour ça oui, il n’aime pas que je boive, parce que les gens se contrôlent plus après. Donc je dois attendre d’être totalement en état, et je lui ai dis que je dormais chez une amie de toute façon. » Je ne pouvais donc pas revenir comme ça en pleine nuit. Il poserait un million de questions et je ne saurais quoi répondre. Il valait mieux de s’en tenir à mon idée de départ.

« No One Cares »

Matt avait légèrement réagi lorsqu'elle avait dit « ...vous ne comprenez pas. » Comment comprendre ce comportement ? Comment accepter que quelqu'un avec qui on avait du plaisir à échanger des messages textes, se fait battre ? Matthiew ne savait même pas comment réagir. Il essayait de peser ses mots voyant bien qu'Alice reculait de deux pas lorsqu'elle en fessait un en se confiant à lui. Il voulait qu'elle comprenne qu'il ne voulait que son bien.

« -Je peux comprendre qu'il n'apprécie pas... Mais de la a... Enfin je veux pas rentrer dans les détails, c'est ta vie, je n'ai pas à juger je ne comprends même pas. » Avait-il dit le plus doucement possible. Il avait l'impression de marché sur des oeufs.

« -Viens je veux te montrer quelque chose. » Matthiew avait pris la main d'Alice, il ne savait pas trop pourquoi mais pour lui ce geste voulait tout dire. Un genre de message qui voulait dire que Matthiew était là pour elle, qu'il n'allait pas la juger de toute façon qui était-ce pour avoir le droit de juger une personne. C'était sa vie, elle pouvait bien en faire ce qu'elle voulait. Il savait qu'elle n'était pas bien dans cette situation, mais il ne pouvait pas la sortir de la comme ça, il la connaissait à peine. Ils s'étaient parlé souvent par message, mais c'était une tout autre Alice que celle qu'il avait sous les yeux.

Ils s'étaient mis à marcher en direction de la voiture de Matt. Il avait fait le tour de la voiture pour ouvrir la portière à Alice en premier et pour faire un peu de galanterie. Elle devait savoir que tous les hommes n'étaient pas des trous d 'cul. D'accord Matthiew n'était pas l'homme parfait mais il avait de bonne valeur et il le savait. Il avait refermé la porte lorsque lice était rentrée et avait pris place à son tour dans sa voiture. Il avait démarré puis avait pris le chemin pour retourner vers la ville. Vers sa résidence, la résidence des Lowell.

Je ne savais plus quoi lui dire. C’était impossible à présent de lui faire oublier ça, et j’avais peur que ça ne soit plus comme avant. J’avais grandement apprécié nos échanges ces dernières semaines. J’avais adoré lui parler, c’était simple et sans tracas. Je n’aurais d’ailleurs pas cru que notre première rencontre finirait de cette manière. Je ne m’ouvrais pas facilement, mais cette fois-ci, c’est comme si je n’avais pas eu le choix. Ou peut-être que c’est parce que j’ai confiance en lui, même si je ne le connais pas tant que ça. J’abandonnai donc de la raisonner là-dessus. De toute façon, je ne pouvais qu’approuver ce qu’il disait. De plus, j’étais heureuse qu’il ne me juge pas. J’avais toujours peur du regard des autres. « Je sais Matthiew, je sais… oublie ça. » Oh oui j’aimerais que ça soit possible. Autant pour lui que pour moi. Que tout cela ne soit jamais arrivé. Finalement, il ne me demanda pas plus et me dit qu’il avait quelque chose à me montrer. J’allais lui demander quand lorsqu’il prit ma main et m’amena vers sa voiture. Je ne le repoussai pas, parce que je me sentais en sécurité avec lui en fait, et je n’avais nulpart où aller. Je m’assis en lui souriant alors qu’il m’ouvra la porte et attendit en silence de savoir ce qu’il pouvait bien vouloir me montrer.

« No One Cares »

Le temps à l'extérieur était clément. Il avait baissé sa fenêtre afin de laisser l'air rencontrer dans l'habitacle. Matt adorait les balades en voiture les vitres baissées, la musique qui jouait à la radio. l'été c'était c'est moment préféré. Ça l'aidait à pensée à autre chose quand il trouvait que sa vie n'allait pas. Il avait un peu de musique en fond, c'était son groupe qui jouait. Un démo qu'il avait produit quelques mois auparavant. Il n'avait pas mis la musique très forte pour ne pas casser les oreilles d'Alice.

Ce fut assez rapide le chemin du retour, il se stationna près de la résidence des Lowell 's. Il savait qu'Alice n'allait probablement pas apprécier qu'il la remène dans sa chambre mais les intentions de Matt était tout ce qu'il y avait de plus amical.

« -Suit moi. » Avait-il simplement dit à Alice avant de s'avancer vers la résidence.

Ce ne fut pas très long avant d'arrivée devant la chambre de Matt, il débarra la porte doucement avant de jeter un coup d'oeil pour voir si sa soeur dormait dans son lit. À son grand étonnement elle n'était pas là. Il soupira de colère puis laissa rentrer Alice dans la chambre. Il sortit son portable de sa poche et envoya un SMS à sa soeur pour avoir des explications. Matthiew était protecteur... Peut-être un peu trop avec sa soeur. Il désigna à Alice qu'elle pouvait s'assoir sur un des lits. Le lit d'Heidi était parfaitement fait alors que celui de Matt n'était pas très bien fait. Heidi était beaucoup plus ordonné que Matt.

Il prit la guitare de son trépied et alla s'assoir sur son lit. Il commença à gratter les cordes de sa guitare. Matthiew était nul avec les mots, mais lorsqu'il les chantait il avait l'impression d'être plus sincère, et de laissé parler un peu plus ses sentiments.

« -Those times in life we learn to try, with one intention
Of learning how and when we'll die, but we can't listen
I wish to God I'd known that I, I didn't stand a chance
Of looking back and knowing why, or pain of circumstance

You're not alone
We'll brave this storm. »

On arriva après quelques minutes à la Lowell House. Je fronçais les sourcils, réalisant que sa chambre était sûrement là. Déjà que je me demandais ce qu’il voulait me demander, j’étais encore plus perplexe à présent que je savais qu’il m’amenait à sa chambre. Je ne lui avais pas demandé d’y dormir, je ne ferais jamais ça tout de même. Venir me chercher était déjà quelque chose de gros, je ne voulais pas le déranger. Je lui suivis donc une fois en dehors de la voiture. J’aurais aimé lui demander, mais le silence régnait et je laissai ça comme ça. Une fois dans sa chambre, il me dit de m’asseoir sur un lit. Je parcourus du regard la chambre, et y vit deux lits. Bien sûr, il habitait avec sa sœur comme il m’avait dit. Je choisis de m’asseoir sur celui soigneusement fait et relevai la tête vers lui, attendant impatiemment de voir ce qu’il voulait me montrer, qu’il avait besoin de m’amener dans sa chambre pour. Finalement, je le vis prendre sa guitare dans un coin et je souris immédiatement. Je lui avais déjà dis, par message, que j’aimerais ça le voir jouer un jour. Apparemment, il s’en était souvenu, et ça serait aujourd’hui. J’étais rassuré, lorsqu’il s’assit sur son lit avec. Je l’écoutai attentivement, absorbant chaque paroles et notes qu’il créait. D’ailleurs, je me demandai si ces paroles étaient au hasard, ou non. Elles me parlaient tellement. Elles étaient magnifiques et me donnaient envie de sourire et pleurer en même temps. Une fois qu’il eut finit, je lui souris immédiatement. Il avait du talent. « C’est vraiment magnifique Matthiew ce que tu fais, c’est toi qui a écrit ça? » Je n’étais pas au courant s’il écrivait lui-même ses chansons, ou s’il ne faisait que jouer, mais pour la chanson qu’il venait de me jouer, cela m’intriguait grandement.

« No One Cares »

Matthiew avait tellement plus de facilité avec les mots lorsqu’il chantait. C’était tellement naturel. « C’est vraiment magnifique Matthiew ce que tu fais, c’est toi qui a écrit ça? » Il avait baissé les yeux vers sa guitare. Il aimait bien qu’on le complimente mais c’était étrange quand c’était face à face comme ça. Très intime pour lui.

« -Merci. » Avait-il répondu presque en marmonnant. Il continuait à gratter ses cordes doucement. Créant spontanément une jolie mélodie.

« -Lorsque je chante généralement c’est mes chansons, à moins bien sûr que je rigole un peu et me mette à chanter… Comme par exemple… » Il avait fait une pause en passant à un groupe populaire. « -Les boys direction ? One Street ? Je sais plus mais eux là…. Moi et les groupes populaires… » Avait-il dit en rigolant un peu.

Il continuait sa mélodie plusieurs fois pour se souvenir des notes qu’il faisait. Il s’était brusquement levé pour prendre une page blanche, il l’avait posé sur son bureau pour pouvoir écrire les notes. Quand l’inspirations venait il ne pouvait tout simplement pas la laisser quitter sa tête. Il savait qu’avec sa mémoire de poisson rouge il allait l’oublié et possiblement le regretter. Ensuite Il vint se rassoir sur son lit.

« -Alice, tu n’es pas seule… Tu n’as pas à accepter qu’il te traite comme ça, jamais… Au grand JAMAIS je ne vais poser la main sur une copine. » Il disait ses mots avec tant de sincérité, il avait même cherché le regard d’Alice pour lui montrer qu’il était vrai.

La musique de Matthiew était vraiment merveilleuse et j’en avais même oublié le début de notre rencontre. Je lui avais demandé de jouer devant moi un de ces jours, et j’étais surprise et heureuse qu’il s’en soit souvenu, cela démontrait qu’il m’avait réellement écouté. J’espérais d’ailleurs qu’il veuille continuer à me parler. Parfois, lorsqu’on rencontrait des gens, notre opinion d’eux changeait, et j’avais tout de même peur que ça soit le cas. J’étais beaucoup plus timide en vrai, et ça pouvait énerver certain. Matthiew continuait de jouer et j’appréciais. Il avait vraiment du talent. Je ne pus m’empêcher de rire lorsqu’il m’expliqua qu’il joua généralement des chansons, ou d’autres pour rigoler. « One Direction je suppose. » Je ris à mon tour, il ne semblait réellement pas connaitre ça, mais j’étais certaine que ses compositions étaient mieux. « C’est vraiment génial que tu écrives, et si c’est toujours comme ça, je m’abonne à tes shows! » J’allais rarement à des spectacles, et pourtant, j’adorais plusieurs styles. Peut-être que je devrais m’y mettre l’an prochain. Je le vis écrire puis revenir s’asseoir. Ah les artistes, l’inspiration leur vienne n’importe quand. Puis, le voilà qu’il revenait au sujet que j’aurais préféré qu’il oublie. Je le regardai aussi en jouant nerveusement avec mes doigts, ne désirant pas parler de ça. « Je sais, mais je n’ai pas de moyen de me sortir de ça. » Et j’en avais passé des nuits à chercher comment me sauver de cet enfer. « Et ne dis pas ça, on ne sait jamais… » Je me souviens d’un ami qui m’avait dit ça, et la semaine d’après il giflait sa copine. D’ailleurs sûrement que mon mari aurait dit la même chose avant. C’était vraiment situationnel.