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No One Cares

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« No One Cares »

À peine avait-il lu le message qu'il venait de recevoir qu'il avait mis le contact et était parti vers le Mémorial Hall. Il n'avait pas un long chemin à faire avec sa voiture. En réalité c'était presque du gaspillage d'essence pour rien. Heidi ne serait pas très fière de son frère. D'ailleurs elle lui rabattait toujours les oreilles à faire attention à l'environnement. En tant que grand frère il se devait de l'écouter mais parfois c'était le moindre de se soucies.

Ce ne fut pas très compliquer avant de trouver la place ou la fête se passait. Des jeunes étaient dehors, certain buvaient en parlant avec leurs amis, d'autres étaient malades sur la pelouse. Qu'est que ça n'avait pas manqué à Matthiew de voir cette scène. Il cherchant son dernier message texte dans son cellulaire et composa le sien. « SMS: Je suis devant, une fête, je sais pas si c'est celle-là, mais je suis près du Mémorial, et puis il y a des gens malades, c'est tout un spectacle. » Il commençait à être nerveux. Il ne savait pas trop pourquoi, mais son coeur s'était mis à s'emballer. Il sortit de son véhicule pour bien que sa correspondante puisse le voir. Il envoya un autre message « SMS: Oh en passant je suis le grand mince, avec un style pas mal hors du commun. J'ai une veste en jeans les manches déchirées, en dessous je porte un t-shirt Batman, et j'ai plein de tattoo sur les bras. » Quelle belle description en quelques mots pensa le jeune homme en soupirant.
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    J’attendais patiemment qu’il arrive, essayant de me faire ignorer par les autres étudiants. je détestais lorsque certains d’entre eux m’abordaient. Si j’avais envie de parler, j’allais aller voir mes amis après tout, et pas le premier inconnu qui passait. Enfin, les hommes étaient des hommes. Mais apparemment, la bague à mon doigt n’était pas assez grosse pour eux, ils cherchaient toujours. Et puis ça va avec ce genre de fête, l’alcool et le sexe. Pour ma part, j’y allais que pour me libérer un peu, décompresser. Ça fonctionnait plutôt mieux pour le moment présent. Toutefois, lorsque je devais repartir dans la réalité de mon monde, tout changeait. Le nouveau message de mon correspondant me fit rire. En effet, il semblait au bien endroit. « SMS : En plein ça, heureusement pour toi, je ne fais pas partie de ceux-là, promis. » Bien que j’étais bien intoxiquée par l’alcool, je n’étais pas encore à me vider de l’intérieur. Je me levai donc, assez lentement puisque ma tête ne cessait de tourner. J’allais le trouver puisque moi, je savais à quoi il ressemblait. Je reçus toutefois une brève description de lui qui m’aida, de par ses vêtements à le repérer. Je pris toutefois le temps de lui répondre. « SMS : Je sais oui. » Je me dirigeai donc vers lui, toujours au même rythme. Une fois rendue près de lui, je me sentais nerveuse. Pourquoi était-il venu directement vers moi ce jour dans le parking? J’avais l’air bizarre? Enfin, il était trop tard alors je l’abordai simplement. « Hey Batboy… » Je parlais d’une petite voix, mais assez forte pour qu’on m’entende. Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais peur de sa réaction.
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La savoir si proche l'angoissait. Il avait reçu ses deux messages mais n'avait pas trouvé l'utilité de répondre puisqu'elle ne devait pas tarder. Il avait remarqué une jeune femme s'avancer vers lui. Elle lui avait même adressé un mot. Batboy, c'était donc elle. Elle était un peu plus petite que lui, ce qui était quand même relativement normal puisque le jeune homme était assez grand. Elle avait de longs cheveux bruns. Son visage lui disait quelque chose mais il ne savait pas trop où il avait pu la voir. Un silence s'était installé entre les deux. Matthiew avait oublié de parler.

« - Matt pour les intimes, enfin je veux dire je me présente; Matthiew. » Avait-il dit un peu trop sérieux selon lui. Qu'est que tu peux être con des fois Dietrich se dit-il à lui-même.

« - Je crois pas que la bibliothèque est ouverte à cette heure-ci mais probablement un restaurant 24h dans le coin. Ça te permettrait de pouvoir dégrisés un peu. » avait-il dit toujours aussi sérieux au nouveau visage auquel il fessait connaissance. « - Parce qu'en réalité, tu marches quand même un peu croche. » Avait-il ajouté en souriant.

Matthiew ouvrit la porte côté passager et fit un signe à la jolie jeune femme qu'elle pouvait s’asseoir.
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    Il ne me reconnaissait apparemment pas. Pourtant, il était venu directement vers moi il y a de ça quelques jours. J’étais si facile à oublier? Enfin, il faut dire qu’à côté de lui, je passais plutôt inaperçue. Il était grand et de par ses vêtements, piercings et tattoos, on le remarquait rapidement. Enfin, j’attendais qu’il me salue à son tour, et j’étais un peu mal à l’aise. À quoi pensait-il? Peut-être n’aimait-il pas ce qu’il avait devant lui, peut-être n’avait-il plus envie de me parler. J’angoissais et je commençais à jouer nerveusement avec mes doigts. Mais non, mon correspondant n’était pas si superficiel. Enfin, il se présenta et je soupirai discrètement de soulagement. « Enchanté Matthiew, moi c’est Alice. » Je lui souris un peu, révéler mon identité était étrange, mais ça ne me dérangeait plus à présent. Il était sûrement le temps. « Ça me va pour le resto, je commence à avoir faim en fait! » Bien sûr que je commençais à avoir faim, vu l’heure qu’il était. Lorsqu’il me dit que je marchais croche, je fis mine d’être choquée, mais je finis par rire en haussant les épaules. « Même pas! » Je ne voyais pas à quel point l’alcool m’avait atteint. Je me dirigeai vers sa voiture et m’y assis alors que mon ami m’ouvrit la porte, je murmurai un merci en bouclant ma ceinture et fermant les yeux.
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Matthiew avait pris place sur le siège conducteur. Il n'était pas très à l'aise encore sur le campus malgré les deux ans et demi qu'il y avait passé. Il avait regardé sur son portable quel restaurant était encore ouvert. Le silence planait dans l'habitacle alors que généralement dès qu'il recevait un message d'Alice il sautait presque de joie. C'était le jour et la nuit. Lorsqu'il eut enfin trouvé un resto ouvert vingt-quatre heures il mit le contact et démarra sa voiture.

« - Est-ce que tu peux faire ma Copilote je sais pas c'est où ce restaurant. » Lui dit-il en lui donnant son portable pour qu'elle voit les directions.

Finalement le chemin ne fut pas très compliqué et long. Heureusement. Le silence était toujours aussi présent. Matthiew ne savait pas trop quoi dire, et était plutôt intimidé par cette jolie demoiselle. Il ne savait pas trop pourquoi mais il se sentait tellement à nu devant elle. Ils sortirent de la voiture pour rentré dans un petit resto rétro, un endroit totalement inconnu pour Matthiew. Ils s'étaient assis sur une banquette l'un en face de l'autre avant qu'une serveuse pas mal fatiguée vienne leur donné un menu ainsi que leur demander s'il voulait un breuvage. Matthiew demanda un café pour ne pas s'endormir.

« - Excuse-moi je trouve ça un peu... Étrange. » Avait-il dit en brisant le silence entre les deux.
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    J’étais assise à côté de lui, prenant son portable afin de le guider. Je ne savais quoi dire réellement, alors je ne faisais que mon horaire, lui dire où tourner. Heureusement, le restaurant n’était pas très loin. Toutefois, le chemin me parut assez long. Je ne savais pas trop quoi lui dire. Maintenant que j’étais à côté de lui, j’avais l’impression que je ne pouvais plus lui dire n’importe quoi, surtout que dans l’état que j’étais, j’avais peur de dire une connerie. Je me renfermai donc dans ma bulle, jusqu’à ce qu’on sorte de sa voiture pour se diriger dans l’intérieur du restaurant. Une serveuse peu enthousiaste nous apporta le menu et je le fixai, comme si j’étais seul. Batboy, enfin Matthiew prit la parole, me disant qu’il trouvait cela étrange. Moi aussi je trouvais cela étrange il faut dire. J’avais l’habitude avec lui de parler de tout et n’importe quoi, sans aucune gêne. La «vraie» Alice était toutefois réapparue, laissant un malaise planer. « Oui je trouve aussi… je suis vraiment désolée, j’aurais pas du te demander de venir… mais je ne savais pas quoi faire… » J’étais réellement désolée. Je m’en voulais de l’avoir dérangé à une heure si tardive, que pour venir occuper une fille un peu saoule, jusqu’à ce qu’elle soit en état de rentrer chez elle. On aurait dit une adolescente, mais non, j’avais 25 ans.
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« - Mais non, je suis content de te voir enfin. Je trouve ça juste étrange j'ai l'impression... » Avait-il dit avant de prendre une gorger de café, il en aurait bien besoin de ce café pour passer au travers cette soirée. La fatigue se fessait déjà sentir. « -J'ai l'impression d'être à nu devant toi, maintenant que tu connais mon visage. » Avait-il terminé.

Il regarda le menu dans l'idée de prendre à manger. Il ne savait pas trop quoi prendre, il n'avait pas faim mais il savait qu'un peu de nourriture le réveillerait un peu. Lorsque la serveuse toujours aussi bête vint à la table les deux prirent leur commande. Matthiew indiqua que la facture était pour lui. Le visage d'Alice disait quelque chose à Matt mais il ne savait ou il avait bien pu la voir. Puis il eut un flash. Le banc. Le parking. La fille.


« - C'était toi ! » Avait-il dit avec un peu trop d'entrain. « - C'était toi sur le banc quand je t'ai demandé si tu étais Stargaze. » Avait-il rajouté un peu plus calme.
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    Bien sûr que nous étions mis à nu devant l’autre à présent. Nous ne pouvions plus nous cacher derrière un écran. D’ailleurs, je réalisais à présent que ça ne serait plus jamais pareil. J’avais réellement apprécié ces échanges par message. Elle m’avait permis de ne me soucier de rien lorsque je lui parlais, de n’être que moi. À présent, il savait qui j’étais et c’était différent. Je ne savais pas ce qu’il pensait de moi à présent, et ça me stressait en réalité. « Je comprends oui, on ne peut plus se cacher derrière un écran. Je ris nerveusement. Peut-être qu’on aurait du en rester là après tout. « Mais je suis la même tu sais… » Ou presque. La Alice en réalité est beaucoup plus timide que celle qui ne fait écrire tout ce qu’elle pense, malheureusement. Mon ami semblait fatigué mais il se commanda tout de même de quoi à manger. Il dit que la facture était pour lui, mais lorsque ça serait le temps de payer, je n’allais pas le laisser faire, on n’était pas à un rendez-vous. Pour ma part, je commandai une grosse assiette. Je mourrais de faim avec toute l’énergie que j’avais dépensé. D’ailleurs mon verre d’eau était vide mais la serveuse était trop nulle pour l’avoir remarquer. Soudainement, Matthiew s’exclama et je relevai la tête vers lui. Enfin il me reconnaissait. « Bien sûr que c’est moi… et je n’ai aucune idée comment tu as fais pour me trouver si facilement. Et je suis désolée de ne pas t’avoir dis, j’ai bogué et je n’étais pas prête. » Mais aujourd’hui, je m’en fichais. Sois j’étais prête, sois c’était l’alcool qui m’avait poussé. Cela m’intriguait tout de même à savoir comment il avait réussi à me trouver à travers toutes les étudiantes.
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« No One Cares »

Matthiew observait ce nouveau visage devant lui. Elle lui avait avoué que c'était bien elle, qu'elle avait bloquée. Matt ne lui en voulait pas, c'était assez légitime, il s'était avancé vers elle comme un sauvage et lui avait même pas dit bonjour, il lui avait seulement dit un mot. Il se mit à rire tout d'un coup. Comme ça, il avait l'air d'un vrai fou. C'était peut-être la fatigue qui se fessait vraiment ressentir. Ou tout simplement le stresse qui le quittait enfin. Il riait de bon coeur.

« -Pardonne-moi. » Avait-il dit entre deux fous rires. « -Comme se sont ridicule, nos aires si sérieux comme si jamais personne n'avait vécu cette situation. » Avait-il dit toujours en riant.
Il toussa légèrement pour reprendre ses esprits et se calmer. S'il continuait on allait penser autour de lui qu'il avait pris de la drogue ou de l'alcool. Alors qu'il était complètement clean.

« -Je n'ai pas cherché très longtemps tu sais, j'ai vu une jolie fille sur le banc près du Parking pas très loin de ma résidence. J'ai tenté ma chance c'est tout. J'ai eu de la chance c'est tout. » Dit-il plus sérieusement.

Ses yeux s'étaient tournés vers le journal de la veille qui était sur le table. On pouvait lire le titre d'un reportage. "Il y a encore trop de femme battue"


« -Je comprends pas comment les gens peuvent frapper encore aujourd'hui. Je veux dire je me suis déjà battu plusieurs fois avec mon frère, mais jamais s'oserait levée la main sur une copine, une soeur même ma mère. Si j'apprendrais que ma soeur se fait battre, je ne supporterai pas. » Avait lancé le jeune homme à brûle-pourpoint.
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    J’étais tout de même heureuse d’avoir commencé à lui parler par messages. Probablement que je ne serais jamais allée vers lui dans la vie de tous les jours. Il n’a pas l’air du même monde que moi. Je suis pour ma part assez timide et lui, avec son style, on dirait qu’il ne cherche que l’attention. Enfin, ce ne devait pas être le but premier, mais c’était ce qu’on remarquait en tout cas. Je savais heureusement qu’il était une bonne personne. Il n’avait pas l’air imbu de lui-même, comme nombreux garçons à l’université. Son rire me détendit ensuite. Ce n’était pas si étrange en effet, mais je me sentais un peu mal à l’aise. Je souris à mon tour, lui montrant qu’il avait raison. Je m’arrêtai lorsqu’il expliqua comment il m’avait trouvé. « Je ne t’ai pourtant jamais dis que j’étais jolie, alors je ne vois pas comment tu as fais. » Je n’étais pas si jolie. Enfin, je n’étais pas la première qu’on remarquait dans une foule. Je préférais me cacher derrière mes cheveux, pour qu’on ne m’aborde pas. Étonnement, cela n’avait pas fonctionné avec lui. Je suivis ensuite son regard qui alla sur le journal. J’essayais de lire, mais ne comprit pas, celui-ci étant à l’envers pour moi. Matthiew commenta toutefois l’article et je me figeai complètement. J’étais à présent totalement consciente, comme si l’alcool avait quitté mon corps et j’eus un flash. Je l’étais, presque quotidiennement. En effet, on ne pouvait comprendre comment les gens peuvent encore faire cela avant de le vivre. Je détournai le regard, tentant de penser à autre chose. Je n’imagine pas si mes proches le savaient, ils ne supporteraient sûrement pas eux aussi. Je sais qu’ils aimeraient sûrement m’aider, mais ce n’est pas possible. « Je-moi non plus… c’est incompréhensible et impossible à changer… » Je réalisai alors que même moi je ne comprenais. Je m’étais trouvée des excuses au fil des années, des raisons pourquoi il faisait ça. Elles revenaient toujours à moi, des choses que je faisais qu’il n’aimait pas, etc. Bien sûr que c’était de ma faute et je ne me rendis pas compte mais une larme s’échappa de mes yeux et coula le long de ma joue. J’étais perdue dans mes pensées et j’aurais aimé retourner dans l’alcool et oublier tout cela.
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