Joshenzie + i'm so confused

Je sais qu'Holly avait souffert de mes mensonges, de mes secrets et que c'était ce qui a fait que notre couple n'a pas tenu sur le long terme. Mais je changeais, je m'améliorais. J'avais essayé avec Joan et au final, ça n'avait pas tenu non plus. Des fois, je me dis que c'est moi le problème et que je ne devrais pas tenter comme ça de me trouver une fille. Je devrais rester concentré sur mes études, au moins elles, elles ne me feraient pas défaut. « Je vois... Après, à toi de faire ce qui est le mieux pour toi. » Je ne lui conseille pas de rompre, du tout. Mais surtout de se respecter et de respecter ses désirs. Si elle ne voulait pas vivre comme ça, elle devait y mettre un terme, voilà tout. « T'en fais pas.. » disais-je en lui souriant. Elle ne devait pas avoir peur de venir me voir, et ce, malgré Erwan. Si elle avait besoin d'une oreille attentive, je pouvais l'être. Surtout qu'on se retrouvait dans un pays inconnu, loin d'Erwan et autres proches. Enfin, elle avait sûrement quelqu'un proche d'elle pour se trouver ici. Sauf si évidemment elle est Dunster. Tiens, j'en avais aucune idée. « Ça te dit d'aller prendre un café ou.. je sais pas, te changer les idées ? Enfin, sauf si t'as un truc de prévu avec quelqu'un »

Même si au final, on ne se connaissait pas, cette proximité était loin d'être anodine. Il était clair qu'il se passait un truc entre elle et moi, quelque chose qui était inexplicable. Au fond, dès le premier instant où mon regard s'était posé sur elle, avant même que je sache que c'est la petite soeur d'Erwan, je l'avais trouvée à mon goût. Mais je devais taire cette petite voix qui me disait que je pourrais lui plaire, parce que c'était la petite soeur de mon meilleur ami... et ce dernier m'a bien fait comprendre que je ne pouvais pas l'approcher. Enfin c'était un peu tard pour ça. « Profite de ce voyage pour faire le point alors.. ce serait dommage qu'il te rende triste quand on sait tous que t'es bien plus belle quand tu souris » Ouais bon, je devais éviter de la draguer ou de la complimenter comme ça, mais j'y pouvais rien, c'était sorti spontanément. Après qu'elle se soit écartée de mon étreinte - je préférais qu'elle le fasse plutôt qu'elle pense que je la repousse - elle me regardait et je voyais les marques de maquillage coulant, ce qui me fit rire légèrement. « Pas partout mais.. on voit que t'as pleuré. Moi qui pensait que tout était waterproof maintenant, faut croire que non » Ça n'empêchait pas mon envie de passer du temps avec elle. Un café ou alors juste trainer ensemble, histoire qu'elle cesse de penser à cet homme et à sa peut-être infidélité. « Je te propose, c'est que ça me plairait.. même beaucoup. À vrai dire, je n'accepte aucun refus »

Eeeet merde. Putain mais je devrais sérieusement penser à tourner sept fois la langue dans ma bouche avant de parler. Lui dire qu'elle est plus belle en souriant ? Ouais, non, ça devait pas passer comme ça. Après tout, on se connaissait à peine, j'avais pas à dire ça. Et en plus, en plus !, elle était en couple. Certes, elle vivait mal une petite vague dans sa relation mais ça ne m'autorisait certainement pas à faire ce genre de commentaire. Enfin, je n'enfonçais pas le clou et je me contentais de la regarder retirer son mascara qui coule. Sourire sur les lèvres, je hochais la tête pour valider. « Beaucoup mieux » Non, oui, elle était bien plus belle le sourire aux lèvres. « Aucun » Et je me mis à rire légèrement. Niveau autorité, je pouvais mieux faire quand même. « Baaaah, ouais. Enfin... on devrait pas, je le sais, mais j'y peux rien. J'apprécie ta compagnie, je peux pas l'expliquer » Mon dieu, il était clair qu'Erwan ne devait pas apprendre tout ça, j'avais pas envie de me reprendre un poing dans la gueule.

Elle était en couple, fallait que je me le garde en tête pour ne pas faire quelque chose qui pourrait me retomber dessus par la suite. Elle était en couple et j'étais pas du genre à inciter les gens à tromper leur compagnon. Charline m'avait fait assez de mal comme ça en allant coucher ailleurs quand nous étions ensemble, que ouais, je ne voulais pas le faire vivre à quelqu'un d'autre. « Amis oui. J'aimerais beaucoup être ton ami » disais-je en laissant mon regard se poser sur elle. Non, fallait pas que je reste longtemps à l'observer sinon, j'allais vouloir.. NON. Je me mis à tousser un peu quand elle m'avouait apprécier également ma compagnie. Bordel mais il se passe quoi là ? J'avais l'impression d'être un adolescent quoi, c'était désagréable. « Bon alors on peut passer du temps ensemble sans que l'un ou l'autre ait l'impression d'être forcé. On avance c'est bien » rigolais-je légèrement. Ouais non, fallait qu'elle arrête de croire que je m'obligeais à passer du temps avec elle. Déglutissant, je regardais autour de nous avant de la regarder à nouveau, chose dont je ne me passerai jamais. « Alors, on opte pour quoi ? T'as envie de faire quelque chose en particulier ? »

J'aimais le fait que je pouvais être ami avec elle. Enfin, j'aimais pouvoir être présent pour elle, être dans sa vie. Mais tout en aimant ça, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Erwan qui verrait rouge si jamais il apprenait qu'on était en train de faire ami-ami. « Bon à savoir alors » Bah ouais, c'était quand même une bonne nouvelle. En même temps, quand elle vient me voir comme ça en larmes, je ne peux pas m'empêcher de vouloir la réconforter et d'être gentil avec elle. Des petites attentions aussi émanaient. « J'oserai pas ! » disais-je en rigolant. Oh que si j'avais osé, mais c'était bon enfant hein. Rien de très méchant. C'était pas du tout méchant même. Et puis son coup n'était même pas douloureux, ce qui voulait bien dire qu'elle le prenait bien au final. Ma main dans la sienne, je la suivais sur le chemin qui allait nous mener jusqu'au lac. Autant en profiter pour découvrir les alentours. « Quasi ? T'es pas certaine certaine alors. Non mais parce que j'veux pas qu'on se fasse emmerder hein » Mais chose à savoir, je n'avais pas du tout retiré ma main de la sienne, au contraire. Le contact m'avait électrisé au début et puis finalement je m'étais habitué. Et voilà, je la suivais, sans broncher.