Homeless ❤ PRIALYA

« Je sais que c'est ton lit... » Mais je n'ai pas fait exprès pour autant de venir me mettre dessus, je me suis laissé tomber sur le premier lit venu parce que j'en avais besoin, et non pas sur le premier lit dont j'avais envie même si pour le coup le lit dont j'avais envie et le premier lit qui arrivait étaient les mêmes. « Il fallait juste que je me pose. » Et pas trop loin de la salle de bain et donc des toilettes si possible. Mais le fait de m'imaginer passer une nuit dans ce lit ne me déplaisait pas, bien au contraire. « Dors avec moi. On est adulte Priape. Je peux rester là près de toi et ne pas profiter de toi dans ton sommeil tu sais... Puis les nausées ça n'a rien de glamour alors même si j'étais la femme la plus canon du monde, je doute qu'après ça tu pourrais avoir envie d'abuser de moi dans mon sommeil. » J'avais envie qu'il vienne près de moi, de passer une nuit dans ses bras, d'être juste là, d'être juste bien. Je ne demandais rien de plus mais c'était peut être trop demandé déjà. « Ca va mieux ! Je crois juste que j'ai abusé sur les cookies et qu'ils m'ont écœurée... Tu te rends compte ? Moi Talya Blackburn fan de cookies écœurée au bout du quatrième alors que d'habitude je m'enfile la boit ? »

Bien sûr elle savait que c’était mon lit, elle y avait dormi plus d’une fois. Mais ce n’était pas calculé, elle avait voulu s’allonger rapidement après s’être sentie mal et ça je pouvais le comprendre. C’était aussi pour cela que j’avais proposé à la jeune femme de ne pas bouger. Je pouvais bien dormir sur le lit d’un des mes colocataires. Mais elle me retint, me faisant une proposition qui me laissa d’abord sans voix. Comment pouvait-elle croire que nous allions dormir ensemble alors que le simple fait de regarder un film l’un à côté de l’autre nous faisait déraper ? Je secouais la tête, m’apprêtant à refuser mais Talya avait aiguisé ses arguments, qu’elle m’énuméra un à un. « Je… » Comment lui dire que même dans un sac à patate, même grippée, même nauséeuse, elle était toujours incroyablement attirante à mes yeux ? « On devrait pas Talya… Tu dormiras mieux toute seule, t’auras toute la place comme ça… Et puis je me rappelle que tu me piquais toujours toute la couette, alors si on dort ensemble ça va encore finir en dispute. » ajoutai-je sur un ton léger en espérant que ces excuses là passeraient mieux que la vérité. En tout cas, elle allait mieux et blâmait les cookies. Un petit rire s’échappa de mes lèvres : «J’imagine que ça doit être les hormones. Ou alors le bébé affirme déjà ses goûts : il n’aime pas le sucré. »  

Ma demande surpris Priape. Avait il peur qu'on ne soit pas deux adultes ? Moi en tout cas je n'avais aucune envie de lui sauter dessus pour le faire fuir et qu'il me repousse. Je voulais juste passer du temps avec lui, près de lui et je savais que je dormirais bien, mieux, s'il était près de moi plutôt que dans le lit de Jasper ou Charlie... Mais je ne le forcerais pas... Après tout j'étais la responsable de cette situation, j'étais déjà heureuse qu'on puisse passer ce genre de moment ensemble lui et moi alors je ne voulais pas non plus tout gâcher et réduire toutes nos avancées à néant. « Avec toi en bouillote je ne suis pas sûre d'avoir besoin de la couette... » Je le regardais avec un sourire, ses excuses n'étaient pas bonnes. « Et pour la place, je l'ai tous les soirs dans mon lit alors je peux faire une exception pour une nuit... Je veux pas te forcer hein, j'ai juste envie de t'avoir près de moi...» Mes yeux croisent les siens et je maintiens son regard. Je n'ai aucune envie de l'entendre ronfler à l'autre bout de la pièce sans pouvoir profiter de l'avoir avec moi, j'aurais juste les inconvénients de dormir avec lui sinon : le bruit mais pas le reste. « Bébé Zacharias a déjà des goûts assez prononcés alors... Enfin quelques mois de formation s'il m'en fait déjà voir comme ça, j'imagine quand il sera sorti, je crois que je te le laisserais en pension s'il ne fait que des caprices ! » Je rigolais bien sûr j'étais incapable de laisser mon enfant même à son père, voilà pourquoi la solution d'habiter ensemble était surement la bonne.

Talya s’amusa à démonter chacun des arguments bidons que j’avais avancé pour décliner son offre. « Je vois que tu as réponse à tout… » Un petit rire s’échappa de mes lèvres, amusé par la ténacité de la jeune femme mais aussi un peu nerveux parce que je n’étais pas sûr d’être capable de suffisamment de self contrôle pour dormir dans les mêmes draps que mon ex petite amie. Mais au final, elle n’avait pas beaucoup à dire pour me convaincre, elle n’avait pas à me –forcer-, puisque j’avais dans le fond également envie de l’avoir près de moi. « Tu sais bien que tu pourras me mettre le petit en garde quand tu voudras… » Caprices ou pas, je serais là pour la relayer et l’épauler avec notre enfant. J’avais aucunement l’intention de la laisser se galérer toute seule surtout qu’elle avait aussi Charlie. « Bon aller, fais moi une petite place. » cédai-je finalement en m’allongeant à côté d’elle avant d’attraper ma couette en menaçant : « Je te préviens que si tu me la piques je file dans le lit d’à côté… »

J'affichais un large sourire ravie, j'étais plutôt tenace dans mon genre oui et il vint à céder et se glisser dans les mêmes draps que moi me menaçant tout de même de filer si je tirais trop sur la couverture. Je rigolais avant de lui dire : « Laisse moi m'approcher et je n'aurais pas besoin de tirer la couette. » Je n'attendis pas son accord pour venir me lover contre lui, comme quelques minutes auparavant alors qu'on regardait le film. Ma tête dans le creux de son épaule, ma main sur son torse, là j'étais bien et surtout bien au chaud. « Promis je ne bouge pas et je te laisse dormir. » Dis je en baissant légèrement ma main pour la positionner de façon à ce que je sois confortable et ne pas me réveiller pleine de douleur, ne faisant même pas attention au fait que je le laissais trainer sur le torse de Priape pouvant réveiller certaines choses. On jouait avec le feu peut être mais c'était bien parce que l'attraction était plus forte que tout, tout comme notre amour... Enfin le mien parce que le sien je ne savais pas où il en était avec ce que je lui avais fait vivre. Je finis par trouver ma position et ne plus bouger, fermant les yeux mais ne trouvant pas le sommeil.

J’aurais du protester, dire que non, qu’il fallait qu’on reste chacun de notre côté du lit, que déjà c’était déjà bien assez de la savoir qu’à quelques centimètres de moi dans le même lit, mais je ne fis rien de tout ça, de toute manière elle ne m’aurait pas écouter. J’écartais le bras pour qu’elle puisse venir à nouveau se blottir contre moi. A la différence de tout à l’heure, je ne portais plus grand chose sur moi excepté mon short. Moins de barrière de tissu, plus de contact. D’ailleurs lorsqu’elle gigota pour se positionner alors même qu’elle venait de promettre de ne pas le faire, je me raidissais un peu, un frisson venait de parcourir mon corps. « Tu bouges là… » ronchonnai-je en espérant ainsi qu’elle ne remarquera pas ma tension. Ses doigts qui se baladaient sur mon torse allaient me rendre fou et je craignais surtout qu’elle ne remarque la bosse qui venait de se former un peu plus bas. J’aurais du prendre ma douche encore plus froide… Je respirais calmement, fermant les yeux, essayant de me vider la tête et priant pour que Talya s’endorme très vite.  

Il me fit remarquer que je bougeais et je ne pus que sentir le frisson qui le parcoura au seul mouvement de ma main sur la peau nue de son torse. C'était bizarre d'être comme ça et de ne pas bouger, de juste essayer de dormir. Mes yeux toujours fermés se dirigèrent finalement vers sa tête et je tentais de bouger le moins possible. « Je n'arrive pas à dormir, c'est comme ça tout le temps en ce moment, c'est comme ça tout le temps... Même si j'avoue que je suis bien calée là. » J'avais déjà du mal à dormir mais me retrouver dans ses bras ne me donnait pas du tout envie de dormir, j'avais juste envie de profiter. Ma main remonta finalement vers son cou que je chatouillais doucement : « Fais pas semblant de dormir, je connais tes points faibles... » Faibles à la place de sensibles c'était mieux. Je rigolais doucement, j'allais pas tarder de me faire engueuler si il ne craquait pas...

J’essayais de me concentrer sur ma respiration, n’importe quoi plutôt que sur sa main contre mon torse, essayant de me vider la tête, de chasser les pensées que cette proximité avec mon ex faisait naître dans mon esprit. On avait jamais été aussi proches depuis notre séparation, et j’étais sur le quai vif, craignant que la situation ne dérape à tout moment. J’aurais voulu que Talya s’endorme rapidement, cela aurait surement été plus simple. Mais la jeune femme avait des soucis de sommeil, surement dus aux hormones de la grossesse. Je sentis ses doigts glisser le long de ma peau pour remonter jusqu’à mon cou et venir me chatouiller. Mes paupières se rouvrirent et un petit rire s’échappa de mes lèvres. Oui j’étais chatouilleux, elle le savait très bien mais je ne comptais pas me laisser faire. Oubliant un instant le danger de cette situation, je répliquai : « T’oublie que moi aussi je connais les tiens… » Et l’une de mes mains alla se glisser sous son T shirt pour venir lui chatouiller les côtes.

Une fille qui n'arrive pas à dormir est une fille qui empêche de dormir et c'était bien là ce que j'étais en train de faire avec Priape même si ce n'était pas vraiment intentionnel, en fait j'avais juste envie de ne pas être seule ce qui était un peu la raison de ma présence. Je connaissais les points sensibles de Priape mais lui aussi les miens et bien vite sa main se glissa sous mon tee shirt pour aller me chatouiller sous les côtes, le pire endroit possible pour moi. Je ne tardais pas de bouger plus qu'il n'aurait fallu me tournant sur le côté enfin dans tous les sens pour échaper à lui, aux frissons que sa main sur ma peau me donnait. « Priape arrête, tu vas me faire mourir de rire. » Et comment voulait il que je m'endorme en faisant cela. Puis je vins à me calmer lorsqu'il s'arrêta, récupérant sa main dans la mienne et la gardant avant de lui dire : « Heureusement que le bébé n'est qu'un petit poids ou tu aurais pu lui donner le hoquet et là j'aurais surement pas dormi de la nuit ! » Je parlais en connaissance de cause car cela m'était arrivé pendant ma grossesse précédente. Bon nous étions maintenant tous les deux l'un en face de l'autre, nos deux corps sur le côté se faisant face, presque collés et nos deux visages tout près. Je mourrais d'envie de l'embrasser mais j'avais tellement peur que ce soit trop, trop pour lui, trop et qu'il me repousse après avoir accepté de m'accorder un baiser la première fois. Ma main vint donc se placer sur sa joue et mon pouce la carressa alors que mes yeux restaient bloqués dans les siens. Qu'est ce que j'étais bien avec lui et qu'est ce que je pouvais l'aimer.

La contre attaque eut son petit effet immédiat. Talya se mit à bouger dans tous les sens pour tenter d’échapper à mes doigts chatouilleurs, riant, tout en me suppliant d’arrêter. Je finis par stopper la torture des guilis, mais ma main resta quelques instants sous le tissu de son T shirt, contre sa peau, avant de réaliser que contact pouvait être dangereux. De toute manière, la jeune femme s’empara de ma main, probablement pour m’empêcher de récidiver. « Je ne pourrais plus faire ça dans quelques mois c’est ce que tu es en train de sous entendre c’est ça ? » fis-je alors qu’elle soulignait que ce genre de choses pourrait refiler le hoquet toute la nuit au bébé lorsqu’il serait plus gros. « Va falloir que je trouve autre chose pour me défendre quand tu auras décidé de m’embêter alors… » On était là, les yeux dans les yeux, allongés l’un en face de l’autre, seulement quelques centimètres nous séparant. Les doigts de la jeune femme vinrent effleurer ma joue et je fermais un court instant les yeux avant de les rouvrir pour ne pas que ce contact me fasse perdre le contrôle. Mes doigts enlacèrent son poignet pour écarter doucement sa main de mon visage. « Il faut qu’on dorme. » fis-je à contre cœur avant d’avancer mes lèvres jusqu’à elle pour venir embrasser délicatement son front. « Bonne nuit Talya. »